vendredi 5 octobre 2018

Conversation au parc 3

Impossible de passer ceci sous silence...

Pendant que nous discutons ce jour-là, assis à notre table de pic-nique, quelques personnes passent près de nous. D'abord les hommes, habillés légèrement, qui discutent entre eux. Puis une femme voilée de noir complètement, silencieuse. Il fait un peu frais en cette journée de fin d'été. Mais je me rappelle être allée me rafraîchir dans un autre parc un jour de canicule. Les hommes marchaient détendus, habillés en pantalons courts et T-shirt. La femme, comme celle-ci, voilée en noir, complètement. Le noir attire le soleil. C'est pour cela qu'on recouvre maintenant les toits en matériaux blancs, pour éviter les îlots de chaleur...

Combien de degrés faisaient-ils sous son vêtement ?

Pourquoi cette femme n'a pas le droit d'exister aux yeux des autres ?

Au moins, chez les Juifs orthodoxes, les hommes sont autant habillés que les femmes, en manteaux noirs, longs étouffants et chapeaux.

En partant, l'un de nos nouveaux amis me dit : « Tu sais, bien souvent ce sont les femmes elles-mêmes qui demandent à revêtir le niquab... ».

Et moi, songeuse : « Oui... comme pour l'excision... ».

Nos religieuses ont revêtu aussi des habits contraignants. Un jour on leur a dit, vous n'êtes plus obligées... c'est dans le coeur que tout se passe. Malgré tout, certaines en portent encore. Des femmes du monde entier portent des voiles sur leur tête, des foulards cachent leurs cheveux, des mantilles ou des châles. Par respect religieux. Mon vieux père lui-même, cet été, était contrarié de me voir en chemise sans manches en cette chaude journée d'été, pour aller à la messe. C'est la première fois que je lui entendais une telle remarque. Pour ne pas perturber son rare moment à l'église de notre paroisse, et m'obstiner, j'ai changé ma chemise pour des manches un peu plus longues... puis j'ai constaté que l'une des animatrices en avant, portait une robe sans manches...

Et puis quoi ? Dieu nous veut tel que nous sommes. Nous aime tel que nous sommes. Seulement le regard tourné vers Lui, l'âme offerte à sa lumière. La conscience ouverte à nous-mêmes et aux autres. 

Au moins, au moins, en tout temps, qu'Il puisse voir notre sourire.

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