mercredi 13 septembre 2017

L'accident de moto

En plein lundi soir, il y a tout juste un mois, après le travail, mon conjoint m'amène à l'hôpital Sacré-Cœur. L'un de ses amis en moto s'est fait frappé par une voiture. Sa conjointe l'attendait à la maison, un verre à la main... On arrive sans savoir s'il sera dans le plâtre d'un bout à l'autre... ni même vivant.

Nous le trouvons, presque assis, aux soins intensifs. Il sourit en nous voyant, de ses grands yeux bleus. Il est amaigri, sonné, les côtes et le bassin fracturés, mais il a toujours son sens de l'humour. Sa blonde est là à côté. Elle est passée par toute la gamme d'émotions depuis quelques jours pour             « l'homme de sa vie ». Ses médecins l'ont entouré de soins toute la première nuit. Ils l'ont « échappé » puis son pouls est revenu. Il a probablement tout reçu le sang qu'il avait donné à d'autres... Comme quoi ce qu'on fait aux autres nous revient...

Un peu « groggy », impatient, il croit qu'il va retourner travailler cette semaine... pauvre lui ! Il doit bien en avoir pour six mois minimum... Il est incapable d'envisager l'arrêt, prisonnier de ces murs, de son corps, de l'ennui. La vie l'oblige à s'arrêter. Comme moi lorsque je me suis cassé le poignet... On lui dit que c'est un peu son pèlerinage de Compostelle. Un jour à la fois, une heure à la fois, un petit pas à la fois.

Je suis sur le bord de sortir un dizainier béni de bois d'olivier que je viens juste d'acheter au sortir d'une messe. J'hésite cette fois-ci, car je respecte ces amis plutôt éloignés de la religion... Mais, dans toute sa malchance, c'est une bénévole des Sœurs de la Providence qui l'a frappé. Pauvre femme qui en était si malheureuse. Une moto, c'est comme un vélo. Bien souvent on la voit à la dernière minute. Ça se passe si vite un accident.

Et les Sœurs, ces anges oubliées, cette espèce en voie de disparition, devenues rares et âgées, se sont mises à prier pour lui. Bien, plus, leur succursale du Chili ! Un aura de prière international... rien de moins !

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