Il est des miracles qui n'ont pas été répertoriés... en voici un, tout près de moi :
Nous sommes en juillet 1954, sur Les Caps aux Îles de la Madeleine. Tantounette, 14 ans, est sur la balançoire. Un autre enfant a voulu jouer un tour qui s'est mal terminé. La corde légèrement coupée s'est cassée et ma tante s'est fracturé la jambe droite. Un médecin de l'Hôpital Notre-Dame-de-la-Garde de Cap-aux-Meules répare l'os du mieux possible et pose un plâtre. Ma tante est amenée enesuite à Charlottetown voir des spécialistes. Ceux-ci lui placent une plaque d'argent sur l'os. Après un été à se gratter avec une cuillère, en septembre on lui enlève la des cuillères coincées sous le plâtre...
Le temps passe et la jambe se met à suinter. Un peu, puis de plus en plus. Tout l'automne, on nettoie la plaie chaque jour. Puis c'est l'hiver et la jambe n'est toujours pas guérie. L'une des sœurs de ma grand-mère décède à Montréal. Ma grand-mère prend l'occasion au vol. Elle part assister aux funérailles mais amène aussi ma tante rencontrer un spécialiste en orthopédie. Il opère la jambe et referme tout de suite. Probablement que la plaque de métal a créé les conditions propices à une infection. Le membre est tellement infecté que l'on parle de la possibilité d'amputation. Ma tante ayant entendu ces discussions de corridor exige d'être opérée « réveillée » car il n'est pas question qu'on l'ampute. Sous anesthésie locale, elle assiste donc à son opération, s'assurant que son pied est toujours là... L'os est gratté profondément, si bien qu'il n'en reste qu'une très mince couche. Le médecin informe ma grand-mère que l'enfant devra rester à Montréal pendant deux ans afin que l'os se régénère.
Deux ans ! Impossible à concevoir. La vie de la famille est aux Îles. C'est le début de la neuvaine à Saint-Joseph. Chaque jour, pendant neuf jours, ma grand-mère monte une à une, sur les genoux, toutes les marches de l'Oratoire Saint-Joseph, accompagnée de sa sœur Thérèse. La veille de la Fête de Saint-Joseph, le médecin radiographie la jambe de ma tante à nouveau... pour découvrir qu'elle est parfaitement guérie. L'os est complètement régénéré. Ma tante a assisté le soir même de sa sortie de l'hôpital à la messe anniversaire de Saint-Joseph... sur ses deux jambes et sans aucune aide ni béquille. Ne reste que sa cicatrice aujourd'hui pour témoigner sur son corps de cet incident...
(Un merci spécial à Tantounette pour cette belle histoire vraie)
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