lundi 30 juin 2014

Sur la Côte 2... Le diagnostic...

J'accompagne Danielle à l'école où elle travaille. C'est la fin de l'année et elle ramène ses affaires à la maison. Nous marchons dans un parc et parlons beaucoup. Elle est très croyante, lit souvent la Bible. Mère monoparentale de quatre enfants, elle a toujours gardé la foi envers et contre tout.

Lorsque je lui raconte un peu ma vie, elle m'invite à rencontrer le Père John. «Il est spécial» dit-elle.

Je m'étais posé comme objectif au cours de mon congé sabbatique de passer deux jours dans un monastère, histoire de méditer un peu, de faire le point. Probablement à l'Abbaye Saint-Benoît, le seul que je connaissais à ce moment. Mais j'étais loin de croire qu'il y a en avait un dans Charlevoix : les Petits Frères de la Croix glorieuse. J'accepte donc et nous y voilà parties, en plein mercredi soir, sous une fine pluie, en haut d'un petit chemin qui monte dans les bois. Une sorte d'église dans une clairière.



Dans une petite salle, j'attends un petit moment. Puis Père John entre et s'affale dans une chaise. Ni vieux ni jeune...  il me regarde en me demandant pourquoi je suis là. En fait, je devais avoir drôle d'allure... mes cheveux longs, des restes de tresses de mon voyage à Cuba et l'air désemparé.

Je lui dit que ma vie s'est avéré difficile, surtout au point de vue affectif. Que je me sens un peu perdue. Que je me prépare à monter sur la Côte-Nord.  Il me questionne un peu et... le diagnostic tombe : je suis en anémie spirituelle !


dimanche 29 juin 2014

Juin 2007 : Sur la Côte très, très au Nord...

Il est des pélerinages connus tels que Compostelle ou encore Sainte-Anne-de-Beaupré. Il en  est d'autres, sans le savoir, que nous réalisons au cours de notre vie...

Fin uin 2007. Je suis en congé sabbatique depuis février jusqu'en août. Après quelques mois de repos et une autre relation qui n'aboutit pas, je dirige mon regard vers la Côte-Nord. Je souhaite visiter les Îles Mingan.J'ai besoin de «faire de l'Est». J'ai plusieurs fois été voir les baleines à Tadoussac. J'irai peut-être encore.

J'embarque mon gréément de camping, mes affaires, et quitte Montréal.

Il fait gris. Lundi soir. Je passe saluer ma nièce à Québec puis  repars en direction de Charlevoix. Ce soir, je dormirai chez une amie de l'une de mes soeurs, à la Malbaie.

Dans les montagnes de Charlevoix, le soleil descendant se cache derrière un nuage. Je ne vois que ses magnifiques rayons qui surgissent tout autour. Une vision céleste. C'est tellement beau que j'ai de la difficulté à ne pas regarder en arrière... sur la route...

J'arrive avec le souper... : un beau pâté à la dinde que j'ai préparé ce printemps.  Danielle apprécie ce cadeau... et nous discutons toute la soirée. Tellement intéressant qu'elle m'invite à rester jusqu'à ce que la pluie cesse... J'accepte. Je  resterai deux jours de plus.

J'ai décidé de lâcher prise, de prendre les événements au fur et à mesure, d'accueillir. Sans le savoir, mon «pèlerinage» sur la Côte-Nord commence...

vendredi 27 juin 2014

Le Pèlerinage de Compostelle...

Comme bien des gens, j'aimerais faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Tout laisser derrière moi. Partir le temps qu'il faudra. Lâcher prise. Apprivoiser les événements. Avancer pas à pas, dans le soleil et dans le vent... ou sous la pluie... J'aimerais regarder ces magnifiques paysages de France et d'Espagne. Méditer, prier, ou ne penser à rien pendant de longues semaines...  mais... j'ai mal aux pieds. Bassement terre-à-terre. C'est ce qui arrive quand on marche trop longtemps avec des talons hauts.

J'ai toutefois réalisé dans ma vie que nous sommes bien souvent en «état» de pèlerinage. De longues années de solitude, des amours difficiles, de l'entêtement à intégrer des leçons de vie qui reviennent inlassablement tant qu'elles ne sont pas «apprises». J'ai senti, pour ma part, avoir marché longtemps dans «le désert».

C'est que les leçons de vie sont souvent subtiles. On peut facilement passer à côté. Ainsi, vous pourriez faire cent fois le pèlerinage de Compostelle en vous pratiquant pour relever ce «défi sportif» de marcher des milliers de kilomètres et revenir sans avoir appris quoi que ce soit, sinon la satisfaction d'avoir réussi ce défi. Mais, en route, il se peut que vous appreniez aussi... la patience, que vous ne contrôlez rien en dehors de vous-même et qu'il faut accepter ce qui vient, tel que la météo, la nourriture, les bonnes ou les mauvaises rencontres. Qu'il faut développer une confiance toute spirituelle qu'on est jamais vraiment «tout seul» avec Dieu et nos anges gardiens, qu'il nous faut un esprit d'ouverture aux autres et aux événements.

Bien sûr, ce pèlerinage doit être vraiment spécial puisque des milliers de pèlerins l'ont parcouru au cours des siècles. Mais quand on s'y arrête, on peut apprendre tout ça, tout au cours de notre vie... en étant «présent» à chaque moment, conscient de nos relations avec les autres, en s'observant et en se connaissant mieux... et c'est tout près de nous... c'est en nous.

mardi 24 juin 2014

Bonne Saint-Jean... et bon Sacré-Coeur de Jésus!

Je suis restée une année en Ontario. Une année finalement bien remplie et que j'ai beaucoup aimée. Pendant cette période, j'ai réussi aux examens d'entrée au gouvernement du Québec. Je croyais postuler tranquillement l'année suivante mais le «destin» en a décidé autrement. D'ailleurs ma définition du «destin» étant : lorsque «tout se met en place» pour vous indiquer LA voie à suivre.... J'ai toujours demandé à être «guidée»... et bien voilà.

Beaucoup de Québécois travaillent à Kingston dans l'armée. Plusieurs organismes francophones se sont associés cette année pour organiser des Fêtes de la Saint-Jean. C'est la semaine précédent l'événement. Dimanche matin, 9h30. J'ai passé une entente avec moi-même. Je vais à la messe le samedi ou pas du tout. J'aime dormir et prendre mon temps le matin. Mais là, ça me turlupine. Je sens qu'il faut que j'y aille.
Le téléphone sonne à ce moment même. On me demande d'apporter des dépliants de la Saint-Jean-Baptiste à la messe... Ben coudon! je suis dûe!... À l'entrée de l'église, je prends en passant un dépliant du Sacré-Coeur de Jésus auquel ma mère accorde beaucoup de foi. Et puis c'est la fête des Pères ! Je suis donc d'autant plus heureuse d'assister à cette messe.

Le mardi soir suivant, après avoir regardé un film particulièrement touchant, je prie Dieu d'une façon plus intense, lui offrant de suivre sa «volonté»... ben le lendemain, je reçois un téléphone de Montréal pour une entrevue. Oufff. Pas prévu dans mon agenda. Surtout de travailler à Montréal !... Bouleversée à la pensée de planter là mon adjointe à la fin de l'été, et de tout chambouler mes vacances, et re-déménagement, et re-etc., je demande conseil à une amie qui me dit : «Carmen, t'es croyante... fais une prière et tu verras». Je pose le téléphone et remarque le dépliant du Sacré-Coeur de Jésus posé sur ma table de nuit. La neuvaine commence «justement» aujourd'hui, en ce 21 juin 2000. Je lis ceci... :

(volet 1) Prière de la neuvaine 2000

Coeur Sacré de Jésus, tu ne cesses de montrer ta bonté à ceux et celles qui T'implorent et tu Te laisses trouver par ceux et celles qui te cherchent; entends ma prière : en ce début du nouveau millénaire, soit mon réconfort et mon défenseur. Donne-moi Ta paix. Éclaire ma route. Sois le guide de ma famille.
Je confie à Ton coeur cette intention particulière, exauce-moi, je t'en prie.... (pause) 
J'ai confiance, Coeur de Jésus. Amen.

(volet 2 )  Que le Sacré-Coeur de Jésus vous manifeste son amour !

En cette année jubilaire, notre neuvaine préparatoire à la Fête du Sacré-Coeur a une saveur spéciale. Une petite saveur d'amour et de renouveau. «Tout recommence...» Chantons-nous souvent à nos célébrations. Eh oui ! Tout recommence. Millénaire nouveau qui invite à un coeur nouveau. C'est aujourd'hui que le Seigneur me demande ; «M'aimes-tu ?»
Il semble nous dire : «On repart à neuf, veux-tu?» 1000 ou 2000, c'est du pareil au même pour le Coeur de Dieu. Un instant est comme mille ans pour Lui. Son amour pour nous reste inchangé. C'est avec un clin d'oeil amoureux qu'il me dit : «Fais-moi confiance... dis-moi simplement que tu M'aimes!» 
C'est votre «oui» que nous présenterons au Seigneur lors de notre neuvaine. Ensemble nous disons: «Seigneur, Tu sais bien que je T'aimes»...                   (Père Clifford Cogger, recteur)

(volet 3)  Consécration au Sacré-Coeur de Jésus

Coeur Sacré de Jésus, en réponse à ton invitation, je  me consacre à toi en toute confiance. Je te consacre ma vie, mes joies, mes souffrances, mon avenir avec mes projets et mes limites. je te consacre ma famille et toutes les personnes qui me sont chères. Garde-moi toujours dans la lumière de ton Esprit Saint, sur la route qui mène au Père, Lui qui, un jour, nous comblera de son amour pour l'éternité. Amen.

COEUR DE JÉSUS, J'AI CONFIANCE EN TOI (3 fois)  

(je redécouvre cette prière en vous l'offrant...)

Et ben!... «Il» aurait pris le téléphone que ça n'aurait pas été plus clair!... Devinez ma réponse...
J'ai passé l'entrevue et obtenu le poste.




Le fameux «lâcher prise»...

Juin 1999. Après six années passées de retour dans mon archipel des Îles de la Madeleine, j'ai décidé de retourner sur la «Grand'terre», sur le continent, pour des raisons personnelles et professionnelles. Ma décision n'a pas été facile. Le départ le sera encore moins...

C'est jeudi soir, fin juin. Tout semble sombre devant moi : une autre province, un autre travail, l'inconnu de nouveau. Je ne sais pas où trouver le courage pour entrer dans cette nouvelle vie. Je prie Dieu, lui demandant pour la première fois aussi clairement, de m'apprendre à lâcher prise, à vivre «un jour à la fois».

Le lendemain, je marche sur la plage du Corfu Island. Juste à l'entrée, où souvent s'assoient les familles, des morceaux de bouteilles sont plantés dans le sable. Au souvenir cuisant d'avoir marché sur un tesson de bouteille à quatre ans sur la plage... c'est dire que rien n'arrive pour rien... je me penche et ramasse les morceaux. Puis, «tant qu'à faire», le papier pris dans le sable.

Ce papier est en fait un petit carnet de pensées pour chaque jour du mois de juillet qui viendra... il s'intitule :  «Un jour à la fois»...

lundi 16 juin 2014

Notre Père qui est aux cieux...

Dans la foulée de cette fête des Pères, j'aimerais vous offrir cette prière que Jésus nous a apprise pour parler et rendre grâce à notre Père du ciel...


Notre Père

Notre Père qui est aux cieux... (et près de moi)...
Que ton nom soit sanctifié (par tous les gens de la terre)
Que ton règne vienne (et avec lui ton ordre divin des choses)
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel (car avec elle peuvent régner l'amour, la paix et la justice)
Donne-nous aujourd'hui notre pain (et l'amour, la foi, la vaillance, l'intelligence, la sagesse) de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux (et celles) qui nous ont offensé,
Ne nous soumet pas à la tentation (d'être lâche, d'abandonner, de mépriser, de faire du mal physiquement et psychologiquement à soi-même et aux autres)
Et délivre-nous du mal.  (de nos dépendances, de l'orgueuil,  de la cupidité, de l'égoïsme, de la violence,de l'indifférence)

Amen.





dimanche 15 juin 2014

Bonne fête des papas

Je dédie mes prières aujourd'hui, à tous ces pères et ceux qui auraient souhaiter l'être. Pour ceux qui aimeraient être un meilleur père, pour ceux qui vivent cette journée particulière dans l'éloignement, la solitude et la peine, afin qu'ils soient aidés et guidés. A tous ces pères malades, dont les forces les quittent, et à tous ces enfants qui ont perdu cette moité d'eux-même. À tous ces pères qui ont perdu un enfant car la douleur est aussi vive... qu'ils retrouvent la foi de nos ancêtres, cette force tranquille.

Pour ceux aussi qui réussissent à nourrir leur foyer d'amour, qui s'impliquent dans les tâches de la maison dans un meilleur équilibre familial, qui ont la grâce de savoir comment prendre soin de leur famille, pour qu'ils puissent conserver et développer ces moments privilégiés.

À ceux aussi qui, comme mon conjoint, ont adopté une «petite âme» en accueillant un petit animal dans sa demeure avec amour et patience, et qui prend le temps de jouer avec, d'en prendre soin.

J'en profite surtout pour remercier mon père qui a perdu sa conjointe cette année, sa collaboratrice depuis toujours dans cette équipe parentale. Père pourvoyeur qui a occupé deux emplois à la fois, peu bavard et timide. Nous avons appris à communiquer avec lui et découvert sa tendresse beaucoup plus tard...

Mon père m'a appris une chose très importante : «Arrange-toi pour savoir de quoi tu parles».... Précieux conseil fort utile notamment au travail... Mais il a surtout été pour moi un exemple de foi en pratiquant sa religion à l'année longue. J'ai toujours été touchée de le voir dans son banc d'église un peu en retrait, beau dans son manteau bleu, dans la lumière du soleil couchant. Il s'est engagé aussi dans la confrérie des Chevaliers de Colomb.  Il nous a montré, un jour, une belle leçon de pardon en allant serrer la main de son frère avec qui il entretenait une relation difficile, un soir de Noël.

Une père c'est important pour son fils, pour sa fille.

 Je veux lui dire tout l'amour que j'ai pour lui, le remercier et lui offre mes prières.

Je t'aime Papie.

De Coco XXX





samedi 14 juin 2014

Demain la fête des Pères...

Il y des milliers d'années, les hommes protégeaient leur famille de tous les dangers. Leur force brute permettait de chasser des animaux géants avec des armes rudimentaires. Leur adrénaline les aidaient à fuir les lieux dangereux, ou encore à trouver plaisir dans un moment terrifiant de lutte pour sa survie alimentaire.

Aujourd'hui, cette force masculine doit être contenue, canalisée. On attend surtout des hommes une force tranquille, une solidité sur laquelle se fier, un guide.

Bien sûr, les hommes ne sont pas tous outillés pour devenir père. Peut-être encore moins que les femmes à devenir mère, parce que beaucoup n'ont pas appris à communiquer, à exprimer leurs émotions. Parce qu'ils ne savent que faire de toute cette force, cette énergie qui les habite. Parce qu'ils reçoivent des messages contradictoires dans les médias sur la violence, la sexualité, l'amour et qu'ils ne savent pas très bien trier le «bon grain de l'ivraie». Surtout, parce qu'encore aujourd'hui, ils n'osent pas utiliser les ressources disponibles.

D'ailleurs, bien que je crois qu'il n'y en aura jamais suffisamment pour les femmes et les enfants, j'estime qu'il y a encore moins de ressources pour aider les hommes à gérer leurs émotions et leurs dépendances. Ils ont besoin de groupes d'entraides, de lignes téléphoniques confidentielles, de psychologues, de campagnes d'information et de sensibilisation à l'utilisation de ces ressources, etc.

En aidant mieux les hommes, nous aiderons aussi les femmes et les enfants.