Un jour que je sors de mon bloc appartement, je me bute sur une adorable petite famille vénézuélienne. La mama, Orglaïs, le bébé de 2 ans, le petit de 4 ans et Oriana 7 ans. Avec leur papa, ce sont mes nouveaux voisins. Je leur parle dix minutes dans le corridor et déjà, la petite me fait un bisou sur la joue. Je suis conquise.
La famille est arrivée en novembre pour six mois. Dès la première neige, je leur apprend à faire un bonhomme de neige et ils découvrent la glissade sur la petite colline au parc.
Puis c'est décembre. Chaque année, même lorsque je suis seule et surtout lorsque je deviens grincheuse (haaa, la surconsommation, le p'tit Jésus sert de décors, etc... ), je vais m'acheter un vrai sapin de Noël. J'adore ce moment où ils sont tous alignés dehors, on se croirait en forêt et ça sent si bon. Je retrouve alors «l'esprit de Noël». Cet espèce de souffle d'amour qui alimente notre générosité, nous fait sourire et me rappelle mes beaux Noëls d'enfance.
Je décore mon beau sapin même si je ne resterai pas pour les Fêtes. Je retourne comme chaque année, fêter avec ma famille aux Îles de la Madeleine. Mes amis vénézuéliens viennent parfois me visiter et admirent mon sapin tout décoré... c'est la première fois qu'ils en voient un... les sapins étant plutôt rares en Amérique du Sud. Toutefois, c'est trop cher pour eux de s'équiper et ils repartiront bientôt.
Un gros sapin tout seul pour Noël et trois charmants enfants en bas de chez nous... Il me vient une idée. La veille de mon départ, le 18 décembre au soir, lorsque les petits dorment, je dépouille le sapin des ornements plus fragiles, et avec les parents, nous le descendons silencieusement dans leur appartement. Quel beau moment complice ! et quel moment magique pour les enfants en ce matin du 19 décembre !
Lors de mon voyage sur la Côte-Nord, au monastère de Charlevoix, Père John me demande : «Où vas-tu ?».... Dans une intuition, je lui réponds: «Vers moi».
mercredi 10 décembre 2014
lundi 8 décembre 2014
Karaté Kid
Quand j'étais enfant, j'écoutais naïvement la télé et suivait le héros, le bon, l'exemple à suivre dans ses qualités et ses actions. J'aimais particulièrement les films où un vieux sage chinois guidait un jeune dans son cheminement personnel et spirituel, lui faisant connaître toute sa force intérieure. J'aurais aimé avoir un tel guide. Puis j'ai connu un frère du Sacré-Coeur qui nous a fait mieux connaître et surtout mettre en pratique certains aspects de notre religion. J'ai trouvé ma force intérieure.
Mais je me suis rendue compte aussi que des jeunes prennent comme héros le «méchant», parce qu'il est plus «cool», moins «nerds», à contre-courant, plus original, plus futé. Peut-être aussi parce qu'ils ont l'air moins «parfaits» et donc plus atteignables. Ainsi, «Ponpon il est toujours le vainqueur» a battu le gentil Pépino, Mr Freeze a battu Batman, et autres dans le cœur de certains enfants.
Ces anti-héros véhiculent leurs propres valeurs et règlent leurs problèmes à leur façon bien à eux. On ne peut pas empêcher un cœur d'aimer... on ne peut forcer personne à intégrer les valeurs que nous souhaitons partager...
Et puis, le jour où un personnage aux qualités plus grandes que nature, notre Jean Béliveau national, repart pour de bon, je me dis «pas besoin d'un vieux guide chinois». Je reprends confiance dans notre humanité. Car toutes les marques de sympathie envers cet ancien hockeyeur de renom ne lui sont pas seulement adressées pour ses nombreuses Coupes Stanley. Elles soulignent sa noblesse, sa gentillesse, son calme intérieur, sa force tranquille, le respect qu'il dégageait, sa fiche hors pair d'homme de ce monde. Et ça fait chaud au cœur de voir que tant de gens accordent encore autant d'importance à ces valeurs et ces qualités humaines...
Mais je me suis rendue compte aussi que des jeunes prennent comme héros le «méchant», parce qu'il est plus «cool», moins «nerds», à contre-courant, plus original, plus futé. Peut-être aussi parce qu'ils ont l'air moins «parfaits» et donc plus atteignables. Ainsi, «Ponpon il est toujours le vainqueur» a battu le gentil Pépino, Mr Freeze a battu Batman, et autres dans le cœur de certains enfants.
Ces anti-héros véhiculent leurs propres valeurs et règlent leurs problèmes à leur façon bien à eux. On ne peut pas empêcher un cœur d'aimer... on ne peut forcer personne à intégrer les valeurs que nous souhaitons partager...
Et puis, le jour où un personnage aux qualités plus grandes que nature, notre Jean Béliveau national, repart pour de bon, je me dis «pas besoin d'un vieux guide chinois». Je reprends confiance dans notre humanité. Car toutes les marques de sympathie envers cet ancien hockeyeur de renom ne lui sont pas seulement adressées pour ses nombreuses Coupes Stanley. Elles soulignent sa noblesse, sa gentillesse, son calme intérieur, sa force tranquille, le respect qu'il dégageait, sa fiche hors pair d'homme de ce monde. Et ça fait chaud au cœur de voir que tant de gens accordent encore autant d'importance à ces valeurs et ces qualités humaines...
dimanche 7 décembre 2014
Graines de violence... graines d'amour
On commémorait pour la 25e année, hier, le massacre de la Polytechnique de Montréal. Cet événement s'est déroulé, paradoxalement, dans le mois de Noël, fête ultime de l'Amour. Un homme est né, il y a deux mille ans, pour nous apprendre à nous aimer. Tous ses messages sont encore d'actualité, dont la parabole du semeur :
«Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés sur le bord du chemin et les oiseaux sont venus tout manger. D'autres sont tombés sur les endroits pierreux où il n'avaient pas beaucoup de terre, et aussitôt ils ont levé. Mais une fois le soleil levé, ils ont été brûlés, et faute de racine, se sont desséchés. D'autres sont tombés sur les épines, et les épines ont monté et les ont étouffés. D'autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l'un cent, l'autre soixante et l'autre trente. (Mt 13, 4-9).
Que semons-nous ? Dans quelle «terre» semons-nous ? Que sèment les producteurs de film, d'émissions de télévision, de contenus Internet, de jeux vidéo ? Du bon grain ou de l'ivraie ? De l'amour ou de la violence ? Dans quels esprits immatures, souffrants, malades toutes ces graines s'éparpillent-elles ?
Mais plus près de nous, dans notre milieu, au travail, à la maison, dans notre famille, dans notre couple, que semons-nous ? Des reproches continuels ou des câlins ? Des sourires ou des airs bêtes ? Des moments de qualité ou du matériel bien enveloppé ?
Quel semeur ou quelle semeuse sommes-nous ?
«Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés sur le bord du chemin et les oiseaux sont venus tout manger. D'autres sont tombés sur les endroits pierreux où il n'avaient pas beaucoup de terre, et aussitôt ils ont levé. Mais une fois le soleil levé, ils ont été brûlés, et faute de racine, se sont desséchés. D'autres sont tombés sur les épines, et les épines ont monté et les ont étouffés. D'autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l'un cent, l'autre soixante et l'autre trente. (Mt 13, 4-9).
Mais plus près de nous, dans notre milieu, au travail, à la maison, dans notre famille, dans notre couple, que semons-nous ? Des reproches continuels ou des câlins ? Des sourires ou des airs bêtes ? Des moments de qualité ou du matériel bien enveloppé ?
Quel semeur ou quelle semeuse sommes-nous ?
mardi 2 décembre 2014
Le miracle de Noël
Parfois les miracles arrivent là où on ne s’y attend pas… de vrais miracles...
22 décembre y a plusieurs années. Je reviens d’un dîner de Noël au resto pour le
bureau. C’est la première fois, depuis des années, que nous avons réellement du
plaisir à nous retrouver toute l’équipe, alors je suis restée plus longtemps
que prévu. Sauf que j’ai un avion à prendre à 17h à l’aéroport de Dorval pour
passer les Fêtes aux Îles de la Madeleine avec ma famille. Il est 14h30. Comme
je pars du centre-ville de Montréal, au sud de la rue Saint-Laurent, je pense
bien avoir amplement de temps et compte arriver vers 15h30 à l’aéroport.
Cependant, nous sommes collés pare-chocs à pare-chocs. Des camions déchargent
un peu partout leur cargaison des Fêtes. Il tombe une neige mouillée qui
complique encore la circulation. Et je ne me souvenais plus que cette rue soit aussi
longue… mais lonnnngue... elle n'en finit pluuus.
Au début je chante avec la radio. Puis je commence à
stresser. Les feux tournent au rouge, au vert et puis au rouge alors que
j’avance un pouce à la fois. Le temps avance inexorablement. 16h arrive et je
ne suis même pas sur la Métropolitaine. Je commence à entrevoir l’impensable,
soit la sérieuse possibilité que je rate mon avion. En langage madelinot, cela veut
dire l’immense déception de la famille et l’inquiétude de savoir si je serai
replacée. J’imagine mon petit neveu scrutant la piste d'atterrissage... Mon désespoir augmente sans cesse. J’ai le goût de planter l’auto
là et de demander au poste de police tout près de m’amener à l'aéroport. J’en viens à
sortir le chapelet que j’ai toujours dans le coffre à gant, et prie en rappelant
au bon Dieu qu’il nous a enseigné par Jésus que la Foi déplace les montagnes…
moi je veux seulement que mon avion m’attende… et moi, j’attends mon miracle.
J’embarque sur la Métropolitaine (40 Ouest) autour de 16h20! Je roule un peu
trop vite, le sol étant couvert de neige mouillée, et risque un carambolage. Je
m’en fou. J’arrive à l’aéroport à 16h40 et essaie en vain de soudoyer deux
personnes pour stationner mon auto. Je cours comme une dingue pour indiquer aux
agents du comptoir d’Air Canada que je suis arrivée. Qu’ils m’attendent ! Je
repars stationner à l’autre bout du monde, dans une mer d'autos. Le voici,
mon premier petit miracle, une place de stationnement en cette période plus qu’achalandée
de départs de vacances. Mais comment arriverais-je à temps juste à traîner mes
valises jusqu’à l’aéroport ? Soudain, un autre petit miracle se pointe et
arrête à ma hauteur : la navette. J’ai les yeux pleins d’eau et supplie le
chauffeur d’aller plus vite. Il me sourit, l’air calme et arrête l’autobus près
d’une sortie inhabituelle. Je me «garroche» au comptoir. Une autre Madelinienne
est devant moi. Je me lance à sa suite et cours d’un bout à l’autre, la piste
pour les régions étant à l’autre bout de la planète. Inutile de vous dire que
j’ai l’air étrange lorsque je passe la sécurité en courant… Je dois faire
drôlement pitié car les agents me laissent passer. Puis je finis par arriver au
comptoir de sortie pour mon avion. Troisième miracle, l’avion est encore là!…. Et la fille devant
moi a pu avertir les agents de bord que j’arrivais. Il est 17h10 environ.
Pendant toute cette course, le temps a semblé ralentir, presque s’arrêter.
Ce soir là, beaucoup de vols ont été retardés et plusieurs
personnes ont raté leur avion à cause de la mauvaise température et de l’état
des routes. Moi, je me suis sentie fondre sur mon siège. Bien assise, en sueur mais heureuse de grignoter ma
sandwich et à la pensée de retrouver les miens. Et je remercie Dieu pour avoir fait en sorte que j’arrive à temps,
pour mon miracle de Noël.
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