vendredi 24 avril 2015

Chère Denise

Nous ne nous sommes pas revues depuis des années. Nous voilà, en train de nous jaser ça au fonds de la cathédrale, en plein dans le chemin des officiels pour une cérémonie au cardinal Turcotte.

Denise en a passé de dures. Son fils de 45 ans est atteint d'un grave cancer. Tout ce qu'il souhaite, c'est gagner suffisamment de temps pour être « prêt » le  grand Jour... Mais sa foi lui donne courage.  Il participe à des sessions de groupes pour des personnes en fin de vie. Il est le plus jeune. On lui a demandé de revenir après la première séance. Son attitude, ses paroles, son témoignage, tout de lui fait du bien aux autres... comme une grande lumière dans ce parcours sombre de souffrances.

Sa conjointe n'est pas croyante.  Dommage que la foi ne puisse se transmettre comme un flambeau. On ne peut qu'attiser la curiosité d'en savoir plus peut-être, de cheminer. Mais la « grâce de la foi » est presqu'un don. Peut-être en demandant à Dieu de nous l'accorder ? Il est aussi dur de comprendre le sentiment d'une personne croyante, ce qu'elle vit de l'intérieur, que pour cette dernière de comprendre qu'on ne « voit » rien, qu'on ne « ressent » rien. Dommage car il est difficile d'accompagner un mourant. Et, je crois bien, de faire face à ce moment si intime.

La fille de Denise, pourtant élevée de la même façon, a dérivé. Comme bien d'autres, elle a vécu de graves problèmes de toxicomanie, de dépendance. Sa mère a tenu bon et sa fille s'en sort, lentement. Reprend des cours. Des épreuves qui semblent tester, mettre en pratique tout l'acquis spirituel... surtout le pardon.

Denise a repris la catéchèse. Elle rayonne. Une survivante.

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