mardi 31 mars 2015

En toute conscience...

Et nous y arrivons...

Que la spiritualité s'inscrive dans l'une ou l'autre des religions ou même sans...  la base en est la conscience de soi et des autres. De son existence et de celle des autres.  Comme dirait les amérindiens : «l'esprit en toute chose, en toute vie».

Voilà qui n'est pas facile dans une société dont les médias et les gadgets électroniques font amplement la promotion de l'égo et du narcissisme. Mais aussi pour les personnes qui accordent plus de dévouement au culte que d'attention à ceux qui les entourent...

Voilà aussi qui est à contrecourant d'une religion dont le message central est l'altruisme, l'amour comme don de soi... et l'humilité. Le seul geste très symbolique de se mettre à genoux devant Dieu, de lui prêter allégeance comme le chevalier à son roi, de lui offrir sa vie quelle qu'en soit la façon, ce geste unique demeure touchant et profondément intime. Peut-on le faire sans orgueil ? Celui-là même qui refuse de s'excuser et rejette la faute sur l'autre ? Ce même orgueil qui oublie que Jésus a lavé les pieds de ses apôtres et s'est lié d'amitié avec des lépreux et autres laissés pour contre ?

La spiritualité s'ancre dans le quotidien. C'est ,«je» ici et maintenant. C'est «je» dans le présent car nous ne sommes plus hier, non plus que demain. Nous faisons corps avec la vie dans ce grand courant d'énergie... et chaque geste, chaque parole compte.

lundi 30 mars 2015

Toc, toc, toc...


À la chapelle où j'assiste à la messe, une très vieille dame voûtée est assise sur le premier banc en avant. Elle prie toujours avec ferveur et lit parfois les lectures. Un grand monsieur noir, assis à son côté, promène son regard partout et s'amuse avec son cellulaire. Il est dérangeant. Mais après un moment, je me rends compte qu'il est déficient.  La madame s'impatiente. Son regard lui dit : «arrête de déranger pendant que nous prions Dieu.»...   et me revient à l'esprit cette phrase de Jésus : «Laissez venir à moi les «petits enfants»...

Me revient aussi cette petite histoire :

«Un moine prie Dieu en lui demandant de lui faire signe. Pendant qu'il se dévoue corps et âme à sa prière, une personne frappe à la porte. Il ouvre. Une pauvre mendiante lui demande l'aumône. Mais le moine est contrarié d'être dérangé dans ses oraisons. Il referme la porte et se remet à prier. Quelques instants plus tard, quelqu'un frappe à nouveau. Il ouvre en grognant. Une personne demande son chemin.  Il s'impatiente et se remet à prier Dieu avec ferveur. La troisième fois que la porte sonne, il ouvre en colère et renvoie le quêteux. Revenant à Dieu, il lui demande à nouveau un signe. Et, dans son cœur, une voix lui dit : «J'ai été trois fois te visiter, mais tu m'as toujours fermer ta porte.»...

samedi 28 mars 2015

Oups... pardon.

Scénario 1 : On sort du bureau. Une jeune parle au cellulaire en ouvrant la porte, complètement dans sa bulle. Elle laisse aller la porte sans se soucier des suivantes... dont ma collègue qui manque de la recevoir en pleine figure. Ma collègue : «fais attention !»... la réponse : «j'suis pas la portière».

Scénario 2 : Je marche sur le trottoir pour attraper mon train. Un groupe de personnes attendent, peut-être en pause et occupe une bonne partie de l'espace. Une jeune s'exprime amplement avec les mains, dos au monde qui passe derrière elle. Tout à coup, elle ouvre les bras juste devant moi...  J'échappe d'un poil de recevoir sa cigarette allumée dans la figure. Moi : «peux-tu faire attention ?»... Elle : «peux-tu t'annoncer ?»

Scénario 3 : Dans l'autobus. Une femme d'un certain âge écoute sa musique à tue-tête. Ses écouteurs démontrent un manque certain d'efficacité... Moi : «Pourriez-vous baisser un peu votre musique?»... Elle : «On est dans un transport public!»... Moi : «Ben justement!»

Événements anodins, s'il en est. Manque de savoir vivre et de conscience des autres. Au-delà de l'absence d'excuses, ces gestes et ces mots qui heurtent...

C'est Pâques bientôt. C'est le moment ultime dans le calendrier d'un chrétien, qui met de l'avant le sacrifice, le geste d'amour profond envers et contre toute l'imbécilité humaine, le manque de respect, de considération, d'écoute, d'accueil de l'autre.

C'est Pâques et le grand pardon. J'ai le goût d'envoyer paître... pour être polie. De leur renvoyer en pleine figure leur indifférence. La colère m'habite... et fond comme la neige du printemps.

Et je découvre que le pardon fait partie de la résilience. Qu'il nous ramène à nous-même. Qu'il efface tout (enfin...bon), qu'il est amour.

dimanche 15 mars 2015

Ça me tente t'y vraiment ?

Je me réveille au son du radio. J'entends ce matin, les deux animateurs qui discutent au sujet de la série 19-2, une excellente télésérie policière québécoise. Très réaliste... que je n'ai pas regardée. L'animatrice : «J'adore cette émission.» L'animateur : «Oui mais c'est assez violent de ce temps là... ». Elle : « Oui. J'ai pas écouté les quatre derniers épisodes. Ça me tente t'y vraiment d'écouter ça ?»

S'écouter. Un art qui se perd aujourd'hui tellement il y a de bruits en ce troisième millénaire. C'est d'abord s'arrêter, faire silence, et tenter de saisir ce qu'on ressent à l'intérieur de soi... La nature est bien faite... mais subtile. On se «répond» avec un estomac qui se serre un peu de stress, est-ce que ça suscite un sourire ? une déprime ?... Habituellement, c'est comme ça que l'on peut faire des choix pour nous, qui nous ressemblent, pour respecter nos limites physiques, psychologiques et émotives.

Ce dialogue à la radio me ramène un jour que je suis seule au cinéma à choisir entre deux films. C'est un bel après-midi ensoleillé, doux. Je regarde l'affiche de Maléfique classé G déconseillé aux jeunes enfants. J'aime les effets spéciaux. J'imagine le scénario assez simpliste : la méchante sorcièèèère qui use de ses immmmenses pouvoirs maléfiques pour rafler tout et détruiiiirrre dans de grands vacaaaarmes, de criiis, de destructionnn..... dans un décors déprimant. Le héros gagne ou elle se convertie. Bon.

J'étais venue pour le voir.... mais j'hésite. Pourquoi donc ? Je m'écoute et réalise que la veille, j'ai regardé un film de science fiction.  Batailles toutes aussi épiques les unes que les autres avec des monstres qui se terminent dans une apothéose d'explosions dignes de la finale des feux d'artifices de Montréal... Bref, j'ai eu ma dose. En fait, j'ai eu de la difficulté à terminer le film. Vais-je recommencer dra là aujourd'hui ? Est-ce que ça me tente vraiment d'écouter ça ?

J'ai choisi La grande séduction version Terre-Neuve. Pas très nouveau après l'excellente version du Québec... mais très sympathique et rafraîchissant.

vendredi 13 mars 2015

La paix ça commence chez soi

Qui n'a pas un jour ou l'autre accusé les grandes entreprises de polluer notre environnement ? Jusqu'au jour où reviennent les paroles : «Ne regarde pas la paille de l'œil de ton voisin, mais plutôt la poutre qui est dans le tiens... » ou, en plus clair... : «Avant de changer les autres, change toi toi-même...».

La guerre sévit dans le monde. Nous n'y pouvons rien. Sauf prier peut-être pour ceux et celles qui le peuvent. Mais nous pouvons (encore là), choisir dans quel environnement nous vivons : laisser la guerre entrer chez soi à pleins écrans ou les fermer.

Qu'elle soit fictive, dans des films ou des jeux vidéo ou pire encore, réelle, dans les nouvelles télévisées et certains documentaires, la violence est la violence. Stress, adrénaline, sont aussi associés, surtout dans le cas des nouvelles télévisées, à des sentiments de peur, de peine, d'anxiété, d'impuissance devant la douleur et la folie des autres, les bouleversements climatiques, etc... surtout pour les jeunes et les enfants... mais aussi pour nombre de personnes âgées plus anxieuses et tout aussi vulnérables.

Prenons conscience de l'environnement familial dans lequel nous vivons. Avec qui regardons- nous  la télé?.... qui gravite autour lorsqu'elle est ouverte ? On peut muter les nouvelles trop dérangeantes, prendre un casque d'écoute, baisser le son ou simplement l'écouter moins souvent ou la fermer à tout le moins sur l'heure du souper. On peut choisir des jeux ou des films d'aventure mais sans violence... Est-ce que ça existe encore ?

Dans ce monde de grande liberté, nous avons aussi le droit... de ne pas savoir.

Manger en paix, vivre en paix... et s'écouter.  Quel beau rêve.

dimanche 8 mars 2015

Des oasis de paix

Il y a deux façons de trouver en nous un «oasis de paix». La première est de choisir ce qui nous fait du bien et la seconde est de ne pas laisser entrer en nous ce qui nous fait du mal, nous agresse, nous dérange sans que l'on sache trop pourquoi.

Nourrir le positif et fermer la porte au négatif. J'ai appris ce principe dans mon cours de biologie au secondaire 3. Nos cellules ont une membrane semi-sélective qui laissent entrer les éléments essentiels à leur survie. Elles sont toutefois imperméables aux autres éléments. C'est le secret de leur réussite depuis des millénaires.

Notre cerveau, notre âme, répondent aux mêmes principes. La difficulté réside à déterminer ce qui est bon pour nous ou néfaste. Dans notre société (presque) totalement libre, nous croyons que ce qui nous plait est bon pour nous. À preuve, nos livres en trop qui nous collent au corps... et le stress apparent.

Auparavant, la religion faisait la promotion de ce qui pouvait «nous élever l'âme». Difficile à comprendre. Disons simplement  ce qui nous met un sourire sur le visage. Qui a la saveur d'un bonheur. Qui allume une lumière. Encore là, vous me direz que des jeunes sortant d'un concours de jeux vidéo ont probablement un sourire bien accroché. Mais le plaisir de l'adrénaline  n'est pas la paix intérieure... Ce calme où réside le temps de réflexion, le repos essentiel à nos cellules pour qu'elles se régénèrent et la douce confiance en la vie.

Savoir trier s'apprend à mesure que l'on se connaît mieux soi-même. Il faut aussi en donner les clefs aux jeunes d'aujourd'hui.



lundi 2 mars 2015

La sainte paix

J'ai marché pendant une bonne heure et demie, dans un sentier près de chez nous. Haaa, le grand air. Le calme. Le silence... Mais qu'est-ce qui me fait un si grand bien en ce lieu ? Ha oui, pas d'écran de télé, d'ordi et de cellulaire laissé dans l'auto.  Pas de publicité nulle part. La seule affiche m'informe qu'il y a de l'herbe à puce... et en plein hiver on ne s'inquiète pas trop.

Je respire longuement.... et je marche. Chaque personne que je croise, même les chiens... surtout les chiens... semble partager cette joie des marcheurs dans la nature. Tout le monde sans exception est de bonne humeur.

Dans mon champ de vision, il n'y a pas de ruines, de bombes qui explosent, de drames, de stress, ni sollicitation. Il y a des gens qui pêchent sur la rivière glacée. Il y a des enfants qui patinent, qui tombent et se relèvent en riant. Des bébés qui dorment dans le traîneau tiré par leurs parents.

Il n'y a que l'infinie beauté du temps figé par le froid, blanchi de neige, et les arbres gris endormis.

La paix, ça existe encore.

dimanche 1 mars 2015

Joyeux carême !

C'est le carême... le saviez-vous ? Ça a commencé mercredi passé et ça dure quarante jours soit jusqu'à Pâques. Prière, jeune et aumône. Comme il arrive en plein hiver, c'est d'autant plus dur de jeûner sur ce qui me fait un bien énorme... le chocolat. En même temps, comme j'en ai mangé plein pour contrer les affres de l'automne... et me gaver de sérotonine... enfin... bref, je coupe dans «le gras» au propre comme au figuré.

Je ne le fais pas chaque année. En fait, c'est rare que je passe à l'acte sérieusement. Mais cette année oui. Simplement, comme ça. Une sorte de régime sans le nom... d'ailleurs c'est la seule résolution alimentaire que je tienne vraiment... et qui revêt un caractère spirituel. Et puis, j'adore être à contrecourant.

Mais on arbore pas une face de carême dans le carême. Bienn non. L'air de faire pitié ce n'est pas le principe. On se prive c'est tout. On réfléchit. On pense aux autres,  à ceux et celles qui n'en ont pas autant, surtout dans leurs guerres ici et là sur la planète ou au cœur d'une inondation ou d'une sécheresse. J'ai une pensée aussi pour Jésus qui est parti prier dans le désert... son carême à lui. Quelle retraite. Quelle paix aussi.

C'est le carême... et notre petite église était pleine à ras bord aujourd'hui. J'ai attendu jusqu'à la fin de connaître le pourquoi. Pas de fête spéciale. Un dimanche ordinaire de 1er mars, d'hiver qui s'étire sans fin comme la marmotte l'a annoncé. Rien de spécial. On est juste venu chacun de notre bord... puiser la lumière dans les paroles de sagesse et d'amour, et prier. Nous souhaiter la paix, nous saluer avant de partir. Ça réchauffe l'hiver ça.