samedi 13 mai 2017

Question existentielle

.. que l'euthanasie.

Par action et par omission. Qu'est-ce que l'action ? Qu'est-ce que l'omission dans ce cas ?

L'expérience humaine est riche et profonde mais ô combien difficile par moment. Celle-ci me plonge dans des questions existentielles, philosophiques, éthiques.

Est-il plus égoïste de prolonger la vie de force par des médicaments que petite bête n'est puuu capabbbb de prendre ? Et que nous ne sommes puuus capaaab de donner de force ?

La paix. Voilà ce que j'ai offert à Cocotte pour son 7e anniversaire en janvier. La sainte paix. Pas de médicament cette fois-là. Je ne l'ai pas réveillée pour la photo. Un oasis de paix.

Voilà ce que l'on a vécu aussi pendant ses dix derniers jours. La paix. Comme elle ne l'a jamais vraiment connue.

Cette année elle avait pris un « coup de vieux ». Même mon père en visite l'avait remarqué. Lui qui se disait allergique lorsque j'avais emmené bébé aux Îles... bien qu'elle était dehors dans sa cage... Maintenant, il en venait à la chercher dans la maison. « Où est Cocotte ? ». Il la supportait sur ses pieds.

En fait, c'est elle qui a décidé. De toutes les façons de son possible, elle m'a fait comprendre qu'elle n'en pouvait plus d'être gavée de médicaments. Trois seringues par semaine depuis sept ans en plus de deux seringues par jour depuis trois ans... dans ce petit être de deux livres et quart.

Elle se tortillait si fort, se cachait dans mon cou, me suppliait du regard. Mon conjoint a compris depuis un bout. Il ne pouvait plus rien lui donner. Moi je ne voulais/pouvais pas le voir... Ce printemps elle a faiblit. Sa « petite batterie » fonctionnait bien pendant quinze minutes puis elle ne tenait plus sur ses pattes. Parfois un petit gémissement en dormant. C'est quoi l'amour dans ce cas-là ? Continuer ou arrêter ? Je me sentais égoïste d'insister à ce point. C'aurait été plus facile aussi si j'avais pu lui faire savoir qu'il y avait un lien direct entre la seringue, le Peptobismol et la vie. Qu'aurait-elle choisi ?

Un matin, au lieu de me battre avec elle, j'ai arrêté. Je lui dis : « Ok Cocotte, c'est fini, on arrête tout ça. ».

Et j'ai pensé aux parents face à leurs enfants très malades d'un cancer. Au grands enfants, face au choix de continuer de nourrir, d'abreuver ou non un parent en fin de vie... Aux choix inhumains. J'ai pensé aussi aux gens qui demandent « l'aide médicale à mourir ». Au Canada, ils sont des centaines, juste cette année. Ils n'en peuvent plus.

Avec toutes nos technologies, nous avons dépassé la nature. Elle, savait quand arrêter. Pas nous.



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