mardi 28 août 2018

Petite histoire de stationnement

Je suis crevée. J'ai mal au bras. Je m'en vais à la clinique en face du centre d'achats... En sortant, pour me « récompenser », je vais faire un tour au centre commercial. Le stationnement est plein. J'arrive sur le coin d'une rangée, et, perpendiculairement à moi, une autre auto se cherche un parking. Juste sur ma droite, une conductrice sort enfin et libère la place. Je m'y glisse...

Comme la vie fait les choses « à sa façon »... L'autre s'en trouve un pas loin et nous nous retrouvons presque à l'entrée no 3. Malaise.

L'autre, frustrée : « Y en a qui sont gentilles... et y en a qui le sont pas! ».

Moi, grommelant : « Ben oui, de part et d'autre! ».

Je rentre après elle.

Ma virée est gâchée. Que connaît-elle de ma gentillesse chaque jour de ma vie ? Et elle ? Elle ne m'a pas laissée la place non plus!. À pas gentille... pas gentille et demie!

Je repasse la bobine dans ma tête. En fait, pour être honnête, je n'ai pas été correcte. En la regardant, j'ai suivi son regard et repéré la voiture sortante à ma droite. J'aurais dû lui laisser. Mais juste de la voir insister bien que la place fut à mon côté, je m'y suis accrochée.

Pourquoi ressasser cet incident infime, me direz-vous ? Parce que c'est rare que quelqu'un prenne la peine d'en faire un plat... et que si elle a insisté, c'est peut-être que cette journée-là, elle avait besoin d'une attention spéciale... Je me suis alors souvenue d'un minuscule événement contraire... un geste gentil de ma part. J'avais donné un transfert d'autobus à une dame près de moi. Elle m'avait dit à la fois reconnaissante... et peinée : « Merci... je viens juste d'oublier mon chandail préféré dans le métro ! ».

Quand je repense à mon émission préférée Les Anges du bonheur, j'imagine l'ange Veronica qui lui aurait laissé le stationnement... avec un magnifique sourire en prime.

dimanche 12 août 2018

Parce que

... ce que l'amour fait de bien, il le fait en silence, dans l'humilité et la simplicité.

Mon grand-père aimait à répéter, lui qui a donné sa quote part de charbon... : « Ce que ta main gauche donne... que ta main droite ne le sache pas ».

Et c'est pour cela que j'aime à rendre hommage à tous ceux et celles qui ont bien témoigné de Dieu, qui ont bien réalisé son œuvre, tant que faire se peut. Chacun à sa façon. Particulièrement dans l'éducation, les services sociaux et les soins hospitaliers, au temps où l'aide sociale et l'assurance-chômage n'existaient pas.



samedi 11 août 2018

De Marguerite à Paul

Nous avons eu les funérailles la semaine dernière, d'un grand homme. L'un des grands bâtisseurs du Québec moderne : Paul Gérin-Lajoie. Il a fondé l'instruction publique au Québec. C'est un pas immense que l'accès à l'instruction pour tous et les écoles modernes. J'ai beaucoup aimé les miennes, au primaire comme au secondaire, le cégep et l'université.

Mais ma mère a été instruite au couvent, mon père à l'Académie, dirigés par des religieux et religieuses. Des enseignements de qualité. À mon époque, il en restait qui enseignaient, notamment au secondaire. Et si on remonte beaucoup plus loin dans le temps, en fait, loin, loin, loin, c'est grâce à des femmes comme Marguerite Bourgeois que l'instruction s'est transmise, dans les balbutiements du Québec ancien... parfois dans des coins reculés.

Bien sûr, il y a eu des dérapages. « Où y a de l'homme, y a de l'hommerie »... comme on dit. D'ailleurs, c'est tout ce que l'on entend aux nouvelles. Pas un mot sur ceux et celles qui ont consacré leur vie entière aux autres... bien souvent bénévolement ou à des salaires de misère. Mais de 1664 aux années 1960, pendant des siècles, il y en a eu des enfants instruits grâce à eux.

Et moi, dans ce billet modeste, je le vois... et je vous dis merci.

Y a des prêtres

Y a des prêtres... tellement sympas. Comme le « p'tit prêtre d'en dehors. Il est resté quelques années aux Îles puis il est parti pour aider les prisonniers. Je prie parfois pour que Dieu leur apporte la lumière à travers les barreaux... Ben là, il a un aide précieux... mais il nous manque.

Y en a des tellement dévoués, engagés.

Y en a des plates pas à peu près. Mais y font ce qu'ils peuvent.

Y en a avec de gros accents. Je m'étire l'oreille jusqu'à eux pour mieux comprendre.

Y en a qui ne sont pas vertueux. On ne le sait pas. Dieu le sait, Lui.

Et si je tombe sur un prêtre qui perd un peu son sang froid comme il m'est déjà arrivé, j'y retourne à un autre moment,  où encore quand officie quelqu'un d'autre. Personne n'est parfait.... encore moins tout le temps. Et si on ne leur pardonne pas... on est là pour quoi?

Et dans ce monde où on s'éparpille à tous vents, c'est encore beau qu'il nous en reste. Un privilège que cette autre espèce en voie de disparition, qui nous consacre leur vie... autant apprécier.

samedi 4 août 2018

Par un beau dimanche matin... bizarre

J'arrive donc... 10h50... pour la messe de 11h. Un groupe de personnes est amassée devant le parvis de l'église. Les portes sont fermées. Qu'est-ce qui se passe ?

Juste comme j'arrive à leur hauteur, la porte vient de s'ouvrir et les gens entrent. Mais les lumières sont encore éteintes. Les livrets de messe et les feuillets paroissiaux datent de la semaine dernière. Personne ne nous accueille. Bizarre.

Le plus étonnant, c'est qu'il n'y a ni chorale, ni animateurs, ni prêtre... je m'rvire de bord pu d'bord... comme on dit par chez nous.

Comme il est vieux, le prêtre d'été a peut-être eu un malaise ?

Et l'autre prêtre, plus jeune, qui traîne une leucémie depuis des années, est  peut-être retombé malade ?

On s'assoit. On attend sagement. Des personnes s'avancent, allument et préparent l'autel. Une autre distribue le livret du jour.

Je glisse à la dame à côté de moi : « C'est peut-être une expérience voulue pour nous faire réfléchir si notre église devait fermer... ? »

J'attends qu'un animateur prenne le micro et nous annonce effectivement que nous vivons une quelconque expérience... en vain.

Le vieux prêtre arrive. Il a l'air un peu embêté. Puis il nous dit qu'il manquait la clé... Où donc était passée la personne responsable ? On ne l'a jamais su.

J'ai glissé au prêtre, en sortant, ma remarque à la dame, en lui ajoutant : « Ben, c'était peut-être pour nous faire mieux vous apprécier... en tout cas, on vous apprécie ».

Il a sourit.