Parfois les miracles arrivent là où on ne s’y attend pas… de vrais miracles...
22 décembre y a plusieurs années. Je reviens d’un dîner de Noël au resto pour le
bureau. C’est la première fois, depuis des années, que nous avons réellement du
plaisir à nous retrouver toute l’équipe, alors je suis restée plus longtemps
que prévu. Sauf que j’ai un avion à prendre à 17h à l’aéroport de Dorval pour
passer les Fêtes aux Îles de la Madeleine avec ma famille. Il est 14h30. Comme
je pars du centre-ville de Montréal, au sud de la rue Saint-Laurent, je pense
bien avoir amplement de temps et compte arriver vers 15h30 à l’aéroport.
Cependant, nous sommes collés pare-chocs à pare-chocs. Des camions déchargent
un peu partout leur cargaison des Fêtes. Il tombe une neige mouillée qui
complique encore la circulation. Et je ne me souvenais plus que cette rue soit aussi
longue… mais lonnnngue... elle n'en finit pluuus.
Au début je chante avec la radio. Puis je commence à
stresser. Les feux tournent au rouge, au vert et puis au rouge alors que
j’avance un pouce à la fois. Le temps avance inexorablement. 16h arrive et je
ne suis même pas sur la Métropolitaine. Je commence à entrevoir l’impensable,
soit la sérieuse possibilité que je rate mon avion. En langage madelinot, cela veut
dire l’immense déception de la famille et l’inquiétude de savoir si je serai
replacée. J’imagine mon petit neveu scrutant la piste d'atterrissage... Mon désespoir augmente sans cesse. J’ai le goût de planter l’auto
là et de demander au poste de police tout près de m’amener à l'aéroport. J’en viens à
sortir le chapelet que j’ai toujours dans le coffre à gant, et prie en rappelant
au bon Dieu qu’il nous a enseigné par Jésus que la Foi déplace les montagnes…
moi je veux seulement que mon avion m’attende… et moi, j’attends mon miracle.
J’embarque sur la Métropolitaine (40 Ouest) autour de 16h20! Je roule un peu
trop vite, le sol étant couvert de neige mouillée, et risque un carambolage. Je
m’en fou. J’arrive à l’aéroport à 16h40 et essaie en vain de soudoyer deux
personnes pour stationner mon auto. Je cours comme une dingue pour indiquer aux
agents du comptoir d’Air Canada que je suis arrivée. Qu’ils m’attendent ! Je
repars stationner à l’autre bout du monde, dans une mer d'autos. Le voici,
mon premier petit miracle, une place de stationnement en cette période plus qu’achalandée
de départs de vacances. Mais comment arriverais-je à temps juste à traîner mes
valises jusqu’à l’aéroport ? Soudain, un autre petit miracle se pointe et
arrête à ma hauteur : la navette. J’ai les yeux pleins d’eau et supplie le
chauffeur d’aller plus vite. Il me sourit, l’air calme et arrête l’autobus près
d’une sortie inhabituelle. Je me «garroche» au comptoir. Une autre Madelinienne
est devant moi. Je me lance à sa suite et cours d’un bout à l’autre, la piste
pour les régions étant à l’autre bout de la planète. Inutile de vous dire que
j’ai l’air étrange lorsque je passe la sécurité en courant… Je dois faire
drôlement pitié car les agents me laissent passer. Puis je finis par arriver au
comptoir de sortie pour mon avion. Troisième miracle, l’avion est encore là!…. Et la fille devant
moi a pu avertir les agents de bord que j’arrivais. Il est 17h10 environ.
Pendant toute cette course, le temps a semblé ralentir, presque s’arrêter.
Ce soir là, beaucoup de vols ont été retardés et plusieurs
personnes ont raté leur avion à cause de la mauvaise température et de l’état
des routes. Moi, je me suis sentie fondre sur mon siège. Bien assise, en sueur mais heureuse de grignoter ma
sandwich et à la pensée de retrouver les miens. Et je remercie Dieu pour avoir fait en sorte que j’arrive à temps,
pour mon miracle de Noël.
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