mardi 15 décembre 2015

Cheveux longs

C’est l’émission de télévision « Faites comme chez vous ». L’animatrice rencontre chaque soir, du lundi au jeudi, un nouveau groupe de musiciens peu ou pas connus. Ce soir d’automne, ce sont quelques jeunes aux cheveux longs, les gars comme les filles, 17-18 ans. De beaux jeunes, recto-verso, à l'intérieur comme à l'extérieur. L’animatrice leur demande de confirmer devant la caméra : « Vous êtes catholiques pratiquants ? »  un peu intriguée par ces jeunes hors normes… en 2015, alors que les églises des grandes villes ferment leurs portes une à une au Québec… ce petit groupe d’irréductibles rayonne doucement. « Oui, c,est une manière de vivre pour nous autres… c’est nos valeurs » C’est dit comme ça, doucement, simplement. Sans fronder et sans honte. Un peu de gêne peut-être qu’on ouvre ainsi la porte de leur intimité. Puis on passe à la musique. Un rayon de lumière est passé.

dimanche 29 novembre 2015

Les aimer complètement

« Chacun de nous, au moins une fois dans sa vie, en pensant à une personne qui lui est chère et qui se trouve en difficulté, s'adressera au Seigneur et lui dira : Je veux l'aider Seigneur. Cependant, qu'est-ce que nous pouvons faire au juste ? Il est rare que nous puissions secourir nos proches bien que nous le souhaitions. Et nous ignorons aussi quelle est la partie de nous-mêmes qu'il nous faudrait donner. Car bien souvent, ce que nous donnons, c'est justement ce que l'autre ne veut pas. Et c'est ainsi que ceux avec qui nous vivons, que nous devrions connaître, ce sont eux qui nous échappe. Mais il est toujours temps de les aimer. De les aimer complètement. Même si nous ne les comprenons pas complètement. »  (film La Rivière du sixième jour)

samedi 28 novembre 2015

La conscience de l’autre

La Vie nous habitue à fermer des portes. À faire le deuil de relations, de situations géographiques, d’un emploi ou autre, à nous protéger des nouvelles dramatiques de la télé. Notre résilience à la misère du monde se traduit parfois en une carapace difficile à percer.
 
Je suis moi-même parfois écœurée de me faire solliciter. J'aime à choisir mes causes. Dans le métro, j’ai compté un jour jusqu’à six causes différentes. Toutes aussi valables les unes que les autres. Sans  compter les grandes causes sur le coin des rues qui veulent rien de moins que mon numéro de carte de crédit ou encore les profiteurs qui vous interpellent par une classique menterie : « Pour prendre le métro, pour téléphoner, pour rentrer chez moi, etc… Ma gentillesse et ma patience sont durement mises à l’épreuve et le résultat n’est pas toujours réussi. Je me sens parfois comme dans le film « La matrice » où on me siphonnerait de mon argent si durement gagné.
 
Mais dans le cas de cette dame de la chronique précédente, elle ne demandait rien. Elle était assise là, perdue dans sa tête. À geler sans même en être consciente. Depuis deux heures. À côté d’elle, des travailleurs et travailleuses du centre-ville circulaient, dotés d’un emploi, de bonnes conditions, de bons salaires, d’intelligence et d’un équilibre apparent. Ces personnes présentent aussi un état d’inconscience ou sont simplement dans leur bulle du matin...
 
Personne n’est à l’abri de l’abime. De l’alcoolisme, des drogues, d’autres dépendances diverses, de la maladie mentale. Si le désespoir est apparent au centre-ville, il existe également caché dans les maisons, notamment en région. Le site du ministère de la Santé et des Services sociaux du gouvernement du Québec indique qu’une personne sur cinq peut développer une dépression d’ici les vingt prochaines années… Il faudra bien qu’une main se tendent…
 

vendredi 27 novembre 2015

Novembre encore...

L'automne nous offre encore de très belles journées cette année. Mais quelques unes sont tout de même assez froides, comme ce matin, il y a quelques jours.

Je sors du métro et me bute à des portes fermées dans ma tour à bureau à cause de manifestations à venir. La circulation est redirigée vers une seule porte. Tout le monde passe donc inévitablement devant cette femme recroquevillée sur un banc à l'extérieur. Elle est peu vêtue... et les pieds nus. Elle ne sollicite pas. Elle a visiblement des problèmes de santé mentale. Ce triste tableau n'est pas sans me rappeler mon vieux monsieur et son panier de Par un beau matin de novembre...  le froid me glace un peu plus.

Au gardien de la porte, je dis : « Y a une femme là... ». On me répond : « Je sais, ça fait deux heures qu'elle est là. On a demandé la police. »  Moi : « Au moins les services sociaux. Elle est nu pieds. »

Deux heures à geler !  Je descends, bouleversée, pour m'acheter mon double espresso, essentiel à ma survie intellectuelle. Dans un geste impulsif, j'ajoute «... et un grand café ! » En regardant le beau grand serveur qui sourit surpris... un beau grand noir qui ressemble au chanteur Corneille. Je verse un peu de lait, j'agrippe deux sucres.

Je remonte le courant de cette foule indifférente, emprunte la sortie. La dame est toujours là. Le froid aussi. Au moins elle a remis ses bas.

Je lui tend le café fumant « Prendrais-tu un bon café ? » (Je n'ai pas pensé au muffun... enfin). Mais, comme un alpiniste tombé au fond d’un gouffre et que l’on remonte à la surface… J’ai vu son regard revenir à la vie. Du café, du geste, de la chaleur humaine plus que celle de la boisson. La reconnaissance à l’état pur. « Que Dieu te bénisse » me dit-elle. Et venant de cette personne, je suis convaincue qu’Il a entendu…
 

jeudi 26 novembre 2015

Ce matin au boulot

Ce matin au boulot, un collègue me parle de son enfant de quatre ans qui aime les jeux vidéo. Je lui dis : « Attention, il peut devenir addict ». Et lui : « Trop tard, il l'est déjà. À tel point qu'il ne veut plus jouer au hockey. Il ne veut que jouer à ces jeux. Je lui ai interdit pour un temps... »

Tout est relatif me direz-vous. Il a le droit ce petit bonhomme de s'amuser sur un écran. Sauf que le pouvoir d'addiction est très grand : c'est rempli de défis petits et grands, les décors sont de plus en plus réalistes et attrayants, le « récit » de plus en plus intéressant, et certains offrent même de la compétition. Bon, pour les plus grands.

Pratiques tout de même pour les parents fort occupés. Mais prudence. Un loisir peut se transformer en passion, en obsession, quel que soit l'âge. Ne serait-ce que le temps accordé, déjà la famille et les devoirs sont négligés et l'autorité parentale ébranlée. Et pas juste pour les petits...

Difficile aussi de se recentrer sur soi. Difficile de vivre le moment présent et de voir la beauté en toute chose, incluant l'attention portée au grand-père, aux conjoints, au temps de marcher avec le toutou qui est bien loin de toutes ces considérations intellectuelles... et je ne vous parle pas du contenu de certains de ces jeux. Juste du temps canalisé dans cet « ailleurs ».

Je me demande quelle place peut être laissée à l'épanouissement spirituel si l'espace intérieur est constamment habité par les autres... derrières les écrans.
 

vendredi 20 novembre 2015

Ce qu'on en fait...

Un prêtre reçu un jour, un montant assez important. L'un de ses bons paroissiens lui dit : « Mais Père, savez-vous d'où vient cet argent ? Il vient du crime ! » Et le prêtre de répondre : « Maintenant que l'on sait ce que le Diable a fait avec... on va voir ce que le bon Dieu en fera ! » ;-)

Ceci dit, c'est en fait ce qui se passe avec les médias et des nouvelles technologies. Tout dépend ce que l'on en fait, de comment on les utilise et des sentiments qu'ils nous procurent. Un certain Spinoza disait, il y a longtemps : « Les sentiments de joie augmentent la puissance d'agir et sont bons pour le joueur.  Les sentiments de tristesse l'empêchent de réaliser le modèle de la nature humaine et sont nuisibles à la conservation de son être. Ils diminuent sa puissance d'agir. »  (L'éthique)

À la sortie du cinéma, j'ai remarqué que lorsque le film est joyeux, tout le monde en ressort avec des ailes. On placote, on sourit, on est épanoui. Lorsque le film est triste et stressant, les gens en ressortent... ben stressés, les coins de la bouche vers le plancher...

Des heures de jeux vidéo plus tard, quels que soient les sentiments qu'ils procurent, si on traîne la patte devant le linge ou la vaisselle à laver, si tout notre être ne rêve que de replonger dans ce monde virtuel, le résultat peut être décevant pour nous-même et les nôtres. Si, en plus, on en ressort avec des sentiments agressifs, que les images restent collées dans le cerveau, bennn, pas fort.

Auparavant, on visait « ce qui élève l'âme ». Aujourd'hui, on consomme ce qui séduit, anime, met du « piquant », stimule, shoot à l'adrénaline. Il n'y a pas de jugement ici, seulement, le résultat ne peut être le même. Tout dépend de nos objectifs de vie.



mercredi 18 novembre 2015

Le doigt dans l'oeil... de Dieu

Il n’y a rien de Dieu dans les croyances extrémistes. Ni compassion, ni amour, ni miséricorde. Il n’y a que l’intelligence (quand elle est présente) sans cœur, la froideur calculée, formatée pour tuer.  Comme naguère les nazis qui exterminaient tout ce qui ne leur ressemblait pas : Juifs, Catholiques, personnes handicapées, Tziganes, etc. Au fond, comme n'importe quel génocide.
 
Dans les pays occidentaux, à des milliers de kilomètres, il y a moins à craindre de l’État islamique que de certains jeunes qui ne croient en rien, vulnérables au lavage de cerveau, baignés de violence dans des films, jeux vidéo et sites Internet. Ces jeunes apprennent maintenant qu'il peut être permis de tuer, que c’est encouragé, bien plus, que c’est un devoir pour mériter son ciel. Une mauvaise graine ou une « aubaine » pour qui se cherche un prétexte à « essayer l'expérience de tuer quelqu'un pour vrai », comme j'ai déjà lu dans un article du Journal de Montréal.  Il y en a qui adoptent pour seule croyance qu’il faut créer l’enfer ici-bas pour mériter son paradis.
 
Cette façon si efficace de rejoindre ces personnes, me fait douter que si Hitler avait eu Internet à sa portée, aurions-nous gagné la guerre ?
 
Mais notre culture occidentale méprisée par ces monstres, n'est-elle pas aussi un peu responsable de tout ça ? Notre liberté extrême n'arrive plus à endiguer la violence conjugale et l'intimidation entre jeunes. les contenus plus destructeurs sur les différents écrans et les commentaires agressifs des médias sociaux. Des personnes laissent des traces douces amères... sans être conscientes qu'aujourd'hui ou demain, des employeurs peuvent consulter leur page Facebook.
 
En attendant que les études fassent consensus sur les impacts des nouvelles technologies dans nos vies, il serait peut-être bon de s'intéresser non pas à la moyenne des gens, voire la majorité, qui réussissent à garder leur équilibre envers et contre tout... mais aux écarts types. À ceux qui nous entourent, et qui, tapis dans leur coin, glissent dans un gouffre en jonglant comment emporter avec eux tous ceux qu'ils peuvent... pour ne pas tomber seul. 


Eye of God”, by Hubble
 
 

samedi 14 novembre 2015

Chère France... Je suis Paris, je suis...

John Lennon et Yoko Ono
John Lennon, Martin Luther King, Ghandi, Jésus, Abrahm Lincoln.. et les autres... morts pour l'amour...

Mais l'AMOUR est toujours vivant !


Martin Luther King

Mahatma Gandhi


Représentation de Jésus Christ


Abraham Lincoln






vendredi 13 novembre 2015

Ave Maria

Je ne suis pas une pratiquante assidue. Comme « la moyenne des ourses »... qui en disent, il m'arrive de temps en temps de dire un chapelet, de la façon la plus simple qui soit : le signe de croix et un Notre Père sur la croix, un Gloire à Dieu sur la première petite boule, un Je vous salue Marie sur chacune des trois petites boules suivantes, puis un Gloire à Dieu sur la dernière petite boule. Et là, sur la petite image, je prie. En fait, avant chaque dizaine, j'ai des demandes spéciales. Et entre chacune des dizaines, sur la petite boule isolée, un Gloire à Dieu. Il y a d'autres formules, plus longues, avec d'autres Notre Père et des « mystères » qui en sont pour de vrai pour moi. Mais j'aime la simplicité et la beauté du geste. Et le temps me manque. Et je me connais... mieux vaut un peu que pas du tout... alors...

Résultats de recherche d'images pour « photo chapelet »

Peut-être que chaque pays a sa façon, chaque culture, chaque groupe chrétien. Même les Bouddhistes ont une sorte de chapelet. Tout ce que je sais, c'est que ça me demande un peu de commencer. Puis, un coup partie, c'est comme une transe. Je visualise notre statue de la Vierge de l'Étang-du-Nord. Ses mains sur le cœur. Son beau regard tourné vers le haut. On peut la voir dans ce reportage :  https://www.youtube.com/watch?v=u2fIm2wbbAI&feature=player_embedded#t=11

Elle « protège » notre havre de pêcheurs. Ma famille aussi.  Je la lui confie, à chaque dizaine... Parents et amis d'ici bas, et ceux rendus là-haut. Les enfants de ce monde. Ceux qui n'ont personne pour prier pour eux. La nature aussi et ce qui peut encore être sauvé. Nos mission de vie. Notre âme surtout.

Lorsque je suis stressée, angoissée, tout s'évacue et une paix s'installe en moi.

Qu'elle prie pour nous, qu'elle nous guide et nous protège, avec son fils Jésus Christ qui nous l'a « fait connaître », qui est le point de départ de tout ça... enfin le mien. Amen.

lundi 19 octobre 2015

Le chapelet du Père John... et son miracle


Que dire des émotions qui nous habitent ? Découragement, peine, dépit, peur, etc. On commence par examiner l'intérieur de la voiture et faire le constat du vol : ma sœur n'a plus son étui, son porte-carte, son carnet d'adresse et sa précieuse petite image de la Vierge qu'elle gardait depuis son primaire. Quant à moi, il me manque mon nouveau cellulaire, ma sac à main incluant le chapelet du Père John et 100 $ de vieux cadeaux de Noël que je m'apprêtait à dépenser, ainsi que quelques vêtements neufs achetés deux jours précédents. Tout le reste se rachète, mais non pas nos souvenirs spirituels.

 On regarde le long de la clôture du Jardin Botanique. Sœur et cousine vont jusqu'au Stade Olympique fouiller les poubelles, où j'ai d'ailleurs eu peur qu'il leur arrive quoi que ce soit en cette fin de soirée tardive. Oufff. elles sont là, c'est ce qui compte vraiment au fonds. Nous nous rendons au poste de police pour la classique déclaration. Que cette fin de soirée est pénible. Mais, nous mettons un point d'honneur à ne déclarer que la stricte vérité. « Ce serait si facile d'en rajouter... C'est un test de la Vie », ai-je pensé.

En arrivant chez moi, j'ouvre le coffre et découvre mon porte-feuille. Il avait glissé de la sacoche lorsque j'ai placé celle-ci à l'arrière de la voiture. Re ouffff. Mes cartes sont là ! (permis, assurance-maladie, etc.).  Le lendemain, un ami de ma sœur téléphone. Un inconnu a trouvé le carnet d'adresse dont ce numéro. On se donne rendez-vous pour le jeudi soir, 22 h.

J'amène un voisin bien bâti... au cas où. Le rendez-vous a lieu à la sortie du métro Fabre, ligne bleue, à plusieurs kilomètres du Jardin Botanique. Dans la nuit, un jeune homme vient à notre rencontre... Il a dans la main... ma sac à main, le porte-carte de ma sœur y est glissé, son image de la Vierge...et le chapelet de Père John. Je leur dis alors : « C'est un miracle!. Les voleurs jettent habituellement les sacs à main près du lieu du vol ou dans une poubelle. Et là, on le retrouve à des kilomètres de là ! Le bon samaritain l'avait trouvée, accroché au porte-vélo Bixi »... J'ai raconté cette anecdote à la police et aux assurances. Celles-ci a déboursé finalement pour les objets réellement perdus ainsi que mon 100 $ de cadeaux... comment ne pas croire en mon honnêteté après une histoire aussi abracadabrante ? 

J'ai pensé aussi : « J'ai passé mon test de la Vie. Le chapelet m'est revenu. »

 

dimanche 18 octobre 2015

Le chapelet de Père John

Rappelons qu'au début de ma chronique, j'ai relaté qu'au cours de mon voyage sur la Côte-Nord, je suis allée dans un monastère. Avant de partir seule sur la route, dans un voyage de lâcher-prise,  Père John me glisse dans la main pour ma protection un beau chapelet aux grains blancs, en me disant : « Garde-le toujours avec toi et dis-le souvent ».

De retour à Montréal, après quelque temps malmené dans ma sacoche, le chapelet se brise. Je l'amène chez le bijoutier et raconte la provenance de cet objet spécial. La commis me regarde et dit : « Il est beau. Si vous le perdez vous allez être malchanceuse ?! ». Et bien, je ne sais pas. Je serais surtout triste de le perdre. En même temps, ce n'est qu'un chapelet. Y en a d'autre... et il peut être bénéfique pour un autre propriétaire... 

Un jour, un bout de temps plus tard, je visite le Jardin Botanique avec sœur et cousine en plein mardi soir. C'est le temps des lanternes chinoises et des citrouilles décorées. Comme une débutante, je stationne l'auto sur le boulevard Pie IX, à la nuit tombée, en cette soirée du mois d'octobre. Je prend le temps de mettre ma sacoche dans le coffre. Ma sœur se penche consciencieusement à l'avant pour « cacher » son étui sous le siège. Bref, c'est une invitation toute grande pour quelques malfrats! Pour comble, la lumière du lampadaire s'éteint juste au-dessus de nous! Enfin, nous partons joyeusement faire le tour des expositions en cette magnifique soirée fraîche d'automne...

Au retour, une mauvaise surprise nous attend... et deux gentilles dames à l'air dépité à côté de mon auto. La petite fenêtre arrière a volé en éclats. J'ai été cambriolée !... Ça vous chambarde un programme ça !!!

samedi 17 octobre 2015

Une médaille SVP

Pourquoi diantre avais-je un deuxième chapelet en main ?...

Il y a des années, je suis à Québec pour mes études. Mes sœurs et moi sommes souvent appelées à visiter des parents et amis venus de nos Îles de la Madeleine pour se faire soigner à l'hôpital l'Hôtel-Dieu.

Un jour, Alice est là, étendue devant moi. Atteinte d'un grave cancer, elle s'en va peu à peu. Avant que je la quitte, elle me dit faiblement : « Une médaille ». Je ne comprends pas ce qu'elle veut et je pars. Elle est décédée peu de temps après.

Ce n'est que plus tard que j'ai compris je crois bien, ce qu'elle souhaitait : un objet béni, une médaille à l'image de la Vierge ou de Jésus, pour « l'accompagner » dans cette ultime épreuve, pour ne pas mourir seule... J'ai eu de la peine de l'imaginer partir sans cet objet si précieux pour elle à ce moment. Voilà pourquoi, un jour j'ai décidé de porter sur moi un chapelet de plus... au cas où.

Depuis, j'en ai distribué ici et là... comme j'en ai reçu aussi, maintenant que j'y pense. Mon premier, à ma première Communion. Je le traîne toujours dans une valise. Un autre, en plastique, mais qui brille dans le noir. Je me le suis fait volé dans mon auto. Quand même drôle ! Enfin, j'espère qu'il a converti son nouveau propriétaire. Qui sait ?

Et puis celui de Père John.

vendredi 16 octobre 2015

Quels rituels ?

L'un des beaux cadeaux qu'à laissé ma belle-mère, est étonnamment les préarrangements funéraires. On a pu vivre ce moment de deuil sans questionnement, sans choix, libres. Tout y avait été pensé, planifié.

C'était nouveau pour moi. Et j'ai pensé, dans ce monde d'aujourd'hui où chacun y va de ses croyances... et de ses non croyances, qu'il importe de faire savoir aux autres ce que l'on souhaite comme rituels de fin de vie.

Ceci est loin d'être évident. La question se pose d'autant que beaucoup de personnes non pratiquantes demeurent croyantes. Certaines personnes demandent un office spirituel, avec la présence d'un prêtre mais sans rituel religieux; ces rituels étant oubliés peu à peu.

Au salon funéraire, lors des funérailles de ma belle-mère, mon conjoint se tourne soudainement vers moi et me demande si j'ai un chapelet... Je suis étonnée et regarde au fond de mon sac à main... et bien, j'en ai un de surplus ! Un joli, avec de petites boules roses. Il le prend et le glisse dans les mains de sa mère allongée dans le cercueil. Elle qui était catholique pratiquante... a dû apprécier de son nouvel univers...

mercredi 14 octobre 2015

Aurevoir belle-maman

Il y a un an de cela, ma belle-mère s'est éteinte doucement dans son lit du centre de soins de longue durée. Elle y avait passé quelques années aux prises avec la maladie de Parkinson.

Lorsque nous la visitions, j'étais touchée de voir son fils la nourrir, patiemment. Ces moments de tendresse en dehors du temps sont gravés en moi, comme ce dîner spontané qu'on lui a organisé dehors, au soleil, en notre compagnie et d'autres membres de sa famille.

Bien que très incommodée par son état, elle était une force de la nature. La même année, pendant les Fêtes, elle a survécu à des épidémies de gastroentérite, de grippe, de C-Difficile.  Son mari, inquiet, voulait que sa famille la veille jour et nuit. Mais mon conjoint dit : « Ça peut durer deux ans ! »... et comme de fait, elle est décédée deux ans et demi plus tard. Ainsi, plusieurs fois, nous avons cru sa dernière heure arrivée.

Et puis, au début octobre, l'an dernier, elle a décliné lentement, inexorablement. Un samedi, je dis à mon conjoint : « J'aimerais y aller, la veiller. » Ce soir là, on y est allé.

Dans les années 1950, au cœur d'un Québec ultra catholique, il aurait été d'usage que tous sortent le chapelet. Mais aujourd'hui, c'est un fait plutôt rare. J'ai tout de même osé sortir le mien. À contre-courant. Comme un besoin ressenti. Un peu gênée, je l'ai récité avec mon beau-père. Jusque comme on terminait, la relève est arrivée. Nous avons pu partir.

Ma belle-mère nous a quitté doucement cette nuit-là...

dimanche 11 octobre 2015

Actions de Grâces... la part des anges

J'aime beaucoup partager le repas de l'Action de Grâces  en invitant  ou en donnant une part  à d'autres personnes. Partager l'abondance, la fêter... c'est la joie.

Comme lorsque je fais une tonne de muffins ou un marathon de cuisine de pâtés à la viande et au poulet. J'en offre un peu ici et là. C'est un peu de ma mère et ses fameuses recettes. C'est un peu de moi, l'énergie et l'amour que j'y mets. C'est ce que j'appelle la « part des anges ».

Ce que l'on donne ici, nous revient là... souvent d'une autre façon, parfois aux nôtres. Comme ce bon vieux Père Hubert de ma paroisse dans Rosemont, à Montréal, à qui j'ai donné des pâtés... et j'ai réalisé que mon vieil oncle prêtre, le Père Landry, qui a vécu seul toute sa vie aux Îles, a reçu beaucoup de la part de ses paroissiens.

Parfois j'ose une petite prière pendant ce souper spécial de l'Action de Grâces... Mais le « bénédicité » n'étant plus tellement à la mode, je profite du moment où je cuisine, chaque fois que j'y pense et non seulement à ce jour,  pour dire tout bas :

« Bénissez, mon Dieu, toute cette bonne nourriture et tous ceux et celles qui y ont contribué, ...incluant le pauvre animal sacrifié pour nous.
Fais que nous en ayons toujours en abondance sur notre table.
Donnes-en à ceux et celles qui n'en ont pas.
Bénissez-moi, la cuisinière,
Et bénissez-nous qui allons manger ce bon repas. Amen. »

Actions de Grâces

Haaa... Le temps des récoltes et de l'abondance.  Le temps du choix, des couleurs, des saveurs toutes fraîches. Il y a du bon dans l'automne. Ça sent bon au marché!

C'est aussi le temps des sauces à spaghetti qui mijotent longuement, la cuisine d'avant l'hiver, des mets qu'on accumulent comme des écureuils... en tout cas c'est mon cas au Québec !

J'aime particulièrement la fête « du grand merci »:  l'Action de Grâces.  J'y mets volontairement un « s », qui est d'ailleurs accepté par l'Office québécois de la langue française, car pour moi les grâces sont multiples... Au Québec c'est aujourd'hui que ça se fête.

C'est, pour moi, la fête de la reconnaissance et de l'humilité. Reconnaissance à Dieu, à la Terre, à la Vie de cette abondance à ma table non seulement en ce jour, mais aussi tout au cours de l'année. Il y a eu bien des années de « vaches maigres » particulièrement au cours de mes années d'études, mais aussi en période de chômage. Puis des années de « vaches grasses », alors que de meilleurs emplois ont succédé à d'autres.

Il y a aussi l'humilité en étant consciente que ce qui arrive à moi provient de toute une lignée de personnes qui ont contribué à cette abondance tout au cours de l'année : agriculteurs, pêcheurs, travailleurs d'usine, commerçants... au féminin comme au masculin... mais aussi les abeilles polinisatrices...  et la température idéale qui permet de faire pousser fruits et légumes. Fragile de nos jours où des terres subissent sécheresses et inondations. Rien n'est acquis.








mercredi 7 octobre 2015

La belle et la Bête...

... ou l'âme et l'hydre de métal...

Ce matin, cours sur les jeux vidéo et la société. Comme je suis de l'âge de pierre, avec mon petit téléphone LG2 tout juste bon... à téléphoner... Je m'ouvre pour mieux comprendre notre société.

Le cours est très intéressant. On a droit, entre autres, à un aperçu de l'un de ces jeux très violents. On devient un terroriste qui pénètre dans un aéroport avec d'autres membres d'un groupe,  et nous tirons sur les gens dans la file d'attente aux douanes. Très réaliste. Au téléphone, ma cousine me confirme que : « ben oui, y a des jeux vidéo où on tire dans des écoles, etc. » Rien de moins en ces temps de fusillades scolaires.

Des études sont effectuées sur les effets des jeux vidéo, démontrant notamment des liens entre les risques de dépendance et de comportements agressifs pour certaines personnes plus vulnérables.

Dans le cours, on parle de déshumanisation, de fusion entre l'homme et la machine. Un étudiant, du genre très avancé dans ce domaine, ajoute qu'il est question d'implanter une puce électronique chez les joueurs de football américains pour géolocaliser les joueurs et mieux arrimer avec les jeux vidéo de sports... Juste après, dans ce même cours, une autre séquence de jeu vidéo, la dernière version d'un jeu en ligne, montre des personnes à qui l'on scan leur numéro personnel inscrit sur une puce dans leur corps... J'ai lu un jour, qu'en Angleterre on envisageait de doter les bébés naissants d'une puce pour éviter le vol d'enfant... et c'est déjà le cas pour identifier les animaux de compagnie... Quand la vérité rejoint la fiction...

Comme bien du monde, il m'arrive de réfléchir sur l'apocalypse. De bien des façons, ces textes semblent coller à la réalité d'aujourd'hui : multiplication de catastrophes naturelles, de famines, de guerres. Mais dans les écrits de la Bible, on parle également du « chiffre de la Bête »... et si c'était cette puce électronique implantée pour nous suivre à la trace ?... Ça donne le frisson !




mardi 6 octobre 2015

Autre leçon de mathématique

Maths secondaire 4. Le professeur nous dit une chose qui me surprend beaucoup : « Le résultat n'est pas important, c'est le processus qui compte, comment vous en êtes arrivés là. »

J'ai, dans ma vie, repensé à cette phrase. Je l'ai ramenée aussi à mon interlocutrice qui me monologue ça sur la fin du monde... Oui, c'est assez mathématique que nous ne pourrons continuer comme ça très longtemps : déséquilibre des richesses et des ressources qui s'épuisent; conflits mondiaux, migrations humaines à cause des guerres et des famines, bouleversements climatiques et autres plaies d'Égypte... que nous nous sommes causés à nous-mêmes, soit dit en passant; notre capacité à nous autodétruire personnellement et collectivement étant assez phénoménale. 

Cependant...

Que notre vie s'arrête dans un grand « BOUM » magistral, ou dans un petit « boum » d'un accident d'auto ou encore plus discrètement d'une maladie,  le fait est que nous y arriverons tous, à notre propre fin du monde. Voilà le résultat.

Maintenant, la question qui se pose vraiment est : « Comment y arriverons-nous ??? » Qu'aurons-nous fait chaque jour de notre vie, pour nous-même et surtout nos proches, nos collègues, nos camarades de classe, notre communauté ? De quelle façon réussirons-nous tous les tests de la vie qui s'offrent à nous ? Deviendrons-nous plus fort ou serons-nous vaincus par nos faiblesses ? Comment développerons-nous notre capacité d'aimer et de briller de plus en plus, non pas sous les feux de la rampe mais comme une étoile d'amour et de sagesse ?...

lundi 5 octobre 2015

C'est mathématique !

La petite Cat a bien raison. En mathématique j'ai appris que :

Vrai + vrai = vrai

Faux + faux = faux

Faux + vrai = ... faux.

Une personne se dit intègre. Et puis un jour, on la surprend à mentir... Et cela sème un doute. Est-ce la première fois ? La seule fois ? Est-ce arrivé souvent ?

Par exemple, j'ai compris que les films « tirés d'un fait vécu » sont parfois tellement romancés qu'il ne reste bien souvent que l'idée de base... Alors je doute sur l'ensemble de l'œuvre...

La confiance est fragile. Difficile de se fier aux discours. Il importe de valider ses sources.



dimanche 4 octobre 2015

La Tour de Babel (suite)


Alors que mon interlocutrice me cite Internet et la télé, j'ai une pensée pour Cat, 11 ans, qui est découragée de la blonde de son père. Elle est toujours fatiguée et fait rarement à dîner à sa « belle-fille »... Je dis à Cat, pour l'encourager : « Elle souffre peut-être de fatigue chronique ? C'est une vraie maladie. On peut le lire sur Internet... » L'enfant me répond :  « Tu crois ça ce qu'ils disent sur Internet ?! »...

Elle a raison de douter. La Tour de Babel inscrite dans la Bible, je crois qu'on y est vraiment. Au delà de toutes les langues, et de toutes les différences de contenu, de sujets, d'idées, de formes, on y trouve de tout, du meilleur au pire :  des documents de référence pour les chercheurs et les indispensables informations gouvernementales, au contenu douteux de pseudo-scientifiques; du conseil désintéressé à la fraude la plus crapuleuse; des merveilles du monde, au crime organisé, à la pornographie infantile et à l'incitation au terrorisme; de bons divertissements à l'exploitation des vices des personnes vulnérables ; de la sagesse et du rayonnement de l'amour... à l'apprentissage de la haine.

C'est le Far West virtuel, sans foi ni loi, dans tous les sens de cette expression. Des « faux prophètes » y en a ! En veux-tu, en v'là ! Et c'est accessible à tous, grands et petits...

J'ai remarqué aussi qu'à la télévision, outre les émissions dédiées directement à l'Église telles que la messe diffusée en direct ou encore les émissions Second Regard et Victoire de l'Amour touchant un public tout de même ciblé...  il est rare que les propos consacrés à la Bible ou aux religieux soient très élogieux... que ce soit dans les films, les différentes émissions de télévision, les téléséries ou autres. Les dérives ou ce que l'on imagine sont hautement médiatisées. Mais, sont passés sous silence par exemple, tout ce qui a été construit positivement par les religieux et religieuses au fil des siècles, en éducation, dans les soins de santé, dans les missions au Québec et de par le monde, par dévouement et générosité.

Bref, au risque de me répéter... C'est à chacun de nous de séparer le « bon grain de l'ivraie », en faisant appel à nos valeurs et notre gros bon sens...





samedi 26 septembre 2015

Question de respect

Le respect ne réside pas seulement dans les actes physiques mais dans la sensibilité aux autres et à leur liberté de pensée.

S''il est une chose que les catholiques modernes ont appris... c'est que nos croyances nous appartiennent et qu'il est vain de les imposer aux autres. Cela a pris beaucoup de temps au Québec, ça a coûté cher en fidèles, mais nous y voilà. Bref, je ne cache pas mon allégeance ni mon enthousiasme à Dieu et son équipe, mais j'ai un grand respect pour les personnes qui ne partagent pas cet intérêt.

... Qui aiment, me lisent !

Mon père a compris très tôt de ne pas faire pression sur ses enfants pour fréquenter l'église. On ne peut forcer une fleur à pousser ni un cœur à aimer. Il m'a cependant inspirée à le faire, juste par sa présence et par son engagement dans les Chevaliers de Colomb.  Mgr Arsenault l'avait qualifié de « mouton noir » dans sa jeunesse... il aurait été fort surpris de le voir évoluer...

Alors, quand je me bute à quelqu'un qui veut me convaincre de quelque chose que je n'ai pas choisi de discuter, et que je n'ai surtout pas le goût de m'obstiner... je termine assez rapidement en lui disant : « Est-ce que j'ai le droit de ne pas être d'accord ? »

Et hop. La conversation se termine. Dans le cas présent, j'ai tout de même émis quelques réponses, simplement pour ne pas avoir servi uniquement de déversoir...

dimanche 6 septembre 2015

Ze Vérité

Qui peut se targuer de posséder LA vérité ? Nous portons en soi le regard que nous posons autour de nous. C'est à chacun, notre vérité. Notre perception de la réalité. Ce qui est vrai pour nous. Ce qui fait sens pour nous.

 Jésus a dit : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie.  » Ces mots venant de la part de ce personnage plus grand que nature n'ont pas la même portée que dits par le commun des mortels. Il était  « connecté » directement au Père, puisant au plus profond de lui-même dans le silence du désert, réalisant des miracles observés par de nombreux témoins, leur parlant avec une sagesse qui ne pouvait être démentie.

Il est pour moi un chemin de lumière. Un pont solide sur lequel poser mes pieds pour traverser toutes les difficultés de ce monde... Je ne crois pas que ce soit le seul « chemin » vers le Père. Car je suis persuadée que de bonnes personnes qui n'ont pas accès à ses paroles et à la foi, seront aussi guidées vers cette autre « réalité ». Mais ma lecture est que si on prend ce chemin, et bien on ne peut pas se tromper. Il nous en donne toutes les clés, dont :  « Aime ton prochain comme toi même » et
« Ce que tu feras au plus petit d'entre nous, c'est à moi que tu le feras ».

Beaucoup de personnes ayant vécu des « Near death experience », soit un retour à la vie après une mort clinique, témoignent d'un lieu, d'une « présence d'amour inconditionnel », plus lumineux que la lumière... C'est donc qu'il nous faut devenir « amour » pour faire partie de ce nouvel univers. C'est là que l'on comprend toute l'importance des paroles de Jésus.

Et notre monde terrestre manque tellement d'amour... pas le temps de m'obstiner sur la rhétorique.

lundi 31 août 2015

La Tour de Babel

En visite chez des amis, la conjointe m'entretient avec émotion de sa mère qui vient de faire un infarctus. Elle me raconte l'incident de long en large. Puis, sans s'annoncer, elle continue son monologue sur Dieu, sa foi, ses croyances, son rejet de l'Église catholique, etc... Elle me prend à partie sur le fait que son mari regarde la messe à la télé ! Elle qui détient maintenant LA vérité, LES connaissances bibliques... et j'en passe. Je suis sidérée... et je me sens vidée peu à peu de mon énergie. Comme si elle me siphonnait. Comme un trou noir. J'ai un frisson intérieur.

« LA Parole ne se trompe pas. » Mais QUELLE parole ? Je lui demande sa source. Elle me parle de la Bible. Elle me parle de sa foi en Dieu, elle croit en Jésus-Christ, mais à aucun moment je ne l'ai entendue LE citer. Son discours cérébral ne reflète pas une once d'amour. Comment peut-elle se servir de Lui ?

Elle me parle de l'Apocalypse, de tout ce qui se trame partout dans le monde. De la logique, 2 + 2 = 4.  Que l'on revient au temps des premiers chrétiens qui se firent torturer pour leur foi (ce qui est vrai dans certains pays, ici beaucoup s'en moquent). Dans le même souffle, elle rejette l'Église... Pas clair tout ça.

Et puis elle me glisse qu'elle s'informe. Qu'elle connaît... Et DÉTIENT LA vérité. Je saisi qu'elle puise en partie dans Internet et la télé... du pareil au même...  Ze Tour de Babel !

Je la laisse épuiser son discours... et lui fait comprendre qu'elle n'est pas tombée sur la bonne personne...




dimanche 23 août 2015

Un mot encore de la Messe des pêcheurs.

Maintenant des travailleurs et travailleuses de la mer.  C'est une messe que j'aime beaucoup par sa beauté, les chants de mer magnifiques, la simplicité du célébrant, le Père Coulombe, si gentil et plein d'humour. Cette messe, il faut le dire,  ramène le commentaire ironique de mon père entrepreneur : « Mais pourquoi y en font pas une pour les plombiers aussi ?! »...  Enfin, un peu vrai, mais c'est tout même beau !

Bon, on a eu la surprise, cette année, de voir ajouter trois baptêmes. Oufff. Imprévus une fois de plus. C'est toujours mignon, mais quand on est pas de la famille, j'avoue que ça rallonge un peu... Et puis, je me « suis parlée »... Cette messe m'a fait le cadeau de répondre à mes vœux de « transmission du flambeau de la foi », des rituels religieux d'accueil dans la communauté chrétienne aux Îles et surtout de bénir ces enfants en les confiant à Dieu. Je suis émue.

Voilà un univers qui se raréfie sur le continent, qui est tenu à bout de bras par des prêtres de moins en moins nombreux ( je n'entrerai pas ici dans le débat sur une plus grande ouverture aux femmes, pour lequel je serais d'accord)... bref, un contexte qui rassemble en un même lieu tant de gens si différents mais liés par de précieux témoignages anciens... et qui baigne dans la lumière de ce dimanche matin.

La mer est un voyage...
Le monde est un bateau...
L'amour est l'équipage...
Le cœur est un hublot.

dimanche 16 août 2015

Haaa les vacances !

Vacances dans mes Îles chéries. Je retrouve ma parenté qui « tiennent le fort ». Moments précieux, sursit de la Vie, en équilibre fragile. Je remercie Dieu à chaque Noël de permettre nos rassemblements familiaux. Je Le remercie aussi pour ces retrouvailles estivales. Sans ma mère, ça n'a plus la même couleur. Mais ceux qui restent demeurent importants. Nous avons empreint la maison d'une joie nouvelle, de soirées de musique, de chants... Plusieurs de mes tantes sont de sacré bonnes joueuses de piano. Il y avait longtemps. C'est, je crois bien, pour ma mère qui aimait tant la vie et la musique, parmi les meilleurs témoignages d'amour.

Et puis il y a toujours mon père. Il apprécie tant ces moments. Il a même, comme plusieurs fois aux jours de l'An, bénit la famille réunie lors d'un souper aux hot-dogs. Petit rire gêné de certains, silence timide pour d'autres... Il avait pris «  un petit verre » à son anniversaire.

Il faut dire que mon père se rapproche beaucoup de Dieu lorsqu'il prend un verre. Il Lui parle, le chicane aussi pour toutes les misères de la planète qu'il entend au téléjournal. Il Lui chante même des louanges qu'il a composées en s'accompagnant lui-même au piano.

Je l'ai accompagné à la messe à Lavernière. Dans notre magnifique église ancienne. C'était la messe des pêcheurs, pour rendre grâce des bienfaits de la mer sur notre population insulaire. Un autre beau moment. L'église était pleine à ras bord. Beaucoup de personnes âgées venues visiter nos belles Îles de la Madeleine. Fait étonnant, lorsque nous sommes arrivés, mon père et moi, « notre banc » derrière la colonne, était vide. Tout le reste étant archi plein. Un coup de Mamie ? Chez nous, personne n'en doute... elle en est bien capable d'où elle est !...

 Église de Saint-Pierre-de-La Vernière

Église de Saint-Pierre-de-La Vernière

Steve Arsenault 2013, © Ministère de la Culture et des Communications

dimanche 5 juillet 2015

Tant qu'il y en aura...

Dieu nous a laissé libres. Ça nous a pris du temps à le comprendre. Il nous faudra encore beaucoup de temps à apprendre par nous-mêmes à gérer cette liberté dans la multitude de choix qui s'offrent à nous aujourd'hui.

Ce qui est bien à notre époque est que nous avons aussi la liberté d'écouter ceux en qui nous avons confiance. Ceux qui nous paraissent être cohérents avec le message d'amour et de miséricorde qu'ils transmettent. Les prêtres ont vieilli. Ceux que j'ai rencontrés me semblent plus sages, plus près du peuple. Je me sens privilégiée d'avoir connu ceux qui ont croisé ma route, des Îles et de la Grand Terre... Père John, Père Miguel, Père Hubert... Il y en  a tellement, qui savent si bien nous parler, que je me dis : « Dans notre grande tour de Babel, ce serait bien si des milliers de personnes entendaient leurs mots... ».

Et c'est lorsque nous n'avons droit qu'à une célébration de la Parole, faute de prêtre, que le vide se fait sentir. Nous manquons alors énormément les « Père Doyle, Père Cyr, Père Boudreau, Père Lafrance, Père Coulombe, Père Jomphe, Père Cormier, Père Landry », mon oncle, et autres prêtres qui nous ont consacré leur vie. Le mot « Père » voulant dire sans distinction chez nous, aux Îles de la Madeleine, un prêtre ou curé de paroisse. Nous y accordons seulement beaucoup de respect et d'amour. La plupart sont décédés, les autres doivent gérer au moins trois paroisses... Ils arrivent maintenant d'Afrique ou d'ailleurs. Missionnaires au Canada... Juste retour des chose... tant qu'il y en aura.

mercredi 1 juillet 2015

Du Grand Esprit à Jésus


À la suite de mon voyage sur la Côte-Nord, j'ai mentionné être entrée dans une petite église entièrement décorée par les autochtones, de l'autel au chemin de croix. Comme j'étais sur le chemin du retour, je ne me suis pas arrêtée sur la symbolique que pouvait avoir cette fusion entre la religion catholique et la culture amérindienne dans le contexte des dénonciations. L'endroit m'a touché dans sa simplicité, sa beauté et sa différence. Mais aussi d'avoir associé le « Grand Esprit » amérindien à Jésus. Et je me suis dis, après coup, que malgré les dérives évoquées, qu'il doit y avoir eu du bon pour que ce peuple s'approprie ces lieux, s'y investisse.

La sagesse de Jésus, ses enseignements, son amour des autres, son sacrifice, le rituel très rassembleur du partage du pain et du vin qu'il a mis en place en « mémoire de lui », ne sont que du bon à transmettre. Il était un grand humaniste, un être profondément spirituel et juste.  Il serait probablement un grand écologiste aujourd'hui. C'est ce qui a servi de base à nos valeurs judéo-chrétiennes : amour, charité, humilité, pardon, partage. Me semble que notre société, malgré ses travers, n'est pas si mal si on la compare ailleurs dans le monde ? Ce sont aussi ces valeurs qui transpirent dans nos chartes des droits et liberté.

Les porteurs et porteuses de ce précieux « flambeau » qu'est le message d'amour de Jésus depuis deux millénaires ont été différents tant dans leur façon de communiquer que dans leur niveau d'engagement et de sincérité. J'ai évolué depuis ma naissance, acquis en maturité, en sagesse. Imaginez le monde depuis les vingt derniers siècles!


dimanche 21 juin 2015

Pères et mères

L'an dernier, j'ai écrit un article pour la Fête des Mères et un autre pour la Fête des Pères.

Comme une réponse à mes prières, juste avant la Fête des mères cette année, près de 700 femmes et enfants ont été sauvées des griffes du groupe terroriste Boko Haram au Nigéria. Ces femmes et ces enfants prendront du temps à guérir leurs blessures physiques et psychologiques. D'autant que plusieurs femmes sont devenues enceintes des suites de leur captivité forcée. Mais ces libérations mettent fin au moins aux mauvais traitements infligés. Elles permettent aussi le retour au foyer... ou ce qu'il en reste.

Ce sont des mères et des pères qui ont vu revenir leurs filles grandes ou petites...  car ne l'oublions pas, si les pères sont bien souvent plus bourrus, leur sensibilité moins exprimée est néanmoins réelle.

Pourquoi faut-il tant de prières pour contrer le Mal ? C'est un mystère. Mais quand le Bien triomphe, c'est le cadeau de Dieu et ses anges. Je le vois, je le célèbre et j'en suis reconnaissante.

Bonne fête des pères... et bonne fête des mères !

Avec Amour!

jeudi 18 juin 2015

Dur, dur les souvenirs

Au fonds, c'est contre les souvenirs que nous luttons. Notre vécu émotif s'imprime dans notre cerveau comme sur un négatif de film. Les événements positifs laissent une certaine marque. Au fil du temps, certains ont même tendance à nous rappeler comment autrefois « c'était le bon temps » de façon générale. On tamise les vieux défauts. Les événements négatifs semblent toutefois s'imprimer plus profondément, comme un sillon creusé dans l'âme.

Lorsque mon esprit vagabonde sur l'un ou l'autre, il fait parfois remonter en même temps que les souvenirs, les émotions du moment. Comme un CD gravé. Je surprends alors une vieille colère qui remonte à la surface. Une bulle de vieux méthane d'émotions pourries... Haaa. Dur, dur de ramener la paix. Puis je tourne mon regard vers le soleil, vers autre chose, vers un autre souvenir, vers l'Amour infini. Le fantôme se retasse dans le fonds, rétrécie jusqu'à disparaître à nouveau.

Question de point de vue.

mercredi 17 juin 2015

Commission Vérité et Réconciliation : de la dérive... au pardon

Quelque part, on ne peut confirmer par qui, notre famille a de l'ascendance du peuple Micmac. J'en ai déjà glissé un mot lors de mon voyage sur la Côte-Nord. Mais pas besoin de sentir leur sang couler dans nos veines pour compatir au sort qui a été réservé aux enfants amérindiens pendant des décennies dans les centres d'éducation, ou, disons-le  « d'assimilation », en plus de leur imposer des violences inhumaines et les cruelles séparations d'avec leurs parents. Ça sort de l'entendement.

Le sort des Autochtones n'a de toute façon, pas été « jojo » depuis la découverte des Amériques, grands perdants de cette lutte de pouvoir, retranchés dans des réserves. Cependant, c'est d'une tristesse infinie de réaliser que des personnes en autorité supposément spirituelle ont abusé de leur position. Tout le contraire de l'enseignement d'amour auquel elles se sont engagés...

Le pouvoir peut rendre fou, où qu'il soit utilisé, notamment en politique, dans la pratique religieuse, en gestion, sous l'autorité parentale ou dans un gang de rue. La religion, en fait, toute religion pratiquée sans âme et de façon autoritaire fait le vide. Chez les Catholiques, c'est arrivé aux Amérindiens, aux Orphelins de Duplessis, mais aussi en paroisse et autres. On l'a caché, escamoté, balayé sous le tapis, repoussé plus loin... et ça a recommencé. L'Église s'est fermée les yeux pendant trop longtemps, par peur de perdre des acquis... Non seulement sur certains actes mais aussi sur les besoins physiques humains des religieux. Ceux-ci ne sont pas forcément des ermites. On peut développer de la spiritualité sans rituels religieux. Mais on ne peut devenir religieux, au sens profond du terme, sans spiritualité, sans conscience de soi et des autres. Autrement, c'est la dérive...

Au delà des violences en institutions et des crimes contre la personne, la dérive humaine s'est matérialisée pendant des siècles notamment dans la traite systématisée des esclaves, il en existe d'ailleurs encore aujourd'hui..., dans  l'Apartheid en Afrique du Sud, dans l'Holocauste et autres génocides, dans la déportation de mes ancêtres acadiens. Et à tous, au nom de la paix et de la réconciliation, on invoque le pardon.

Je n'ai pas vécu de situations aussi dramatiques et ne sais donc pas qu'elle serait mon état d'âme. J'ai toutefois subit du harcèlement psychologique et de la violence dans certains milieux de travail. Mais le jour où, après des années, j'ai recroisé un ancien patron violent dans l'autobus et que je n'ai plus senti de colère en moi, de mépris, je me suis sentie bien et lumineuse.  J'ai ressentie la paix. Mon sourire était sincère. Je « ne l'inviterais pas à ma fête » comme avait dit mon petit neveu de trois ans à sa mère qui se plaignait tout haut d'une personne... mais au moins ma noirceur est enfin partie.

« Œil pour œil rendra l'homme aveugle » a dit Ghandi. Il est humain d'en vouloir aux bourreaux... la force de pardonner est sûrement divine... c'est ce que je leur souhaite à tous.

lundi 1 juin 2015

Les biens pensants... et les autres

Dimanche à une messe ordinaire. Une jeune fille est assise, seule, sur le banc devant moi.

La messe commence. Nous sommes invités à nous lever... et la fille reste assise. Bien plus, je regarde, estomaquée de la voir répondre à ses courriels sur son I-Phone. C'est ainsi tout le long de la messe. Elle est étrangère à ce qui s'y passe.

Je me souviens alors, il y a quelques années, avoir réprimandé deux jeunes venus assister à un concert de chorale dans une église. Ils étaient assis à l'arrière, dans mon banc. Ils riaient, jasaient comme si de rien n'était...  J'étais « bleu marin » ! Je connais, pour m'y être engagée pendant cinq ans, tous les efforts et les joies de participer à cette chorale. Je n'ai pas pu m'empêcher de leur dire, en sortant : « Vous savez, ce n'est pas l'école ici. Vous n'étiez pas obligés d'y assister ! ».

Je me souviens aussi, dans une autre église, avoir vu une jeune lire ses courriels sur son I-Phone... en allant communier !

Et nous y revoilà. De nos jours, personne n'est forcé d'assister à une messe. Enfin je l'espère. Mais à voir le peu de jeunes à cet office ordinaire, je le crois volontier. Que fait là cette jeune fille indifférente ? Je n'en reviens pas et regarde autour. Personne n'y porte attention. Les aînés assis devant elle ne se retournent pas. Suis-je la seule à m'offusquer ? Et puis je regarde la situation sous un autre angle. Peut-être se sent-elle bien entourée de ces gens, dans l'atmosphère de nos rituels, qu'elle y retire quelque chose ?... Pourrais-je la rejeter si les autres ne le font pas ? Et pourquoi le ferais-je moi, nouvelle dans cette communauté ? Étrange situation... Un autre téléphone sonne et le prêtre fait une blague sur ce sujet... Je laisse passer et me recentre sur l'homélie... qui parle justement de patience, de bonté, etc. Et ben! Je n'y suis pas tout à fait.

Juste avant la communion, je me retourne pour « souhaiter la paix » aux gens derrière moi, de même qu'à la personne à mon côté... et je m'étire... pour l'offrir à ma jeune voisine d'en avant. Elle s'extirpe de son courriel et me regarde, étonnée. Elle n'a pas compris. Je lui tend la main avec un beau sourire (un brin moqueur, je l'avoue... mais sincère tout de même) et répète la petite phrase : « Je te souhaite la paix ». Alors, elle répond à mon sourire par le sien, me serre la main et je crois bien, répète cette petite phrase.

À la communion, je la vois alors faire un geste tendre envers l'une des personnes âgées assises devant elle. Elle en amène une autre aux toilettes avant de partir. Et je comprends enfin qu'elle accompagne un groupe. Qu'elle soit en travail ou bénévole, elle a permis à ces vieilles personnes de participer à ce qui leur est cher. Et pour cela, même dans sa bulle, elle mérite qu'on l'accepte dans cette petite communauté.

Je me suis vue, alors, moi-même comme l'une de ces personnes « bien-pensantes », qui accordent parfois plus d'importance au rituel qu'aux personnes qui nous entourent. J'en ai déjà jugé d'ailleurs,... et me voilà prise à mon propre jeu!

Déjà entendu : « Mon Dieu, donnez-moi la patience... mais faites-vite ! »

samedi 30 mai 2015

Tout ou rien

J'ai assisté un jour, découragée, aux démarches téléphoniques désespérées de ma petite voisine Cathie pour trouver quelqu'un de sa famille qui l'accompagne en catéchèse. Personne. Je l'aurais bien amenée mais elle avait besoin des siens. La « caté » est tombée dans l'oubli. La famille a tout de même accepté mes petits cadeaux, une croix par ci, un rameau par là... mais amener régulièrement un enfant en catéchèse était de trop.

Des parents m'ont déjà glissé connaître et même réciter le Notre Père de temps en temps. Mais plusieurs d'entre eux se fient sur les grands-parents pour transmettre les prières. Comme une gêne. Sauf que cette génération s'en va petit à petit.

Les rituels existent encore. Doucement, presque en cachette, des parents me confient qu'ils ont fait baptiser leur enfant. Le mariage est encore « à la mode ». On en parle plus facilement. Les funérailles essentielles, encore que les rituels changent. Mais la transmission du flambeau de la foi et de la prière est autre chose.

Au delà des rituels, demeure une question profonde de « sens à la vie ». Entre le rien-du-tout et la dévotion-pure-laine existent plein de nuances et de potentiel d'épanouissement spirituel. Des besoins aussi. On le voit bien avec les jeunes catholiques qui trouvent un sens à leur vie à aller combattre en  Syrie. Comme un gouffre intérieur à combler. Ce n'est pas parce qu'on en parle plus que ça n'existe plus. Et ce n'est pas parce qu'on laisse libre, qu'on invite à participer. Il faut encourager. Transmettre ce que l'on a, une prière, un lampion, une allusion à un message spirituel. Si petit soit ce geste, cette parole, c'est déjà un point lumineux dans notre nuit... une étoile intérieure.

lundi 25 mai 2015

Hi, hi, hi... pffff...

Un jour de catéchèse, nous nous promenons à l'intérieur de l'église pour apprendre le langage de notre religion catholique. Les parents accompagnent les enfants. On présente les différents vêtements du prêtre, on fait le tour du chemin de croix, on explique l'autel, l'ambon et le lectionnaire (où on fait les lectures et la grande Bible qui s'y trouve). En fait, pour être franche, j'ai toujours trouvé assez inutilement compliqué et rébarbatif le lexique catholique. Mais bon, on a besoin de mots et de précision...

Derrière l'autel, nous présentons le « tabernacle » (pfff... ), le « calice » (hi,hi, hi...), le « ciboire » (pfff, hi, hi...) où on met « l'hostie » (hi, hi... ). L'un des parents se marre derrière moi. Je me retourne pour connaître enfin l'objet de cet humour... Le père d'une enfant originaire d'un pays étranger, qui visiblement n'est pas un « crapaud de bénitier », me dit alors que tous ces mots qu'il avait déjà entendus (quelque peu déformés) ici et là... et bien il ne savait pas que c'était des mots religieux !

mardi 19 mai 2015

Le rat de Bethléem


Une anecdote en passant...


J’amène mon petit voisin Kaylen à mon cours de catéchèse du dimanche matin. Mais je me demande, à chaque réponse, ce que va me sortir ce petit bonhomme hyperactif.

C'est le temps de l'Avent. Après la lecture de la naissance de Jésus dans une version « grotte » de Bethléem, Kaylen demande s’il y avait des chauves-souris… ce qui, en soit, s’avérait logique mais un brin dérangeant. Puis, alors qu’on demande aux enfants quels animaux étaient présents dans l’histoire qui se situe habituellement dans une étable, Kaylen lève la main à nouveau et répond… des rats! Levant les yeux au ciel, je précise que l’histoire nous fait plutôt part du bœuf, de l’âne et des moutons des bergers…  Quelques minutes plus tard, après une petite mise en scène avec les enfants, nous terminons devant un grand panneau qui arbore le dessin d’une crèche traditionnelle, soit une étable avec la paille, le bœuf et l’âne… et Kaylen nous fait tout à coup remarquer sur ce panneau… un petit rat !

 

lundi 18 mai 2015

La Maison de la Foi

J'ai aidé Denise bien plus expérimentée que moi. J'ai eu aussi « mes classes ». J'aurais aimé avoir plus d'énergie, de connaissances, de temps. J'ai donné ce que j'ai pu. Nous avions des livres. Puis la catéchèse à migré à la Maison de la Foi sur Masson, dans un beau vieux et grand presbytère. J'ai continué le dimanche matin. Le mardi soir on se rencontrait les animateurs. De beaux moments.

J'ai assisté au baptême d'une ado de 14 ans. C'est beau un baptême et l'accueil en communauté. Mais lorsqu'il est vécu pleinement, volontairement et suite à un cheminement personnel, il y a quelque chose d'encore plus profond, de très touchant. Certaines personnes auront beau croire que la religion catholique est moribonde...  elle est toujours là, tapie quelque part. Elle couve et éclot.


Vue d'ensemble
Le presbytère et l'église Saint-Esprit sur la rue Masson à Montréal.
Photo Fondation du patrimoine religieux du Québec
 
Dans cette « petite » catéchèse de paroisse je retrouve le vrai sens de la « kt ». L'approche humaine, de petits groupes... et pas d'examen ! La qualité d'un enseignement offert par des bénévoles croyants et pratiquants. Une « maison » pleine d'enfants, remplie de lumière. Bon ok, je ne connais pas toutes les catéchèses du monde... mais je peux au moins parler de celle-là.

http://www.stespritderosemont.ca/


dimanche 17 mai 2015

Quand la ville baisse les paupières

Ces enfants ont besoin d'entendre parler d'amour. Pas l'amour passionné, l'amour vrai, celui qui ne fait que du bien... Je leur offre cette chanson de Mireille Matthieu :

Prière

Quand la ville baisse les paupières
À la tombée de la nuit
Je vais faire une prière
Avec les étoiles pour abri
Dans le silence qui m’inonde
J’oublie la folie du jour
Je retrouve la joie du monde
Mon cœur se remplit d’amour
 
Et je prie pour que tu m’aimes
Pour que nous soyons heureux
Dans une vie qui nous mène
Le long des chemins ombrageux
Je fais un vœux, je m’engage
À marcher à tes côtés
Dix mille ans et davantage
Sans m’arrêter de t’aimer
 
Je continue ma prière
Pour que les gens miséreux
Atteignent un jour les frontières
D’une terre promise par les Cieux
Pour que jamais l’on abîme
Les montagnes et les plaines
Pour que ceux que l’on opprime
Se dégagent de leurs chaînes
 
Et je prie pour que le monde
Vive enfin dans l’harmonie
D’une paix douce et profonde
Alors les temps seront bénis
C’est pour cela, que je chante
La prière des jours nouveaux
Ce paradis qui me hante
Je vous en fait le cadeau
 
Dieu d’amour et de lumière
Qui régnez sur notre vie
Écoutez cette prière
Qui monte au milieu de la nuit
Dans le silence qui m’inonde
J’oublie la folie du jour
Je retrouve la joie du monde
Mon cœur se remplit d’amour
Mon cœur se remplit d’amour…

Pour l'entendre, visionner la vidéo sur cette page :
 

samedi 16 mai 2015

Petits disciples...

Me voilà en catéchèse. J'ai les tout-petits, ce que j'aime bien... C'est à ma mesure. On s'installe en avant de l'église, autour d'une longue table. Quelques parents assistent aussi. Je leur parle de la genèse, cette merveilleuse histoire du début du monde. Chaque « jour » de création, je lui accorde un million d'années... ou plus. Le tout début, début, bien sûr, demeure le Grand Mystère. Les enfants adorent dessiner et coller des étampes de poissons dans la mer,  d'oiseaux dans le ciel, de chiens, de chats sur la terre, au fil de  « l'évolution ».

Puis je leur raconte qu'il est quelqu'un à qui on doit notre calendrier, rien de moins. Pas seulement la fête de Noël... Ce n'est pas Alexandre Le Grand, Ramsès d'Égypte ou l'un des rois de France... Ne dit-on pas « avant et après - Jésus Christ ? » Quelqu'un qui est né il y a deux mille ans pour venir nous apprendre la chose la plus importante au monde : nous aimer. Nous même, notre famille, les amis et le bon Dieu. Pas toujours facile. J'ai apporté mon petit fanal, le lampion est allumé à l'intérieur. Voilà, l'amour est comme cette petite lumière, à l'intérieur de nous. À l'abri. Personne ne peut y toucher.

Et nous continuons ainsi... Une petite est fière d'apporter son livre de l'histoire de la naissance de Jésus.  Les jeunes sont intéressés, éveillés.

Je suis touchée que des parents nous accordent leur confiance de semer dans les cœurs de si jeunes enfants.

 L'année suivante, le petit Mattéo devenu un peu plus grand, m'écrit dans une carte : « Merci de mettre de la lumière dans ma vie ».

lundi 27 avril 2015

Un cran en arrière

Cette conversation me ramène en arrière, des années plus tôt. Alors que je suis installée depuis quelques années à Montréal, mon réseau social n'est pas très riche... tout comme ma vie amoureuse. Entre le travail qui me gruge, les aller-retour d'une heure trente par jour en autobus, le nécessaire entretien du logement et de moi-même, bref, je m'écrase devant la télé avec une bouchée. J'écoute les nouvelles et je file comme ça toute la soirée.

Je me rends compte que ça n'a aucun sens de perdre tant de temps chaque soir en me fondant dans le sofa. Je décide d'envisager de faire du bénévolat. Je berce des bébés à Sainte-Justine pendant quelques mois. C'est adorable mais loin. L'église étant en continuelle période de recrutement, je me dis que... peut-être... je tenterais l'expérience d'enseigner la catéchèse. Ceci, même si mes connaissances en la matière sont plutôt loin... Mais l'une de mes collègues dans ce domaine m'a déjà dit un jour : « Tu sais, Carmen,  l'important pour eux, c'est qu'ils t'entende en parler. »

Je me rends à l'église Saint-Albert-Le-Grand et Françoise m'accueille : « C'est le ciel qui t'envoie. »