vendredi 31 mars 2017

Madiba 2 : le long chemin d'un homme « ordinaire » vers la liberté

Je viens tout juste de terminer son autobiographie. Une petite brique format « de poche », 758 pages, publiée en français par la Librairie Arthème Fayard en 1995.

 Il est des livres, très rares, où j'aimerais prendre le temps de souligner chaque citation, tellement elles sont profondes et riches. Elles écrivent non seulement l'histoire d'une nation, mais l'évolution humaine. Dans ce livre, il y en a tellement que j'en reste marquée. je vous offre celles-ci et vous invite à lire cette histoire incroyable.

«  Il est des victoires dont la gloire réside dans le fait qu'elles ne sont connues que par ceux qui les ont remportées. Cela est particulièrement vrai de la prison, où l'on doit trouver une consolation dans la fidélité à son idéal, même si personne ne le sait. »

« Je suis fondamentalement optimiste. Je ne sais si cela vient de ma nature ou de ma culture. Être optimiste c'est en partie avoir la tête dirigée vers le soleil et les pieds qui continuent à avancer. Il y eut beaucoup de moments sombres quand ma foi dans l'humanité était mise à rude épreuve, mais je ne voulais ni ne pouvais me laisser aller au désespoir. »

« Peut-être faut-il ces abîmes d'oppression pour créer une telle grandeur de caractère ? »

« J'ai toujours su qu'au plus profond du cœur de l'homme résidaient la miséricorde et la générosité. Personne ne nait en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de son passé, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer, car l'amour nait plus naturellement dans le cœur de l'homme que son contraire. »

« Être libre n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. La véritable épreuve pour notre attachement à la liberté vient de commencer. »

« Avec la liberté viennent les responsabilités... »








jeudi 23 mars 2017

Madiba

Son surnom : Madiba... Comme un père. Le père de la nation sud-africaine. Nelson Mandela a réconcilié les races, noirs, blancs, métis, indiens de son pays. Il a porté en lui ce combat profond, toute sa vie.

Ce qui m'a le plus frappé de son autobiographie, c'est qu'il a mené son combat jusque dans les prisons. Une lutte de chaque moment. Prenant chaque personne rencontrée comme autant d'occasions d'éduquer, de sensibiliser, mais surtout de refléter sa propre évolution.

Il dit, à propos d'un parent qu'il aimait et admirait :

« Ainsi disparaissait un homme éclairé et tolérant qui avait atteint l'objectif qui marque le règne de tous les grands leaders : il avait préservé l'unité de son peuple. Gens de gauche et conservateurs, traditionalistes et réformateurs, cols blancs et mineurs, tous étaient restés loyaux à son égard, non parce qu'ils étaient toujours d'accord avec lui mais parce qu'il écoutait et respectait toutes les opinions. »

Dis-moi qui tu admires et je te dirai les valeurs que tu portes en toi...

mardi 21 mars 2017

Le long combat vers la liberté

Je lis présentement deux livres de front. Deux autobiographies magnifiques : Le long chemin vers la liberté, de Nelson Mandela et Aussi vrai qu'il y a du soleil, de Claude Saint-Jean.

Le premier a combattu le racisme de l'apartheid en Afrique du sud, le second, la terrible maladie de l'ataxie de Fredereich. Mais il a surtout donné une voix au milliers de personnes devenues handicapées par cette maladie. Les deux auteurs ont surtout durement lutté contre les préjugés et l'intolérance.

J'ai acheté le premier livre il y a plusieurs mois notamment pour découvrir comment Nelson Mandela a réussi à changer les mentalités de son pays et aussi à tenir le coup pendant 27 ans comme prisonnier politique.

Le second livre provient d'une petite boîte à livres laissés gratuitement à la disposition des gens devant un centre communautaire. Cousine m'y avait invitée pour réaliser une journée  « spécial Iles-de-la-Madeleine ». Après un avant-midi bien rempli et rigolo à imiter le bébé phoque et à manger des galettes au sucre et à la m'nasse de tante-marraine, je me prépare à repartir... mais ma batterie d'auto est à plat. Ça vous coupe un party ça !... En attendant la dépanneuse, je passe le temps à lire ce bijou dont je reparlerai. Comme quoi y a du bon dans tout.

Et tout juste ce matin, à la messe de la Fête à Saint-Joseph, patron des familles, on lit ceci aux prières universelles : « Seigneur nous te prions pour les femmes et les hommes qui font tomber les murs des tabous et des préjugés par leur façon d'accueillir les mal-aimés de notre société. Que ces personnes qui ont à cœur de construire des  ponts de tolérance puisent en toi l'eau vive du dialogue et de l'ouverture d'esprit. »

lundi 20 mars 2017

Sursis

Cocotte gambade à nouveau. Ce fut probablement une crise d'hypoglycémie.

Qu'est à voir dans une chronique spirituelle ? En fait, notre relation avec les animaux fait partie de notre univers spirituel...

J'y reviendrai.

dimanche 19 mars 2017

L'ange déchu

La mer est rarement calme. C'est pour cela qu'il importe au moins d'avoir une bonne « quille de bateau » qui nous ramène. Pour faire face à ces ouragans qui naissent dans les creux dépressionnaires, nourris de chaleur et de froid, de solitudes et de faim d'amour, emportant tout sur leur passage.

Dans mon cas, ce sont mes valeurs et ma foi, l'autoréflexion, la prise de conscience, mon cheminement spirituel.

Puiser « à la source », comme le texte d'aujourd'hui de Jésus et de la Samaritaine :

''Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle. »




Sur le chemin du retour de l'Abbaye

À mon retour, je repense à cette équipée douce-amère. Elle m'a ramenée à la fois à l'humilité de moments peu édifiants de mon existence, d'une façon troublante. Aussi au fait que nous devons procéder à un examen de conscience difficile et nécessaire pour changer le cap de notre vie. C'est ce que font les membres des alcooliques anonymes (AA) au cours de leurs « 12 étapes ».

Mais j'ai aussi « rappelé » à Dieu qu'il est notre Père qui est aux cieux... et qu'Il a dit par son Fils, qu'Il nous pardonne comme nous pardonnons nous aussi ! Et comme je souhaite être pardonnée aussi par toutes les personnes que j'ai blessées au cours de mon existence. Surtout les personnes chères à mon cœur et celles des effets collatéraux.

Et que même si on en est pas toujours digne, on a tant besoin de son amour inconditionnel de Père.

mercredi 15 mars 2017

Sur le chemin de l'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac 5

J'ai beaucoup travaillé mon projet de mémoire, dans cet endroit inspirant. On a aussi pris une bonne marche au soleil couchant.

Et puis j'ai rencontré le Père Garant. Un bon petit prêtre qui en a vu d'autres. Je lui parle de la famille en général, de difficultés, de lourdeur. Étonnamment, il me dit qu'il arrive parfois que nous devons nommer et prier pour certaines petites âmes, telles que mes deux frères ou sœurs que ma mère a perdu avant nous, avant leur naissance. Quelles que soient les situations qui ont précipité leur départ ou rater leur arrivée... on leur fait une place dans notre cœur et on peut leur faire chanter une messe.

Et puis je lui raconte qu'un jour, une dame a lancé un « souhait » à mon grand-père qui avait refusé de l'embarquer sur son bateau... Est-ce que ça pourrait nuire à la famille ? Sa réponse est ainsi : « Seule la peur qu'on accorde aux « mauvais sorts » ou à quoi que ce soit peut nous nuire. Elle donne du pouvoir aux autres, à ce qui est extérieur à nous. » Sur ce, il m'a conseillé deux livres : Vivre la guérison intérieure de Barbara Leahy Schlemon  et Lettre à un ami sur la vie spirituelle de Henri J.M. Nouwen.

Ça me fait penser au livre autobiographique Adieu la tortue où un prêtre français, Roger Riou, missionnaire pendant vingt ans sur la petite île de la Tortue, au nord de Haïti, a fait face à tellement de mauvais sorts vaudous. Mais ils n'ont pas eu de pouvoir sur cet homme de grande foi qui a bâtit envers et contre tout un dispensaire, redonné la dignité et aimé ce peuple insulaire.

dimanche 12 mars 2017

Sur le chemin de l'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac 4

Le lendemain matin, nous assistons à la messe. La plupart des moines sont des prêtres. Une quinzaine. Avec leur étole rouge, rassemblés derrière l'autel, c'est très beau. Et je pense à mes Îles chéries, où seulement deux vieux prêtres officient sept paroisses. On en prendrait bien un ou deux de plus...

Mais ici est un art de vivre.

Je suis déjà venue en ces lieux il y a près de vingt ans. Dans une toute autre situation que je ne peux décrire. Celui qui m'y a emmené connaissait mon goût pour le spirituel... Mais notre situation n'était pas optimale... J'ai une pensée pour lui. Un malaise aussi... Surtout au dîner, lorsque j'entend la musique de la cassette d'André Gagnon qui jouait dans la vieille auto comme dans un film... J'attend ma chanson préférée mais nous partons déjà.

Le lendemain matin, à la messe, on a droit aux deux textes les plus durs de la Bible. Celui où on parle de la colère de Dieu. Qu'Il ne peut attendre indéfiniment après nous, qu'Il a la mémoire longue, etc. Et le second : « Si ta main a fauté coupe-la, etc. Je suis figée et glisse à mon amie : « Ça a le mérite d'être clair ! »

Est-ce parce que c'est le carême ? Est-ce que ça a un rapport avec moi ? J'ai beaucoup de difficulté avec ces textes tellement ils rappellent les temps où on prônait plus l'enfer que le ciel. Sûr que ces temps-ci avec l'état de la planète, de la famine de 20 millions d'Africains (dûe aux bouleversements climatiques ?), de la disparition des espèces, des menaces nucléaires, de la fermeture à la spiritualité, des folies scientifiques, sûr qu'Il a de bonnes raisons d'être en beau maudit !

Au dîner, ce jour-là, sur des millions de possibilités musicales, au moment où je m'assoie, j'entends la même cassette que la veille... et ma chanson préférée...  Est-ce que Dieu est rancunier ???

samedi 11 mars 2017

Sur le chemin de l'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac 3

Nous assistons à quelques offices. La prière avant le souper. Une vingtaine de moines se font face, en avant, et chantent des psaumes en latin. Avec étonnement, c'est doux. Peut-être parce que la plupart de ces hommes sont âgés.

C'est beau. J'essaie de fermer les yeux et de méditer mais on est tantôt debout, tantôt penchés par en avant, tantôt assis.

Je me souviens des moines de Charlevoix. C'est toujours impressionnant de constater que des hommes se retirent du monde et s'inscrivent dans ces horaires contraignants et si intenses. En même temps, parfois, j'aurais le goût de tout lâcher et d'entrer dans cette paix et ce recueillement...

Mais... comme toute bonne verbo-motrice, il m'est difficile de rester bien longtemps sans parler, fusse à voix basse... et je demeure une femme d'action, une guerrière à ma façon.

mercredi 8 mars 2017

Sur le chemin de l'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac 2

Devant un café, on discute à voix basse, Chantale et moi. Je lui ai raconté être en train de relire : Enquête sur l'existence des anges gardiens. On y fait mention de quatre saintes, stigmatisées. Les « épouses » du Christ. Je ne comprends pas pourquoi Jésus se « connecte » avec toutes ces femmes, une après l'autre. Mais l'expérience semble être assez intense qu'elles deviennent complètement fusionnées dans cette relation mystique qui se termine, dans leur cas, par des stigmates du Christ, des dons spéciaux et... l'incorruptibilité du corps. Rien de moins. C'est à dire qu'il ne se détruit pas, même enterré. Ce doit être l'un des plus grands mystères de ce monde... Et l'un des plus étudiés. Mais comme je m'enligne pour dire à Chantale que je ne comprends pas ces histoires d'épouses mystiques et que je trouve ça « un peu gros », la conversation est déviée sur autre chose.

En rentrant dans ma chambre, plus tard, j'ouvre à l'improviste une page de la Bible placée dans le tiroir de la table de nuit. Et, croyez-le ou non, sur les quelques milliers de pages, je tombe sur le verset du Cantique des cantiques :  « L'épouse ».

Ouf. Bon... heu... Est-ce un appel ? C'est que... heu...

Trop bizarre. Du coup, je texte un petit « Bonne nuit » à mon conjoint, loin, loin.

Je me sens beaucoup trop ordinaire pour ce genre de chose...

C'est, en tout cas, l'une des plus belles déclarations d'amour que j'ais jamais lues.


L'ÉPOUSE.
La voix de mon bien-aimé! Voici qu'il vient, bondissant sur les montagnes, sautant sur les collines.
Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches. Le voici, il est derrière notre mur, regardant par la fenêtre, épiant par le treillis.
Mon bien-aimé a pris la parole, il m'a dit: " Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
Car voici que l'hiver est fini; la pluie a cessé, elle a disparu.
Les fleurs ont paru sur la terre, le temps des chants est arrivé; la voix de la tourterelle s'est fait entendre dans nos campagnes;
 le figuier pousse ses fruits naissants, la vigne en fleur donne son parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
Ma colombe, qui te tiens dans la fente du rocher, dans l'abri des parois escarpées. montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix; car ta voix est douce, et ton visage charmant.
 Prenez-nous les renards, les petits renards, qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur. "
Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui il fait paitre son troupeau parmi les lis.
Avant que vienne la fraicheur du jour, et que les ombres fuient, reviens!... Sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches, 'sur les montagnes ravinées.

mardi 7 mars 2017

Sur le chemin de l'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac

Je suis retournée en pèlerinage spirituel. Une petite saucette de deux jours à l'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac. C'est ma complice spirituelle, Chantale, qui nous a organisé cette nouvelle joyeuse équipée dans les Cantons de l'est. La même amie du pèlerinage à Sutton.

Je lui passe ma série DVD « Touched by an angel » qu'elle savoure petit à petit. On les échanges à nos rencontres, et on discute théologie.

Elle s'évade souvent dans ces lieux paisibles pour travailler ses devoirs de théologie. Mais là, c'est différent. C'est son coin de pays. Elle regarde fièrement les montagnes qui s'avancent devant nous. Je sens l'amour de sa terre comme moi de la mienne. De son enfance aussi.

L'abbaye est comme un château au milieu de ses terres. En France ils pullulent. Ici, au Québec, nous en avons seulement quelques trésors. Mais la richesse des lieux est dans l'architecture, la nature et la paix. Tout est silence.

Nous dormirons dans une petite maison des sœurs, en annexe. On échange nos chambres. La mienne est toute petite, mignonne, au toit mansardée, à la peinture d'un vert doux. Vue imprenable sur la nature.

On dépose nos affaires, et descendons. La salle du petit déjeuner est grande et nantie d'un foyer au bois qui brûle doucement. Haaa je travaillerai ici, moi.

mercredi 1 mars 2017

Des anges à l'épicerie

Je m'aventure dans une recette simple et facile. Manque juste un ingrédient : un pot de confitures de figues. Tiens... connais pas. Les figues oui, tout de même... mais la gelée... De type Dalfour en prime. Bon.

Je vais à notre petite épicerie du coin. Charmante mais je doute qu'on y trouve un produit si spécialisé. À la fin de la petite section des confitures... les classiques de fraises, framboises, bleuets, de marmelade...  tiens... une autre petite section « Découverte » que j'avais jamais remarquée. Re-tiens... pleins de pots de confitures « de type Dalfour ». Et re-re-tiens... en spécial !

J'adore ce que j'appelle des clins d'œil de mon ange gardien. Il m'arrive souvent à l'épicerie, que les ingrédients recherchés soient en spécial.  J'ai toujours un sourire en coin et un « merci » chuchoté...

Heuu... mais parmi tous les pots, TOUTE la rangée de confitures de figues est VIDE. Ben voyons don ! Tout le monde fait la même recette que moi... ? en même temps ? Je l'ai prise dans un vieux magazine... pas à la télé ! Quand même, chanceux - malchanceux... Je demande au commis. Il voit bien ma déprime. Je lui dis dépitée : « Ce n'est pas votre faute. Au moins je peux avoir un coupon rabais pour la prochaine fois...  ». J'étire encore le cou... mais bon. Le beau jeune homme est désolé pour moi.

À la caisse, je demande un coupon pour ce produit. La caissière cherche dans le feuillet publicitaire... Et qui vois-je à ma gauche ? Le gentil commis, tout sourire... avec un pot de confiture de figues ! « Je l'ai trouvé perdu parmi les autres pots ».  Et moi de lui répondre enchantée : « Mon ange gardien a travaillé très fort... et toi aussi ! ».