À force de planter racines dans une ville, de se dépoter et de replanter racines ailleurs... de se déraciner encore et encore et de revenir enfin... tout mon petit monde est changé. Chacun a sa vie. Alors il m'appartient, pour être heureuse, de découvrir de nouvelles voies, de nouveaux amis, de nouvelles expériences.
Un nouveau jardin collectif m'interpelle... Une belle affiche a « poussé » sur le bord du chemin et c'est gratuit... Je vais le visiter...
Un charmant monsieur d'un certain âge m'accueille. En fait, il a... 90 ans! Ma grand-mère avait dit, à 86 ans, qu'elle était trop jeune pour avoir une canne! Lui, il réalise enfin son rêve, avec quelques vieux amis, de créer un jardin collectif bio visant l'autosuffisance. Ses terres sont grandes et fertiles. Un trésor caché derrière les maisons que je côtoie depuis mon enfance. J'ai l'impression d'être ailleurs.
Disons que c'est un peu artistique... Beaucoup de coeur et un joyeux désordre. Ça m'enlève mes complexes de débutantes. Mais surtout, lui et son vieil ami sont heureux qu'une relative jeune femme comme moi viennent rafraîchir leur équipe... en toute humilité tout comme eux, sans plus. Presque comme leur fille.
Sa notion de « partage » m'a intriguée. De quelle façon ? Petite méfiance de lâcher prise sur mes semis, mon bout de terre... Ce qu'on peut devenir individualistes! Les premières communautés chrétiennes étaient basées sur le partage de tout. Moi je ne sais plus. J'ai appris à donner mais j'ai peu reçu. Et j'arrive quelque peu tard pour les vraies semailles... certains lots sont déjà bien fournis... J'ai de la misère à croire qu'on va les partager avec moi...
On a toujours du travail à faire pour évoluer... Ça viendra peut-être.
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