La Vie nous habitue à fermer des portes. À faire le deuil de relations, de situations géographiques, d’un emploi ou autre, à nous protéger des nouvelles dramatiques de la télé. Notre résilience à la misère du monde se traduit parfois en une carapace difficile à percer.
Je suis moi-même parfois écœurée de me faire solliciter. J'aime à choisir mes causes. Dans le métro, j’ai compté un jour jusqu’à six causes différentes. Toutes aussi valables les unes que les autres. Sans compter les grandes causes sur le coin des rues qui veulent rien de moins que mon numéro de carte de crédit ou encore les profiteurs qui vous interpellent par une classique menterie : « Pour prendre le métro, pour téléphoner, pour rentrer chez moi, etc… Ma gentillesse et ma patience sont durement mises à l’épreuve et le résultat n’est pas toujours réussi. Je me sens parfois comme dans le film « La matrice » où on me siphonnerait de mon argent si durement gagné.
Mais dans le cas de cette dame de la chronique précédente, elle ne demandait rien. Elle était assise là, perdue dans sa tête. À geler sans même en être consciente. Depuis deux heures. À côté d’elle, des travailleurs et travailleuses du centre-ville circulaient, dotés d’un emploi, de bonnes conditions, de bons salaires, d’intelligence et d’un équilibre apparent. Ces personnes présentent aussi un état d’inconscience ou sont simplement dans leur bulle du matin...
Personne n’est à l’abri de l’abime. De l’alcoolisme, des drogues, d’autres dépendances diverses, de la maladie mentale. Si le désespoir est apparent au centre-ville, il existe également caché dans les maisons, notamment en région. Le site du ministère de la Santé et des Services sociaux du gouvernement du Québec indique qu’une personne sur cinq peut développer une dépression d’ici les vingt prochaines années… Il faudra bien qu’une main se tendent…
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