samedi 30 mai 2015

Tout ou rien

J'ai assisté un jour, découragée, aux démarches téléphoniques désespérées de ma petite voisine Cathie pour trouver quelqu'un de sa famille qui l'accompagne en catéchèse. Personne. Je l'aurais bien amenée mais elle avait besoin des siens. La « caté » est tombée dans l'oubli. La famille a tout de même accepté mes petits cadeaux, une croix par ci, un rameau par là... mais amener régulièrement un enfant en catéchèse était de trop.

Des parents m'ont déjà glissé connaître et même réciter le Notre Père de temps en temps. Mais plusieurs d'entre eux se fient sur les grands-parents pour transmettre les prières. Comme une gêne. Sauf que cette génération s'en va petit à petit.

Les rituels existent encore. Doucement, presque en cachette, des parents me confient qu'ils ont fait baptiser leur enfant. Le mariage est encore « à la mode ». On en parle plus facilement. Les funérailles essentielles, encore que les rituels changent. Mais la transmission du flambeau de la foi et de la prière est autre chose.

Au delà des rituels, demeure une question profonde de « sens à la vie ». Entre le rien-du-tout et la dévotion-pure-laine existent plein de nuances et de potentiel d'épanouissement spirituel. Des besoins aussi. On le voit bien avec les jeunes catholiques qui trouvent un sens à leur vie à aller combattre en  Syrie. Comme un gouffre intérieur à combler. Ce n'est pas parce qu'on en parle plus que ça n'existe plus. Et ce n'est pas parce qu'on laisse libre, qu'on invite à participer. Il faut encourager. Transmettre ce que l'on a, une prière, un lampion, une allusion à un message spirituel. Si petit soit ce geste, cette parole, c'est déjà un point lumineux dans notre nuit... une étoile intérieure.

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