À la messe du Vendredi Saint, assez populaire aux Îles, nous « accompagnons » Jésus dans son périple de souffrance jusqu'à la croix. C'est, je crois bien, une tristesse renouvelée que de se rappeler l'ami en difficulté, le procès injuste d'une personne qui n'a fait que du bien, l'impuissance à changer le cours des événements tracés d'avance dans un destin annoncé depuis longtemps...
Jésus avait sans aucun doute des « visions » au cours de ses méditations dans le désert. Cette voyance existe, j'en ai fait l'expérience dans mon « jeune temps » auprès de cartomanciennes très précises. Père John a vu aussi au fond de moi des choses que personnes d'autres ne pouvait savoir. J'ai moi-même, une fois sur la route, eu la vision très claire que l'enfant sur son vélo sur le trottoir allait tomber sur le chemin juste devant moi. J'ai ralenti ma vitesse et quelques secondes plus tard, c'est arrivé. Très calme, j'ai souris à l'enfant effrayé qui m'a regardé venir lentement et l'éviter.
Parce qu'il connaissait très bien les Écritures, ces prophéties juives, Jésus savait ce qui allait lui arriver. Il n'a pas flanché. Il ne s'est pas sauvé même s'il aurait pu, bien avant le Jardin des Oliviers, en fait, n'importe quand. C'est probablement cette tentation qui l'a taraudé dans le désert. Ou utiliser son pouvoir pour dominer le monde, soulever une armée, lui qui était si populaire.
Il est resté jusqu'au bout. Même s'il était effrayé. Car il a demandé à ses amis de veiller avec lui. Mais eux, ne pouvaient savoir avec certitude qu'un drame allait se jouer cette nuit-là. Lui, si.
Il est resté jusqu'au bout parce qu'il savait que ce moment devait être, qu'il s'inscrirait dans l'histoire du monde... et dans notre histoire personnelle.
Il y a eu l'avant et l'après Jésus Christ.
Pour nous.
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