jeudi 21 février 2019

Au ras des paquerettes

Dans mes Îles, c'est si loin, si petit, qu'on se croirait à l'abri de tout. Loin du stress de la ville. On relègue les drames aux nouvelles, chez les autres... très loin. Et pourtant, comme ailleurs, on y vit des peines parfois si grandes.

Et comme ailleurs, c'est surtout dans les funérailles qu'on retourne au fond de notre foi, dans le resserrement des liens de notre communauté.

Mais auparavant, j'ai eu une vive discussion au sujet de notre religion catholique. J'entends les arguments habituels, très actuels et déprimants, des dérives du clergé, du Vatican, des papes qui se sont succédés. Ces dérives sont humaines, et il est clair que notre religion rende difficile le sacerdoce. Les apôtres n'ont pas eu à faire une maîtrise pour prêcher. On ne connaît pas le succès de leur célibat, bien que je crois qu'ils avaient trop à cœur leur nouvelle mission et trop à faire pour papillonner. Et  on ne fait pas des saints en théologie. La spiritualité se développe avec la pratique, dans le coeur avant tout.Tant mieux si elle s'accompagne de connaissances. Ceux qui ont pu traverser avec force une vie de tentations et de solitude, et se consacrer pleinement à la prières et aux autres, sont sans nul doute devenus des êtres très spéciaux. Mais c'est visiblement trop demander à certains hommes...

Toutefois, il en est. Et ces arguments murs à murs qui sied surtout ceux qui ne veulent plus fréquenter l'église, me mettent hors de moi qui en ai une toute autre vision, celle des régions, des petites localités, des moments privilégiés. On l'a surtout constaté cet hiver, alors que notre belle église de Lavernière est restée fermée faute de prêtres, pendant plusieurs fins de semaine. Comme une lampe éteinte.

L'Église au « ras des pâquerettes ». Celle de Jésus dans toute son humilité, sa sagesse et son sacrifice. Celle de ses messages. Et, franchement, quand je vois un prêtre dévoué et sincère, débarquer de la chaude Afrique ou de l'Amérique du Sud pour missionner chez nous, dans les tempêtes d'hiver, à -25o, sur notre petit archipel perdu au milieu du golfe Saint-Laurent, je ne peux qu'avoir une grande estime pour ces apôtres d'aujourd'hui.

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