lundi 30 juillet 2018

Parlant de rendre grâce

Ma sœur et son mari sont partis. J'ai encore le temps de me rendre à la messe. Bon, ok. Un peu pour leur longue route... aussi parce que j'aime ces messes d'été. Avant, je trouvais ennuyant tous ces « temps ordinaires » de l'année. Maintenant, j'en apprécie la simplicité.

L'Église a traversé tellement de changements. Pour le mieux, à mon avis. Comme si elle avait passé au travers un tamis. Exit l'orgueil, les fafarlas, l'inatteignable (on disait la messe en latin « en premier »). Ce qui reste est comme la noix à l'intérieur de la coquille. Les messages, la sagesse.

C'est pour moi, qui est à contre courant et à contretemps, toujours réconfortant de mettre les pieds dans notre petite chapelle où tout le monde s'y rend maintenant volontairement, quand on peut. Où on est accueillit par des personnes sympathiques.

Je m'assied au fond du banc pour que d'autres personnes se sentent les bienvenues sans avoir à me demander de me pousser.

Un petit groupe d'aînés d'un centre pour personnes âgées vient nous rejoindre. Elles s'assied en avant.

Je partage un moment intime, une énergie qui nous transcende. Nous sommes tous là à cause d'un homme qui nous a demandé de faire cela en mémoire de lui... il y a deux mille ans. Pour recevoir la Parole. Pour entendre des textes, un mot du prêtre... qui, de temps en temps, est même drôle.

Juste avant la communion, je serre les mains en souhaitant la paix à des inconnus qui me sourient également.

La musique accompagne parfois. Chacun y met du sien.

De plus en plus d'immigrants contribuent, lisent des textes, offrent la communion. Ici on ne vient pas d'ici, de là. Ici, on est moi, toi, lui, qui croyons en la même chose, aux mêmes valeurs.

Et on ressort tout le monde... en souriant.

Par un beau dimanche matin

On déjeune sur le patio par ce magnifique dimanche matin. Le petit déjeuner est bon, copieux. Le café délicieux. Le petit oiseau chante sur le fil. Petit moment de bonheur.

 « On aimerait que rien ne change... mais tout change. »

On vieillit. La nature change. On est en transition pour le travail.

Équilibre fragile.

Apprécier le moment présent.

Rendre grâce. 

dimanche 29 juillet 2018

La visite

Ma sœur et son mari sont passés nous voir en descendant aux Îles. Quelle belle « déblâme » comme on dirait chez nous, pour passer un bon moment ensemble.

On en profite pour souligner la nouvelle véranda construite des mains de mon conjoint. On jase, on jase avant qu'ils repartent pour le long trajet au Nouveau-Brunswick. Puis ce sera l'Île-du-Prince-Édouard et le ferry vers nos zîles chéries.

Comme je disais, quand j'ai débuté cette chronique, les Madelinots ont peut-être ceci de plus avec leur foi, c'est que nous sommes souvent sur la route, sur terre, par mer et dans les airs. On aime nos îles et la famille. Alors on y retourne régulièrement, comme les saumons remontant la rivière pour retourner aux sources. Quels que soient les haut et les bas de la vie familiale, chacun et chacune sont mes trésors.

Ça m'aide de confier à Dieu ceux que j'aime... 

vendredi 27 juillet 2018

Parlant d'anges...

Internet a ses nombreux défauts... mais ce réseau permet aussi la diffusion de beaux contenus partout sur la planète.

J'aimerais juste vous faire part de cette série que j'admire, tant elle est bien inspirée, et qui me fait du bien : Les Anges (renommée Les anges du bonheur) (en anglais Touched by an angel). Et j'avoue, elle rencontre mes convictions profondes sur la nature et le rôle des anges ici-bas. Des anges qui se glissent dans nos vies, qui nous aident en nous laissant le libre arbitre. Elle touche différents sujets, différentes thématiques parfois douces et parfois plus difficiles. Comme quoi c'est réfléchi.

Et puis elle ne fait pas de référence à des religions spécifiques. Seulement à Dieu.
http://www.papstream.org/series/les-anges-du-bonheur-saison-1-episode-1-114354.html

jeudi 26 juillet 2018

Bout d'ange

Je suis lasse, déprimée. La journée a été éprouvante au bureau.

Je rentre dans un métro bondé et m'installe, debout, accrochée au poteau de la porte arrière. À l'arrêt suivant, une mère arrive avec sa jolie petite fille... trisomique.

Le siège réservé aux personnes vulnérables est occupé par une femme qui ne regarde que son cellulaire. Je bouille. La mère et l'enfant s'avancent près de moi. Le métro part. Je tends une main à l'enfant pour ne pas qu'elle tombe. Elle la prend. Spontanément, elle se tourne et s'appuie le dos à la porte arrière et tient la main de sa mère... et la mienne.
Quelqu'un leur offre un siège, mais la maman décline...

La mère : « J'espère que la porte ne doit pas s'ouvrir. Il n'y a pas de station de l'autre côté ? ».
Moi : « Seulement à Henri-Bourrassa. »
La mère (soulagée) : « On descend à Jean-Talon ».

L'enfant prend ma main froide, de l'air climatisé du bureau, et la glisse sur sa joue, sur son front rougi par la chaleur estivale. Elle a très chaud. Elle touche ma main doucement. Glisse ses doigts sur l'intérieur de mon poignet. L'observe. Se colle à moi, en toute confiance...

Je suis émue.

Moi à la mère : « C'est drôle mais ça me fait du bien. C'est tout doux. J'ai eu une grosse journée... une dure journée. » 

Elle en souriant : « Oui. Ma fille a le don de donner de la douceur ».
Moi : « C'est pas tout le monde qui a ce don là ».

Elles débarquent toutes les deux. Et je dis à la petite : « Merci petit bout d'ange. »

 Et pendant que la mère l'installe dans son sac à dos, elle me sourit, rayonnante...

mercredi 25 juillet 2018

Arrêt obligatoire

Dans ce monde bousculé par le temps, les activités quotidiennes, le travail, les études, il est difficile de s'arrêter et de méditer. J'ai beaucoup de difficulté en tout cas.

J'ai trouvé un petit nid de prières le matin, avant de partir au travail. Je me lève un peu plus tôt. Assise sur le sofa, après mon déjeuner, je dis un chapelet et mes demandes spéciales, mes remerciements aussi. En même temps, c'est comme un mantra, une litanie qui repose mon esprit. Je confie parents et ami-e-s, ici bas et « là-haut »... et la terre toute entière pour qu'on la répare, la nettoie, sauve encore ce qui peut l'être...  et les enfants de ce monde.

Mais la vie choisit parfois le moment pour nous. Et nous y contribuons, sans toujours le vouloir : prisonniers, malades, handicapé, vieillesse...

Ces jeunes Thaï, du fond de leur grotte, ont dû faire aussi un arrêt obligé, dans leur jeune vie en perpétuel mouvement. Un apprentissage de la noirceur, du vide, du jeûne, de la méditation, de la        « lumière » et de la profondeur intérieures.

Et de leur faiblesse, du dépouillement total, s'est construite une force mentale et spirituelle, à la fois personnelle et commune... et de ce terrible événement, Dieu sait ce qu'il apportera au monde... à eux en tout cas.

jeudi 19 juillet 2018

Erreur de jeunesse

Le fils d'une parente, âgé d'une douzaine d'années, décide de pratiquer la méthode du brûlis pour nettoyer un terrain de la famille... Il  a mis le feu à l'herbe sèche... qui s'est vite propagé. Il en a perdu le contrôle. Ce jeune garçon, réservé et timide, a vu arriver les pompiers, l'ambulance et la police, toutes sirènes hurlantes. Heureusement, tout s'est bien terminé.

La décision d'entrer dans une grotte inondable en pleine saison des pluies, quel que soit le motif, ne s'avère pas l'idée du siècle. Mais la témérité, voire l'attrait de l'interdit a sourit pendant des millénaires aux explorateurs de ce monde; ce qui a permit, entre autres, de confronter des mastodontes et de nourrir des familles. Non mais fallait être un peu fou pour s'essayer à la chasse aux mammouths avec des lances et des flèches!

Ce qui reste dans les gènes s'affiche encore dans les sports extrêmes... malgré toutes les débarques aux urgences. « Ça n'arrive qu'aux autres » est peint en lettres fluo sur les scènes d'accidents. On ne peut juger ni de l'intention, ni des conséquences. Ce pourrait être nous, un autre moment, une autre situation, ou un être aimé un peu plus téméraire ou « tête en l'air ».

L'important demeure ce que l'on en tire comme expérience dans ce « grand laboratoire d'expériences humaines » qu'est la vie. Ces jeunes Thaï, tous de beaux jeunes hommes, de belles âmes, ont pleuré lorsqu'ils ont su que l'un des plongeurs est décédé lors de l'opération de secours. Ils seront sûrement aussi peinés d'apprendre que des agriculteurs ont perdu leurs récoltes. Les prises de conscience sont coûteuses parfois... et laissent des traces.

Je leur souhaite de se pardonner avant tout.

Et de savoir qu'ils auront semé de l'entraide internationale, de l'espoir, de la foi dans l'humanité... et peut-être en Dieu... et dans l'existence des miracles.



mercredi 11 juillet 2018

La grotte... Il était moins une

Quelques heures après l'évacuation du dernier groupe de jeunes, la pompe principale a lâché. L'eau a monté à tel point que les sauveteurs qui ramassaient leur stock ont eut à peine le temps de sortir...

Ce qui est fascinant dans cette histoire, c'est le timing. La pompe aurait lâché avant que l'histoire aurait tourné (encore) au drame. Elle aurait aussi pu ne jamais lâcher. Mais ce moment était comme « choisi » pour démontrer toute la fragilité du moment. Pour apprécier encore plus l'ensemble de l'œuvre et la « protection accordée ».

Je me rappelle cette anecdote me concernant. J'ai emprunté un jour une route pour me rendre en Estrie, un vendredi après-midi. Tout s'est bien déroulé. Mais le lundi suivant, chez ma coiffeuse, je lis le journal posé sur une table. Au moment précis où je passais sous un viaduc, quelques minutes plus tard, un morceaux de béton est tombé sur une voiture... C'était déjà quelque chose d'y avoir échappé. Mais encore plus étonnant qu'on « me l'ait fait savoir » ce dont j'étais passée tout près.

mardi 10 juillet 2018

Oups... j'oubliais

... et bravo à toute l'équipe de sauvetage, aux soutiens et surtout à ces jeunes courageux sangliers sauvages !

Miracle thaï

Une messe. J'ai offert une messe pour ces jeunes thaïlandais. J'ai surtout « demandé » que soit pris en compte bien sûr les parents et amis, mais aussi le sacrifice humain du pauvre plongeur volontaire qui a périt dans la grotte, pour eux, pour les sauver. Aussi, le sacrifice des terres et des récoltes des paysans au bas de la montagne qui ont reçu des tonnes d'eau pompée de la grotte. Aujourd'hui, ils ne le regrettent pas. Ces jeunes sont tous sortis sains et saufs.

Un miracle tout entier, basé sur d'infinitésimales probabilités statistiques. D'abord, que les jeunes aient trouvé refuge dans l'une des grottes; qu'ils aient survécu sans nourriture pendant neuf jours; qu'ils n'aient pas été malades de pneumonie avant compte tenu de l'humidité continuelle; qu'ils aient tenu le coup mentalement dans la noirceur totale et l'oisiveté, heure après heure; et surtout à combattre le désespoir que quelqu'un, un jour, se rende jusque là... et les en sorte!

Miracle également que les plongeurs adultes aient réussi à traverser malgré l'étroitesse de certains passages, avec des bombonnes d'oxygène; qu'ils ne se soient pas découragés une grotte après l'autre; qu'ils n'aient pas rebroussé chemin avant le temps.

Miracle que la mousson ne soit pas déclenchée depuis la découverte des jeunes, laissant le temps aux pompes de faire leur œuvre.

Miracle que tant de gens, spécialistes de différents pays, aient pu se rassembler rapidement dans ces montagnes isolées et que la technologie ait pu être installée à temps, dans un déploiement efficace.

Miracle que tous aient pu s'en sortir vivants, malgré des heures entre les opérations de sauvetage.

...Mais il est vrai... comment Dieu pouvait résister à tout un pays en prière et bien d'autres encore ?

Et parfois je pense, que certaines choses arrivent en ce monde, pour nous recentrer, nous ramener à Lui, nous rappeler qu'Il existe et qu'Il est toute puissance.

On aura bientôt un film basé sur des faits vécus. Une histoire dans le Sélection du Readers' Digest. Je ne sais pas si on y relatera cet aspect spirituel. Juste au cas où...

Et merci mon Dieu. Ce soir, je dormirai mieux.

lundi 9 juillet 2018

Si j'étais près d'eux... en Thaïlande...

Je placerais une statue de la vierge près de la grotte... notre « mère du ciel »... et des anges.

Qu'ils soient Bouddhistes ou autres... tous un même Dieu.

Hier, j'ai écouté à nouveau le film Piché, entre ciel et terre. Notre héros national qui a réussi à poser un avion 747 sans moteur... Le commandant Robert Piché a piloté un avion en panne d'essence... complète... en planant jusqu'à l'île de Terceira, aux Açores... en effectuant un 360o toujours en planant. Il a sauvé tous ses passagers et membres d'équipage.

Lui aussi a bu. Pour oublier des années de prison avant son exploit et bien d'autres raisons. Lors d'une entrevue, il a raconté qu'il sentait étrangement que quelqu'un, autre que son co-pilote, l'aidait à piloter...

C'était un « one shot ». Ça passe ou ça casse... c'est le cas de le dire. Un incroyable miracle.

Sa sortie de l'enfer aussi.

Sa remontée à l'air libre.

dimanche 8 juillet 2018

La puissance de la non-puissance... les enfants dans la grotte... et si...

Les enfants dans la grotte. Cette image me hante et me tient éveillée. Quelques heures fatidiques avant la mousson...

Et si...

nos prières se joignent.

Aujourd'hui, à la messe, le message suivant : « Notre force réside dans notre faiblesse ». J'entends une femme derrière moi : « C'est ma phrase préférée... ».

Dur à comprendre. Et si... dans mon impuissance devant beaucoup de situations, je ne peux que prier. C'est peut-être ça la clé de compréhension. Notre force réside dans cet instant de lâcher prise total où on se confie totalement à Dieu, selon sa volonté, mais aussi à sa toute puissance.

Et si...

on demandait, chacun dans notre petit coin, de notre souffle de prière, à notre façon, dans notre religion... on demandait que...

... la mousson attende un peu, quelques jours.

... que leur ange gardien les accompagnent d'un bout à l'autre, pour les calmer, les rassurer, leur montrer le chemin.

... que cette expérience fasse ressortir toute leur capacité de concentration, de maîtrise de soi, de confiance et de foi.

Peut-être est-ce déjà tout ça.

Au cas où... j'ajoute mon souffle aux leurs.

Job de marraine

Quand il a eu vingt ans, je me suis demandée si je devais continuer les cadeaux... Un jour faut bien arrêter...  je me suis surtout questionnée sur le rôle de marraine. Spirituel s'entend.

Alors, pendant quelques années, je lui ai offert non plus quelques dollars ou un bidule sans connaître ses goûts... je lui ai offert des livres...spéciaux en plus.. et ce, bien qu'il ne fut pas un grand liseux : L'alchimiste,  Le pèlerin de compostelle, de Paulo Cohelo, L'armoire aux menteries, dans ses moments plus difficiles, etc. Il m'a dit les avoir lu... parce que ça venait de moi.

Sa mère est décédée. Son père est loin. Et voilà que le rôle de marraine prend tout son sens. Comme ma sœur et sa filleule...  qui, tant qu'elle peut, garde un petit lien ténu... comme moi, bien qu'il soit grand.

Il arrive qu'on se perde de vue, de sens à la vie, de sens à tout ça. Et je me sens un peu ridicule d'arriver encore avec une paire de pantoufles pour sa fête... pour qu'il ait chaud aux pieds et au cœur.

Mais pour peu qu'on s'y arrête, ça fait du bien de sentir un petit lien de plus. Qu'il y ait ou non des cadeaux. Cousine artiste a semé l'amour de la lecture. C'est beau. J'aime à dire un bonjour spécial à ma marraine à moi, sa mère. L'une de mes tantes qui, comme Tantounette, est un exemple de foi. C'est l'un des plus beaux cadeaux pour une marraine, avec l'amour bien entendu, car je crois que c'est notre job d'être un peu un guide spirituel... et parce que c'est ce qui fait partie de ma force tranquille au travers les aléas de ma vie.

Et tiens... maintenant que j'en parle... si je reprenais tout ça l'an prochain... et que je lui offre... pourquoi pas... Miracles d'anges ?

samedi 7 juillet 2018

Marraine fée

J'étais jeune, à peine confirmée, lorsque j'ai été demandée pour être sa marraine. L'enfant d'une amie de la famille qui nous gardait de temps en temps. Je ne savais pas ce que ça voulait dire être « confirmée ». C'est l'un des sacrements les moins clairs pour moi. On confirme sa foi... mais à 11 ans c'est plutôt nébuleux.

Chaque année, je me suis fait un point d'honneur d'offrir un cadeau à mon filleul... même si, en tant qu'étudiante, les sous étaient rarement au rendez-vous...  Parfois, je laissais simplement le cadeau sur le pas de la porte... comme une « marraine fée »... pour l'enfant « du milieu », un garçon entre deux sœurs. Un jour, j'avais acheté un père Noël à batterie... qui ne fonctionnait pas. J'étais découragée. Il m'avait coûté cher pour mes moyens... Je dis, en lui sacrant une taloche : « Ben tu pourrais marcher pour cet enfant! »... et il s'est mis à brandir les pattes et la petite clochette dans sa main!

Sa mère m'a dit que mon filleul a joué avec toute l'année...