lundi 5 avril 2021

Pâques : Notions de liberté

C'est Pâques. 

Sortir d'un carême c'est se redonner notre liberté.

Je « peux » maintenant manger autant de chocolat ou prendre un verre tant que je veux. Cette joyeuse perspective est aussi lourde à porter puisque les contraintes que je me suis données pendant 40 jours se sont envolées. 

Je dois choisir le rythme de consommation, si j'en reprends. Tant que ça me fait du bien, ne serait-ce que mentalement, tout est bingo. Mais il est facile de traverser « la ligne »... surtout quand on est gourmande ou que les émotions sont malmenées. La ligne qui déborde l'équilibre de mon écosystème humain fait que la situation pourrait devenir ingérable : prise de poids, alcoolisme, et tous problèmes de santé qui en découlent, (incluant ma santé financière!). Comme le chante Johnny Cash qui fut aux prises avec de graves problèmes de toxicomanie : « I walk the line ».

Surtout que mon principal « ascèse » est de rester avec mon père, ce qui continue de limiter ma liberté et me cause des frustrations. D'autres doivent rester toute leur vie avec leur enfant handicapé, une personne malade, ou vivre eux-mêmes avec une limitation physique ou psychologique. L'« open bar » est tentant à l'année longue. L'enfant qui vit des violences familiales ou de l'intimidation à l'école est tenté de décharger sa colère et sa haine sur les médias sociaux. Tenté de dépasser sa limite fragile, comme le petit filtre qui retient l'eau d'un verre plein, jusqu'à ce qu'il déborde.

C'est à la fois un sujet complexe et délicat, la liberté. Ce besoin fondamental de penser, de s'exprimer et d'agir comme nous l'entendons. C'est l'une des valeurs les plus importantes des Québécois.

Mais c'est un concept qui côtoie chaque moment celui de maîtrise de soi, du self control, de la contrainte, de l'autodiscipline, de l'autorégulation, de l'autocensure... Des mots désagréables, presque violents, associés à la conscience et du respect de soi et des autres, mais nécessaires à notre « régie interne » pour garder le cap. Pas très à la mode de nos jours...

Comme ce magnifique Charlton Heston dans Ben Hur (1959) qui voudrait enfin se venger et se faire justice, légitime, mais qui se retient difficilement. Et, dans l'esprit de ce nouveau prophète, de ce Messie qu'on vient de crucifier, laisse tomber sa haine et sa colère pour le pardon.  

C'est peut-être pour cela que j'ai autant d'estime et d'admiration pour les grands sages et les ascètes de ce monde, tel que le fut Jésus Christ. Qui ont choisi un chemin qui semble limiter leur liberté mais qui, au fond, les ont affranchi de leurs conditions humaines et de tous ces besoins que nous nous créons.

Dans l'esprit de Dieu, la véritable liberté qu'Il nous offre m'apparait alors être la chance de devenir et de donner le meilleur de nous-mêmes. 

 

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