dimanche 29 mai 2016

Repue de grâces


Je suis reconnaissante de pouvoir emprunter un coin de cet endroit du monde, des palmiers, du sable fin, des hirondelles qui sillonnent le ciel, des paons qui agitent leur queue magnifique, des petits pics bois et colibris. Même des minous se promènent, nonchalants.

J'ai repensé à la remarque de mon voisin dans l'avion, comme quoi il dit avoir calculé devoir boire au moins « 29 verres » pour qu'il « rentre dans son argent ». Au cours de ce séjour, j'ai réalisé qu'en fait, des habitués « aux tout-inclus » oublient parfois la valeur de chaque étape et le coût réel de ces forfaits : les heures d'avion impliquent le travail de tout un équipage dans les airs, mais également au sol, à la tour de contrôle, aux bagages, aux douanes, dans chacun des pays visités, sans compter l'achat et l'entretien de ces immenses appareils. L'hôtel de 4 ou 5 étoiles à deux minutes de la plage en « gougounes » est bien mieux situé qu'un Hilton sur le bord d'une autoroute. Toute une armée d'employés s'affairent à nous servir et nettoyer la chambre.

Je dois tout de même, pour bien apprécier, laisser quelques principes à la maison. La nourriture n'est pas toujours égale mais elle est abondante, voire trop, et souvent délicieuse. La surconsommation et le gaspillage sont courants. Et je ne peux empêcher le petit hamster de mon cerveau de trouver des solutions aux surplus alimentaires, de les imaginer étendus sur les champs pierreux comme compost et nourrir enfin les maigres animaux qui y broutent ce qu'ils peuvent...  Enfin, j'essaie au moins de ne prendre que ce que je peux manger... et j'ai un sourire gênée devant la serveuse lorsque j'en laisse un peu trop dans mon assiette.

Mais dans mon cœur, presque à chaque repas, je remercie Dieu de cette abondance et qu'elle le soit aussi pour les habitants de cette île.

vendredi 27 mai 2016

Le sens de la tranquillité 2

Bon... j'avais vraiment besoin de vacances...

Les jours suivants, on s'est installés dans le sens contraire du son du haut parleur...  J'ai commencé par la marche et la méditation au seul moment où tout est calme, très tôt le matin.  Pur délice. Vers   11 h 30, quand le boum-boum sourd de la guitare-base raisonnait, je prenait une plonge jusqu'au dîner.

Encore, sur la fin de l'après-midi, les hoola-hoops de la piscine me rapatriaient de notre adorable balcon à l'intérieur de la chambre. Ce qui me faisait au moins rendre grâce que cette dernière ne soit pas située dans le bloc juste en face de la piscine...

Le petit toc-toc du petit pic-bois du grand palmier semblait charmant à côté de ça.

Et encore dans le camion touristique nous nous sommes promenés presqu'en dansant... même au retour.

Le matin, nous déjeunions au son du meringué (et même de la tondeuse à gazon qui aurait fort bien pu attendre l'entre-deux repas). C'est à ce moment que j'ai sorti cette expression : « On peut pas dire vraiment qu'ils ont le sens de la tranquillité ici... »

La vie ne doit pas toujours aller à cent mille à l'heure. Le bruit des vagues et des bruissements de feuilles méritent aussi d'être écoutés... 

Haaa. Un petit paradis qui veut tellement faire plaisir aux visiteurs sans vraiment... les entendre.

jeudi 26 mai 2016

Le sens de la tranquillité

Mouais... On a beau méditer... y a des fois...

Le premier jour de mes vacances que je m'installe sur la plage, complètement épuisée, je commence à peine à sentir ma pensée « prendre le large »... Je tente de méditer... sans être capable de m'entendre penser...   quand... mais de kessé ?... Haaaaa NON ! PAS ÇA !!!

PAS les moustiques, PAS les gros nuages de pluie... Même PAS les vendeurs achalants de n'importe quoi... non : ZE HORRIBLE MUSIC DISCO ET L'ANIMATEUR-QUI-SE-CROIT-SUPER-LE-FUN QUI HUUURLE DANS LE MICRO ! (En anglais ou en espagnole, je sais pluuus).

J'endure un bout, piiis LÀ, juste LÀ, devant moi, l'un des employés de l'hôtel vient jaser avec deux charmantes clientes... BEN AU YAB' LA SAINTE PATIENCE... IL L'A ATTRAPPÉ !

(je sais plus si je l'ai dit en anglais, en espagnol ou en français... mais être en maudit c'est international !) « Chus venue me r'poser du Québec (en fait du travail et des études) PIS j'arrive sur cette plage où l'animateur nous crie ça sans arrêt !!! On est peut-être cent à être dérangés ! MOI en tout cas j'en peux PUUUS !!! »... Il bredouille en anglais ou en espagnole qu'il a pris note ou quelque chose du genre.

Et je décolle prendre une lonnngue marche sur la plage pour me calmer le pompon !...

Au retour, je croise une madame qui me sourie...  On s'est comprises.

mardi 24 mai 2016

Comment pries-tu ?

Un jour que j'accompagne un collègue à une réunion syndicale, nous discutons de spiritualité. Il me demande alors : « Mais comment pries-tu ? » Question assez intime s'il en est. En fait, cette intimité se vit chacun à sa manière. Tantounette me dit prier en marchant. Moi-même, j'ai déjà dit à un frère du Sacré-Coeur, lors d'un camp de jeunes : « Tu sais Jean-Guy, moi je prie en dansant ». Lors de nos danses symboliques, j'y mettais tant d'âme, de cœur et de plaisir.

Maintenant, en dehors du prie-Dieu d'une église, alors que la position à genoux est celle qui démontre le plus l'humilité et la dévotion, (quand les genoux me craquent pas sur le bois dur), j'aime bien m'asseoir en indien sur un coin de sofa toutes lumières éteintes, à la lueur des lampadaires ou encore face au soleil, les yeux fermés.

 J'essaie de décrire ainsi à mon collègue :  « Assise, je ferme les yeux et me signe d'un petit ou grand signe de croix, selon que je sois seule ou dans le train, (ou encore sur cette plage). Je calme mon esprit qui vagabonde ici et là. Pour mieux me concentrer, je récite le Notre-Père, pesant chaque mot. Étirant un peu, selon les besoins du moment... Donne-nous aujourd'hui... notre pain et l'amour de ce jour, l'intelligence et la sagesse, la force physique, mentale et morale de ce jour...  C'est comme parler cœur-à-cœur. Comme parler à son père. Simplement. J'enchaîne avec le Gloire à Dieu, puis le Sacré-Coeur de Jésus et le Je vous salue Marie, le  « regard intérieur » tourné vers le haut comme notre statue de l'anse de pêche de l'Étang-du-Nord. Comme un mentra, ce « saint » quatuor me met dans une sorte d'espace lumineux où je parle en pensée, où je confie les miens, mes préoccupations, mes besoins, mes intentions spéciales. Où je rends grâce aussi. Et je termine par mon petit signe de croix, en paix, les remerciant d'être là, près de nous, à veiller sur nous, remplie de gratitude.

On ne cherche pas la chicane après ça !...

lundi 23 mai 2016

Sous le soleil du sud...

Ce voyage n'est pas un luxe pour moi cette année, tellement je suis fatiguée. Je décroche totalement et me refais une santé physique et mentale en me baignant trois fois par jour dans une eau chaude, en marchant longtemps sur la plage et en me gavant de soleil. Surtout la deuxième semaine, car la première a été semée d'orages, tel qu'annoncé. Heureusement que nous n'avons pas eu à les traverser en avion...

Et chaque matin, je m'assoie sur une chaise longue, jambes croisées, mains sur les genoux, yeux fermés, je médite et prie Dieu.

samedi 21 mai 2016

Promesses de voyages

Me revient en mémoire mon voyage au Vietnam. L'ai-je déjà mentionné ? En fait, la veille de mon départ. Je dors à l'hôtel car le vol est très tôt. Je passe le temps à regarder la télé quand soudain, à la météo, on annonce un typhon... rien de moins, en plein dans la direction que mon avion prendra demain. Une longue ligne orange qui part des Philippines et s'étire du nord au sud rendue... au Vietnam.

Déjà, je passe par-dessus mon lot de peurs de voyager aussi loin pour la première fois, seule jusqu'à Séoul en Corée du sud, où je dois retrouver un petit groupes et le guide dont on ne m'a pas donné le nom de famille. Me débrouiller dans les aéroports de Chicago et de Corée. Sans compter ma peur des maladies tropicales, d'une chute de pression sous la chaleur torride, des bibittes étranges, des ampoules aux pieds, et autres. Qu'est-ce qui m'a pris ? J'ai le goût de rester chez nouuus.

Mais étonnamment, les agents de bords de l'avion ou des aéroports ne semblent pas être au courant. Plus l'avion avance, dès que la moindre turbulence se présente, je me dis qu'on entre à plein dans la zone du typhon. Je me colle à mon écran de télé sur le siège avant. Je prie. Et j'informe le Bon Dieu que, bonnn, oookkk, je m'engagerai en catéchèse cette année.

Le vol s'est finalement bien déroulé. À peine si on a senti quelque mini secousses. Le voyage s'est passé à merveille...

Et j'ai consacré les cinq années suivantes à la catéchèse.

L'une des bénévoles m'y a accueilli en disant : « C'est le ciel qui t'envoie ! »

jeudi 19 mai 2016

Peur de l'avion ? 2

Cette fois-ci, je dois dire, je n'avais aucune crainte, bien que je fasse tout de même ma petite prière intérieure... Empreinte d'un calme serein, dans ce voyage de quatre heures, j'ai commencé à discuter avec mon charmant voisin, (mon conjoint est assis plus loin), un jeune homme nouvellement nommé à un poste de conseiller financier d'une banque. La lecture n'est pas son fort. La spiritualité non plus. Il part pour une semaine dans un club Med. Ce n'est pas son premier forfait juste à voir son air un peu blasé. En bon comptable, il m'indique qu'il lui faudra au moins 29 boissons pour que les bénéfices dépassent les coûts... Drôle de calcul. Étonnamment, c'est un bon communicateur. On en vient à parler de synchronicité au moment où, justement, il s'en passe une... que j'ai oublié.

Je tente de lui ouvrir un petit coin de fenêtre spirituel, juste pour allumer en lui une allumette de lumière. Qui sait, peut-être y repensera-t-il un jour de curiosité dans quelques années ? Par ailleurs, il m'apprend que la météo s'annonce maussade au cours de la semaine qui viendra. Je ne désespère pas puisque nous y sommes pour deux semaines, on aura bien du soleil à un moment donné...

Mais bon, après deux heures et demie de conversation, je plonge dans un livre presque jusqu'à l'arrivée. En fait, jusqu'à ce que l'hôtesse commence à ramasser les verres de plastique... l'air inquiet. Je ne suis pas très bonne observatrice sur l'habillement. Une cravate à pois roses n'attirerait pas mon regard... mais la lecture de l'expression faciale, pour une communicatrice, est une seconde nature.

Le voyant de la petite ceinture s'allume au-dessus de moi... bien avant l'atterrissage. Nous devons rester attachés.  L'hôtesse se dirige soudain vers l'avant et prend son micro l'air de plus en plus inquiet : « Nous allons traverser une zone de turbulence. SVP, relevez vos sièges, ramasser vos sacs sous le siège avant... tra, la, la... Nous n'avons pas le temps de vérifier ». Oui, oui, tel quel! Elle s'assied et s'attache, regardant des deux côtés. Quoi ?! Ça y est ! Les tempêtes annoncées pour la semaine sont arrivées plus tôt. Nous allons entrer dans une zone de tempête tropicale! J'imagine un mur gris-noir zébré d'éclairs et ballotant l'avion !

Je ferme les yeux pour me calmer, et demande à Dieu de nous aider à nous rendre à bon port. À nous porter, je visualise, par ses anges grands et forts, à atterrir doucement. Il me reste tant de choses à accomplir. Oh et puis, s'il insiste, bennn ouiii. Chaque jour, sur la plage, je ferai une méditation-prière pour me reconnecter après tous ces mois consacrés aux études, au travail, à tous sauf à moi, à Lui.

Dix minutes plus tard, nous atterrissons.

QUOI ?! CEST TOUT ? Dis-je à mon voisin. « On a traversé une zone de turbulence. » Qu'il me répond. Hein ? De kessé ? C'est qu'y ont jamais vu c'est quoi atterrir aux Îles en plein mois de décembre dans les tempêtes d'hiver !!

Bon. Prière inutile ou a-t-elle calmée les airs comme l'huile sur l'eau ? Enfin, tant mieux !  J'y suis, j'y reste pour deux magnifiques semaines !!!...

Et je glisse à mon jeune voisin, sourire en coin : « J'ai prié Dieu qu'il nous aide avec ses anges ! »


mercredi 18 mai 2016

Peur de l'avion ?

Haaa les vacances. Salutaires ! J'arrive de deux semaines au soleil rassérénant du sud. En fait, ma fin de session s'est terminée la veille, le vendredi, « as usual »... ce qui veut dire dans mon cas, que chaque minute a été très intense jusqu'à la remise du travail final. Comme toujours, j'ai fait appel à mon « comité d'en haut » pour m'inspirer dans cette course contre la montre. Pas que j'ai lambiné toute la session. Mais le prof étant généreux sur les travaux à remettre, j'ai produit comme une poule pondeuse et me suis gavée de textes denses et brillants.

Bref, c'était les vacances ou le burn out. Je me suis donc échouée comme une baleine sur la plage de Punta Cana. Encore heureux, je l'admets, ce ne sont pas tous les étudiants qui terminent ainsi leur session. Y a du bon à étudier en travaillant.

Encore fallut-il s'y rendre. L'un de mes collègues me dit avant de partir du bureau (probablement en pensant aux récents événements du crash aux Îles) : « Toi t'as pas peur de l'avion !?! » Et moi de lui répondre : « J'emmène un bon livre ». Bon, l'orgueil est sauf et je lui ai transmis mon truc.

Faut dire que ce n'est pas tout à fait naturel de voler à quelques milles pieds dans les airs dans toutes sortes de conditions météo. D'autant que ça m'arrive plusieurs fois par années, notamment aux Fêtes pour revoir ma famille dans mes Îles. Je me plonge effectivement dans un livre qui capte mon attention le plus longtemps possible. Je jase aussi parfois, comme ce cas-ci, avec mon voisin de siège, mon conjoint étant assis plus loin. Et, à un moment ou un autre, je ferme les yeux et fais une méditation-prière... souvent au décollage.