Le dépassement de soi.
Devant Coehlo une chute. Une cascade qu'il doit grimper à la demande de son guide. Le défi semble impossible...
Et je me revois dans ce camp de vacances pour adultes, il y a quelques années. J'y avais déjà été plusieurs fois. J'ai essayé différentes activités sympathiques comme le volley-ball de plage, le tir à l'arc, le rabaska en soirée. Nous avons monté en groupe la montagne et marché dix kilomètres. Quels bonheurs.
Mais... j'avais aussi figé en escaladant une autre partie de la montagne. J'ai eu un incroyable vertige. Mes jambes en tremblaient encore de retour au camp.
Et puis un jour, j'ai suivi par curiosité un petit groupe qui s'est retrouvé devant un mur de pierre d'une quarantaine de pied... à 90 degrés. La tête me tournait juste à regarder en haut. J'ai écouté les consignes... et me suis sauvée mine de rien. Deux jours plus tard, l'instructeur qui avait été témoin de ma fuite et, de surcroît, de mon traumatisme sur la montagne, a réussi à me convaincre de les suivre. Je constituais un beau défi pour lui.
J'ai regardé grimper les uns et les autres comme des singes, au moyen d'un harnais. Je les enviais. L'instructeur patient et gentil, m'a indiqué avec sa main une hauteur de trois pieds : « Monte ça et je serai fier de toi ». J'ai mis le harnais... et j'ai réussi mon défi. Comme lui, j'étais fière de moi. Les autres ont recommencé de plus belle. Puis, alors que tout le monde s'apprête à partir, j'ai dit « je le fais ! Ben d'valeur, mais je vais tout le faire le mur ! ». Par orgueil, c'est certain, mais aussi pour le sentiment d'accomplissement qui me tiraillait. Et puis je me sentais en sécurité avec le harnais et en confiance avec l'instructeur qui « assurait ».
Et, sous les yeux étonnés de mes collègues du moment, j'ai grimpé. Un pas à la fois. Je découvrais sur le mur qui m'avait paru plat, au fur et à mesure, les aspérités des pierres où poser les pieds, où accrocher mes mains. Écartelée de gauche à droite, de bas en haut. Mais je grimpais. Un moment, j'entends souffler derrière moi : « C'est beau à voir ». Non pas mon style mais le courage de traverser ma peur. La confiance de trouver ce dont j'ai besoin sur ma route pour continuer... jusqu'en haut.
Comme Paolo Coehlo et son mur de pierre de la cascade.
Que la vue est belle... de là-haut.
Lors de mon voyage sur la Côte-Nord, au monastère de Charlevoix, Père John me demande : «Où vas-tu ?».... Dans une intuition, je lui réponds: «Vers moi».
mardi 28 juin 2016
Le bonheur de la lecture 4
À la fin de l'après-midi, avant le souper, mon livre du balcon et celui du retour en avion : relecture de Le Pèlerin de Compostelle, de Paolo Coelho. Son premier livre spirituel. Son « étrange chemin » qu'il a marché auprès d'un guide spirituel, de Saint-Jean-Pied-de-Porc en France à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne.
J'ai lu ce livre il y a quelques années. J'ai réalisé cette fois-ci qu'il n'est peut-être pas accessible au commun des mortels bien que l'auteur nous dit à plusieurs reprises qu'il a appris au cours de cette expérience que c'est dans le chemin ordinaire que se trouve la vraie voie.... Rien de moins ordinaire que ses étapes, ses prises de consciences, ses exercices spirituels et ses rencontres singulières.
Mais en décantant, il est des leçons essentielles de la vie que l'on retrouve d'ailleurs au cours d'autres expériences. Moi ce fut notamment au cours de mon voyage sur la Côte-Nord.
D'abord, le lâcher prise. J'en ai parlé beaucoup dans mes chroniques précédentes. Au cours de son long chemin, il lui était impossible de savoir ce qu'il lui arriverait ou les rencontres qu'il ferait. Simplement avancer. Un pas après l'autre, dans la beauté mais aussi parfois la monotonie du paysage. Dans les montées ardues et les descentes plus faciles. Un travail de patience et d'endurance.
Et puis dans l'écoute, l'observation, la conscience de son environnement. Il a d'ailleurs repassé plusieurs fois au même endroit sans s'en rendre compte, tellement son focus était concentré sur l'objet de sa quête. Comme quoi on a parfois des œillères lorsque notre objectif est trop précis comme une carrière trop ambitieuse... et passer à côté de beaux moments avec les nôtres.
Le regard vers l'avenir... les deux pieds et la conscience dans le moment présent.
samedi 25 juin 2016
Le bonheur de la lecture 3
Mon livre de chevet : Prisonnière à Téhéran de Marina Nemat. En fait, je l'ai apporté sans être sûre de le lire. Je n'avais pas vraiment envie de me faire parler de violence dans ces beaux jours de vacances. Intriguée, je l'ai ouvert... un peu, presque chaque soir.
Marina est une amoureuse de la vie... et des livres. Enfant, elle découvre une petite librairie et se liera d'amitié avec le bon vieux libraire qu'on aurait dit sorti d'un conte de Dickens. Elle nous fait découvrir la beauté de son coin de pays et la joies d'un bonheur tout simple... jusqu'à la montée de l'extrémisme religieux. À l'adolescence son monde son monde s'écroule.
Prisonnière politique à 16 ans, Nemat a survécu à deux ans de prison à Evin. Dans ce même lieu où, notamment, la journaliste Zarha Kazemi a été torturée jusqu'à en mourir... et où une ex-professeure de l'université Concordia de Montréal est actuellement emprisonnée.
J'ai déjà lu quelques livres de femmes, d'une enfant même, prises au piège de lois archaïques, de coutumes ancestrales brimant les femmes, accordant le droit à des pédophiles de marier des enfants. J'ai même vu une exposition à Montréal, de photos de jeunes filles mariées dès l'âge de 9 ou 10 ans à des hommes d'un certain âge. J'intègre celles-ci maintenant dans mes prières.
Mais ce livre de Nemat à ceci de différent : cette jeune fille est chrétienne dans un pays musulman. Mariée de force, elle a même dû se convertir à une autre religion. Mais les croyances ne peuvent se changer comme un vêtement si elles sont ancrées profondément.
Elle raconte son histoire dont certains passages m'ont tellement touchée. Comme ses prières à la Vierge Marie qui portent fruits... et cette citation de la Bible à son ami musulman, du psaume 23 de David :
« L'éternel est mon berger. Je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages. Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme. Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de Son nom. Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi : Ta houlette et Ton bâton me rassurent. »
Marina Nemat s'en est sortie. Elle vit maintenant au Canada.
Marina est une amoureuse de la vie... et des livres. Enfant, elle découvre une petite librairie et se liera d'amitié avec le bon vieux libraire qu'on aurait dit sorti d'un conte de Dickens. Elle nous fait découvrir la beauté de son coin de pays et la joies d'un bonheur tout simple... jusqu'à la montée de l'extrémisme religieux. À l'adolescence son monde son monde s'écroule.
Prisonnière politique à 16 ans, Nemat a survécu à deux ans de prison à Evin. Dans ce même lieu où, notamment, la journaliste Zarha Kazemi a été torturée jusqu'à en mourir... et où une ex-professeure de l'université Concordia de Montréal est actuellement emprisonnée.
J'ai déjà lu quelques livres de femmes, d'une enfant même, prises au piège de lois archaïques, de coutumes ancestrales brimant les femmes, accordant le droit à des pédophiles de marier des enfants. J'ai même vu une exposition à Montréal, de photos de jeunes filles mariées dès l'âge de 9 ou 10 ans à des hommes d'un certain âge. J'intègre celles-ci maintenant dans mes prières.
Mais ce livre de Nemat à ceci de différent : cette jeune fille est chrétienne dans un pays musulman. Mariée de force, elle a même dû se convertir à une autre religion. Mais les croyances ne peuvent se changer comme un vêtement si elles sont ancrées profondément.
Elle raconte son histoire dont certains passages m'ont tellement touchée. Comme ses prières à la Vierge Marie qui portent fruits... et cette citation de la Bible à son ami musulman, du psaume 23 de David :
« L'éternel est mon berger. Je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages. Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme. Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de Son nom. Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi : Ta houlette et Ton bâton me rassurent. »
Marina Nemat s'en est sortie. Elle vit maintenant au Canada.
lundi 20 juin 2016
Le bonheur de la lecture 2
Mon livre du matin, sur la plage : Mân de Kim Thuy. Quelle belle écriture. Quelle humanité. Quelle sensibilité pour décrire différents aspects de l'amour. Je l'ai bien comprise car j'ai souffert aussi de l'amour.
J'ai toujours senti que nous sommes comme la terre. Une terre fertile qui peut porter des fleurs. Ou encore, être « labourée » par les durs moments de la vie : perte d'un être cher, deuil d'un amour impossible, rendez-vous manqués, maladie, et tant d'autres... Ces coups de labour ouvre notre terre et nous rend plus sensibles, plus à l'écoute de nous-mêmes et des autres. Des opportunités aussi pour qui sait y voir le positif, comme tirer le jus du cactus... Et « grâce » à cette douleur des labours en profondeur, cette terre porte plus de fruits.
Thuy en a, à tout le moins, été inspirée pour écrire un très beau livre. J'y ai aussi retrouvé les couleurs du Vietnam que j'ai visité du Nord au Sud. Mes souvenirs et les siens se sont rejoints.
On comprend pourquoi cette auteure rafle tant de prix littéraires. J'ai « économisé » mon livre, n'en lisant qu'une petite partie chaque jour, pendant deux semaines, toujours au soleil.
J'ai toujours senti que nous sommes comme la terre. Une terre fertile qui peut porter des fleurs. Ou encore, être « labourée » par les durs moments de la vie : perte d'un être cher, deuil d'un amour impossible, rendez-vous manqués, maladie, et tant d'autres... Ces coups de labour ouvre notre terre et nous rend plus sensibles, plus à l'écoute de nous-mêmes et des autres. Des opportunités aussi pour qui sait y voir le positif, comme tirer le jus du cactus... Et « grâce » à cette douleur des labours en profondeur, cette terre porte plus de fruits.
Thuy en a, à tout le moins, été inspirée pour écrire un très beau livre. J'y ai aussi retrouvé les couleurs du Vietnam que j'ai visité du Nord au Sud. Mes souvenirs et les siens se sont rejoints.
On comprend pourquoi cette auteure rafle tant de prix littéraires. J'ai « économisé » mon livre, n'en lisant qu'une petite partie chaque jour, pendant deux semaines, toujours au soleil.
mardi 14 juin 2016
Le bonheur de la lecture
J'ai lu de front quatre livres au cours de ce voyage. Une boulimie de lecture après celles obligées pour mon travail et mes cours, alors qu' à la fin de mes journées surchargées, les yeux fatigués d'ordinateur, il ne me restait que quelques neurones pour Garfield... mon « repose-tête ».
Mon livre d'avion : La magie des vies antérieures. C'est l'un des livres qui m'accrochent et me fait oublier que je suis dans les airs... comme les livres de témoignages sur les anges... et désolée pour les puristes catholiques mais je crois en la réincarnation. Ce n'est pas du « Nouvel Âge ». En fait, je crois que nous n'avons effectivement qu'une seule âme mais qu'elle voyage dans le temps et renaît pour développer certains aspects, pour évoluer, pour apprendre à mieux aimer. Comme un diamant qui se fait sculpter pour mieux briller.
Je ne suis pas sûre cependant, qu'on ait toujours le choix de revenir ou non. Peut-être a-t-on une petite ou une grande « poussée dans le dos » pour se rattraper d'un échec quelconque, pour monter les échelons spirituels ou pour accomplir une mission. Qui sait ?
J'avais déjà lu à ce sujet La vie antérieure des enfants. Des témoignages fascinants. À quinze ans, j'avais dit à un très catholique Frère du Sacré-Cœur : « Dans ma prochaine vie, je veux être un Bouddha ». Rien de moins! Surpris, il a sourit et a eu la gentillesse de ne pas relever la remarque. Je ne voulais pas changer de religion, mais je sentais comme une paix juste à penser à ce gros bonhomme souriant assis les jambes croisées.
Des personnes y verront une contradiction avec ma religion catholique. Moi pas. Elle la complète. Elle vient donner du sens en ce qui me concerne à toutes les inégalités de ce monde et à tous les défis que nous devons y relever... et Jésus est venu nous montrer comment faire pour y réussir.
Mon livre d'avion : La magie des vies antérieures. C'est l'un des livres qui m'accrochent et me fait oublier que je suis dans les airs... comme les livres de témoignages sur les anges... et désolée pour les puristes catholiques mais je crois en la réincarnation. Ce n'est pas du « Nouvel Âge ». En fait, je crois que nous n'avons effectivement qu'une seule âme mais qu'elle voyage dans le temps et renaît pour développer certains aspects, pour évoluer, pour apprendre à mieux aimer. Comme un diamant qui se fait sculpter pour mieux briller.
Je ne suis pas sûre cependant, qu'on ait toujours le choix de revenir ou non. Peut-être a-t-on une petite ou une grande « poussée dans le dos » pour se rattraper d'un échec quelconque, pour monter les échelons spirituels ou pour accomplir une mission. Qui sait ?
J'avais déjà lu à ce sujet La vie antérieure des enfants. Des témoignages fascinants. À quinze ans, j'avais dit à un très catholique Frère du Sacré-Cœur : « Dans ma prochaine vie, je veux être un Bouddha ». Rien de moins! Surpris, il a sourit et a eu la gentillesse de ne pas relever la remarque. Je ne voulais pas changer de religion, mais je sentais comme une paix juste à penser à ce gros bonhomme souriant assis les jambes croisées.
Des personnes y verront une contradiction avec ma religion catholique. Moi pas. Elle la complète. Elle vient donner du sens en ce qui me concerne à toutes les inégalités de ce monde et à tous les défis que nous devons y relever... et Jésus est venu nous montrer comment faire pour y réussir.
samedi 4 juin 2016
Des livres SVP
A la fin de la journée, nous terminons la visite par l'une des plus belles plages du coin. Assise sur un banc de bois, j'entame la conversation avec deux dames des États-Unis. C'est l'une d'elles, en fait, qui me fait remarquer que les enfants rencontrés ne sont pas à l'école. Me revient le regard de l'enfant de la maison typique, gênée d'être là elle aussi. Bon, peut-être était-ce son jour d'accueillir les visiteurs ?
Mais j'avais surtout conscience de son éloignement de tout, surtout de toute distraction. J'imaginais alors un bus de lecture. Si seulement elle avait des livres à lire, chez soi. L'importance de la lecture pour s'évader de son univers très beau mais très limité.
Ma mère a lu toute sa vie. Je la revoie couchée sur son côté du lit, sa lumière de chevet allumée. Quelle que soit l'heure à laquelle sa journée finissait, elle prenait le temps de lire. Parfois très tard. Des romans, des biographies, des livres où se comprenait le monde, l'humanité. Pour changer aussi des nombreuses tâches du quotidien. J'y ai pris goût moi aussi. Il m'arrivait souvent de me coucher en travers du lit de mes parents et de lire, tournée vers la lumière de la fenêtre.
À son décès, toutes les bibliothèques de la maison étaient pleines à ras bord. Nous avons élagué l'une du sous-sol car il fallait changer le tapis. Des caisses de romans se sont retrouvées chez ma belle-sœur. Elle-même en a donné à sa parenté, mais aussi à une petite madame d'un certain âge, d'une île éloignée, qui n'avait pas les moyens de s'en acheter. Et j'ai eu un baume au cœur, de savoir qu'un peu de ma mère, de ses livres qu'elle signait de sa main à leur acquisition, achetés avec bonheur au Colisée du livre de Québec, dans les marchés aux puces, dans les librairies, ce qu'elle pouvait donner de mieux aux Îles, servait maintenant à nourrir l'esprit et les émotions, à s'évader de notre géographie très belle... mais limitée aussi.
Mais j'avais surtout conscience de son éloignement de tout, surtout de toute distraction. J'imaginais alors un bus de lecture. Si seulement elle avait des livres à lire, chez soi. L'importance de la lecture pour s'évader de son univers très beau mais très limité.
Ma mère a lu toute sa vie. Je la revoie couchée sur son côté du lit, sa lumière de chevet allumée. Quelle que soit l'heure à laquelle sa journée finissait, elle prenait le temps de lire. Parfois très tard. Des romans, des biographies, des livres où se comprenait le monde, l'humanité. Pour changer aussi des nombreuses tâches du quotidien. J'y ai pris goût moi aussi. Il m'arrivait souvent de me coucher en travers du lit de mes parents et de lire, tournée vers la lumière de la fenêtre.
À son décès, toutes les bibliothèques de la maison étaient pleines à ras bord. Nous avons élagué l'une du sous-sol car il fallait changer le tapis. Des caisses de romans se sont retrouvées chez ma belle-sœur. Elle-même en a donné à sa parenté, mais aussi à une petite madame d'un certain âge, d'une île éloignée, qui n'avait pas les moyens de s'en acheter. Et j'ai eu un baume au cœur, de savoir qu'un peu de ma mère, de ses livres qu'elle signait de sa main à leur acquisition, achetés avec bonheur au Colisée du livre de Québec, dans les marchés aux puces, dans les librairies, ce qu'elle pouvait donner de mieux aux Îles, servait maintenant à nourrir l'esprit et les émotions, à s'évader de notre géographie très belle... mais limitée aussi.
jeudi 2 juin 2016
Une maison typique
Nous prenons un tour en autobus dans les villages environnants, avec une dizaine d'autres personnes. Ça fait du bien de visiter un peu. De voir les paysages, les maisons, les enfants à l'école. Un peu d'équitation à la campagne. Je bredouille en espagnol avec mon guide... et au cheval. Le jeune homme apprécie et m'offre, à la fin, tout souriant, une noix de coco à boire.
Les habitations des villes sont colorées, comme dans mes Îles. J'adore. C'est vivant. On visite des plantations de cacao, café, canne à sucre. Les enfants sont beaux... tiens, ils ne sont pas à l'école ?
Et puis, dans la campagne profonde, on nous amène visiter une maison typique. C'est inclus dans le tour. On y entre. Je suis gênée d'entrer dans l'intimité de cette famille. La maison est petite mais fonctionnelle, avec son salon, la chambre des enfants, celle des parents où... oups... le papa dort. Shuut. On fait le tour à la queue, le, le... Une enfant nous offre une fleur en entrant dans la cuisine... Je la salue... Elle a les yeux tristes. Tiens... elle n'est pas à l'école ? La mère cuisine. Elle semble gênée. De cet embarras qui doit accepter ces intrusions pour vivre. Bien que ce soit intéressant, je ne me sens pas à ma place. En ressortant, j'ai le goût de leur rendre un peu de cette intimité... et... leur offre une prière. Dans mon patois espagnol, je dis à la mère en sortant : « Que Deo benito tu casa y tu familia ». Elle fait un signe de la tête, étonnée... nait un sourire.
En ressortant, nous passons dans une sorte « d'abri Tempo » où le guide nous fait une démonstration de mouture de cacao et la même mama nous vend des produits du terroir : cacao, café, Mama buena, etc. Dans cette île aussi, comme au Vietnam, on s'est regroupé pour vendre à des prix non négociables. C'est bien. Au fond, ce sont des produits « équitables », dont un prix fixe permet un meilleur revenu aux habitants. J'achète de la bonne vanille pour mes crêpes et gâteaux... et me sent enfin plus à l'aise et heureuse de ma visite.
Les habitations des villes sont colorées, comme dans mes Îles. J'adore. C'est vivant. On visite des plantations de cacao, café, canne à sucre. Les enfants sont beaux... tiens, ils ne sont pas à l'école ?
Et puis, dans la campagne profonde, on nous amène visiter une maison typique. C'est inclus dans le tour. On y entre. Je suis gênée d'entrer dans l'intimité de cette famille. La maison est petite mais fonctionnelle, avec son salon, la chambre des enfants, celle des parents où... oups... le papa dort. Shuut. On fait le tour à la queue, le, le... Une enfant nous offre une fleur en entrant dans la cuisine... Je la salue... Elle a les yeux tristes. Tiens... elle n'est pas à l'école ? La mère cuisine. Elle semble gênée. De cet embarras qui doit accepter ces intrusions pour vivre. Bien que ce soit intéressant, je ne me sens pas à ma place. En ressortant, j'ai le goût de leur rendre un peu de cette intimité... et... leur offre une prière. Dans mon patois espagnol, je dis à la mère en sortant : « Que Deo benito tu casa y tu familia ». Elle fait un signe de la tête, étonnée... nait un sourire.
En ressortant, nous passons dans une sorte « d'abri Tempo » où le guide nous fait une démonstration de mouture de cacao et la même mama nous vend des produits du terroir : cacao, café, Mama buena, etc. Dans cette île aussi, comme au Vietnam, on s'est regroupé pour vendre à des prix non négociables. C'est bien. Au fond, ce sont des produits « équitables », dont un prix fixe permet un meilleur revenu aux habitants. J'achète de la bonne vanille pour mes crêpes et gâteaux... et me sent enfin plus à l'aise et heureuse de ma visite.
mercredi 1 juin 2016
Hola
En voyage, certaines personnes semblent muer et laisser une partie ou toute leur intelligence, leur savoir-vivre, leur humanité à la maison. Un peu comme ces pratiquants qui limitent leur moment spirituel à la célébration. Pas tous, non, heureusement.
C'est le cas notamment de ceux qui se payent la « traite » avec des enfants de pays étrangers. Aussi de ceux qui se croient « maître et seigneurs » et regardent de haut ces personnes qui les accueillent. Ou encore qui exploitent la vulnérabilité financière en négociant trop durement l'achat du fruit de leur travail ou quelques souvenirs.
À ce sujet, me revient un autre souvenir du Vietnam, À ce moment, nous sommes dans un mini village, près d'une rizière. Un petit coin de paradis pour nous. Quelques bâtiments, une vache et son veau, des poules en liberté. Des métiers à tisser où travaillent des femmes aux vêtements colorés. Elles tissent de magnifiques foulards qu'elles suspendent à une corde qui ferait rougir d'envie nos cordes-à-linge. Un peu plus haut, une autre corde suspend des courtes-pointes faites à la main, vendues à des prix dérisoires.
L'une des voyageuses de mon groupe se vante alors que, dans un autre voyage, elle a réussi à faire baisser le prix d'une belle couverture tissée à la main de 120 $ à 20 $. Si elle s'attendait que nous applaudissions son exploit... je n'ai pas caché mon dégoût de sa façon de jouer à la touriste qui fait de beaux grands voyage... en abusant les hôtes. On ne m'a pas convaincue non plus sur le risque d'inflation des prix. Surtout lorsque j'ai faiblement négocié le prix de l'une des courtes-pointes dont le prix était 25 $, juste pour le principe, et que j'ai lu toute la misère du monde dans le regard de cette jeune femme vietnamienne. Au Québec, cette couverture aurait valu au moins le triple prix. J'ai payé le prix demandé.
En fait, j'ai eu beaucoup plus de plaisir à communiquer, que dis-je, à bredouiller quelques bribes et signes non verbaux avec ces femmes à qui j'ai acheté des foulards et autres petits cadeaux tissés à la main à 3 $, le prix demandé, que j'en aurais eu à faire baisser les prix. Le temps m'a donné raison puisque, plus au sud, nous avons découvert une coopérative où les prix étaient non négociables. C'est dire qu'on voulait assurer un salaire de base à ces gens.
Je négocie quand je peux. C'est même culturel à certains endroits... Même dans les marchés aux puces. Mais je le sens lorsque j'arrive à une limite acceptable pour les deux. J'aime quand les villageois se respectent et obtiennent un juste prix. Et je ressens ce respect aussi du vendeur lorsqu'il sent que je n'essaie pas d'abuser. Cet échange devient un plaisir en lui-même et ces moments, pour moi... n'ont pas de prix.
C'est le cas notamment de ceux qui se payent la « traite » avec des enfants de pays étrangers. Aussi de ceux qui se croient « maître et seigneurs » et regardent de haut ces personnes qui les accueillent. Ou encore qui exploitent la vulnérabilité financière en négociant trop durement l'achat du fruit de leur travail ou quelques souvenirs.
À ce sujet, me revient un autre souvenir du Vietnam, À ce moment, nous sommes dans un mini village, près d'une rizière. Un petit coin de paradis pour nous. Quelques bâtiments, une vache et son veau, des poules en liberté. Des métiers à tisser où travaillent des femmes aux vêtements colorés. Elles tissent de magnifiques foulards qu'elles suspendent à une corde qui ferait rougir d'envie nos cordes-à-linge. Un peu plus haut, une autre corde suspend des courtes-pointes faites à la main, vendues à des prix dérisoires.
L'une des voyageuses de mon groupe se vante alors que, dans un autre voyage, elle a réussi à faire baisser le prix d'une belle couverture tissée à la main de 120 $ à 20 $. Si elle s'attendait que nous applaudissions son exploit... je n'ai pas caché mon dégoût de sa façon de jouer à la touriste qui fait de beaux grands voyage... en abusant les hôtes. On ne m'a pas convaincue non plus sur le risque d'inflation des prix. Surtout lorsque j'ai faiblement négocié le prix de l'une des courtes-pointes dont le prix était 25 $, juste pour le principe, et que j'ai lu toute la misère du monde dans le regard de cette jeune femme vietnamienne. Au Québec, cette couverture aurait valu au moins le triple prix. J'ai payé le prix demandé.
En fait, j'ai eu beaucoup plus de plaisir à communiquer, que dis-je, à bredouiller quelques bribes et signes non verbaux avec ces femmes à qui j'ai acheté des foulards et autres petits cadeaux tissés à la main à 3 $, le prix demandé, que j'en aurais eu à faire baisser les prix. Le temps m'a donné raison puisque, plus au sud, nous avons découvert une coopérative où les prix étaient non négociables. C'est dire qu'on voulait assurer un salaire de base à ces gens.
Je négocie quand je peux. C'est même culturel à certains endroits... Même dans les marchés aux puces. Mais je le sens lorsque j'arrive à une limite acceptable pour les deux. J'aime quand les villageois se respectent et obtiennent un juste prix. Et je ressens ce respect aussi du vendeur lorsqu'il sent que je n'essaie pas d'abuser. Cet échange devient un plaisir en lui-même et ces moments, pour moi... n'ont pas de prix.
Inscription à :
Articles (Atom)