Quand j'étais jeune adulte, je me demandais pourquoi les jeunes aimaient tant se confier à l'une de mes soeurs. J'ai due me rendre compte, en l'observant, qu'elle avait ces qualités essentielles : le sens de l'accueil et de l'écoute dans la douceur, et surtout elle s'intéressaient à ces personnes, à leurs histoires, à leur vie.
Moi j'étais constamment dans l'action et timide (sans que cela paraisse). Et pour dire vrai, certaines conversations m'ennuyaient. Cela me semblait énormément de temps. Je me suis observée. J'ai appris à m'intéresser aux autres, à écouter. À cheminer avec ces personnes. À utiliser le « bâton de la parole » comme font les Amérindiens, c'est-à-dire, chacun son tour, on parle lorsqu'on détient le bâton et les autres écoutent, en vrai ou en figuré.Enfin lorsque je suis avec une personne respectueuse...
Mais ce n'est pas toujours facile, surtout lorsque les conversations sont émotives. C'est dur à ramener. Mais c'est faisable. On reformule... si j'ai bien compris... On a parfois des surprises telles que des drames cachés... Parfois on fait « du pouce » ou on surf sur une idée, un sujet. On creuse, on s'étonne à quel point on est pas tout seul à penser comme ça, ou on s'ouvre à de nouvelles idées, des pistes de réflexion, des solutions inattendues.
J'ai facilement le cerveau qui « marmoute », qui mijoute. Les idées rebondissent. J'aurais toujours quelque chose à ajouter, à dire à propos de tout.
Parfois je pense au sage qui remplissait une tasse de thé en écoutant un aspirant apprenti qui jase, jase.. la tasse déborde et le sage continue à verser. Puis il dit : « Pourquoi venir apprendre plus ? Votre tasse est déjà pleine, vous ne pouvez recevoir encore! »
Alors je me tais... et j'écoute.
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