mercredi 10 décembre 2014

L'esprit de Noël

Un jour que je sors de mon bloc appartement, je me bute sur une adorable petite famille vénézuélienne. La mama, Orglaïs, le bébé de 2 ans, le petit de 4 ans et Oriana 7 ans. Avec leur papa, ce sont mes nouveaux voisins.  Je leur parle dix minutes dans le corridor et déjà,  la petite me fait un bisou sur la joue. Je suis conquise.

La famille est arrivée en novembre pour six mois. Dès la première neige, je leur apprend à faire un bonhomme de neige et ils découvrent la glissade sur la petite colline au parc.

Puis c'est décembre. Chaque année, même lorsque je suis seule et surtout lorsque je deviens grincheuse (haaa, la surconsommation, le p'tit Jésus sert de décors, etc... ), je vais m'acheter un vrai sapin de Noël. J'adore ce moment où ils sont tous alignés dehors, on se croirait en forêt et ça sent si bon. Je retrouve alors «l'esprit de Noël». Cet espèce de souffle d'amour qui alimente notre générosité, nous fait sourire et me rappelle mes beaux Noëls d'enfance.

Je décore mon beau sapin même si je ne resterai pas pour les Fêtes. Je retourne comme chaque année, fêter avec ma famille aux Îles de la Madeleine. Mes amis vénézuéliens viennent parfois me visiter et admirent mon sapin tout décoré... c'est la première fois qu'ils en voient un... les sapins étant plutôt rares en Amérique du Sud. Toutefois, c'est trop cher pour eux de s'équiper et ils repartiront bientôt.

Un gros sapin tout seul pour Noël et trois charmants enfants en bas de chez nous... Il me vient une idée. La veille de mon départ, le 18 décembre au soir, lorsque les petits dorment, je dépouille le sapin des ornements plus fragiles, et avec les parents, nous le descendons silencieusement dans leur appartement. Quel beau moment complice ! et quel moment magique pour les enfants en ce matin du 19 décembre !

lundi 8 décembre 2014

Karaté Kid

Quand j'étais enfant, j'écoutais naïvement la télé et suivait le héros, le bon, l'exemple à suivre dans ses qualités et ses actions. J'aimais particulièrement les films où un vieux sage chinois guidait un jeune dans son cheminement personnel et spirituel, lui faisant connaître toute sa force intérieure. J'aurais aimé avoir un tel guide. Puis j'ai connu un frère du Sacré-Coeur qui nous a fait mieux connaître et surtout mettre en pratique certains aspects de notre religion. J'ai trouvé ma force intérieure.

Mais je me suis rendue compte aussi que des jeunes prennent comme héros le «méchant», parce qu'il est plus «cool», moins «nerds», à contre-courant, plus original, plus futé. Peut-être aussi parce qu'ils ont l'air moins «parfaits» et donc plus atteignables. Ainsi, «Ponpon il est toujours le vainqueur» a battu le gentil Pépino, Mr Freeze a battu Batman, et autres dans le cœur de certains enfants.

Ces anti-héros véhiculent leurs propres valeurs et règlent leurs problèmes à leur façon bien à eux. On ne peut pas empêcher un cœur d'aimer... on ne peut forcer personne à intégrer les valeurs que nous souhaitons partager...

Et puis, le jour où un personnage aux qualités plus grandes que nature, notre Jean Béliveau national, repart pour de bon,  je me dis «pas besoin d'un vieux guide chinois». Je reprends confiance dans notre humanité. Car toutes les marques de sympathie envers cet ancien hockeyeur de renom ne lui sont pas seulement adressées pour ses nombreuses Coupes Stanley.  Elles soulignent sa noblesse, sa gentillesse, son calme intérieur, sa force tranquille, le respect qu'il dégageait, sa fiche hors pair d'homme de ce monde. Et ça fait chaud au cœur de voir que tant de gens accordent encore autant d'importance à ces valeurs et ces qualités humaines...

dimanche 7 décembre 2014

Graines de violence... graines d'amour

On commémorait pour la 25e année, hier, le massacre de la Polytechnique de Montréal. Cet événement s'est déroulé, paradoxalement, dans le mois de Noël, fête ultime de l'Amour. Un homme est né, il y a deux mille ans, pour nous apprendre à nous aimer. Tous ses messages sont encore d'actualité, dont la parabole du semeur :

«Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés sur le bord du chemin et les oiseaux sont venus tout manger. D'autres sont tombés sur les endroits pierreux où il n'avaient pas beaucoup de terre, et aussitôt ils ont levé. Mais une fois le soleil levé, ils ont été brûlés, et faute de racine, se sont desséchés. D'autres sont tombés sur les épines, et les épines ont monté et les ont étouffés. D'autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l'un cent, l'autre soixante et l'autre trente. (Mt 13, 4-9).

Que semons-nous ? Dans quelle «terre» semons-nous ? Que sèment les producteurs de film, d'émissions de télévision, de contenus Internet, de jeux vidéo ? Du bon grain ou de l'ivraie ? De l'amour ou de la violence ? Dans quels esprits immatures, souffrants, malades toutes ces graines s'éparpillent-elles ?

Mais plus près de nous, dans notre milieu, au travail, à la maison, dans notre famille, dans notre couple, que semons-nous ? Des reproches continuels ou des câlins ? Des sourires ou des airs bêtes ? Des moments de qualité ou du matériel bien enveloppé ?

Quel semeur ou quelle semeuse sommes-nous ?




mardi 2 décembre 2014

Le miracle de Noël

Parfois les miracles arrivent là où on ne s’y attend pas… de vrais miracles...


22 décembre y a plusieurs années. Je reviens d’un dîner de Noël au resto pour le bureau. C’est la première fois, depuis des années, que nous avons réellement du plaisir à nous retrouver toute l’équipe, alors je suis restée plus longtemps que prévu. Sauf que j’ai un avion à prendre à 17h à l’aéroport de Dorval pour passer les Fêtes aux Îles de la Madeleine avec ma famille. Il est 14h30. Comme je pars du centre-ville de Montréal, au sud de la rue Saint-Laurent, je pense bien avoir amplement de temps et compte arriver vers 15h30 à l’aéroport. Cependant, nous sommes collés pare-chocs à pare-chocs. Des camions déchargent un peu partout leur cargaison des Fêtes. Il tombe une neige mouillée qui complique encore la circulation. Et je ne me souvenais plus que cette rue soit aussi longue… mais lonnnngue... elle n'en finit pluuus.

Au début je chante avec la radio. Puis je commence à stresser. Les feux tournent au rouge, au vert et puis au rouge alors que j’avance un pouce à la fois. Le temps avance inexorablement. 16h arrive et je ne suis même pas sur la Métropolitaine. Je commence à entrevoir l’impensable, soit la sérieuse possibilité que je rate mon avion. En langage madelinot, cela veut dire l’immense déception de la famille et l’inquiétude de savoir si je serai replacée. J’imagine mon petit neveu scrutant la piste d'atterrissage... Mon désespoir augmente sans cesse. J’ai le goût de planter l’auto là et de demander au poste de police tout près de m’amener à l'aéroport. J’en viens à sortir le chapelet que j’ai toujours dans le coffre à gant, et prie en rappelant au bon Dieu qu’il nous a enseigné par Jésus que la Foi déplace les montagnes… moi je veux seulement que mon avion m’attende… et moi, j’attends mon miracle.

J’embarque sur la Métropolitaine (40 Ouest) autour de 16h20! Je roule un peu trop vite, le sol étant couvert de neige mouillée, et risque un carambolage. Je m’en fou. J’arrive à l’aéroport à 16h40 et essaie en vain de soudoyer deux personnes pour stationner mon auto. Je cours comme une dingue pour indiquer aux agents du comptoir d’Air Canada que je suis arrivée. Qu’ils m’attendent ! Je repars stationner à l’autre bout du monde, dans une mer d'autos. Le voici, mon premier petit miracle, une place de stationnement en cette période plus qu’achalandée de départs de vacances. Mais comment arriverais-je à temps juste à traîner mes valises jusqu’à l’aéroport ? Soudain, un autre petit miracle se pointe et arrête à ma hauteur : la navette. J’ai les yeux pleins d’eau et supplie le chauffeur d’aller plus vite. Il me sourit, l’air calme et arrête l’autobus près d’une sortie inhabituelle. Je me «garroche» au comptoir. Une autre Madelinienne est devant moi. Je me lance à sa suite et cours d’un bout à l’autre, la piste pour les régions étant à l’autre bout de la planète. Inutile de vous dire que j’ai l’air étrange lorsque je passe la sécurité en courant… Je dois faire drôlement pitié car les agents me laissent passer. Puis je finis par arriver au comptoir de sortie pour mon avion. Troisième miracle,  l’avion est encore là!…. Et la fille devant moi a pu avertir les agents de bord que j’arrivais. Il est 17h10 environ. Pendant toute cette course, le temps a semblé ralentir, presque s’arrêter.

Ce soir là, beaucoup de vols ont été retardés et plusieurs personnes ont raté leur avion à cause de la mauvaise température et de l’état des routes. Moi, je me suis sentie fondre sur mon siège. Bien assise,  en sueur mais heureuse de grignoter ma sandwich et à la pensée de retrouver les miens. Et je remercie Dieu pour avoir fait en sorte que j’arrive à temps, pour mon miracle de Noël.




jeudi 27 novembre 2014

Par un beau matin de novembre…


C’est un beau matin froid de fin novembre. Le soleil éclabousse la ville et ses gratte-ciels. Comme chaque matin, je descends la côte Beaver Hall pour me rendre à la Tour de la Bourse. Arrivée au coin de la rue Saint-Antoine, un itinérant attend, avec son panier d’épicerie rempli fort probablement de l’ensemble  de ses effets personnels, un vieux manteau, une vieille couverture, et autres choses sales et usées. Je le regarde en attendant aussi ma lumière pour passer. Je traverse et rendue à sa hauteur, je le vois hésiter puis s’engager même si la lumière est tournée au rouge. Et puis mes yeux sont attirés par ses pieds… d’un côté une botte, de l’autre… rien. Un pied nu, déformé. Nous sommes un beau matin froid de fin novembre… et l’un de ses pieds est nu.

Je me prépare à continuer comme tous les passants pressés d’entrer au travail. Voilà, c’est cela être normal en ville. On continue son chemin devant ce qui semble faire partie du paysage… Mais une petite voix me dit à l’intérieur, es-tu donc si pressée toi aussi ? Vas-tu le laisser continuer son chemin ainsi ? Mon regard reste accroché à ce pied nu. Je me retourne tout à fait, me décide à retraverser la rue avec lui pour le protéger, et engage la conversation. En fait, il ne parle pas. Je lui mentionne qu’il pourrait obtenir des bottes et des bas à la Maison du Père. Il est étonné, je crois bien, que je lui adresse la parole. Il ne semble pas en comprendre le sens. Et ces plus pauvres parmi les pauvres ne demandent rien. Ils ne quêtent pas. Ce monsieur marche à petits pas, lentement, comme une grosse tortue centenaire indifférente à ce qui l’entoure. Allant seulement son chemin.

Et à ces gens qui ne demandent rien… je donnerais tout.

Me vient une idée. Je cherche du regard une boutique vendant des bas. Au moins. La pharmacie de la Tour de la Banque nationale devrait être ouverte et peut-être... J’arrête mon monsieur et lui demande d’attendre sans savoir s’il me comprend, s’il le fera. Je perçois un petit signe de tête et beaucoup d’incompréhension. Qu’est-ce que pouvait bien lui vouloir une passante bien habillée ? Attendre quoi ?

Je cours vers la Tour, car je sais qu’il ne patientera pas longtemps. Son temps est précieux. Il a tout laissé pour ne sauvegarder que cela. Sa liberté d’attendre ou de partir.

Je monte l’escalier roulant, me rue vers la pharmacie au travers tous ces gens qui entrent au bureau et me regardent probablement l’air effaré. C’est malpoli de courir dans les corridors… La pharmacie ouvre à peine. Je saute sur les deux seules paires de bas d’homme, sors mon argent en vitesse et agrippe au comptoir un pingouin en chocolat… Je file ensuite vers mon bonhomme qui déjà, ne m’attendait plus, je le sentais, tourné vers l’autre  rue en attendant que la lumière tourne au vert… je lui touche l’épaule et lui présente mes bas. Le temps s’arrête. Il a les larmes aux yeux. C’est un moment d’éternité. L’un de ceux où l’humanité renaît dans mes gestes et dans ses yeux. Mon cœur fond. Il presse dans sa main droite, les bas les plus doux, les plus chauds, tandis que je me débats avec les cartons, les épingles et les plastiques de l’autre paire. Une odeur forte me répugne. De celles qui me font admirer tous ces gens qui travaillent bénévolement ou non auprès des personnes de la rue.

Mon vieux monsieur prend la deuxième paire aussi, et les place toutes les deux dans ses poches. Je lui donne le pingouin en chocolat et je lui dit, pour être sûre : C’est du chocolat! Il le place maladroitement aussi dans l’une de ses poches. Le pingouin en tombe et je l’y remets en remarquant sa tuque et son foulard. Un pingouin prêt pour l’hiver… Je donne une petite tape dans le dos du vieux monsieur et lui souhaite une bonne journée. Car c’est d’abord et avant tout un être humain.
Les gens autour me regardent étonnés. Sans comprendre que l’on puisse s’attarder, un matin de travail et en dehors d’une maison de pauvres ou d’une Grande Guignolée, à prendre le temps d’essayer d’habiller le pied déformé d’un inconnu, en haillons, qui s’en va vers nulle part…

Mais je sentais que je lui avais pris suffisamment de son temps. Vous avez bien entendu. De son temps. Je suis repartie, bouleversée du moment, sans savoir si ce vieil homme habillera son pied nu, s’il sait encore ce que sont des bas. Sans savoir s’il les utilisera comme mitaines ou juste pour réchauffer son cœur en les pressant dans sa poche contre ses doigts. Parce que pour un instant, cet homme a existé de nouveau.


mercredi 26 novembre 2014

Mini Fée

Enfant, l'une de mes émissions préférées à la télévision était Mini Fée. Cette bande dessinée japonaise racontait les histoires d'une petite sorcière ? ou ange? ou je ne sais trop, incluant le «petit ange déchu malcommode». La petite fée dénouait des situations difficiles en utilisant parfois sa magie avec ses amis.  J'ai retenu une chose, je ne sais comment car j'étais très jeune, c'est que Mini Fée hésitait parfois longuement a utiliser sa magie car cela pouvait changer le cours du destin d'une personne, par exemple en lui sauvant la vie.

Depuis, on en a vu passer des émissions, des films et autres avec des sorcières, bien aimées ou non. L'attrait pour la magie est réel et encore plus de nos jours. L'attrait du pouvoir sur les gens et les choses.  Qui n'aimerait pas déplacer les objets, attirer un amour, etc. ?

Mais le cours des choses n'est  pas banal lorsqu'on s'inscrit dans le courant de la vie. Il suffit de regarder la perfection de la nature. Non pas dans ses dérèglements que nous avons causé à force de surconsommation et de mauvaise gestion. Mais dans cette logique fondamentale que tout est à sa place pour une raison qui nous dépasse parfois. Juste à regarder les insectes, si petits, qui meublent la terre, qui pollinisent les fleurs et permettent finalement de nous nourrir.

Père John m'avait fait de gros yeux lorsque je lui dis qu'enfant j'écoutais cette émission... et que j'avais souhaité avoir des pouvoirs... en fait, c'était pour faire apparaître un tas de sandwichs à la crème glacée!  Et, j'ai eu une pensée à ce moment pour tous les jeunes d'aujourd'hui, fascinés par la magie blanche ou noire et par toutes ces émissions, ces livres et ces jeux à faire dresser les cheveux sur la tête... L'écrivain Paulo Cohelo relatait dans son livre Conversations avec Dieu, qu'il s'intéressait aux sciences occultes jusqu'au jour où un étrange «nuage» gris est apparu chez lui...  les pensées sont moins innocentes qu'il n'y parait.

Je me souviens encore de la chanson d'ouverture de Mini Fée qui se terminait par «... c'est chic d'avoir une amie féeeee....». Mais nous avons un «ami Dieu», un ami «Jésus» et des amis «anges» qui veillent sur nous et qui nous aident en répondant à nos prières... lorsqu'ils sont «autorisés» à le faire...  Mais ça, c'est une autre histoire...

lundi 24 novembre 2014

Le piano de Laurent

Mon oncle Laurent est déficient léger. Il ne peut lire ou écrire. Mais il a un don magnifique : il joue du piano. Plus jeune il jouait même dans les bars des Îles ou à la danse pour ses amis handicapés. À sa résidence à Cap-aux-Meules, je l’ai vu plusieurs fois en train d’animer la galerie sur son petit piano électrique par de beaux jours d’été, semant  la joie parmi les autres locataires.
Depuis un ou deux ans, Laurent ne jouait plus de piano sur la galerie. L’année dernière, je lui demande pourquoi et il me répond : «brisé». Je ne comprenais pas si les gardiens de la maison ne souhaitaient plus l’entendre ou si réellement le piano avait rendu ses dernières notes…  et si c’était le cas, Laurent devait bien s’ennuyer.
Cet été, nous avons fait un grand ménage à la maison de mon père. Depuis des lustres, nous avions nous aussi un petit piano électrique qui n’a jamais eu de pattes et sur lequel, appuyé sur deux chaises, jouait parfois ma mère. Il trône sur le plancher du sous-sol. Ma mère n'en jouera plus...  Au lieu de le garder au cas où... (fenghshuiii) nous décidons d’en faire cadeau à Laurent, comme héritage de ma mère.
Lorsqu’il a vu le piano, nous avons reçu à notre tour le plus splendide sourire… l’expression même du bonheur. Il rayonnait. Mais le clou de cette journée fut lorsqu’on a emmené le piano à sa résidence. Les personnes responsables de la maisonnée étaient très heureuses de ce cadeau. Qui plus est, le gardien est descendu chercher le pied de l’ancien piano électrique… qui, comme par «hasard» est de la même marque Sanio que notre piano... et les deux se sont ajustés parfaitement!

dimanche 23 novembre 2014

Petite mission pour petit plumeux…

En promenade en vélo, au Parc Maisonneuve, je croise une boule de poils au milieu de la piste cyclable. Elle ne s’envole pas à mon approche. Je me rends compte, en y regardant de plus près, que cet oiseau aux plumes bleues est une perruche en cavale. Comme il est certain qu’elle ne survivra pas aux cyclistes, aux autres animaux ou au froid,  je m’arrête et la cueille avec mes mains. Je suis perplexe. Je tente en vain de l’offrir en adoption à deux passantes et l’amène finalement chez nous, la perruche d’une main et le guidon de l’autre… Je lui achète une cage et la nourrie. Pendant plusieurs jours, elle picore mais ne démontre pas d’enthousiasme et reste immobile.

Parallèlement à cette histoire, je continue mon grand «feng shui» de mes souvenirs amoureux.  Il reste un bijou que je ne souhaite pas conserver, ni donner, ni vendre. Mais comme il a malgré tout une valeur sentimentale, je pense depuis un bout… à le placer dans un coffre aux trésors et à l’enterrer dans l’arrière cour. L’affaire paraît compliquée. J’ai peur de paraître étrange, ou que mes petits voisins me voient à l’œuvre et reviennent déterrer l’objet. J’attends.

En revenant de l’animalerie, un soir, je trouve mon petit Coco envolé pour de bon… il est mort dans le fond de la cage. Bien que je n’ais pas eu le temps de vraiment m’attacher, ça m’attriste un peu pour lui. Alors je me dis que l’oiseau est apparu dans ma vie pour m’aider à enterrer mes souvenirs… je l’amène, ainsi que mon petit coffre aux trésors, et je les enterre tous les deux près des arbres… Étonnament il n'y a pas un chat, au propre comme au figuré, dans la ruelle. Je fais une prière pour l’oiseau enfin libre, et pour cet amour qui n’est plus.

dimanche 16 novembre 2014

Mon grand «feng shui» 3


D'aucun se questionneront sur mon titre.  En fait, je n'ai retenu, du «feng shui», qu'un grand ménage. Pas seulement mettre de l'ordre mais réparer ce qui est brisé, se départir de l'inutile et d'encombrant (et le remettre en circulation), sortir tout ce qui peut être négatif dans ma vie : une photo, un souvenir, etc. Par exemple en ce qui concerne les «ex». J'ai donné des bijoux, j'en ai jeté à la mer, j'en ai vendu pour offrir une journée de rêve à la Ronde à mon petit voisin. Ces cadeaux me brûlaient les mains et le coeur. (et quel plaisir on a eu à la Ronde !)  Alors byyyye!

Je n'accorde pas d'importance à tout ce qui est symbolique dans le feng shui ou autre. On ne peut pas tous avoir un appartement situé à l'est avec un mur à gauche peinturé en orange. Je m'organise pour m'y sentir bien, du mieux que je peux, avec mes moyens du moment, ma petite croix au-dessus de ma porte et un ange ou deux par ci-par là. C'est tout. Les chiffres veulent dire telle chose dans un pays et son contraire dans un autre... Les symboles ésotériques et les superstitions alourdissent la vie... Alors byyyye |!

Ma mère était la spécialiste des superstitions. Elle se faisait un devoir de nous en informer chaque fois qu'elle en découvrait une nouvelle, croyant que nous serions plus heureux en les évitant... J'essayait de lui faire comprendre qu'on était juste plus heureux de ne pas les connaître... Un jour qu'elle brisa un miroir devant moi, mon cerveau a patiné comme un p'tit canard pour trouver la solution qui nous épargnerait «sept ans de malheur»! Du moins, dans l'esprit de ma mère. Inspirée, je lui dit: : «Y a rien de plus fort que Jésus. Fais des petites croix sur les morceaux!» Ça l'a apaisé. Ouffff.






vendredi 14 novembre 2014

Bref...

J'ai déjà entendu plusieurs fois des prêtres qui disaient : «Les voyantes ou autres personnes peuvent effectivement prendre contact avec des êtres de l'au-delà. Le problème c'est que nous ne pouvons être certains de la personne qui se présentera».

C'est lorsqu'on arrête tout, y compris l'astrologie et ses horoscopes, qu'on se rend compte ce que veut dire   rempli de «lieux communs». Tenez, ce matin, je jette un oeil «pour le fun» dans le journal et voilà qu'on annonce : Vous trouverez quelqu'un d'autre... on nous marie et nous démarie à chaque semaine. C'est un peu plate quand t'es en couple. Qui n'a pas ses hauts et ses bas de temps en temps ? Ou bien on se sent de bonne humeur et voilà qu'on nous annonce que la journée sera remplie de difficultés, de platitudes diverses... de quoi saper le moral! Parce que, avouons-le, on ne souhaite lire que du bon ;-)

Même si ce n'est pas très à la mode ces temps-ci, de se poser à soi-même des limites, j'ai une discussion avec mon «futur ex» à ce moment-là, lui disant que je lâchais tout ce qui s'appelle cartomancie, ésotérisme, etc. Il me regarde et me répond : «C'est une profession de foi!». Venant de sa part... lui qui est loin d'être un crapaud de bénitier, c'est toute une affirmation ! Et par ses mots j'ai enfin compris cette expression qui date de ma 6e année, au moment où nous avons fait le sacrement de la «confirmation». Mieux vaut tard que jamais.

Mon «grand fengshui» 2

J'envois donc au recyclage mes livres ésotériques.  Et je prends une autre décision : fini les cartomanciennes. Haaa dur, dur. J'ai aimé ces moments mystérieux où plus d'une fois, mes «amies de cartes» ont su lire en moi. Car rien n'est plus faux que de croire que tout ça c'est de la foutaise. J'en ai eu beaucoup d'exemples fascinants. Des choses que je ne pouvais pas savoir, qui ne pouvaient être transmises par la télépathie. D'ailleurs, elles ne m'ont jamais dit ce que je souhaitais entendre. Jamais de «lieux communs». Ma vie n'a rien de «commun»... J'aurais bien aimé!  Et la meilleure de ces «tireuses de cartes» était gratuite.

En effet, l'une de mes amies, pourtant on ne peut plus cartésienne, s'est mise à pratiquer le Tarot pour son seul plaisir. Elle s'est découvert un véritable don, en tout cas avec moi. C'est ce dont j'ai eu le plus de difficulté à arrêter. Comme une fumeuse invétérée qui lâche la cigarette. On essaie de «voir venir», d'avoir un certain contrôle sur son futur et surtout, d'avoir des réponses à nos questions. Et, dois-je l'avouer, je brûlais toujours de curiosité. Me sont revenues, depuis, des envies d'y retourner, de revivre ces moments de grande intimité et de découverte. Particulièrement dans mes moments de doute, de découragement et de peur. Comme l'alcoolique qui a arrêté de boire... tenté par un verre...

Mais la vraie «foi» est celle du lâché prise total. La foi du marin solitaire sur l'océan qui ne sait d'où le vent viendra, quelles vagues il devra affronter...  C'est à la fois insécurisant et en même temps rempli de surprises. C'est déstabilisant aussi car nous devons entrer à l'intérieur de nous-mêmes pour effectuer nos propres choix... et les assumer. Et puis, je l'avoue, plus je vieillis, plus la perspective d'entendre me dire qu'une personne que j'aime tombe malade ou part pour de bon me convainc tout à fait!

samedi 8 novembre 2014

Mon «grand feng shui»...

De retour à la maison,  je regarde ma vie autrement. Mon appartement d'abord. Éternel fouilli. Surtout ma «pièce de perdition». En fait, j'ai toujours manqué de place pour nombre de projets laissés en suspens. Mais là, le ménage que j'entreprends est différent. J'observe mes statuettes que je collectionne : des petits bouddhas qui pendent joyeusement dans le salon, un moine chinois en ivoire, une statuette indienne en bois acquise dans un marché aux puces, etc. L'un de mes prétendants a même déjà fuit les lieux pensant que je m'adonnais à je ne sais quoi... Je pense à Père John, à ses paroles : «Faut que tu fasses le ménage dans ta vie».... Bien que je trouve tous ces objets jolis, je décide de me détacher de mes babioles. Mais comment ? J'appelle le Musée des religions de Trois-Rivières et leur offre ma petite collection. L'offre est ac-cept-ééé! Enfin, ils feront le tri.  Rien de tout cela me manque.

Je regarde mes livres. J'en ai beaucoup. Comme bien des gens, je me suis intéressée à l'ésotérisme, à tout ce qui concerne les «énergies» qui font partie de notre univers terrestre.  Je dirais même que des livres m'ont aidé à saisir certains aspects de la religion catholique. Mais le danger est dans cette accoutumance, ce besoin toujours incessant d'en connaître plus. De s'y perdre comme dans l'espace infini. D'en faire une autre religion. De finalement me concentrer là-dessus plutôt que d'être franchement tournée vers Dieu. De se suffir à soi-même. De devenir «une île».

Oui, le «pouvoir est en soi»... et il est aussi à l'extérieur de soi. Il faut avoir l'humilité de reconnaître que nous faisons partie d'un tout. Que la «magie» de la vie, dans tous ses petits et ses grands miracles est mystérieuse et grandiose... et que  nous ne pouvons pas tout comprendre. Et c'est même bon de ne pas tout comprendre. Simplement faire confiance et avoir la foi. Se laisser guider et aimer.


samedi 25 octobre 2014

20 La physique de la quête...



«A la fin, j’en suis venue à croire en quelque chose que j’appelle «la physique de la quête» : une force dans la nature régie par des lois aussi réelles que la loi de la gravitation. Le principe de la physique de la quête s’énonce à peu près ainsi : si vous êtes assez courageux pour abandonner tout ce qui vous est familier et rassurant, ce qui peut consister en n’importe quoi, de vieux ressentiments,  pour vous embarquer dans un voyage à la recherche de la vérité qui soit extérieure ou intérieure, et si vous êtes vraiment disposé à considérer tout ce qui peut se passer au cours de ce voyage comme un indice, et si vous acceptez de voir en la personne que vous rencontrez en chemin comme un professeur, si enfin vous êtes prêts par-dessus tout à affronter certaines réalités très cruelles de vous-mêmes et à leur pardonner, alors la vérité ne vous sera pas refusée.»

Elizabeth Gilbert
Mange, prie, aime.


dimanche 19 octobre 2014

19 De retour au monastère

De retour à la Malbaie. Danielle est absente. Je laisse un mot dans la porte. Elle me dira plus tard qu'elle «savait que je laisserais un mot».

Et maintenant... que vais-je faire ?... Je téléphone au monastère pour y dormir ce soir et demain si possible. Aucun problème... pourtant, on m'a dit plus tard que les visiteurs devaient mormalement réserver des mois d'avance...

J'ai une petite chambre, du côté des femmes. Les repas sont inclus, simples et bons. J'assiste aux offices, chantés par les huit moines assis à l'avant, quatre en face des quatre autres. C'est tellement beau à entendre ces voix d'hommes en parfaite harmonie. C'est impressionnant aussi de penser qu'ils ont tout quitté pour se retrouver là, à prier, méditer et chanter, dans les années 2000 rien de moins à la mode.À contre-courant. C'est, il me semble, en dehors de toute nature... alors ce doit être divin...

Je demande au Père John de bénir une poignée de médailles... que je distribuerai allégrement.

Aux repas, je discute avec une mère et sa fille qui viennent régulièrement ici en retraite. Elles tricotent et prient assiduement.

Je leur dis : «C'est incroyable comme voyage». Il s'est passé tant de choses. Elles me répondent : «Et il s'en passe encore» en pointant vers la fenêtre...

Comme dans un film... je me retourne et vois le bout d'un magnifique arc-en-ciel. Nous sortons l'admirer.Il a l'air si près... Je le prends en photo.




Comme un cadeau du bon Dieu pour clôturer ce voyage intérieur.








lundi 13 octobre 2014

Sur le chemin du retour 18... Forestville


Rendue à la hauteur de Forestville, j'ai une pensée pour la fille des Îles que l'on m'a rappelée lors de mon activité d'observation des baleines à Baie-Sainte-Catherine. Je n'aime pas «déranger» les gens. Alors j'hésite à téléphoner cette amie que je n'ai pas revue depuis au moins trente ans. Mais la seule offre que j'ais refusée (heureusement elles étaient toutes correctes) jusqu'ici est la barre de fruits séchés offerte par une autre touriste sur le bateau du capitaine Jomphe autour des Îles Mingan. Qui sait, peut-être aurions-nous partagé de belles discussions ?  J'ai pourtant pour mon dire... :  «Si tu refuses de petites choses... comment veux-tu recevoir de grandes choses ?»... Il faut aussi accorder aux autres le plaisir d'être généreux...

Et puis je me dis, toujours dans cet esprit d'ouverture dans mon périple, que je fais un essai. Au troisième coup de téléphone, au moment où je m'apprête à fermer la ligne, une voix joyeuse me répond et met fin à mon hésitation.

Elle est heureuse de mon appel et m'accueille à bras ouverts. Cette ouverture, cette générosité spontanée permet de joyeuses retrouvailles avec Lynda. Je rencontre son mari, ses enfants.  On m'invite à souper, à dormir. J'accepte. Un autre beau moment improvisé du voyage. Des énergies d'amour à emmagasiner.

L'accueil du pèlerin pour qui sait recevoir sans s'imposer, sans profiter plus qu'il n'en faut, avec respect. Un repos et un ressourcement pour continuer la route...


dimanche 12 octobre 2014

Sur la Côte 17... des naufrages

Je roule doucement sur la route, dans cette lumière qui me fait apprécier encore plus le paysage...


Pause historique au Centre national des naufrages du Saint-Laurent de Baie-Trinité, à 95 km à l’est de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. «À la fin de l’hiver 1994, M. Marc Tremblay, un plongeur amateur, découvre dans les eaux glacées de l’anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, des artefacts permettant de mettre à jour l’épave de la barque Elizabeth and Mary qui faisait partie de la flotte de l’amiral William Phips venu attaquer la ville de Québec en 1690. Cette découverte se révéla des plus importantes et des plus riches tant par la qualité de conservation des artéfacts que par la quantité de pièces retirées des eaux du Saint-Laurent.»Centre National des NaufragesCentre National des NaufragesPhoto Parc Canada


  Un attrait touristique incontournable...pour moi qui suis originaire des Îles de la Madeleine, archipel reconnu pour ses nombreux naufrages, plus de 500 autour des îles. À l'époque des grands voiliers, notamment, qui traversaient le golfe Saint-Laurent pour rejoindre l'Atlantique, chargés de bois, de grains, et autres,  dans les tempêtes et la brume, avant l'ajout des phares, les bateaux s'échouaient sur les hauts-fonds ou se brisaient sur les rochers. Chez nous comme ailleurs, on a porté secours. On a même accueilli les rescapés dont certains sont restés. Le Musée de la Mer y est un lieu à découvrir pour ses artefacts et pour l'histoire des Îles...

Mais ici, sur la Côte-Nord, dans cette institution que je ne connaissais pas, le montage multimédia me touche au plus haut point, tellement on s'y croirait. Tellement humain. Un secret bien gardé à découvrir..






dimanche 5 octobre 2014

Sur la Côte 16... Médiation

Sur le chemin du retour, j'arrête à nouveau à la boutique de produits du terroir et discute un peu avec le propriétaire. Lorsque je lui dit que je travaille dans le domaine des communications, il me regarde étonné et me dit : «justement, j'avais besoin de quelqu'un en communication». Il a l'air désemparé. Rien ne va plus avec l'un de ses fils qui compte repartir, lui qui devait travailler à la boutique cet été. Le père m'invite à souper et à discuter avec eux. Dans mon lâcher prise, j'accepte. Et pendant une très intense heure et demie, je sers d'arbitre entre le père et son fils, de «pont de communication». Le cadet est planté devant la télé.

Manque de ponctualité, d'engagement de l'aîné. Mais quand il dit à son père : «c'est parce que t'écoute pas pis t'es contrôlant.» celui-ci réplique en disant : «donne moi un exemple»... et la voix devant la télé de répondre : «J'peux t'en faire une liste!».  Le «figurant» a écouté toute la conversation. Fascinant ce moment surréaliste. Je me sens à la fois privilégiée et déplacée. Le père invite le plus jeune à se joindre à nous à la table. Puis, pour eux, je n'existe plus. Les quelques mots que j'emploie de temps en temps pour tenter de clarifier la communication semblent venir de leur inconscient. Tous ces non-dits qui sortent en même temps.

Bref, manque d'engagement de leur part, manque d'écoute et excès de contrôle du paternel... Étrange tout de même de me retrouver dans la même situation que moi tout à l'heure. Pendant que je suis là à écouter justement, je me revois avec le monsieur du Café... et j'ai un regret. Je ne voulais pas «entendre» ce qu'il me disait. Il n'était pas «prêt» à recevoir de visiteur. J'ai forcé sa porte. C'est dur d'admettre un tort. Encore plus dur de le réparer.

La vie est faite de petits moments qui s'ajoutent les uns aux autres. De petites et de grandes leçons. Comme autant de «tests» à passer. On en réussit, on en échoue. Il faut les reprendre...

Je me suis dit : «allons au bout de cette expérience spirituelle... » et je téléphone au Café pour m'excuser. Le monsieur en question est absent. Petit soulagement tout de même... je laisse le message d'excuse. Ce qu'il a dû être étonné !!

Je repars en paix avec moi-même...







mercredi 1 octobre 2014

Sur la Côte 15 ... le retour

 La route m'apparaît moins longue qu'à l'aller. Je «déguste» chaque petit moment.

J'arrête au village amérindien de Mingan saluer une amie de Danielle... comme par «hasard» c'est justement son anniversaire et elle est ravie de cette surprise par procuration...

Je visite aussi l'église amérindienne. Rien ne parait différent des petites chapelles québécoises à l'extérieur. À l'intérieur, cependant, l'autel et le chemin de croix, autant de rappels à la culture autochtone empreinte de rituels catholiques. Fusion de mes deux «mondes intérieurs»...





Et puis un saut au petit musée amérindien situé dans une vieille maison. Mon ancienne vie de muséologue refait surface. Je leur suggère de photocopier leurs photos originales et de conserver celles-ci dans un lieu plus sûr. J'aimerais rester et les aider à promouvoir la beauté de leur patrimoine... 

Mais je file vers le Sud...







lundi 29 septembre 2014

Sur la Côte 14... de Natasquan

Ce soir je dors au camping de Natashquan. Ma tente me sera finalement utile. Les quelques places disponibles habituellement sont toutes prises par l'arrivage du bateau qui fait la navette. Je plante ma tente dans les dunes. Fascinant! Des dunes en plein nulle part! Pareilles à celles des Îles de la Madeleine, foin de dune inclus. On dirait qu'elles ont suivi les immigrants madelinots. Les accueillantes gardiennes du camping me font penser aux Madeliniennes qui ont, d'ailleurs, peuplé ces rivages. Incroyable. L'accent est un mélange de Havre-Aubert, Grand-Ruisseau et d'Havre-aux-Maisons en même temps.

 À côté de mon emplacement, deux hommes qui ne se préocupent nullement de mon arrivée. J'ai plus confiance en eux qu'en la météo. À six heures du matin, le vent s'acharne sur la tente et j'ai une frousse bleue que la pluie arrose copieusement la toile. Je rembarque toutes mes affaires et cherche désespérément un lieu où prendre un café bien corsé après cette nuit froide.

J'attend celui qui ouvrira l'un des restos de la place... mais il n'est pas d'humeur à me servir. L'une des serveuses a désisté. De plus il me regarde avec mépris lorsqu'il aperçoit mon magazine populaire sur le siège de droite... J'insiste tant qu'il finit par me laisser entrer... par la porte d'en arrière ! Il ouvre à quelqu'un d'autre par la cuisine et discute avec lui pendant une heure... J'attends en vain mon café-croissant. Des visiteurs frappent à la porte et je leur ouvre en attendant. Le monsieur est fâché. Je repars finalement, bougonne moi aussi.

Au petit restaurant du coin, bien que le café soit ordinaire, je déguste les meilleures roties sur du pain maison dans l'atmosphère acadienne simple mais accueillante.

Dans ce voyage décidément spirituel, encore fâchée contre le monsieur bête, je me questionne pourtant sur ma propre attitude... peut-être avais-je trop forcé la note ? Il est si facile de jeter le blâme sur les autres, surtout lorsqu'ils sont désagréables... et si difficile d'être objectif envers soi-même...

Petite visite au Musée Gilles Vigneau, son ancienne petite école. Puis je repars sur cette route que je connais déjà un peu... sur le chemin du retour.

dimanche 21 septembre 2014

Sur la Côte 13... du bout de la route


Je croise en montant une nature belle et sauvage...





et de charmants petits villages nord-côtiés...

Je remarque en passant une magnifique villa. À mon retour, ma mère me dira qu'elle a justement vu un article dans le journal à son sujet.

Je traverse Natashquan, avance plus loin. Moment ultime. Je descends et pose symboliquement mes pieds sur cette fin de route asphaltée qui pourtant continue encore très, très loin en basse Côte-Nord... sur la gravel. Pas drôle pour les habitants de ces petits villages... et dur, dur pour les voitures...

Mais je suis tout de même fière de m'être rendue si loin.


lundi 8 septembre 2014

Sur la Côte 12... des Îles Mingan



Il fait beau. L'animateur du bateau est sympathique et drôle avec son accent de chez nous.  Les Îles Mingan sont belles comme un secret oublié... La mer sculpte ses pierres grises... Nous débarquons sur l'une des îles. La journée s'écoule doucement. Et nous revenons, «salués» par une baleine.

Voilà. Mon objectif est atteint. Je continue ou je retourne ?




Je me décide finalement à continuer jusqu'au «bout de la route» à Pointe Parent peu après Natashquan.Deux heures de plus. Cette fin de la route asphaltée est comme une limite symbolique à  mon voyage.

Une dernière nuit dans mon «chalet». Ce soir, j'ai enfin le moment propice pour disposer de mon jeu de cartes à messages... (Désolé cousine, voici son destin...). Tel que «prescrit» par Père John, je glisse dès que je le peux le livre et les cartes dans le poêle à bois allumé. L'orage éclate soudain. Le gardien semble inquiet et se questionne sur mon geste dans cet atmosphère étrange. Je dis: «Ils avaient annoncé cet orage après-midi à la radio». Ce qui est vrai et le rassure quelque peu...

Et voilà où commença mon «grand ménage spirituel»...


samedi 6 septembre 2014

Sur la Côte 11 ... Intermède amérindien

Second soir à l'auberge de jeunesse. Je suis au chalet d'accueil avec le gardien. Vers 22h, deux Innus entrent avec leur fusil et décident de se faire un lunch. Ils sont «chez eux» ici et ne demandent pas d'autorisation. Ils ont posé des filets à saumon à la rivière... de nuit... Nous entretenons la conversation, le gardien et moi, histoire de maintenir la paix... ces deux jeunes hommes m'intriguent. Moi qui voulais en connaître plus sur les autochtones de la région... je suis servie! L'un d'eux, plus volubile, nous raconte avec fierté que sa grand-mère lui a appris à pêcher et chasser à la manière traditionnelle. C'est beau... jusqu'à ce qu'il nous dise avoir récupéré plus de 500 oeufs d'oiseaux des îles environnantes...Voilà pourquoi ce silence sur les berges... Je suis triste à la pensée que la spiritualité amérindienne, le grand respect de la nature, est bien loin de ces jeunes gens. D'ailleurs, j'ai croisé en chemin plusieurs panneaux publicitaires sur la prévention de la violence conjugale... la nature, les femmes... Plus fort que moi... Je glisse un mot sur la beauté des femmes et le fait qu'on doit les traiter comme un trésor... seul «petit message» de la soirée. Je ne pousse pas ma «luck» à parler de la nature... j'ai choisi le plus important.

Je sens le chapelet dans ma poche... Père John m'avait dit : «garde-le toujours près de toi...». Ça me rassure...

Tant qu'à être là, je me prends au jeu et les questionne, de plus en plus intéressée. Le temps passe. Le gardien et moi n'osons pas faire un geste... jusqu'à 4 heures du matin.  Je n'en peux plus. Je m'en vais me coucher... dans mon chalet dont la porte ne se barre pas. Là, je peux vous dire que je l'ai récité mon chapelet!...  seule bouée de confiance...

Tout est bien qui finit bien. Les chasseurs sont partis vers 5 heures. Le gardien m'a raconté qu'ils voulaient tuer des canards en sortant mais il les a persuadé de ne pas le faire puisque je dormais juste à côté. oufff. J'aurais cru le pire pour lui et me serait sûrement payée une crise cardiaque !...

Et le lendemain... les pêcheurs de saumon sont revenus bredouilles...

lundi 1 septembre 2014

Sur la Côte 10... de Havre-Saint-Pierre

Lendemain de cette première nuit au chalet... je me rends à Havre-Saint-Pierre.



 Fondée par des Madelinots il y a 150 ans cette année (2007). Jamais je n'ai vu autant de drapeaux acadiens peints ici et là : pancartes de rues, bonnets, poteaux, bicyclette, maisons, etc. La fierté acadienne, mes racines, est touchante. Même une rue porte le nom ARCHIPEL.




C'est d'ici que j'irai voir les Îles Mingan. Je comptais d'ailleurs faire du camping. sur l'une des Îles. Au comptoir des réservations, il n'y a pas de départ. Je suis déçue. Changement de programme. Je lâche prise. Je réserve un tour guidé pour demain. Mais je dois avouer... aurait-ce été prudent de dormir seule dans ma tente sur une petite île ? Dieu sait mieux que nous du haut de sa «grande butte»... ce dont nous avons besoin...

La préposée aux réservation m'informe qu'une autre fille de chez nous vient juste de passer... Elle est encore sur le stationnement. Joyeuses retrouvailles avec cette amie d'enfance. Ça fait huit ans que je ne l'ai vu. D'emblée, elle me raconte les dernières années de sa vie, difficiles à cause de son changement d'orientation sexuelle. J'apprécie cette confidence et elle, mon ouverture. Je crois que l'amour vrai doit être au-dessus de tout.


Je retourne à mon chalet et reviendrai demain pour le tour guidé.


vendredi 29 août 2014

Sur la Côte 9... de Sept-Îles

Haaa Sept-Îles. Ville mytique pour en avoir tellement entendu parler. Je m'offre un bon café espresso dans un charmant café au port.

Étrange voyage que celui-ci. Sur le bord du quai,  j'engage la conversation avec un homme d'un certain âge. Il est tellement ému. Il vient de rencontrer pour la première fois sa mère biologique dans cette ville. Moment touchant à nouveau. Moi qui vient de me faire brasser un peu les racines... l'expérience de cet homme bat la mienne à plate couture !

Tant qu'à faire, j'aimerais visiter le musée amérindien. Comme plusieurs Madelinots, nous avons des racines Micmac dans la famille. Elles sont particulièrement visibles chez ma soeur qui a étudié en aménagement de la faune et qui a porté toute sa vie, le plus naturellement du monde, les cheveux longs et des mocassins.  J'ai hérité aussi de cet amour profond de la nature et de cette sensibilité à l'Esprit en toute vie... ce que j'admire le plus, dans les anciennes coutumes amérindiennes, est de prier pour l'âme de l'animal que l'on vient de tuer à la chasse. Souvent, en cuisinant, je récite un bénédicité, demandant à Dieu de bénir ce repas, tous ceux et celles qui y ont contribué... incluant le pauvre animal sacrifié pour nous, quel qu'il soit.

Le musée est fermé. Je tenterai à nouveau en revenant et quitte Sept-Îles pour une auberge de jeunesse plus au Nord...

Un gardien et son chien, un adorable Labrador doré.  J'aime l'endroit et m'installe dans l'un des chalets. J'y dormirai ce soir. J'explore les berges avec la chienne jusqu'à une passe à saumons où des pêcheurs tentent leur coup. Je suis étonnée par le silence qui règne sur la côte. Je n'entends ni ne vois aucun oiseau dans les parages... Au loin, les Îles Mingan...




mercredi 27 août 2014

Sur la Côte 8... : de Clark City

En route vers Sept-Îles, je fais un saut à Clarke-City, petite ville minière où des Madelinots ont travaillé dans les années '50.









On a même nommé une rue «Madeleine» en l'honneur de ceux de chez nous qui ont travaillé dans cette ville...  dont  mon père à vingt ans. Je ne croyais pas faire un «retour aux sources» au cours de ce voyage...
Cet arrêt imprévu dans l'histoire de ma famille me touche beaucoup. Je visite le petit musée. Achète un livre historique pour mon père. J'aime tisser de petits liens entre nous.

Et je crois que se laisser toucher l'âme et mieux connaître ses racines, fait aussi partie intégrante de notre spiritualité...



lundi 25 août 2014

Sur la Côte 7 ... de Port Cartier

J'avance sur les longues bandes de routes boisées dans la monotonie de la pluie. Certaines personnes s'évadent en grimpant des montagnes... moi je roule les kilomètres. Je croise Les Escoumins. Les lacs et les forêts se succèdent. Je suis confiante. Ma voiture, Zuzuki, 1999 est en bon état. Et puis j'ai le chapelet de Père John que je récite en conduisant, ce qui me fait passer le temps. J'«amène» aussi toujours mon ange gardien. Je ne me sens jamais seule.

C'est un immense lâché prise au milieu de nulle part, vers l'inconnu. Comme la  navigatrice solitaire sur l'océan.

Je n'ai pas de but précis, si ce n'est les mythiques Îles Mingan et, peut être, le «bout de la route» après Natashquan.

À Baie-Comeau, je m'arrête à la Cathédrale et assiste à la messe qui commence «justement». Ça me fait du bien, c'est réconfortant tout de même.

En fille de la mer, j'aime l'eau sous toutes ses formes. Je découvre avec plaisir la Chute Manitou de Port Cartier et ses cascades. 






 Je médite sur les galets. 












En remontant le sentier, je croise Florant Volant, l'un des artistes de l'ancien groupe musical Kashtin, qui tourne une video... Je lui souris, impressionnée par cette personne connue si positive. Par cet artiste si fier de ses racines Innu, qu'«il chante dans sa langue au travers la planète pour faire connaître son attachement à sa culture».

Peu après, en continuant ma route, j'arrête acheter un produit du terroir et discute un peu avec le jeune  fils du proprio.

Il est des moments anodins qui peuvent s'avérer surprenants dans l'ordre divin des choses... À suivre...





dimanche 13 juillet 2014

Sur la Côte 6... des baleines

Au quai, je paie enfin une dette envers la compagnie qui effectue des visites aux baleines. J'y vais à nouveau mais je suis déçue car j'ai l'impression que nous avons pourchassé l'une d'elle. Au moins, en discutant avec un animateur, il me parle d'une Madelinienne que je n'ai pas vu depuis des lustres et qui demeure à Forestville. Il me donne ses coordonnées «à tout hasard». À la fin de la ma journée, je repars et n'y pense plus. Je visite une jolie boutique d'artisanats et m'arrête au parc de Cap-Bon-Désir. Pour seulement 8 $, on a la possibilité de voir des baleines tout près du rivage : petits rorquals, bélugas... il en passe justement.

Voilà, c'était le point le plus loin où je suis allée la dernière fois. Ici commence la vraie «aventure»..

Je suis restée plus longtemps que prévu aux baleines. Je passe devant le terrain de camping amérindien... je crois bien que je ne l'aurais jamais trouvé en pleine nuit. Ça fait du bien de se sentir «guidée». Mais pour cela il faut être à l'écoute...

Je suis restée plus longtemps que prévu sur la mer. La nuit tombe doucement. Je roule toujours sur la route bordée d'arbres. Je ne sais pas où je suis et je suis fatiguée. Il pleut alors oublions la tente!.. J'arrête à une halte routière pour y passer la nuit. Ma glacière est encore pleine. Je barre les portes et... sors mon chapelet. Je me sens en sécurité dans ma bulle...

mercredi 9 juillet 2014

Sur la Côte 5 : une nouvelle prise de conscience


Sainte-Catherine de Portneuf. J'ai prévu de camper dans un terrain de camping amérindien un peu plus loin.

Auparavant, j'arrête saluer les hôtesses du Bead & Breakfast le gîte de la Maison Fleurie. Je m'y suis tellement sentie bien il y a trois ans, lors de mon voyage pour voir les baleines. Toujours aussi accueillantes, les soeurs Thérèse et Denise sont accompagnées d'un couple de Français retraités adorables.
J'en profite pour téléphoner au camping mais les difficultés s'accumulent. Les propriétaires ont un mariage, le terrain est fermé, il me faudrait arriver de nuit... et puis la pluie averse ! Bref, j'arrête de m'obstiner. Dans ce voyage de «lâcher prise», j'écoute enfin les signes et je reste coucher au gîte.

J'ai beaucoup de plaisir à discuter et à rire toute la soirée. Quel bien ! Et puis, à un moment, alors que je suis seule avec la proprio, elle me demande si j'ai apporté mon jeu de carte à «messages» que je lui ai fait connaître... heuu... Je pense à Père John et demeure évasive même s'il est dans le coffre de la voiture. Ohhh, que c'est tentant. Mais je résiste.

Le lendemain, sur la route, m'apparaît la réflexion suivante : au lieu de parler de ma foi, de Dieu, de Jésus, de ce qui peut vraiment faire du bien, rassurer, je leur ai fait découvrir des cartes avec des dessins peints dessus. Bien que ceci soit relié à la spiritualité amérindienne,  il n'y a aucun rituel rattaché à ces cartes, aucune réelle spiritualité. Ce n'est que du matériel avec des mots.  J'ai presque honte car je sens qu'elle aurait eu besoin de paroles réellement réconfortantes... mais je ne suis pas encore prête.

dimanche 6 juillet 2014

Sur la Côte 4... Rien n'arrive pour rien...

Avant mon départ de la Malbaie, nous dînons au resto,
La plus belle rue de la Malbaie
 
Danielle, l'un de ses fils et moi. C'est au détour d'une conversation qu'elle se rend compte que son fils a un problème important... Ma venue n'aura pas été utile qu'à moi-même...

Les événements, petits et grands, nous placent parfois dans des situations qui n'ont pas l'air d'avoir de sens. En y réfléchissant, nous découvrons que, en dehors des échanges matériels, nous sommes là pour les autres... et qu'ils sont là pour nous apporter à nous aussi...

«On the road again»... me voilà repartie. Le temps est plus beau et plus chaud. Ça me rassure car j'entends faire du camping avec mon attirail dans le coffre.

Je prends le petit traversier pour Tadoussac et fais le saut pour cette Côte-Nord que je découvrirai pour la première fois très loin...

Prochaine étape : Sainte-Catherine de Portneuf où je retournerai voir les baleines et payer une vieille dette.


mardi 1 juillet 2014

Sur la Côte...3 : Dis le souvent...


À la façon des voyantes, dans sa vision intérieure, Père John «repère» quelques points litigieux de mon parcour de vie...  dont je ne m'en confesserai pas ici...  Too bad Charley!  Tant d'années à méditer et à prier doivent sûrement augmenter la sensibilité et la conscience. Il me sonde comme un livre ouvert. C'est étonnant et gênant à la fois.

J'avoue que j'aurais aimé qu'il me rassure, me dise que tout irait bien, qu'il faut seulement travailler un peu... Mais sans lui raconter quel personnage fait partie de ma vie, ce qui l'aurait encore plus confirmé... , il me dit que je dois laisser tomber cet homme. Et vlan! Celui-ci doit apparaître assez sombre car il me parle du couvent... Encore s'il m'avait dit que Dieu ne saurait que faire sans mes prières à longueur de jour... mais pour m'y réfugier... Haaa non! «Je suis bien trop une femme d'action !». Phrase qui le surprend tout de même. Je dois dire que justement une cartomancienne m'avait prévu quelqu'un de vraiment «pas bon pour moi»... elle a ajouté, du même souffle, que je suis «protégée»...

Woops. Justement. je dois faire un grand ménage spirituel dans ma vie. Fini l'ésotérisme, la cartomancie, les cartes tout court. Et revlan !Tout ce qui n'a pas un rapport direct avec Dieu, Jésus Christ. Tous les discours qui, au fond, peuvent nous perdre... Je ne comprends pas tout de suite. Cela viendra. Mais pour le moment, je suis désarçonnée. D'autant plus que j'ai avec moi des cartes «à messages» offertes par  ma cousine que j'adore, dans un moment qui m'apparaissait fort approprié . Je tente de les sauvegarder en me justifiant : «ce ne sont que des beaux messages, positifs et tout...». Rien n'y fait. Et je crois bien que plus je me défends, plus Père John se rend compte que ces quelques habitudes sont ancrées en moi... c'est pire.

Il se lève enfin et me demande au sujet de mon  voyage : «Où vas-tu ?»... Dans une fraction de seconde, ne sachant que lui répondre, m'apparaît cette réponse : «Vers moi». Il me dit, souriant : «C'est bien». Et me glisse dans la main un beau chapelet aux perles blanches. «Garde-le près de toi. Dis-le souvent».

Ouff. Ça n'était pas particulièrement prévu dans mon voyage...

Avant de partir, il pose ses mains sur ma tête et me bénit. Il me demande comment je me sens. Je réponds : «J'ai l'impression d'avoir dormi.»...  Il a l'air étonné de ma réflexion mais encore plus lorsque, en sortant, je le remercie et ne peut m'empêcher de lui souhaiter «d'être toujours heureux dans cette vie»...

C'est vrai qu'il est «spécial» le Père John.

lundi 30 juin 2014

Sur la Côte 2... Le diagnostic...

J'accompagne Danielle à l'école où elle travaille. C'est la fin de l'année et elle ramène ses affaires à la maison. Nous marchons dans un parc et parlons beaucoup. Elle est très croyante, lit souvent la Bible. Mère monoparentale de quatre enfants, elle a toujours gardé la foi envers et contre tout.

Lorsque je lui raconte un peu ma vie, elle m'invite à rencontrer le Père John. «Il est spécial» dit-elle.

Je m'étais posé comme objectif au cours de mon congé sabbatique de passer deux jours dans un monastère, histoire de méditer un peu, de faire le point. Probablement à l'Abbaye Saint-Benoît, le seul que je connaissais à ce moment. Mais j'étais loin de croire qu'il y a en avait un dans Charlevoix : les Petits Frères de la Croix glorieuse. J'accepte donc et nous y voilà parties, en plein mercredi soir, sous une fine pluie, en haut d'un petit chemin qui monte dans les bois. Une sorte d'église dans une clairière.



Dans une petite salle, j'attends un petit moment. Puis Père John entre et s'affale dans une chaise. Ni vieux ni jeune...  il me regarde en me demandant pourquoi je suis là. En fait, je devais avoir drôle d'allure... mes cheveux longs, des restes de tresses de mon voyage à Cuba et l'air désemparé.

Je lui dit que ma vie s'est avéré difficile, surtout au point de vue affectif. Que je me sens un peu perdue. Que je me prépare à monter sur la Côte-Nord.  Il me questionne un peu et... le diagnostic tombe : je suis en anémie spirituelle !


dimanche 29 juin 2014

Juin 2007 : Sur la Côte très, très au Nord...

Il est des pélerinages connus tels que Compostelle ou encore Sainte-Anne-de-Beaupré. Il en  est d'autres, sans le savoir, que nous réalisons au cours de notre vie...

Fin uin 2007. Je suis en congé sabbatique depuis février jusqu'en août. Après quelques mois de repos et une autre relation qui n'aboutit pas, je dirige mon regard vers la Côte-Nord. Je souhaite visiter les Îles Mingan.J'ai besoin de «faire de l'Est». J'ai plusieurs fois été voir les baleines à Tadoussac. J'irai peut-être encore.

J'embarque mon gréément de camping, mes affaires, et quitte Montréal.

Il fait gris. Lundi soir. Je passe saluer ma nièce à Québec puis  repars en direction de Charlevoix. Ce soir, je dormirai chez une amie de l'une de mes soeurs, à la Malbaie.

Dans les montagnes de Charlevoix, le soleil descendant se cache derrière un nuage. Je ne vois que ses magnifiques rayons qui surgissent tout autour. Une vision céleste. C'est tellement beau que j'ai de la difficulté à ne pas regarder en arrière... sur la route...

J'arrive avec le souper... : un beau pâté à la dinde que j'ai préparé ce printemps.  Danielle apprécie ce cadeau... et nous discutons toute la soirée. Tellement intéressant qu'elle m'invite à rester jusqu'à ce que la pluie cesse... J'accepte. Je  resterai deux jours de plus.

J'ai décidé de lâcher prise, de prendre les événements au fur et à mesure, d'accueillir. Sans le savoir, mon «pèlerinage» sur la Côte-Nord commence...

vendredi 27 juin 2014

Le Pèlerinage de Compostelle...

Comme bien des gens, j'aimerais faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Tout laisser derrière moi. Partir le temps qu'il faudra. Lâcher prise. Apprivoiser les événements. Avancer pas à pas, dans le soleil et dans le vent... ou sous la pluie... J'aimerais regarder ces magnifiques paysages de France et d'Espagne. Méditer, prier, ou ne penser à rien pendant de longues semaines...  mais... j'ai mal aux pieds. Bassement terre-à-terre. C'est ce qui arrive quand on marche trop longtemps avec des talons hauts.

J'ai toutefois réalisé dans ma vie que nous sommes bien souvent en «état» de pèlerinage. De longues années de solitude, des amours difficiles, de l'entêtement à intégrer des leçons de vie qui reviennent inlassablement tant qu'elles ne sont pas «apprises». J'ai senti, pour ma part, avoir marché longtemps dans «le désert».

C'est que les leçons de vie sont souvent subtiles. On peut facilement passer à côté. Ainsi, vous pourriez faire cent fois le pèlerinage de Compostelle en vous pratiquant pour relever ce «défi sportif» de marcher des milliers de kilomètres et revenir sans avoir appris quoi que ce soit, sinon la satisfaction d'avoir réussi ce défi. Mais, en route, il se peut que vous appreniez aussi... la patience, que vous ne contrôlez rien en dehors de vous-même et qu'il faut accepter ce qui vient, tel que la météo, la nourriture, les bonnes ou les mauvaises rencontres. Qu'il faut développer une confiance toute spirituelle qu'on est jamais vraiment «tout seul» avec Dieu et nos anges gardiens, qu'il nous faut un esprit d'ouverture aux autres et aux événements.

Bien sûr, ce pèlerinage doit être vraiment spécial puisque des milliers de pèlerins l'ont parcouru au cours des siècles. Mais quand on s'y arrête, on peut apprendre tout ça, tout au cours de notre vie... en étant «présent» à chaque moment, conscient de nos relations avec les autres, en s'observant et en se connaissant mieux... et c'est tout près de nous... c'est en nous.

mardi 24 juin 2014

Bonne Saint-Jean... et bon Sacré-Coeur de Jésus!

Je suis restée une année en Ontario. Une année finalement bien remplie et que j'ai beaucoup aimée. Pendant cette période, j'ai réussi aux examens d'entrée au gouvernement du Québec. Je croyais postuler tranquillement l'année suivante mais le «destin» en a décidé autrement. D'ailleurs ma définition du «destin» étant : lorsque «tout se met en place» pour vous indiquer LA voie à suivre.... J'ai toujours demandé à être «guidée»... et bien voilà.

Beaucoup de Québécois travaillent à Kingston dans l'armée. Plusieurs organismes francophones se sont associés cette année pour organiser des Fêtes de la Saint-Jean. C'est la semaine précédent l'événement. Dimanche matin, 9h30. J'ai passé une entente avec moi-même. Je vais à la messe le samedi ou pas du tout. J'aime dormir et prendre mon temps le matin. Mais là, ça me turlupine. Je sens qu'il faut que j'y aille.
Le téléphone sonne à ce moment même. On me demande d'apporter des dépliants de la Saint-Jean-Baptiste à la messe... Ben coudon! je suis dûe!... À l'entrée de l'église, je prends en passant un dépliant du Sacré-Coeur de Jésus auquel ma mère accorde beaucoup de foi. Et puis c'est la fête des Pères ! Je suis donc d'autant plus heureuse d'assister à cette messe.

Le mardi soir suivant, après avoir regardé un film particulièrement touchant, je prie Dieu d'une façon plus intense, lui offrant de suivre sa «volonté»... ben le lendemain, je reçois un téléphone de Montréal pour une entrevue. Oufff. Pas prévu dans mon agenda. Surtout de travailler à Montréal !... Bouleversée à la pensée de planter là mon adjointe à la fin de l'été, et de tout chambouler mes vacances, et re-déménagement, et re-etc., je demande conseil à une amie qui me dit : «Carmen, t'es croyante... fais une prière et tu verras». Je pose le téléphone et remarque le dépliant du Sacré-Coeur de Jésus posé sur ma table de nuit. La neuvaine commence «justement» aujourd'hui, en ce 21 juin 2000. Je lis ceci... :

(volet 1) Prière de la neuvaine 2000

Coeur Sacré de Jésus, tu ne cesses de montrer ta bonté à ceux et celles qui T'implorent et tu Te laisses trouver par ceux et celles qui te cherchent; entends ma prière : en ce début du nouveau millénaire, soit mon réconfort et mon défenseur. Donne-moi Ta paix. Éclaire ma route. Sois le guide de ma famille.
Je confie à Ton coeur cette intention particulière, exauce-moi, je t'en prie.... (pause) 
J'ai confiance, Coeur de Jésus. Amen.

(volet 2 )  Que le Sacré-Coeur de Jésus vous manifeste son amour !

En cette année jubilaire, notre neuvaine préparatoire à la Fête du Sacré-Coeur a une saveur spéciale. Une petite saveur d'amour et de renouveau. «Tout recommence...» Chantons-nous souvent à nos célébrations. Eh oui ! Tout recommence. Millénaire nouveau qui invite à un coeur nouveau. C'est aujourd'hui que le Seigneur me demande ; «M'aimes-tu ?»
Il semble nous dire : «On repart à neuf, veux-tu?» 1000 ou 2000, c'est du pareil au même pour le Coeur de Dieu. Un instant est comme mille ans pour Lui. Son amour pour nous reste inchangé. C'est avec un clin d'oeil amoureux qu'il me dit : «Fais-moi confiance... dis-moi simplement que tu M'aimes!» 
C'est votre «oui» que nous présenterons au Seigneur lors de notre neuvaine. Ensemble nous disons: «Seigneur, Tu sais bien que je T'aimes»...                   (Père Clifford Cogger, recteur)

(volet 3)  Consécration au Sacré-Coeur de Jésus

Coeur Sacré de Jésus, en réponse à ton invitation, je  me consacre à toi en toute confiance. Je te consacre ma vie, mes joies, mes souffrances, mon avenir avec mes projets et mes limites. je te consacre ma famille et toutes les personnes qui me sont chères. Garde-moi toujours dans la lumière de ton Esprit Saint, sur la route qui mène au Père, Lui qui, un jour, nous comblera de son amour pour l'éternité. Amen.

COEUR DE JÉSUS, J'AI CONFIANCE EN TOI (3 fois)  

(je redécouvre cette prière en vous l'offrant...)

Et ben!... «Il» aurait pris le téléphone que ça n'aurait pas été plus clair!... Devinez ma réponse...
J'ai passé l'entrevue et obtenu le poste.




Le fameux «lâcher prise»...

Juin 1999. Après six années passées de retour dans mon archipel des Îles de la Madeleine, j'ai décidé de retourner sur la «Grand'terre», sur le continent, pour des raisons personnelles et professionnelles. Ma décision n'a pas été facile. Le départ le sera encore moins...

C'est jeudi soir, fin juin. Tout semble sombre devant moi : une autre province, un autre travail, l'inconnu de nouveau. Je ne sais pas où trouver le courage pour entrer dans cette nouvelle vie. Je prie Dieu, lui demandant pour la première fois aussi clairement, de m'apprendre à lâcher prise, à vivre «un jour à la fois».

Le lendemain, je marche sur la plage du Corfu Island. Juste à l'entrée, où souvent s'assoient les familles, des morceaux de bouteilles sont plantés dans le sable. Au souvenir cuisant d'avoir marché sur un tesson de bouteille à quatre ans sur la plage... c'est dire que rien n'arrive pour rien... je me penche et ramasse les morceaux. Puis, «tant qu'à faire», le papier pris dans le sable.

Ce papier est en fait un petit carnet de pensées pour chaque jour du mois de juillet qui viendra... il s'intitule :  «Un jour à la fois»...

lundi 16 juin 2014

Notre Père qui est aux cieux...

Dans la foulée de cette fête des Pères, j'aimerais vous offrir cette prière que Jésus nous a apprise pour parler et rendre grâce à notre Père du ciel...


Notre Père

Notre Père qui est aux cieux... (et près de moi)...
Que ton nom soit sanctifié (par tous les gens de la terre)
Que ton règne vienne (et avec lui ton ordre divin des choses)
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel (car avec elle peuvent régner l'amour, la paix et la justice)
Donne-nous aujourd'hui notre pain (et l'amour, la foi, la vaillance, l'intelligence, la sagesse) de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux (et celles) qui nous ont offensé,
Ne nous soumet pas à la tentation (d'être lâche, d'abandonner, de mépriser, de faire du mal physiquement et psychologiquement à soi-même et aux autres)
Et délivre-nous du mal.  (de nos dépendances, de l'orgueuil,  de la cupidité, de l'égoïsme, de la violence,de l'indifférence)

Amen.





dimanche 15 juin 2014

Bonne fête des papas

Je dédie mes prières aujourd'hui, à tous ces pères et ceux qui auraient souhaiter l'être. Pour ceux qui aimeraient être un meilleur père, pour ceux qui vivent cette journée particulière dans l'éloignement, la solitude et la peine, afin qu'ils soient aidés et guidés. A tous ces pères malades, dont les forces les quittent, et à tous ces enfants qui ont perdu cette moité d'eux-même. À tous ces pères qui ont perdu un enfant car la douleur est aussi vive... qu'ils retrouvent la foi de nos ancêtres, cette force tranquille.

Pour ceux aussi qui réussissent à nourrir leur foyer d'amour, qui s'impliquent dans les tâches de la maison dans un meilleur équilibre familial, qui ont la grâce de savoir comment prendre soin de leur famille, pour qu'ils puissent conserver et développer ces moments privilégiés.

À ceux aussi qui, comme mon conjoint, ont adopté une «petite âme» en accueillant un petit animal dans sa demeure avec amour et patience, et qui prend le temps de jouer avec, d'en prendre soin.

J'en profite surtout pour remercier mon père qui a perdu sa conjointe cette année, sa collaboratrice depuis toujours dans cette équipe parentale. Père pourvoyeur qui a occupé deux emplois à la fois, peu bavard et timide. Nous avons appris à communiquer avec lui et découvert sa tendresse beaucoup plus tard...

Mon père m'a appris une chose très importante : «Arrange-toi pour savoir de quoi tu parles».... Précieux conseil fort utile notamment au travail... Mais il a surtout été pour moi un exemple de foi en pratiquant sa religion à l'année longue. J'ai toujours été touchée de le voir dans son banc d'église un peu en retrait, beau dans son manteau bleu, dans la lumière du soleil couchant. Il s'est engagé aussi dans la confrérie des Chevaliers de Colomb.  Il nous a montré, un jour, une belle leçon de pardon en allant serrer la main de son frère avec qui il entretenait une relation difficile, un soir de Noël.

Une père c'est important pour son fils, pour sa fille.

 Je veux lui dire tout l'amour que j'ai pour lui, le remercier et lui offre mes prières.

Je t'aime Papie.

De Coco XXX





samedi 14 juin 2014

Demain la fête des Pères...

Il y des milliers d'années, les hommes protégeaient leur famille de tous les dangers. Leur force brute permettait de chasser des animaux géants avec des armes rudimentaires. Leur adrénaline les aidaient à fuir les lieux dangereux, ou encore à trouver plaisir dans un moment terrifiant de lutte pour sa survie alimentaire.

Aujourd'hui, cette force masculine doit être contenue, canalisée. On attend surtout des hommes une force tranquille, une solidité sur laquelle se fier, un guide.

Bien sûr, les hommes ne sont pas tous outillés pour devenir père. Peut-être encore moins que les femmes à devenir mère, parce que beaucoup n'ont pas appris à communiquer, à exprimer leurs émotions. Parce qu'ils ne savent que faire de toute cette force, cette énergie qui les habite. Parce qu'ils reçoivent des messages contradictoires dans les médias sur la violence, la sexualité, l'amour et qu'ils ne savent pas très bien trier le «bon grain de l'ivraie». Surtout, parce qu'encore aujourd'hui, ils n'osent pas utiliser les ressources disponibles.

D'ailleurs, bien que je crois qu'il n'y en aura jamais suffisamment pour les femmes et les enfants, j'estime qu'il y a encore moins de ressources pour aider les hommes à gérer leurs émotions et leurs dépendances. Ils ont besoin de groupes d'entraides, de lignes téléphoniques confidentielles, de psychologues, de campagnes d'information et de sensibilisation à l'utilisation de ces ressources, etc.

En aidant mieux les hommes, nous aiderons aussi les femmes et les enfants.


dimanche 18 mai 2014

Une lumière dans la grotte...

J'ai fait l'expérience de la spéléologie à Saint-Casimir au Québec. Très particulier. On descend à quelques dizaines de pieds sous terre. On marche, on rampe.  À un moment, on s'est retrouvé à «quatre pattes», marchant sur les genoux et les mains, dans l'eau jusqu'aux coudes. Le plafond de la grotte à peine au dessus des casques. Puis le guide nous a demandé d'éteindre nos lampes... Quel acte de confiance!... et d'avancer lentement vers un minuscule point lumineux au loin... Le point à grossit, grossit... grossit. Jusqu'à devenir... la sortie.

Je crois qu'il nous arrive tous un jour, sur cette terre, de nous retrouver dans une noirceur totale. Pas d'emploi, pas d'amour, pas de vie personnelle ou professionnelle, plus d'espoir.. le «black out». Ou encore,  tout va mal partout... C'est ce qui m'arriva l'année qui suivit la fin de mon cours universitaire. C'est ce qui arriva aussi, au cours d'un emploi. Le climat malsain dans un petit local enfumé me minait. L'une de mes collègues est même partie en dépression...

Un soir, après le travail, je reviens à pied, découragée. Cela faisait longtemps que je n'avais mis les pieds dans une église... Me rappelant que les messes sur semaine sont à 17h près de chez moi, j'entre à l'église, telle quel,avec mes sacs et m'assois à l'arrière. J'écoute les paroles, notamment l'une des lectures... Comme une oasis dans le désert. Sans me les rappeler, je me souviens qu'elles tombent pile sur mon sentiment du moment. Comme un message qui m'est destiné spécialement.

Une petite étoile dans ma nuit intérieure...

dimanche 11 mai 2014

Une pensée spéciale...

Je dédie aussi une prière à toutes les mères dans le monde qui ont perdu un ou plusieurs enfants, dans la maladie, sur les routes  ou encore, dans des événements dramatiques tels que le naufrage des écoliers du ferry en Corée du Sud et la tragédie du Lac-Mégantic. Mais aussi à tous les enfants qui, trop jeunes, ont perdu leur mère...

À toutes les mères aussi dont les enfants sont kidnappés, vendus, abusés, torturés, comme ces 200 jeunes filles nigériannes, mais aussi plus près de nous, par les cyberprédateurs et autres...

Je prie aussi pour ces femmes qui auraient voulu être mère et qui n'ont pas eu cette grâce, ou celles qui auraient voulu être une bonne mère et qui n'ont pas su. Pour celles dont les enfants ont commis un crime et dont elles porteront cette souffrance et celles des parents des victimes toute leur vie.

Enfin, je prie pour celles qui sont en voie de le devenir, pour les mères adoptives et en famille d'accueil. Ou encore ces mères de substitution que sont les enseignantes et les éducatrices de garderie...

Et celles qui, comme moi... ont adopté une «petite âme», un animal, dont elles prennent le plus grand soin.

À toutes ces mères, que Dieu vous bénissent, qu'Il mette un baume sur vos souffrances, vous apporte de l'aide, de l'espoir et la force de continuer.