dimanche 6 mars 2016

Conversion 101

J'ai toujours été fascinée par l'histoire de Saint-Paul qui, frappé par la Lumière et la voix de Dieu        « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? » est tombé au bas de son cheval et s'est converti. Bon, que s'est-il vraiment passé  ? Mystère. En tout cas, il est devenu l'un des meilleurs porteurs de la Parole. Qui l'eu crût ?

La conversion est un changement profond dans nos croyances. « Justement » alors que je comptais en parler cette semaine, à la messe de dimanche on nous introduit à la conversion et d'une façon très simple et concrète : nous ajuster aux paroles de Jésus.

Il y a des années, j'ai eu, au cours d'un travail, ce que l'on appelle un « patron toxique ». J'en ai fait part un peu auparavant. Celui qui fait tout à l'envers d'une saine gestion des ressources humaines. Il monte les uns contre les autres. Il vous « tombe » dessus en criant. Je l'ai même vu engueuler une autre directrice juste devant moi. Dans ce régime de terreur qu'il cultive en lieu et place du plaisir au travail, nous devenons peu à peu des naufragés qui scrutent l'horizon pour un sauvetage quelconque. Mais personne ne vient nous secourir.

Un jour, à notre marche du dîner, je lève les bras au ciel et dit presque en riant devant mes amies :      « Mon Dieu, je vous demande sa conversion, de lui changer le cœur ! ».

Quelques jours plus tard, 'il me tombe dessus une autre fois, mes collègues viennent s'enquérir auprès de moi. En tant que déléguée syndicale, qui plus est membre du comité sur la prévention du harcèlement et de la violence en milieu de travail, si je n'agis pas... personne ne le fera. Je me décide enfin à lui tenir tête par courriel, en lui écrivant clairement : « Je n'accepterai plus aucune forme de violence de ta part.» Et je lui rappelle quelques unes de ses phrases « célèbres » qu'il nous répétaient à tous. Puis, je l'informe que depuis la mise en place de mesures de prévention pour contrer le harcèlement psychologique et la violence en milieu de travail, le style autoritaire n'est plus de mise. Au contraire. Enfin, je l'invite à me rencontrer avec ma déléguée syndicale. Il brandit un représentant de la direction des ressources humaines... ce qui fait mon affaire... Le lendemain, m'étant vidé le cœur, ma rancœur est tombée. Je le croise au café. Il m'invite à lui parler sans témoin car « c'est sûr que la discussion ne serait pas pareille... ». Je suis réticente mais comme je sens que l'agressivité s'est envolée, je prends le risque...

À 16 h, juste avant mon spectacle de chorale, je marche avec appréhension vers son bureau après avoir levé les yeux au ciel et prié « Donnez-moi les bons mots, le bon ton... » et pigé l'une de mes cartes Messages de l'univers : « Il y a un cadeau pour vous dans cette situation »... Et ben. What a cadeau ! comme on dirait aux Îles.

Un coup assise, je lui dis : « Tu sais, tu es le patron. Pas besoin d'élever la voix. Pas besoin d'être dur. Juste à dire oui ou non. C'est toi qui a le dernier mot. » « Je sais, je suis volcanique »... « Tu es colérique! . Mais surtout, tu es comme un bulldozer qui passe dans un champ de fleurs...  Nous sommes une majorité de filles, toutes dévouées.» ... « Je suis en train de tout gâcher ? » (oups, un éclair de lucidité)... « Ben c'est ça... tout ce qu'on souhaite cette année, c'est d'avoir du plaisir au dîner de Noël. D'avoir le goût d'y aller... » (on remplissait la grande table en commençant par les deux bouts... à savoir qui finirait par être assis à côté du boss...). Il me raconte un peu ses anciennes expériences de travail dans des domaines durs qui laissent des traces. Une demi-heure intense. Une discussion vraie, honnête de part et d'autre...


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