mardi 2 décembre 2014

Le miracle de Noël

Parfois les miracles arrivent là où on ne s’y attend pas… de vrais miracles...


22 décembre y a plusieurs années. Je reviens d’un dîner de Noël au resto pour le bureau. C’est la première fois, depuis des années, que nous avons réellement du plaisir à nous retrouver toute l’équipe, alors je suis restée plus longtemps que prévu. Sauf que j’ai un avion à prendre à 17h à l’aéroport de Dorval pour passer les Fêtes aux Îles de la Madeleine avec ma famille. Il est 14h30. Comme je pars du centre-ville de Montréal, au sud de la rue Saint-Laurent, je pense bien avoir amplement de temps et compte arriver vers 15h30 à l’aéroport. Cependant, nous sommes collés pare-chocs à pare-chocs. Des camions déchargent un peu partout leur cargaison des Fêtes. Il tombe une neige mouillée qui complique encore la circulation. Et je ne me souvenais plus que cette rue soit aussi longue… mais lonnnngue... elle n'en finit pluuus.

Au début je chante avec la radio. Puis je commence à stresser. Les feux tournent au rouge, au vert et puis au rouge alors que j’avance un pouce à la fois. Le temps avance inexorablement. 16h arrive et je ne suis même pas sur la Métropolitaine. Je commence à entrevoir l’impensable, soit la sérieuse possibilité que je rate mon avion. En langage madelinot, cela veut dire l’immense déception de la famille et l’inquiétude de savoir si je serai replacée. J’imagine mon petit neveu scrutant la piste d'atterrissage... Mon désespoir augmente sans cesse. J’ai le goût de planter l’auto là et de demander au poste de police tout près de m’amener à l'aéroport. J’en viens à sortir le chapelet que j’ai toujours dans le coffre à gant, et prie en rappelant au bon Dieu qu’il nous a enseigné par Jésus que la Foi déplace les montagnes… moi je veux seulement que mon avion m’attende… et moi, j’attends mon miracle.

J’embarque sur la Métropolitaine (40 Ouest) autour de 16h20! Je roule un peu trop vite, le sol étant couvert de neige mouillée, et risque un carambolage. Je m’en fou. J’arrive à l’aéroport à 16h40 et essaie en vain de soudoyer deux personnes pour stationner mon auto. Je cours comme une dingue pour indiquer aux agents du comptoir d’Air Canada que je suis arrivée. Qu’ils m’attendent ! Je repars stationner à l’autre bout du monde, dans une mer d'autos. Le voici, mon premier petit miracle, une place de stationnement en cette période plus qu’achalandée de départs de vacances. Mais comment arriverais-je à temps juste à traîner mes valises jusqu’à l’aéroport ? Soudain, un autre petit miracle se pointe et arrête à ma hauteur : la navette. J’ai les yeux pleins d’eau et supplie le chauffeur d’aller plus vite. Il me sourit, l’air calme et arrête l’autobus près d’une sortie inhabituelle. Je me «garroche» au comptoir. Une autre Madelinienne est devant moi. Je me lance à sa suite et cours d’un bout à l’autre, la piste pour les régions étant à l’autre bout de la planète. Inutile de vous dire que j’ai l’air étrange lorsque je passe la sécurité en courant… Je dois faire drôlement pitié car les agents me laissent passer. Puis je finis par arriver au comptoir de sortie pour mon avion. Troisième miracle,  l’avion est encore là!…. Et la fille devant moi a pu avertir les agents de bord que j’arrivais. Il est 17h10 environ. Pendant toute cette course, le temps a semblé ralentir, presque s’arrêter.

Ce soir là, beaucoup de vols ont été retardés et plusieurs personnes ont raté leur avion à cause de la mauvaise température et de l’état des routes. Moi, je me suis sentie fondre sur mon siège. Bien assise,  en sueur mais heureuse de grignoter ma sandwich et à la pensée de retrouver les miens. Et je remercie Dieu pour avoir fait en sorte que j’arrive à temps, pour mon miracle de Noël.




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