samedi 17 mars 2018

La quatre Passions


Il n'avait pas l'air très puissant Jésus Christ dans ces récits de la « passion » des évangélistes. En fait, il est apparu complètement désarmé...  totalement vulnérable. Même ses amis se sont « poussés »,  se sont enfuis.

Père Miguel m'avait dit : « Commence par la lecture de la passion... ».

 J'ai commencé par Luc. Je ne sais plus pourquoi. Sans savoir ce que je devais en tirer... pour moi ces quatre récits du Vendredi Saint se ressemblent, d'une année à l'autre. D'ailleurs, je déteste  le rôle de la foule  et dire « Crucifiez-le ! ».

Je l'ai lu dans le calme de la chambre, couchée sur le lit. Avec ma lumière de chevet.

Étonnamment ça ne m'a pas ennuyé.

Je l'ai lu avec un regard humain dont le cœur a capté l'émotion qui imprègne tout le récit : la peur. Il y a aussi le désarroi, la colère,  la jalousie, la haine, la peine. Bien avant l'étonnement, la stupeur, la joie de revoir celui qu'on a aimé.

Mais la peur est présente partout : Jésus qui demande à son Père « d'éloigner cette coupe »  si possible et à ses apôtres de prier avec lui. La peur des apôtres dont l'un coupe l'oreille d'un soldat. La peur qui les fait s'enfuirent et d'être reconnus au point de renier Jésus, leur maître, celui qui leur a tant enseigné.  La peur de Pilate qui ne sait que faire de Lui, qui ne comprend rien à tout ça. La peur de la foule qui pourtant à moins peur d'un homme violent et demande de libérer l'autre prisonnier. La peur non décrite de la partie de la foule, parents et amis qui devaient y être rassemblés, étouffés par la clameur... La peur de ce moment atroce, de la souffrance, de la mort. La peur des apôtres qui se rassemblent après, se sentant abandonnés. La peur des femmes devant le tombeau vide... et devant cet homme en blanc, l'ange.

C'est fou, quand on y pense. Tant de peurs.

Haaaa cher Père Miguel perspicace.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire