Mais que diantre ont ces mots en commun avec la spiritualité ?
J'ai suivi des cours de piano quelques années au primaire. Pour différentes raisons j'ai laissé tombé. Des années plus tard, au secondaire, j'ai appris la « méthode dactylo » (au temps des bonnes vieilles dactylo même pas électriques!)... en multipliant les iiiii uuuuuu aaaaaa et en riant avec une amie inscrite elle aussi. Merci à soeurette pour m'avoir suggéré de prendre ce cours, facile en plus, qui était pratiquement destiné seulement aux futures secrétaires. Il a été à la base de mon travail en communication puisque j'ai écrit toute ma vie à l'ordinateur... beaucoup plus facilement et rapidement qu'un doigt à la fois! C'est devenu automatique. Ma pensée se transfère au bout de mes doigts et s'inscrit comme un livre sur des pages électroniques. J'ai réalisé que je serais peut-être devenue une virtuose du piano à la note (dans la famille, on joue « à l'oreille ») si j'avais persévéré. C'est intégré. C'est comme une seconde nature.
Il y a des similitudes avec la cuisine. Ma mère ne savait pratiquement pas faire cuire un œuf lorsqu'elle s'est mariée. Ses débuts culinaires qu'elle nous a relatés, nous ont fait bien rire. Cinq livres de beans cuits auraient pu nourrir tout le canton! Avec les années, elle est devenue une cuisinière hors pair. Une véritable « cordon bleu », cuisinant au beurre comme les Français. En m'y mettant moi aussi un tant soi peu, j'ai pris conscience de la subtilité de l'intuition en cuisine. Par gourmandise, par réflexe et expérience, on est sensible au poids, aux goûts, à la juste mesure d'un ingrédient. Une pincée de ceci... ou deux ? Un peu plus de cela ? Un jour ou l'autre, personne n'est là pour vous dire quoi ajouter. Ça vient de l'intérieur. De la pensée, des souvenirs, de l'inspiration. Un grand cuisinier « sait », « ose », « invente », « ressent ». C'est d'ailleurs l'une des raisons pourquoi tous les jeunes devraient apprendre à cuisiner!...
Le chemin spirituel est ainsi. Quand on accepte de l'emprunter, même si au départ on ne croit pas... plus on avance, plus on le pratique en pensée, plus on l'intègre, on devient conscient, « sensible à l'invisible » comme chantait Gerry Boulet. Plus on se « connecte » volontairement, par la pensée et la prière, en saisissant des moments de la journée (au lever, au coucher, en préparant les repas, pour des personnes en difficultés présentées dans les nouvelles, en rendant grâce pour tout ce que l'on reçoit... même des rabais imprévus à la Coop!)... Plus on en imprègne chaque moment, on s'observe, et mieux on se « ramène » aussi lorsqu'on dérive, quand rien ne va plus ou que la patience atteint ses limites. Plus ça devient intégré, une seconde nature. Mieux j'écoute la Parole et plus je la comprends, elle fait sens en moi. Et quand on en a besoin... je sens que les aides de ce monde invisible sont déjà à l'écoute.
On se « cuisine », on « joue notre vie », et on « l'écrit » dans le grand livre de la vie.
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