vendredi 24 décembre 2021

Il n'est jamais trop tard

 La messe de Noël est reportée. Je regarde l'une de mes émissions préférées des Anges du bonheur : Il n'est jamais trop tard. 

Ben d'adon...


24 décembre au soir

 24 décembre au soir.

J'ai zappé l'Avent 2-3-4 dans ce blogue, mais pas à l'église. J'aime ce moment spécial où on allume une chandelle à la fois, chaque semaine.Comme une lumière de plus dans cette nuit de décembre, les jours les plus courts. 

Ce soir, il fait un vent de tempête. Une petite neige « on and off ». On ne sait plus si on doit se rendre ou non à la messe « de minuit à 21h30 ». Sur le qui-vive quoi! Et puis la COVID qui s'installe tranquillement sur nos Îles. 12 cas déclarés. On fait quoi ? Mais c'est clair que si notre prêtre haïtien ose traverser le pont du Havre-aux-Maisons ce soir... ben je me rends pareil! Au risque que l'électricité manque. C'est qu'elle « chaligne » quelque peu.

J'ai demandé à Dieu, que sa volonté soit faite... mais très clairement!  Si on ne doit pas y aller, que la neige tombe dans ce vent de 90 km/h, ou que l'électricité manque... point final. Mais pas d'entre-deux svp. On n'en peut plus!

Et puis, le téléphone sonne. La messe de Noël est reportée à demain, 16h. Ouffff. Ça c'est clair! Demain sera un autre jour. Plus doux. Ce sera Noël.

vendredi 17 décembre 2021

L'ange maladroit

Dans la série Les anges du bonheur, l'une des premières émissions L'arrivée des Martiens présente l'ange Monica toute naïve qui apprend à apparaître aux gens. Mais voilà que dans sa candeur, qui me fait bien sourire, elle crée plus de peur que de bien. Que de la bonne volonté mais pas nécessairement de la meilleure façon et réfléchie. 

 C'est moi tout craché! 

Le bon gros Saint-Bernard qui arrive avec son petit tonneau d'alcool pour réchauffer le skieur perdu en montagne... et qui lui marche sur le pied... c'est encore moi!

L'esprit boy scout mais parfois bien maladroite, c'est re-moi!

Si on ne s'observe pas et que personne n'ose commenter et je dirais me remettre sur la « track » (de chemin de fer par exemple), on risque de faire du mal sans même s'en rendre compte. Moi, quand j'arrive dans une « mission », mon apport est important pour « rebrasser » les cartes, agir, trouver des solutions, mais parfois avec un peu trop d'énergie. Comme un catalyseur.

Par exemple, un parent qui « gère » sont enfant plutôt que de « l'accompagner » dans son évolution. Pas pareil. Sans une grande écoute, l'enfant n'osant pas toujours s'exprimer, ou encore il le fait dans un comportement turbulent, rien ne s'arrange.

Parce que je remarque que dans ma vie, peu de gens osent me donner un feedback, bien que je me montre ouverte. Comme le patron qui dit « ma porte est ouverte » mais qu'on n'ose pas franchir.

Alors, si on ne s'arrête pas pour s'observer de temps en temps, pour « être à l'écoute des signes », on pense bien qu'on est toujours correcte... ce qui est rare, avouons-le.

 


 



mercredi 15 décembre 2021

Work'n progress

Les périodes de l'Avent et le Carême m'apparaissent particulièrement propices à des remises en question sur nos façons de faire et d'être.

D'abord, les semaines de l'Avent se situent dans une météo souvent exécrable d'un automne dans la noirceur, parfois pluvieux, venteux, verglaceux, neigouilleux et froid. Le Carême de février-mars ne donne pas sa place aussi. 

En fait, c'est un peu comme la pandémie qui nous a forcé à rester à l'intérieur, et encore aujourd'hui dans certains lieux. Comme la traversée du désert. Plate, pas grand chose à faire de Olé Olé. Certains le voient comme une perte de temps. D'autres, au contraire, le moment idéal pour se réapproprier le temps.

L'Avent et le Carême nous mènent vers un but ultime, une rencontre spéciale, un aboutissement : Noël et Pâques. Certains diraient les fêtes, les cadeaux et le chocolat. D'autres, la venue de Jésus, et son départ.

Les deux événements nous confrontent à l'attente. Et qu'est-ce qu'on fait quand on attend ?... juste à penser à l'hôpital... ben on lit un Sélection ou on réfléchit. 

J'ai constaté dans mon travail au gouvernement, qu'il y a deux sortes de monde : les personnes qui essaient d'améliorer les choses, les façons de faire, son milieu de travail et celles qui ont comme leit motiv : « On a toujours fait ça comme ça, on va continuer! ». Ce que j'appelle la « pensée fonctionnaire ». Pas tant par paresse que par une terrible insécurité. 

C'est comme pour le travail sur soi. On regarde avec courage où nous contribuons aux problèmes, ou on reporte la faute sur les autres, ou encore on joue les victimes, on s'assoie où on est rendu. À 30 ans, je croyais bien avoir suffisamment évolué! Ben la vie m'a appris que j'étais loin du compte!!... et que ça serait toujours un Work'n progress. Une formation continue, personnelle et spirituelle... jusqu'au bout!

Le lien entre les démarches de développement personnel, en psychologie ou en développement spirituel, est la remise en question. En clair, « se regarder aller » et voir comment on peut s'améliorer. 

Si on ne le fait pas, c'est qu'on stagne. On tourne en rond. Les mêmes problèmes reviennent sans cesse.

Pas facile, pas drôle, pas agréable, mais enrichissant pour nous-mêmes et les autres. 

C'est une bonne période pour le faire.


samedi 11 décembre 2021

L'Avent 1

Ça fait un bout que j'hésite à revenir. Une autre année difficile sous toutes sortes de facettes que je ne relaterai pas ici. Épuisante comme toutes bonnes années remplies de défis savent le faire... Des défis parfois plus compliqués, des relations plus complexes et décevantes. 

Hier ça me revenait en tête. Défilaient mes souvenirs d'une brochette de comportements de gens qui m'ont blessée, cette années ou à d'autres. Manque d'empathie, de reconnaissance, d'aide, de respect. Un vide qui m'enlève le goût de redonner. La température est maussade ce qui en rajoute. Oh qu'il est loin l'Esprit de Noël.

Dans cette noirceur de mes états d'âme, je m'arrête à ce texte de la première semaine de l'Avent.  Un billet placé au début de livret de messe, sorte de blogue écrit : 

C'est le temps d'espérer 

Quand tout va mal et que l'on ne voit pas quand la situation pourrait s'améliorer, c'est le temps d'espérer. Quand une situation est inconfortable et qu'une décision n'est pas simple à prendre, c'est le temps d'espérer. Lorsque rien ne va plus au travail ou à la maison, et qu'on a envie de tout laisser tomber, c'est le temps d'espérer.

Quand tout va trop vite et qu'on a l'impression de ne plus rien maîtriser, c'est le temps d'espérer. Quand survient la détresse qui affole et la peur qui paralyse, c'est le temps d'espérer. Quand le découragement prend le pas sur la volonté d'avancer, c'est le temps d'espérer.

Quand tout va bien et que la joie est au rendez-vous, c'est le temps d'espérer... que cela se poursuive et que d'autres goûtent la même plénitude.

L'Avent, c'est le temps d'accueillir le Dieu qui est, qui était et qui vient. Celui qui porte la puissance d'espérer contre toute espérance. Comme le Seigneur a permis au peuple juif d'avancer dans le désert. Comme Jésus a guéri, consolé et aimé jusqu'à en mourir sur la croix. Comme les générations de disciples ont su compter sur la force du Ressuscité. Comme chacun et chacune de nous qui osons miser sur celui qui peut tout.

Jean-François Hamel

Et j'ajouterais, c'est le temps d'espérer que l'âme humaine de chacun et chacune d'entre nous devienne le meilleur d'elle-même, en tout et partout.

Voilà pourquoi je l'aime cette religion. C'est une lumière dans nos nuits les plus longues...

lundi 27 septembre 2021

Premier bonjour

 À qui dites-vous bonjour en vous levant ? À votre conjoint ou conjointe ? Vos enfants ? Le chien ?

Après les nécessités biologiques, je m'assois avec mon précieux café, l'ordinateur sur les genoux. J'aime lire les nouvelles en prenant mon café. Au travail il me faut toujours une période de transition entre ma vie personnelle et professionnelle. Un moment « atterrissage » où entrer dans mon rôle souvent intense. 

Chez moi, bien tranquille, en allumant l'ordi, il m'arrive parfois de prendre conscience que mon premier bonjour s'adresse à... un écran.

À ce moment, je fais l'effort de baisser le couvert du portable... et de saluer Dieu. Parfois en une petite prière sympa, celle de la sérénité par exemple, avant que le café refroidisse... Et puis je repars dans mes lectures... en souriant.

dimanche 12 septembre 2021

11 septembre 2001... à Terre-Neuve

À la télé hier soir, 11 septembre 2021, je suis tombée par hasard sur un documentaire très spécial, en anglais. Je le comprends assez bien, lorsque l'accent n'est pas trop fort, mais je ne regarde jamais ces émissions à la télévision. C'est trop laborieux. Pourtant, j'ai accroché sur une histoire inédite du 11 septembre 2001. 

Ce jour-là, tous les écrans radars du ciel américain se sont murés dans un étrange silence et la noirceur absolue. Les vols étaient annulés ou déroutés. Parmi eux, 38 avions internationaux ont été forcés de se poser à l'aéroport de Gander à Terre-Neuve-Labrador. La majorité de ces passagers ne savaient même pas où ils se trouvaient et encore moins ce qui se passait. 

Comme les avions étaient cloués au sol pour un délai indéterminé, les quelque 7000 passagers ont été pris en charge par les habitants de cette région. Les secours se sont organisés avec l'Armée du Salut, les églises, les écoles, les maisons et autres. Tous bénévoles, généreux tant pour la nourriture, les vêtements, les couvertures, leur temps, l'aide informatique pour communiquer avec les leurs, le covoiturage pour magasiner en ville, le transport de marchandises et autres. Même les 19 animaux de compagnie ont été secourus. Et ce, même si tous ces gens étaient conscients qu'il pouvait se cacher un terroriste ou une bombe dans leurs bagages à main... Un tel élan de solidarité qui a eu des échos jusqu'à Broadway!

L'un des habitants répond humblement à un passager reconnaissant : « Vous auriez fait pareil! » . Et l'autre  : « Non, justement. À New York, vous sonneriez à ma porte pour demander secours et j'appellerais la police! » On le comprend un peu, tout de même... mais il peut aussi être solidaire au cœur d'un organisme ou d'autres façons.

Il y eu aussi, la formation d'un couple qui s'est marié à cet endroit quelque temps plus tard. 

Le maire de Gander présent à ce moment : « Le premier jour, nous avons accueilli des réfugiés. Le troisième jour, ils étaient devenu des amis. Le cinquième jour, ils étaient de la famille. »  Il ajoute : « Nous leur avons offert de la nourriture, des vêtements, de l'abri. Mais bien plus, de l'amour. »

À voir pour se réchauffer le cœur cette journée-là et se réconcilier avec l'humanité : You are here : A come from away story.

 

 NB. J'ai rédigé ce billet hier soir. Ce matin, à la messe : «  Si quelqu'un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi  cela sert-il ? Supposons  qu'un frère ou une sœur n'ait pas de quoi s'habiller, ni de quoi manger tous les jours; si l'un de vous leur dit : « Allez en paix! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il? Ainsi donc, la foi, si elle n'est mise en œuvre, est bel et bien morte (...); moi c'est par les œuvres que je te montrerai la foi. » (Jacques (2, 14-18)

Je suis toujours extrêmement touchée lorsque Dieu me parle aussi clairement...

 


 

 



samedi 11 septembre 2021

11 septembre 2001... à Montréal

Vingt ans se sont écoulés depuis cette journée inimaginable. 

Je travaillais alors au 29e étage de la Tour de la Bourse de Montréal. Je suis partie chez-moi en après-midi, trop bouleversée de ce que j'ai vu en direct à la télé dans le bureau du patron. J'ai paniqué en voyant deux hommes en turban, sortir du métro au moment où j'y montais. J'ai eu peur, pendant plusieurs jours, que nous soyons ciblés par les terroristes qui n'auraient pas su que les activités boursières n'existent plus dans cet édifice. Il a d'ailleurs changé de nom depuis.

Pendant des années, toujours à cet endroit, j'ai pensé à ce que ce fut de regarder par la fenêtre et voir arriver un avion de ligne droit devant! En allant simplement à la salle de bain ou en prenant mon café du matin, je me disais qu'à ce moment précis, d'autres ont vécu un cauchemar éveillé... J'étais peut-être, moi aussi d'une certaine manière, en choc post-traumatique.

Pour contrer ce gouffre de haine et d'horreur, pour semer un peu de beauté et de joie dans notre tour, et créer des liens entre nous, j'ai monté une chorale au bureau. Elle est devenue, avec le temps, le Choeur de la Tour et ses alentours. D'une main à l'autre, elle a duré quinze ans. Nous avons égayé le hall d'entrée aux Fêtes et à l'été. Elle en a même motivé plus d'un à se rendre au bureau, les jours de pratique. J'ai connu des personnes engagées, d'une telle richesse, que je n'aurais jamais connu autrement. Et à notre façon, nous avons aidé les autres en rayonnant. Une personne m'a même confié qu'elle avait déjà prié en nous écoutant, au travers nos répertoires éclectiques, pendant nos chansons Gospel. 

Incroyable de découvrir qu'en toute chose, il y a du bon. Même en cela.

dimanche 1 août 2021

Pas à pas

 Je marche sur la plage cet après-midi avec une nouvelle amie. Elle est à la croisée des chemins dans sa vie. Quelle direction doit-elle prendre ? 

S'il est bien une chose que j'ai apprise avec le temps, c'est de ne pas influencer une décision qui ne me concerne en rien et qui peut avoir de grandes conséquences sur la vie de quelqu'un. 

Mais je sens tout de même le besoin de dire quelque chose qui pourrait l'aider... et je lui parle de biens meilleurs conseillers qui voient plus haut que nous... notre « comité d'en haut ».  

C'est le moment de lâcher prise, de se reconnecter (ou se connecter) avec ceux qui nous guident là-haut. D'entrer en relation, de la construire, de leur parler le plus souvent possible, leur confier sa vie, de la guider dans ses choix. 

Je me suis lancée... et elle m'écoute, en lui racontant quelques anecdotes de ma vie que j'ai relatées dans ces billets. De ce petit fil invisible qui nous relie à certains événements ou synchronicités qui nous apportent parfois des « réponses »...

Cette journée se termine en relisant le billet de la page couverture du livret de la messe d'aujourd'hui. Voici l'extrait que je lui envoie par courriel : 

« Croire, nous rappelle la Parole aujourd'hui, c'est se mettre en mouvement à la suite du Christ. Une telle aventure implique souvent des remises en question profondes, des déplacements déchirants, des défis inattendus et des appels à toujours revenir à l'essentiel. C'est ainsi que la foi se nourrit et grandit. » (Rodhain Kasuba)


dimanche 25 juillet 2021

Bonne fête grand-maman Sainte-Anne

La fête de la « bonne Sainte Anne » est le 26 juillet. Elle suit la neuvaine qui lui est dédiée.

Mais aujourd'hui est la fête des aîné(e)s. C'est tante-marraine qui me la mentionné hier. Elle jonglait avec l'organisation de dernière minute qui lui est tombée dessus pour la messe de ce matin. Et elle tenait à ce que ce soit une belle messe, pour toutes les personnes aînées. Mais qu'à cela ne tienne, c'est une femme d'action, remplie de ressources et surtout dotée d'une si belle foi : « J'ai mis ça dans les mains de Jésus pis y va m'aider! »... Comme de fait, ses problèmes se sont réglés un à un dans la soirée. 

... et Sainte Anne était la grand-maman de Jésus! 

À ce sujet, j'ai lu « justement » vendredi, au cours d'un grand ménage d'une pièce, une brochure de la cathédrale de Sainte-Anne de Beaupré. On y retrouve de nombreux témoignages de miracles sur un mur pleins de béquilles, j'en ai déjà parlé, et anciennement des tableaux ex voto, en reconnaissance de secours inespérés. Mais aussi, qu'une centaine de paroisses et d'associations du Canada et des États-Unis organisent des pèlerinages annuels dans ce lieu.

Je lis aussi, dans cette brochure  que plusieurs nations autochtones se rendent au sanctuaire. Parmi elles, des Abénaquis, Algonquins, Attikameks, Hurons-Wendats, Micmacs, Mohauks et Montagnais. Ça réchauffe le coeur de savoir qu'il y a eu du bon pour eux dans la religion catholique.On y dit même que « dans le vieux cimetière sont enterrés 71 Amérindiens qui souhaitaient être enterrés près du sanctuaire de celle qu'ils appelaient leur grand-mère. » (Sainte-Anne-de-Beaupré, un rayonnement, Jean-Marie Lebel et Brigitte Ostiguy).

Mais moi, en ce moment, je témoigne de ma reconnaissance à tous ces parents et grands-parents qui nous ont portés jusqu'ici, envers et contre-tout. Qui nous ont permis d'être, nous ont donné ce qu'ils pouvaient, leur amour en autant que possible et transmis leurs connaissances et leur foi. 

Puissent-ils en recevoir autant.

 

 

 


jeudi 8 juillet 2021

CH : À la prochaine !

Défaite crève-coeur de nos chers Canadiens. Bon. Difficile de percer ce mur de colosses dans ce coin de pays chaud.  Y ont dû se pratiquer souvent pour se rafraîchir!... Un simple but. Un seul. Un beau but, je dois l'admettre. Nos joueurs ont tout donné, jusqu'au bout. Et l'autre équipe était la meilleure de toute la ligue nationale toute cette année-ci et celle d'avant... rien de moins!

« À la demande générale »... L'animateur a bien ramené le chapelet de grand-maman Rose-Alma. Mais c'est clair que ce n'était pas suffisant. À lui seul... ou à dix... ou à... combien ? La force du nombre des grand-mamans ?... Hummm... L'espoir des jeunes qui s'y accrochent mais qui n'ont pas appris à prier ? Il est bien loin le temps de la « Sainte Flanelle », où tout un peuple se mettait à genoux...

Dans un autre ordre d'idée, pas si loin que ça, j'ai réécouté le bon vieux film de boxe Rocky cette semaine. D'abord le premier, puis le second ce soir : La revanche. Y avait longtemps. Je ne me souvenais plus que cet « étalon italien » était aussi croyant dans le film. Qu'il s'en remettait autant à Dieu pour sauver sa femme, puis pour combattre le champion du monde. Il demande même à son prêtre de le bénir juste avant... et il remercie Dieu après. Ça m'a frappé (oups, quel jeu de mot!). C'est très rare qu'on voit ça à la télé.

C'est un peu comme cette anecdote avec ma mère que j'ai déjà racontée, qui nous disait : «  Ouais... vous priez pas ? Ben quand vous en aurez besoin, le bon Dieu dira : Quiiii çaaaa ? C'est quooooi ton nom ? Connais pas ! » Se garrocher à genoux à la dernière minute... ça doit pas être très winner... c'est de longue haleine, je crois. Ça part de chacun, à l'unisson. 

Merci à cet animateur de nous avoir ramené un peu de nos racines de foi. 

On a gagné au moins une partie dans cette dernière séquence.

Merci à notre équipe chérie pour ces magnifiques soirées des séries. Je sais. C'est difficile d'imaginer entreprendre une autre saison et recommencer à zéro. Ce fut tellement dur chaque bataille. Mais qui sait ? Une prière à la fois dès le début de la saison, l'expérience acquise des plus jeunes, un coach en santé et une chimie inspirée... qui sait ?

 Bon  été et reposez-vous bien !

mardi 6 juillet 2021

Le CH et le lapin du chapeau

 Nous avons regardé avec passion cette partie historique de nos Canadiens de Montréal hier soir. Une soirée époustouflante remplie de rebondissements... dans tous les sens du mot! Un suspens jusqu'à la dernière seconde. Gagné à l'arraché, surtout le dernier but terminé sur le dos par Anderson.

Trois fois, la rondelle a frappé le poteau de notre gardien. Trois « chances » de compter qui ne se sont pas avérées. Trois « coups de chances » pour nous. Tous sont bons, doués même, d'un côté comme de l'autre. Une intensité égale. Alors ce coup de pouce a fait la différence...

Je ne peux m'empêcher de sourire, toute cette journée, en repensant au début de l'émission au commentateur sportif qui a sorti de sa poche de complet-veston... un grand chapelet! « C'est le chapelet de ma grand-mère! » a-t-il dit. Ça m'a soufflé!

Qu'il ait osé, un homme encore assez jeune, amoureux du sport. Durant mon école secondaire, les sportifs et les spirituels ne se mêlaient pas, comme l'huile et le vinaigre de la vinaigrette. 

Et j'ai pensé, de plus, que malgré les tristes événements liés aux pensionnats autochtones qui font les manchettes ces jours-ci, on a usé de discernement et réchappé ce qu'il y a de plus beau dans notre religion : l'espoir... la foi lumineuse du soutien céleste. 

Moi qui me préoccupe tant de la transmission de notre foi aux jeunes, aux générations suivantes, voilà que Dieu a choisit la tribune idéale aux millions de téléspectateurs!

Chaque match porte son histoire, comme a dit l'un des commentateurs... celle-ci n'est pas banale! 

 « On est fous!» Comme le dit si bien en riant Dominique Ducharme, notre coach enfin de retour. 

Soyons forts !... et inspirés !

 

 

 


dimanche 4 juillet 2021

Le CH : Qu'ils la gagnent, qu'ils la perdent

 Je me suis découverte une passion pour le hockey... quand les Canadiens de Montréal ont commencé les séries de la coupe Stanley. En fait, j'aime le bon hockey : intelligent, doué, rapide. J'ai déjà regardé des joutes, il y a des années, mais la blessure vicieuse causée à notre gardien Carey Price a stoppé l'incroyable avancée de l'équipe au début de la saison. C'était celle du capitaine Pacioretty. J'aurais tellement aimé voir leurs noms gravé sur la coupe!

Je les aime d'amour. Hier et aujourd'hui. Même quand je ne peux pas les regarder, comme beaucoup de monde, lorsqu'ils se font humilier...  Parce que c'est une équipe noble, belle, vaillante, courageuse, qui laisse une chance aux jeunes, aux joueurs d'expérience et aux moins costauds. Pas des « brutus », comme dirait cousine... Des hommes de coeur.

Je les regarde à nouveau depuis peu dans cette série éliminatoire qui sort de l'ordinaire. Bière à la main, avec l'une de mes soeurs, on les suit une minute après l'autre. Chaque bataille gagnée à la dure, pour cette équipe « Cendrillon » nous remplit de joie. 10 contre 1 à chaque tour : Maple Leaf de Toronto, Jets de Winnipeg, Golden Knights de Vegas... et un coach atteint du coronavirus!

Mais dans cette finale qui les oppose aux Lightnings de Tempa Bay, les Canadiens dont la beauté réside dans sa sensibilité, doit résister à l'immense pression de toute une nation... et à un mur de colosses bien organisés. Les meilleurs depuis trois ans, de toute la ligue nationale.

Je ne sais pas ce qui reste de foi dans notre société catholique. La mienne tente de gagner mon « comité d'en haut » à notre cause, je l'avoue. Ne serait-ce que pour tous les autochtones portés dans le coeur de Carey Price.. Mais comme on a dit... ce n'est pas UN mais QUATRE miracles dont ils ont besoin... et ils en ont déjà utilisé plusieurs pendant les séries, gagnant le trophée Clarence-S.-Campbell! 

Aux nouvelles on a dit : «  Saint Jean-Baptiste a intercédé pour eux ! »

Et je repense à ces films tirés de faits vécus d'exploits sportifs sortis de nulle part : En souvenir des Titans, Coach Carter, Katrina. Ou encore à cette équipe brésilienne de soccer qui, la finale remportée, a mis genoux à terre en plein milieu du stade et prié le Notre Père. Une question de foi, non pas seulement des autres, mais à l'intérieur d'eux-mêmes. Une communion unique portée par l'Esprit... d'équipe, selon moi, mais de toute évidence. Et pas seulement du gardien de but, de tous. Rien n'est impossible à Dieu. Mais Son regard est plus large que le mien, sur leur présent et leur avenir...

Alors j'ai réalisé que ma job est de les aimer et de les accompagner. De prier pour qu'ils soient protégés, inspirés... et qui sait ?...

Au risque de paraître ridicule, j'aurais aimé leur faire regarder ces films inspirants. Mais je leur offre, dans le plus grand anonymat, ces quelques vers d'une chanson du folklore acadien :

...

« Non ce n'est qu'une étoile qui éclaire nos amours...

Nos amants sont en guerre, ils combattent pour nous...

S'ils gagnent la bataillent, ils auront nos amours...

Qu'ils la gagnent qu'ils la perdent, ils les auront toujours! »

(Le grain de mil, Edith Butler )


 ... et s'ils gagnent ?

 

mardi 8 juin 2021

Partout

 Ce matin une messe pour un cousin. J'écoute le bon Père Johny, un (incroyable!) jeune prêtre d'Haïti. Qui eut dit un jour que nous pourrions bénéficier de missionnaires de ce pays où on en a envoyé plusieurs?

Au début, Père Johny semblait un peu insécure. Ses homélies (sermons) collaient beaucoup aux textes. Maintenant je le sens plus à l'aise. Il parle concrètement, donne des exemples. Aux Îles, on est très tradition orale. On adore se faire raconter des anecdotes. 

Ainsi, Père Jonhy attire notre attention en nous racontant sa virée sur le quai de la Pointe-Basse. Quelques gars dans un bateau l'interpellent : « Hey Johny! Viens nous voir! ». Cette gentillesse l'a touché. Il s'asseoit avec eux. Les gars jouent de la musique, raconte des histoires, jasent. 

Et ce prêtre nous dit alors qu'il a pleinement réalisé à ce moment, chez nous, que la messe est partout. Bien entendu, elle s'avère importante dans notre beau lieu de culte. Mais aussi, que chaque moment, chaque personne rencontrée est une invitation à semer du bon, à « communier » par le coeur, à se relier. 

Tout simple... mais efficace!


dimanche 6 juin 2021

Facteur de protection FPS 90 (91)

 

Ce jour-là il n'y avait pas de messe. Nous sommes entrés dans l'église pour constater son état avec l'architecte et l'entrepreneur : un Beauceron. Un vrai, l'accent, la simplicité, la vaillantise. Un spécialiste de la rénovation des églises... c'est pas tous les jours qu'on en rencontre. Encore moins de père en fils. C'est d'ailleurs son père qui a restauré notre belle église il y a trente ans. 

Et puis sur le lutrin, une grande Bible posée, ouverte. Pendant que les autres discutent, je m'avance vers le lectionnaire. J'aime à « entendre » ces messages choisis par d'autres... mais dont je suis souvent surprise par leur pertinence dans ma vie. Ces temps-ci, je suis anxieuse et il m'arrive des nuits d'insomnie...

Voici ce que je lis :  

Psaume 90 (91)

91 Celui qui demeure sous l'abri du Très Haut Repose à l'ombre du Tout Puissant.

Je dis à l'Éternel: Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie!

Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, De la peste et de ses ravages.

Il te couvrira de ses plumes, Et tu trouveras un refuge sous ses ailes; Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse.

Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, Ni la flèche qui vole de jour,

Ni la peste qui marche dans les ténèbres, Ni la contagion qui frappe en plein midi.

Que mille tombent à ton côté, Et dix mille à ta droite, Tu ne seras pas atteint;

De tes yeux seulement tu regarderas, Et tu verras la rétribution des méchants.

Car tu es mon refuge, ô Éternel! Tu fais du Très Haut ta retraite.

10 Aucun malheur ne t'arrivera, Aucun fléau n'approchera de ta tente.

11 Car il ordonnera à ses anges De te garder dans toutes tes voies;

12 Ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.

13 Tu marcheras sur le lion et sur l'aspic, Tu fouleras le lionceau et le dragon.

14 Puisqu'il m'aime, je le délivrerai; Je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom.

15 Il m'invoquera, et je lui répondrai; Je serai avec lui dans la détresse, Je le délivrerai et je le glorifierai.

16 Je le rassasierai de longs jours, Et je lui ferai voir mon salut.

samedi 22 mai 2021

Facteur de protection

 Cette année, je tente d'insuffler à grand neveu, le goût de se «  connecter » à Dieu, d'une manière ou d'une autre. En lui parlant de papa-papi qui, à vingt ans, jeune travailleur sur la Côte-Nord, fréquentait quand même la messe des chantiers... là où personne ne l'y obligeait. Il s'est d'ailleurs senti protégé et soutenu toute sa vie par son « chum Jésus ».

On aura beau prier pour les autres, un jour on « partira  ».  Et puis c'est bien plus efficace, il me semble, lorsque ça part de soi.

 Grand neveu et sa belle, travaillent loin, loin, loin, eux aussi sur les chantiers.

Je lui glisse, comme un clin d'oeil au téléphone... : 

« Tu sais, c'est comme la crème solaire... c'est un facteur de protection. Y en a de la 15... de la 30... de la 60... ça dépend de ton intensité! »

dimanche 11 avril 2021

Question de point de vue

À propos de ma job de proche aidante :

Férot : « Toi t'as pas besoin d'aller à la messe pour les vingt années à venir! »

Moi : « Ben je va pas à la messe pour me purger... j'y va pour me soutenir! »



mercredi 7 avril 2021

Marathon pascal

 J'ai réécouté la grande fresque de 6 h (4 soirs x 1h30) de Jésus de Nazareth de Zeffirelli.

Film "Jésus de Nazareth" - FilmsDocumentaires.com

« L'évocation minutieuse de la vie de Jésus de Nazareth, de sa naissance à Bethléem à sa résurrection en passant par sa crucifixion sous l'ordre de Ponce Pilate » est présentée de façon si réaliste, dans le contexte de l'époque. 

Que l'on croit ou non à sa résurrection, personne ne peut nier son existence sur terre, ses messages remplis de sagesse et tous les miracles qu'il a réalisés.

On dit que l'acteur qui a joué ce rôle en a été transformé...

C'est une catéchèse à chaque fois.

lundi 5 avril 2021

Pâques : Notions de liberté

C'est Pâques. 

Sortir d'un carême c'est se redonner notre liberté.

Je « peux » maintenant manger autant de chocolat ou prendre un verre tant que je veux. Cette joyeuse perspective est aussi lourde à porter puisque les contraintes que je me suis données pendant 40 jours se sont envolées. 

Je dois choisir le rythme de consommation, si j'en reprends. Tant que ça me fait du bien, ne serait-ce que mentalement, tout est bingo. Mais il est facile de traverser « la ligne »... surtout quand on est gourmande ou que les émotions sont malmenées. La ligne qui déborde l'équilibre de mon écosystème humain fait que la situation pourrait devenir ingérable : prise de poids, alcoolisme, et tous problèmes de santé qui en découlent, (incluant ma santé financière!). Comme le chante Johnny Cash qui fut aux prises avec de graves problèmes de toxicomanie : « I walk the line ».

Surtout que mon principal « ascèse » est de rester avec mon père, ce qui continue de limiter ma liberté et me cause des frustrations. D'autres doivent rester toute leur vie avec leur enfant handicapé, une personne malade, ou vivre eux-mêmes avec une limitation physique ou psychologique. L'« open bar » est tentant à l'année longue. L'enfant qui vit des violences familiales ou de l'intimidation à l'école est tenté de décharger sa colère et sa haine sur les médias sociaux. Tenté de dépasser sa limite fragile, comme le petit filtre qui retient l'eau d'un verre plein, jusqu'à ce qu'il déborde.

C'est à la fois un sujet complexe et délicat, la liberté. Ce besoin fondamental de penser, de s'exprimer et d'agir comme nous l'entendons. C'est l'une des valeurs les plus importantes des Québécois.

Mais c'est un concept qui côtoie chaque moment celui de maîtrise de soi, du self control, de la contrainte, de l'autodiscipline, de l'autorégulation, de l'autocensure... Des mots désagréables, presque violents, associés à la conscience et du respect de soi et des autres, mais nécessaires à notre « régie interne » pour garder le cap. Pas très à la mode de nos jours...

Comme ce magnifique Charlton Heston dans Ben Hur (1959) qui voudrait enfin se venger et se faire justice, légitime, mais qui se retient difficilement. Et, dans l'esprit de ce nouveau prophète, de ce Messie qu'on vient de crucifier, laisse tomber sa haine et sa colère pour le pardon.  

C'est peut-être pour cela que j'ai autant d'estime et d'admiration pour les grands sages et les ascètes de ce monde, tel que le fut Jésus Christ. Qui ont choisi un chemin qui semble limiter leur liberté mais qui, au fond, les ont affranchi de leurs conditions humaines et de tous ces besoins que nous nous créons.

Dans l'esprit de Dieu, la véritable liberté qu'Il nous offre m'apparait alors être la chance de devenir et de donner le meilleur de nous-mêmes. 

 

samedi 3 avril 2021

Samedi Saint

La veille de Pâques. La fin du carême. En fait, je « toff » jusqu'à demain. Ben oui, je l'ai refait cette année. Privation de chocolat (je suis une chocoholic... slurp), d'un bon petit verre de vin rouge ou une bonne bière des Îles... sobriété pendant 40 jours, les plus dulls de l'année au Québec au point de vue météo : février, mars, avril. En pleine pandémie où sortir est un luxe. Facile de déprimer!

Rien ni personne ne m'y oblige. C'est un défi personnel de maîtrise de soi. Comme n'importe lequel des défis qu'on peut se lancer. Forme d'escalade intérieur. C'est un rappel de cette période chaque fois que j'ai envie de ces gâteries. 

Comme une amie m'avait déjà dit pour la messe du midi, pendant mon travail au centre-ville : « C'est quand ça te tente le moins que t'en a probablement le plus besoin! »...  J'ai réalisé cette année que c'est inversement proportionnel à mes gâteries : « C'est quand j'en aurais le plus besoin que j'en mange le moins... Et finalement, c'est bien. Car je sens que j'en aurais consommé beaucoup, tous ces soirs où j'aurais voulu décrocher dans ma tête, où j'aurais mangé mes émotions, mes frustrations et ma fatigue. Au lieu de l'overdose de calories, de sucres solides et liquides et de gras qui pourrait boucher mes « tuyaux », j'ai plutôt fait une overdose de céréales Musli... Comme quoi ce carême peut aider au physique.

J'ai aussi diminué, parfois bien involontairement, ma dose d'écrans. « Ce qui vous éloigne de Dieu... » avait dit un prêtre. J'aime beaucoup regarder la télé le soir. Mais ce printemps, nous avons fait compétition mon papa-à-moi (comme dirait Achille Talon) pour les sujets télé... 

Des « ascèses » (du mot « ascétique » comme les mystiques) m'a dit Martin. Il ajoute : « Toi qui en fait déjà beaucoup en tant que proche-aidante »... c'est vrai que ma liberté me manque, jusqu'au relais-papi. 

Mais pour le moins... demain... c'est CHOCOLAT!!!

JOYEUSES PÂQUES !

 

 Certains chocolatiers ont créé des lapins qui célèbrent Pâques, dans le plus strict respect des consignes sanitaires.

vendredi 2 avril 2021

Vendredi Saint

À la messe du Vendredi Saint, assez populaire aux Îles, nous « accompagnons » Jésus dans son périple de souffrance jusqu'à la croix. C'est, je crois bien, une tristesse renouvelée que de se rappeler l'ami en difficulté, le procès injuste d'une personne qui n'a fait que du bien, l'impuissance à changer le cours des événements tracés d'avance dans un destin annoncé depuis longtemps...

Jésus avait sans aucun doute des « visions » au cours de ses méditations dans le désert. Cette voyance existe, j'en ai fait l'expérience dans mon « jeune temps » auprès de cartomanciennes très précises. Père John a vu aussi au fond de moi des choses que personnes d'autres ne pouvait savoir. J'ai moi-même, une fois sur la route, eu la vision très claire que l'enfant sur son vélo sur le trottoir allait tomber sur le chemin juste devant moi. J'ai ralenti ma vitesse et quelques secondes plus tard, c'est arrivé. Très calme, j'ai souris à l'enfant effrayé qui m'a regardé venir lentement et l'éviter.

Parce qu'il connaissait très bien les Écritures, ces prophéties juives, Jésus savait ce qui allait lui arriver. Il n'a pas flanché. Il ne s'est pas sauvé même s'il aurait pu, bien avant le Jardin des Oliviers, en fait, n'importe quand. C'est probablement cette tentation qui l'a taraudé dans le désert. Ou utiliser son pouvoir pour dominer le monde, soulever une armée, lui qui était si populaire. 

Il est resté jusqu'au bout. Même s'il était effrayé. Car il a demandé à ses amis de veiller avec lui. Mais eux, ne pouvaient savoir avec certitude qu'un drame allait se jouer cette nuit-là. Lui, si.

Il est resté jusqu'au bout parce qu'il savait que ce moment devait être, qu'il s'inscrirait dans l'histoire du monde... et dans notre histoire personnelle.

Il y a eu l'avant et l'après Jésus Christ. 

Pour nous.

 

 

 


jeudi 1 avril 2021

Crucifiez-le !

Quand, enfant, je regardais l'émission « Les Oraliens », s'il est une chose que je détestais c'était quand on nous faisait répéter des mots. Je n'en voyais pas l'utilité et je me sentais ridicule de répéter à voix haute dans le salon devant la télé.

En fait, je n'ai rien contre les réponses lors de la messe. Mais il en est une que j'ai toujours de la misère...

Cette semaine, on discutait, cadette et moi, de la messe des rameaux. Déjà, on entrevoit le procès de Jésus sous Ponce Pilate. 

 Je dis : « Moi, j'haïs ça quand on nous demande de faire la foule et de crier « Crucifiez-le!... »  C'est pas le meilleur rôle c'est certain! 

Ma soeur, philosophe  : « Ben, c'est peut-être ça finalement. Peut-être que si on avait été là, on aurait fait pareil! Peut-être que c'est un peu nous de temps en temps !... ».  Quand on est pas dans le meilleur de nous-même... quand on est pas évident... sous-entendu. Comme quoi on peut pas juger les autres... même eux!

Mouais... peut-être bien.

Songé.

samedi 27 mars 2021

Les hommes viennent de mars, les femmes de Vénus 2 : les tâches

Dans ce livre, j'ai retenu aussi la classique : les hommes sont plutôt one side chanel » (une chose à la fois) et les femmes naviguent couramment dans le multitâches. J'ai souris lors du onemanshow, quand l'animateur a donné comme exemple, la femme qui place la balayeuse au pied de l'escalier pour la monter lorsqu'elle aura affaire en haut. L'homme passe par-dessus pour monter... sans plus.

Mais, j'ajouterais ici que ce qui semble naturel à ces dernières, (enfin à beaucoup d'entre nous) cette grande capacité à penser à plusieurs tâches et agir en même temps, leur nuit quand la fatigue prend le dessus. Et ça vient vite ! Surtout lorsqu'il y a des enfants ou simplement que les deux partenaires travaillent. Elles cumulent alors à la journée longue, une fatigue lancinante et profonde. Les repas ça revient tous les jours, trois fois par jour. Non seulement il faut les cuisiner, mais il faut aussi planifier, faire les courses, ranger l'épicerie, préparer les aliments, etc. Le ménage c'est continuel. Les routines de vie des enfants, des personnes âgées ou handicapées, des animaux de compagnie, s'ajoutent à leurs propres routines.C'est ce que l'on appelle la « charge mentale » des femmes, cette préoccupation de tous les jours. Mine de rien, leurs journées se terminent plus tard... et elles continuent bien après la retraite!

La mentalité du « jeune-vieux » existe toujours : celle qui dévolue d'office, les tâches dites d'« intérieur » à la femme, et les tâches dites d'« extérieur » à l'homme... il n'y en a pas beaucoup rendu au mois de novembre au Québec ! L'autre voit ce qui fait son affaire. « Tu ne peux pas être fatiguée. Tu travailles devant un ordinateur ! » m'a-t-on déjà répondu, sans savoir l'immense stress et de fatigue visuelle que je vivais dans mon travail de communicatrice. Pas étonnant que des personnes deviennent moins agréables ou tolérantes... les reproches s'accumulent de part et d'autres. Bien des femmes ne se séparent pas parce qu'elles n'aiment plus... elles se séparent parce qu'elles n'en peuvent plus.

Au Québec, cet écart tend à s'amincir. Peut-être au fil des séparations, parce qu'on doit alors en arriver à s'organiser tout seuls. Les jeunes apprennent aussi à vivre en appartement. Mais le concept du jeune-vieux est tenace.

Et c'est peut-être ici que j'intègrerais une partie spirituelle. « Voir » l'autre, au sens de il ou elle existe, de reconnaître son apport, d'« accueillir » sa fatigue mentale et physique, de voir toute sa fragilité.

« L'essentiel est invisible pour les yeux. On ne voit bien qu'avec les yeux du coeur », nous dit le Petit Prince de Saint-Exupéry. 

 « Aimer » au sens de donner de soi, d'aider. C'est l'amour altruiste de Jésus Christ. Être une ou un ami dans son couple. C'est ce qui donne le goût de sourire encore après des années de vie commune. 

« Charge partagée est moins pénible à porter ».

... c'est un bouquet de fleurs à chaque geste de soutien. C'est une caresse du cœur.  

L'amour ne s'en porte que mieux. 


jeudi 25 mars 2021

Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus : la communication

 J'ai tellement aimé le spectacle Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus, que j'ai acheté des billets pour l'un de mes neveux et sa blonde de l'époque. Je me suis dit, à ce moment, que j'aurai peut-être semé quelque chose de bien chez un homme : une meilleure connaissance de soi et la compréhension de sa partenaire.

Le show humoristique tiré du livre, met en évidence des différences fondamentales entre les hommes et les femmes, notamment en matière de communication. Pour la plupart des femmes, c'est un besoin viscérale. Elles ont besoin de ce partage d'énergie, d'exprimer leurs émotions, de comprendre, d'être écoutée et comprise, d'échanger sur tout.

Les hommes aiment surtout trouver des solutions et sont beaucoup moins enclins à communiquer... (mais ça existe!) je ne l'ai jamais si bien compris que lorsqu'une annonce publicitaire d'un magasin de rénovation montre trois gars qui travaillent en silence. Ils communiquent en grommelant comme nos ancêtres de l'époque « cromagnon »... Je glisse alors à mon compagnon, mi-sérieuse, mi-riante : « Et ben! Je savais pas qu'il en existait d'autres ! ». Surtout lorsqu'ils souffrent. Ils s'enferment alors dans « leur caverne »... où bien souvent on les poursuit « pour savoir ce qui ne va pas » et les « aider ». Déjà vu? 

 Il faut aussi tenir compte de notre bagage génétique souvent oublié ou méconnu. Par exemple, les personnes ayant quelques degrés d'autisme non diagnostiqué peuvent avoir plus de difficulté à communiquer. Certains traumatismes peuvent mener à un mutisme sélectif.

« Connais-toi toi-même », avait dit le grand philosophe Socrate. Moi j'appelle cela « cartographier » notre « intérieur ». Connaître nos limites biologiques, psychologiques, émotionnelles pour les respecter (et se faire respecter) ou pour mieux les dépasser. Apprendre à dépister et à mettre des mots sur nos émotions (dont nos peurs) nos besoins, nos goûts, nos désirs, nos rêves. Ça aide beaucoup la communication. 

Remarquez, je me suis déjà enfermée aussi dans ma caverne. Je travaille toujours sur moi. Mais en moyenne, je me situe clairement dans la première catégorie. Ça me ressource et m'aide à comprendre les autres, à savoir où on est rendu.

Car le chemin de la vie est complexe... surtout le chemin intérieur.

 

 

 



 


lundi 8 mars 2021

Savoir communiquer

En communication il existe deux formes de « langage » : le verbal et le non verbal. Pour savoir écouter, il faut tenir compte des deux, car bien souvent, le langage du corps (expressions du visage, des gestes, etc.) nous trahie.  Par exemple, on vous répond : « Tout va bien !» Mais en fait, les yeux sont tristes et les mots sont dits sans joie. Ou encore : « C'est ben correct » mais l'intonation sonne la contrariété comme les cloches de Notre-Dame de Paris.

Le langage verbal est le plus simple mais pas nécessairement le plus clair. On dit bien souvent ce que l'autre veut entendre. Ou  comme j'ai déjà connu, pour moi même et d'autres personnes, on ne dit rien ou on répond : « Ça ne me dérange pas » par peur de déplaire, de confronter, de contrarier, de prendre le risque de choisir, de perdre l'autre. À la longue, plutôt que de démontrer sa personnalité et ses goûts, au lieu de montrer ses vraies couleurs, le gris domine. Lassitude et frustrations.

Ce qui est évident pour vous ne l'est pas nécessairement pour l'autre. L'empathie et la télépathie ont leurs limites. Ajoutons toutes sortes d'embûches et de problèmes personnels et professionnels, de drames et des traumatismes non réglés. Bref, autant de nœuds d'énergie et de nuages intérieurs...

Les émotions négatives s'accumulent, surtout la peur, la colère et les frustrations. La gestion des émotions entre en jeu... de quelle manière ? Beaucoup tombent dans des dépendances malsaines. Les relations s'enveniment.  

C'est pourquoi, dans l'incapacité de pouvoir communiquer à l'intérieur d'une relation, et j'inclue ici les relations familiales au grand complet, il importe de faire les pas vers des ressources, vers des personnes de confiance notamment des professionnels en psychologie qui peuvent coacher, aider à dénouer ces nœuds d'énergie, des blocages, évacuer des émotions négatives, faire la paix intérieure, et réfléchir à sa vie présente et future.

Et dans ce lot de professionnels, les guides spirituels peuvent apporter beaucoup. C'est travailler sur une dimension particulière dont le pardon, ce grand spécialiste de la paix. Parce qu'ils accompagnent sur le chemin de Dieu, prêtres ou conseillers, ils aident à établir un pont de communication avec le Père. Surtout, concrètement, ils aident à dissoudre la peur et l'anxiété, à gagner en confiance, à apprendre à aimer.

Et, par expérience, l'amour est le meilleur canal de communication.

 


 

 

 


samedi 6 mars 2021

Écoute active

Quand j'étais jeune adulte, je me demandais pourquoi les jeunes aimaient tant se confier à l'une de mes soeurs. J'ai due me rendre compte, en l'observant, qu'elle avait ces qualités essentielles : le sens de l'accueil et de l'écoute dans la douceur, et surtout elle s'intéressaient à ces personnes, à leurs histoires, à leur vie.  

 Moi j'étais constamment dans l'action et timide (sans que cela paraisse). Et pour dire vrai, certaines conversations m'ennuyaient. Cela me semblait énormément de temps. Je me suis observée. J'ai appris à m'intéresser aux autres, à écouter. À cheminer avec ces personnes. À utiliser le « bâton de la parole » comme font les Amérindiens, c'est-à-dire, chacun son tour, on parle lorsqu'on détient le bâton et les autres écoutent, en vrai ou en figuré.Enfin lorsque je suis avec une personne respectueuse...

Mais ce n'est pas toujours facile, surtout lorsque les conversations sont émotives. C'est dur à ramener. Mais c'est faisable. On reformule... si j'ai bien compris... On a parfois des surprises telles que des drames cachés... Parfois on fait « du pouce » ou on surf sur une idée, un sujet. On creuse, on s'étonne à quel point on est pas tout seul à penser comme ça, ou on s'ouvre à de nouvelles idées, des pistes de réflexion, des solutions inattendues. 

J'ai facilement le cerveau qui « marmoute », qui mijoute. Les idées rebondissent. J'aurais toujours quelque chose à ajouter, à dire à propos de tout.

Parfois je pense au sage qui remplissait une tasse de thé en écoutant un aspirant apprenti qui jase, jase.. la tasse déborde et le sage continue à verser. Puis il dit : « Pourquoi venir apprendre plus ? Votre tasse est déjà pleine, vous ne pouvez recevoir encore! » 

Alors je me tais... et j'écoute.

 

 

jeudi 4 mars 2021

L'écoute aussi est d'or

Des soirées passées à écouter certaines personnes, j'en ai connu. Après trois heures, dans les cinq dernières minutes : « Pis toi ? Comment ça va ? » Je n'avais qu'une envie extraordinairement pressante de raccrocher!

En fait, l'égocentrisme ramène tout à soi et oublie que l'autre existe. Il ne sert qu'à s'épancher dans un éternel déversoir que j'appelle « l'écoutoir ».
 
Je suis tombée sur cette vidéo sexiste qui est tout de même quelque peu amusante. Même s'il est vrai que beaucoup de femmes sont intarissables, moi aussi parfois sur certains sujets, certains hommes ne  laissent pas leur place comme moulin à paroles... d'ailleurs... le chanteur en est un cette fois-là!
 
 
 

 
Yeah Yeah
Yeah, yeah

C'est vrai
That's right
Nous parlons de votre travail
We talk about your work

Comment votre patron est un imbécile
How your boss is a jerk

Nous parlons de votre église
We talk about your church

Et ta tête quand ça fait mal
And your head when it hurts

On parle des ennuis que tu as avec ton frère
We talk about the troubles you been having with your brother

À propos de ton papa et de ta mère
About your daddy and your mother

Et ton ex-amant fou
And your crazy ex-lover
Nous parlons de vos amis
We talk about your friends

Et les endroits que tu as été
And the places that you've been

On parle de ta peau et des démons sur ton menton
We talk about your skin and the devils on your chin

Le vernis sur vos orteils et la course dans votre tuyau
The polish on your toes and the run in your hose

Et Dieu sait que nous allons parler de vos vêtements
And God knows we're gonna talk about your clothes
Tu sais que parler de toi me fait sourire
You know talking about you makes me smile

Mais de temps en temps
But every once in a while
Je veux parler de moi, je veux parler de moi
I wanna talk about me, wanna talk about I

Je veux parler du numéro un, oh mon moi mon
Wanna talk about number one, oh my me my

Ce que je pense, ce que j'aime, ce que je sais
What I think, what I like, what I know

Ce que je veux, ce que je vois
What I want, what I see

J'aime parler de toi, toi, toi, toi habituellement
I like talking about you, you, you, you usually

Mais occasionnellement
But occasionally

Je veux parler de moi (moi, moi, moi, moi)
I wanna talk about me (me, me, me, me)

Je veux parler de moi (moi, moi)
I wanna talk about me (me, me)
Nous parlons de vos rêves
We talk about your dreams

Et nous parlons de vos projets
And we talk about your schemes

Votre équipe de lycée et votre crème hydratante
Your high school team and your moisturizing cream

Nous parlons de votre nana à Munci, Indiana
We talk about your nana up in Munci, Indiana

On parle de ta grand-mère en Alabama
We talk about your grandmaw down in Alabama
Nous parlons de vos gars
We talk about your guys

De toutes formes et tailles
Of every shape and size

Ceux que vous méprisez et ceux que vous idolâtrez
The ones that you despise and the ones you idolize

Nous parlons de votre cœur, de votre cerveau et de votre intelligence
We talk about your heart bout your brain and your smarts

Et vos dossiers médicaux
And your medical charts

Et quand tu commences
And when you start
Tu sais que parler de toi me fait sourire
You know talking about you makes me grin

Mais de temps en temps
But every now and then
Je veux parler de moi, je veux parler de moi
I wanna talk about me, wanna talk about I

Je veux parler du numéro un, oh mon moi mon
Wanna talk about number one, oh my me my

Ce que je pense, ce que j'aime, ce que je sais
What I think, what I like, what I know

Ce que je veux, ce que je vois
What I want, what I see

J'aime parler de toi, toi, toi, toi habituellement
I like talking about you, you, you, you usually

Mais occasionnellement
But occasionally

Je veux parler de moi (moi, moi, moi, moi)
I wanna talk about me (me, me, me, me)

Je veux parler de moi (moi, moi)
I wanna talk about me (me, me)
Je veux parler de moi
I wanna talk about me

Moi, moi, moi, moi, moi
Me, me, me, me, me

Je veux parler de moi
I wanna talk about me

Moi, moi, moi, moi, moi
Me, me, me, me, me

Vous, vous, vous, vous, vous, vous, vous, vous, vous, vous, vous, vous, vous
You, you, you, you, you, you, you, you, you, you, you, you, you

Je veux parler de moi
I wanna talk about me
Je veux parler de moi, je veux parler de moi
I wanna talk about me, wanna talk about I

Je veux parler du numéro un, oh mon moi mon
Wanna talk about number one, oh my me my

Ce que je pense, ce que j'aime, ce que je sais
What I think, what I like, what I know

Ce que je veux, ce que je vois
What I want, what I see

J'aime parler de toi, toi, toi, toi habituellement
I like talking about you, you, you, you usually

Mais occasionnellement
But occasionally

Je veux parler de moi (moi, moi, moi, moi)
I wanna talk about me (me, me, me, me)

Je veux parler de moi (moi, moi)
I wanna talk about me (me, me)

Je veux parler de moi (moi, moi, moi, moi)
I wanna talk about me (me, me, me, me)

Oh moi
Oh, me
Source : Musixmatch
Paroliers : Bobby Braddock

mercredi 17 février 2021

La parole est d'or

 On entend souvent dire que le « silence est d'or ». C'est vrai. Mais un moment donné, c'est la parole qui l'est. Au bon moment, quand il le faut. À la bonne personne. Autrement, on peut porter des paquets intérieurs si lourds, trop lourds pour nous rendre disponible à l'autre. 

La fuite dans l'alcool, la drogue, le jeu ou l'action effrénée repousse sans cesse le moment de confrontation avec cette noirceur. Ça demande le courage du chevalier et la lampe de la foi pour faire fondre les démons intérieurs. 

... et une oreille attentive, bienveillante.

On est presque habitués d'entendre la souffrance des femmes. Non. On ne s'y habituera jamais. Mais au moins, elles parlent, aux soeurs, aux amies, aux psy. Mais si les tabous ont tombé sur bien des choses, telle que l'homosexualité, la santé mentale et émotionnelle est encore très tabou en général et surtout chez les hommes. 

Certains comportements qui semblent ne pas s'expliquer ont un lien quelque part dans le passé.  Un ou plusieurs boulets traînés toute la vie. Elles se transforment en dépression, en toxicomanie, en colère, en violence. D'ailleurs Gilles Vigneau a déjà dit : « La violence est un manque de vocabulaire ».

Parler permet d'ouvrir la boîte de pandore, certes, mais libère cette énergie, ces émotions prisonnières. 

Cette fois-là, je l'ai expérimenté sans le vouloir. Après, en parlant de Dieu, nous avons mis un baume sur ce moment de souffrance. « Quand l'élève est prêt, le maître arrive ». « Quand la terre est labourée, le semeur peut semer ». 

Oufff! Mais j'ai eu chaud!!

dimanche 14 février 2021

Bulle de noirceur

Il venait de tenter de mettre fin à ses jours, après que, plus tôt dans la journée, des images, des souvenirs aient émergé de notre discussion inattendue. Rien de moins. 

Son secret bien gardé pendant des années est sorti au grand jour.  Sa bulle de noirceur a éclaté comme une appendicite aigüe qui éparpille plein de saletés partout dans le corps, soignée par des antibiotiques. Parfois on en crève. Lui, il est passé à un cheveux, comme plusieurs fois dans sa vie. D'ailleurs il a déjà vu le fameux « tunnel »... Cette fois, c'est la pensée d'amour de sa fille qui l'a sauvé. Mais la bulle de noirceur, en fait grosse comme une quille, qui éclate dans l'âme, on la soigne comment ? 

Une semaine à l'hôpital. 

J'ai prié pour lui. J'ai parlé à Dieu. Suis-je aidante ou nuisible malgré toute ma bonne volonté ? Comme l'ange aspirant tellement maladroit! J'avais intensément besoin d'une réponse...

 Il est sorti. On a reparlé.

La réponse est venue.

« Merci, car c'est grâce à toi que je suis libéré! » Je ne m'y attendais pas. Vraiment. Et j'ai vu l’œuvre de Dieu. De l'avoir sauvé une autre fois, sans quoi je me serais perdue dans cette histoire.  Mais aussi pour la médecin qui lui a raconté qu'elle avait perdu au sens propre, un jeune de la même manière, lors de ses premières années de médecine, 48 heures après son arrivée aux urgences. Elle en a été marquée. 

Je lui dis : « Tu dois sûrement avoir quelques missions importantes à faire en ce monde, pour avoir été réchappé si souvent! » Il a sourit, et acquiescé.

 Nous avons parlé de Dieu. 

Cet homme qui a la foi mais dont la vie fut très mouvementée principalement à cause de ses souffrances, a vu un jour nouveau se lever, une renaissance. Avant son départ, d'une geste spontané... mais très bien accueilli... je lui ai mis dans la main une liste de prières, les grandes classiques, au cas où elles seraient effacées de sa mémoire, et d'autres. Ainsi qu'un mini Nouveau Testament. Pour qu'« il ne soit jamais seul ».

 

La fête de l'amour

La mère qui répète inlassablement comment nouer les lacets...

Le père qui prend le temps de jouer avec l'enfant... ou de faire la vaisselle pour que la maman aussi puisse jouer avec l'enfant... ou juste se reposer.

L'enfant qui ramasse un jouet... un de moins pour les parents!

La personne couchée sur le lit d'hôpital, qui prend le temps de remercier la préposée.

Même seule, la personne qui prie dans le fond de son coeur pour elle-même et les autres.

Le moment de patience pour élever un chiot turbulent avec amour.

Ma soeur qui me donne une rose pour la Saint-Valentin.  

Un pardon inespéré.

Un regard de tendresse posé sur une personne âgée, comme mon oncle avec son chien, ou mon père lorsque vient le temps du dodo. 

Mon père, quand il me dit « merci » pour son bol de céréales, toujours le même, ou quand il prie, avant de dormir, pour nous qui prenons soin de lui.

Comme Noël, c'est la Saint-Valentin, c'est la fête de l'amour chaque jour quand de beaux gestes sont posés, de belles paroles sont dites, ou encore lorsque le silence est d'or à certains moments bien placés.

Bonne fête de l'amour!


mardi 9 février 2021

Certains jours...

 La job de proche aidante comporte tellement de frustrations, d'énergie, d'oubli de soi, de sacrifices de sa liberté, de dégoûts aussi. C'est un travail ingrat bien souvent. Et je ne parle pas seulement des personnes âgées. Heureuses sont les personnes qui, comme moi, reçoivent au moins de la reconnaissance et de la collaboration des autres et de la personne aidée.

Cependant, il m'arrive parfois de mettre au défi tous les saints du ciel de revenir sur terre dans la peau d'un proche aidant... et de tester encore leurs saintes qualités! Poussés à bout dans leur Xe repeeting  du geste ou des mots, dans l'humilité des tâches ou dans l'écoute lancinante des mêmes ritournelles... comment réagiraient-ils ? 

Quel oasis me semble le monastère où chaque jour, tourné vers Dieu, tout se passe à l'intérieur de soi. Non pas que ce soit toujours facile de vivre en communauté ou dans cette vie répétitive elle aussi, autrement. En même temps, dans notre cheminement spirituel, dans le quotidien de chaque jour, Dieu place autant de défis pour dompter notre nature humaine impatiente et égoïste. 

Il est facile de se cloîtrer chacun chez soi. 

Dans tous les sens du mot. Au propre comme au figuré. De se fermer les yeux sur les autres.

C'est plus douillet. C'est confortable. Comme une vieille pantoufle. Les deux pieds sur le pouf comme un hiver en chômage. 

C'est plus facile. Mais ce monde a tant besoin de nous.


 


samedi 6 février 2021

Encore et encore...

Pour faire suite aux mots de Jill Biden, nouvelle première dame des États-Unis, j'ajouterais comment on peut accompagner les personnes qui nous entourent, que Dieu a placé sur nos chemins... avec des milliers de petits gestes répétés inlassablement, encore et encore. Jusqu'à faire fondre cette part de nous de frustration qui voudrait nous voir loin, loin, loin...  jusqu'à laisser émerger, tel un tamis, la compassion et la tendresse.

Paul conclut son éloge de la charité dans sa première lettre aux Corinthiens en affirmant : « Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c'est la charité » (1 Co 13,13).


dimanche 17 janvier 2021

Première dame au grand coeur

 « À la convention nationale démocrate d’août dernier, lorsque son mari est devenu le candidat du parti pour l’élection présidentielle, Jill Biden a pris la parole dans une classe de l’école secondaire où elle a enseigné. Elle y a livré un message empreint d’empathie pour les parents privés de ressources scolaires en temps de COVID-19.

Elle a aussi abordé son arrivée dans la vie de Joe Biden, devenu veuf après la mort de sa première femme dans un accident de voiture dans lequel sa fille a aussi péri et ses deux garçons ont été blessés. La femme de 69 ans a dressé un parallèle entre son expérience et l’unité du pays.

« Comment rend-on son intégralité à une famille brisée ? De la même manière qu’on rend son intégralité à une nation, a-t-elle dit. Avec de l’amour et de la compréhension. Avec des petits gestes de bonté. Avec de la bravoure. Avec une foi inébranlable. On est là les uns pour les autres, dans les grands gestes et les petits. Encore et encore. » 

 

(Extrait de l'article Première dame, un rôle sans mode d'emploi, Janie Gosselin, La Presse)

vendredi 1 janvier 2021

Bonne année 2021

« Cent fois sur le métier... remettez votre ouvrage. »

Et moi de compléter : « Écrivez, écrivez, doucement et sans rage. »

S'il est un métier où l'on refait sans cesse pour améliorer, paufiner, ajuster, avec humilité, c'est bien dans le domaine des communications. 

 Ainsi en est-il de tous les aspects de notre vie. 

Cent fois sur le métier, dois-je remettre sur le métier ma patience, ma ténacité, ma vaillance. Surtout en tant que proche aidante de mon vieux papa. J'en ai compris du monde depuis que j'y suis à plein temps, plusieurs mois dans l'année. Moi ça arrive vers la fin de sa vie. Un accompagnement ajustable, selon les jours, la météo, les moments d'anxiété, les répétitions.

On apprend partout, jusqu'au bout de notre vie. Ainsi, je comprends mieux les personnes qui prennent soin de personnes handicapées physique et mentale, depuis leur enfance ou en cours de route. Des personnes malades. Des personnes qui demandent de l'attention sans toute l'aide dont on aurait besoin. De chaque instant qu'il nous faut donner, même lorsque on a plus grand chose à donner. Où chaque geste parait futile dans le cours de la vie. Et en même temps demeure si important. Comme ceux des préposés aux bénéficiaires ou des infirmières.

À la messe du Nouvel An ce matin, on nous rappelait l'amour encore et toujours. Le vrai. La patience, le pardon pour une année de paix. Voilà, cent fois sur le métier à retisser l'amour. 

Encore heureux que quelqu'un quelque part me le rappelle...

Voilà ce que je nous souhaite pour cette nouvelle année. Et plein d'anges pour nous aider au besoin.