Voici pour la beauté, le courage et l'amour de maman Courli.
Par une belle journée
d’été, je traverse le Havre-aux-Basques pour me rendre à mon travail au Havre-Aubert.
La beauté du paysage, les dunes, les lagunes, puis le boisé bordent ma
route quotidienne. Je regarde nonchalamment le ruban qui s’étend devant moi
quand j’aperçois un petit animal sur la bande jaune au milieu de la route. D’un
œil morne, j’essaie d’identifier quelle bestiole s’est fait écrapoutir lorsque
je me rends compte que l’oiseau est assis, son long bec courbé comme un fleuret
reposant sur une boule de plumes. Je
continue ma route en réalisant que l’oiseau n’est pas mort. Puis, j’entreprends
un dialogue avec moi-même : peut-être pourrais-je le sauver ? Il est
sûrement trop tard pour lui, compte tenu de la circulation dense et de la
vitesse des véhicules. Déjà, à l’heure qu’il est, une auto aura répondu de sa
destinée… Et puis un oiseau c’est plein de poux… impossible de l’apporter en
voiture… et puis… oh et puis j’y retourne!
À la hauteur du lieu
où j’avais vu le volatile, il n’y était plus. L’auto arrêtée sur le bas
côté, je descends en courant et scrute
la route. L’oiseau a disparu. Je ne vois en fait qu’une toute petite boule de
poils au milieu de la voie de gauche. En approchant, un oisillon tout menu et
effrayé se tient immobile. En l’espace d’un instant, je comprends toute la
situation. Au péril de sa vie, la maman courli essaya de faire traverser cet
oisillon et son petit frère maintenant écrasé de l’autre côté de la route. Elle
demeura au milieu pour protéger sa
progéniture et finit par s’envoler. Je
cours dans la direction du petit rescapé, m’assurant auparavant de ma propre
sécurité. Chose faite, je prends le petit au creux de ma main et l’amène
doucement sur le bord du chemin. Sur l’entrefaite, un véhicule s’arrête devant
le mien et un conducteur, témoin de cette scène s’enquiert du déroulement. Je
dépose l’oisillon et attend la suite. Quelques minutes passent. Les oiseaux
femelles délaissent souvent leur petit lorsqu’elles sentent une odeur humaine,
ou si ces oiseaux sont trop loin. Après quelques minutes supplémentaires, la
maman courli arrive et se pose près du petit. Elle ouvre soudain grand son aile
et entoure l’oisillon. Voilà, je peux partir tranquille. Maman Courli a la
situation en main…
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