Je suis toujours étonnée qu'il y ait encore des gestes racistes dans les actualités. J'ai parfois peine à croire que nous vivons tous en 2020. Est-ce dans la nature profonde de l'homme d'élaguer la différence, encore plus celles qui sont très visibles ? À tout élaguer, on se retrouve bien seul...
J'arrive de loin, des Îles de la Madeleine, où il n'y a pas d'autres « races » que les Acadiens (et les « adoptés » de la Grand'terre) et les anglais de la Grosse-Île et de l'Île d'Entrée. Ha oui, j'oubliais des Syriens commerçants qui se sont établis dans les années 50. Chez nous, chacun à son caractère mais on vit tous ensemble comme une grande famille. On est tous des insulaires.
Il y a eu un jour, dans les années 70, quelques Vietnamiens réfugiés des boat people. Après avoir refait leur vie, ils sont partis assez vite, me laissant navrée de la perte de leurs divins rouleaux vietnamiens. Il y eu aussi un couple de superbes africains, grands, élancés, noirs comme l'ébène, qui ont eu le premier bébé madelinot 100 % noir. Des gens très intelligents avec lesquels j'ai partagé quelques bons moments. Il y a eu un prof de français, dont les élèves du secondaire imitaient l'accent en riant. Quelques noirs se sont mariés aux Îles. Très peu sont demeurés aux Îles en même temps. Et puis des bébés adoptés de Chine, d'Amérique latine et d'ailleurs.
Bon, soyons francs... j'aurais peut-être de la misère que nos Îles r'virent de bord au complet, comme les cormorans qui ont pris la place des goélands sur leur petit îlot. Et je ne suis pas nécessairement à l'aise avec tout le monde, mais chose certaine, j'ai du plaisir à cotoyer tous les gens qui démontrent du respect. Pour moi, ce sont toutes des personnes. Un peu comme cette artiste « bisexuelle » américaine qui avait dit qu'elle ne tombe pas en amour avec un homme ou avec une femme mais avec une « personne ».
Je l'ai compris aussi particulièrement à Montréal dans cette diversité culturelle propre à cette grande ville. Presque tous mes médecins montréalais sont des vietnamiens. Je connais
une autre adorable famille africaine et un échantillon de la planète a
vécu dans mon bloc appartement : Vénézuéliens, Brésiliens, Ukrainiens,
Tunisiens, Algériens, etc. On s'est entraidé, on a partagé, et j'ai encore des liens avec certains. J'ai visité le Vietnam où j'ai adoré discuter
en gesticulant et en riant dans mes négociations avec les Vietnamiennes.
Et que serait notre paysage culturel sans l'écrivain Dany Laferrière ? L'humoriste et scientifique Boukar Diouf ? L'humour de Normand Bratwaite ou le génie musical de Gregory Charles ? Les livres de Kim Thuy ? Ce n'est pas tant d'où ils viennent mais qui sont-ils ? Qu'ont-ils à nous apporter ? Et nous de même ?
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