dimanche 31 janvier 2016

Des anges au travail 2

Il est de ces jours riches d'enseignement... mais dont on aimerait bien se passer.

J'ai maille à partir avec une collègue. C'est rare. Je m'entends plutôt bien avec les autres en semant mon humour et la collaboration. Mais il est certaines attitudes que je ne peux supporter. De celles qui vous imposent leur façon de penser, leur notion d'urgence, dont l'égo est sans cesse menacé, qui se ferment les yeux et les oreilles. Peut-être parce qu'au fil de mes expériences, j'ai combattu certains de ces dragons intérieurs. Comme une ex-fumeuse qui ne supporte plus les fumeurs.

J'ai appris la collaboration. Celle difficile qui met de l'avant les objectifs avant l'égo. Qui n'attend pas de reconnaissance parce qu'on oublie vite mes réalisations, de toute façon, certains se les approprient même. Et parce qu'au fond, c'est futile de souhaiter avoir son nom partout. D'autant que nos idées sont inspirées... nous sommes des réceptacles à idées. Des réservoirs qui déversent ici et là pour améliorer notre monde.

Je me suis butée à un monde professionnel que j'ai jugé dès le début, parce que je le connaissais de l'extérieur. J'ai appris à le connaître et à le respecter pour ce qu'il est de l'intérieur. À en voir les qualités et tout le dévouement. À travailler avec ses forces. À niveler ses faiblesses.

C'est dur de recommencer tout le travail avec quelqu'un d'autre. Je déteste cet effort de conciliation que tous me demandent... surtout mon patron Ça me répugne.

mardi 26 janvier 2016

Boussole déboussolée

Il est de ces jours où je se demande où j'en suis. Quelle sorte de chemin est-ce ? Dois-je continuer ou bifurquer ? Tout cela a-t-il un sens ? Dois-je toujours écouter cette petite voix intérieure qui me conduit tant bien que mal sur des routes souvent cahoteuses et laborieuses ? Écartelée entre ma famille éloignée, mes amies, mon travail, mes études et ma maison ? Peut-on se permettre d'être optimiste quand des être aimés souffrent ? Quand la planète vit de si grandes difficultés ?

Voilà, c'est une de ces journées en ce début d'année...

Et là, j'ouvre mes courriels et je tombe pile sur ceci reçu « justement » aujourd'hui :

« Les Demeures - 64

par Sr. Louise et Valérie

… il faut un grand courage à l’âme que Dieu doit enrichir de ces faveurs. Elle doit même se montrer très ferme dans la foi, la confiance et l’abandon à la volonté de Dieu pour qu’il en fasse ce qu’il voudra. Demeures 6,5 : 1 Les faveurs de Dieu sont toujours désirables, mais le chemin qui y mène est rarement celui que nous avions imaginé. Si nous en sommes sûrs, nous pouvons être certains que Dieu ne passera pas par là. Dieu ne passe pas par la certitude, car là où il y a certitude, il n’y a plus de place pour la foi, pour l’espérance, pour l’amour, pour l’Esprit. C’est pourquoi Thérèse revient souvent sur le courage et la fermeté nécessaires à notre avancement spirituel. Il nous semble que si Dieu nous montrait un peu plus « son jeu », nous pourrions progresser plus vite, être mieux disposés à accomplir Sa volonté. Or c’est là qu’est tout le paradoxe : demeurer disposés à accomplir Sa volonté sans savoir exactement ce qu’Il veut, où Il s’en va, où Il nous amène. Mais c’est aussi toute la beauté et la saveur de la vie spirituelle : le défi d’une liberté conquise pas à pas qui se déploie et se réalise chaque jour un peu plus dans l’amour. »

C'est cette synchronicité singulière, cette « réponse » directe à mes questionnements qui avive ma foi.

Ces « petits miracles » arrivent plus souvent qu'on le croit... dans un livre spirituel, un texte de la messe, une rencontre fortuite. Étonnant. Fascinant. Un clin d'œil pour me dire aussi : « Tu n'es pas seule, je suis toujours là ».



mercredi 20 janvier 2016

Des anges au travail

Cheffe de peu d’indiens, comme on dit, je cours pour à la fois planifier et organiser les activités d’un centre culturel en Ontario. L’une de ces journées est particulièrement éprouvante. Je dois remettre le lendemain la demande de subvention au Conseil des arts. Elle concerne rien de moins que la programmation annuelle pour notre salle de spectacle. Nous devons, entre autres, monter des dossiers pour chacun des groupes d’artistes prévus, chanteurs ou humoristes. La « broue dans le toupet », hyperstressée, j'effectue une recherche sur Internet pour le groupe de musique traditionnel : Swing. Et ben,  j'ai toute la misère du monde à sortir des sites pornos !

De surcroît, un tableau informatique vient à manquer. La pression est à son comble. Je sors de mon bureau et l’un des rares visiteurs ce jour-là est, comme par « hasard » un technicien en informatique! Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le formulaire doit être signé par l’un des membres du conseil d’administration parti à Ottawa. Par « chance », il sera sur le train de 18h. Celui-ci s’arrête une minute en ville! Le temps de faire signer sur le quai de la gare, je reviens au bureau. Troisième « adon », un collègue d’un autre organisme m’indique qu’une dame demeurant près d'Oshawa est au Centre et qu'elle apportera l'enveloppe demain en main propre au responsable des subventions. Fiouuuu.
 
J'ai eu mes coups de main bénis... Nous avons eu la subvention.
 
 

 

 

mercredi 13 janvier 2016

Mon comité d'en haut

De retour aux études, vocation tardive, je termine une fois de plus ma session d'automne sur les « chapeaux de roue ». Chaque minute compte. Deux travaux à remettre dans ce cours auquel je ne connaissais rien au départ. En plus du travail et des obligations personnelles et familiales. Je ne sais plus comment je vais y parvenir.

Chaque moment est précieux. Pourtant, une occasion passe... et je la prends. Comme cette journée de biscuits de pain d'épice cuisinés avec amour par ma cousine. Ces dé-li-ci-eux biscuits et l'odeur d'épices titillent toujours ma gourmandise légendaire, me rapprochent de Noël et de l'esprit des Fêtes. Une fin d'après-midi en douceur avec petite Cat et des amies.  J'aurai peut-être deux points de moins.

Mon dernier cours, une synthèse du prof. Pas obligée ? Faut savoir quitter son groupe, bien terminer les choses. Ça en vaut finalement la peine car très intéressant. J'aurai peut-être deux points de moins.

J'ai « zappé » le party de Noël du bureau. Vraiment pas le temps. À la place, on est allé voir un beau-frère bien aimé... qui est décédé quelques jours plus tard. Je me fou des points.

J'ai pas eu le temps des cartes de vœux de Noël à mes parents et amies... Je me reprendrai demain, pour les vœux du nouvel an. Les vraies amies comprendront.

J'ai grapillé toutes les minutes du midi, en soirée, en fin de semaine. Chaque cellule de mon cerveau a été mise à contribution. Pas encore assez. Et là, comme chaque fois que j'en ai besoin, je tourne un regard désespéré vers le haut en disant : « Ben là, va falloir m'aider  Et cette fois-ci, j'espère que vous vous êtes recyclés en nouvelles technologies ! » Et mon « comité d'en haut » m'inspire, m'insuffle le courage et la détermination de continuer. De monter encore une fois mon Everest. De dépasser les camps de base... et mes limites humaines. 

J'ai terminé mes deux travaux à minuit 20, le vendredi soir 18 décembre. Me suit levée samedi le 19 à 5 heures du matin  pour prendre l'avion pour les Îles.

J'ai eu un A.

mardi 12 janvier 2016

Ma théorie

Je déteste prendre l'avion l'hiver. Je le fais depuis plus de trente ans, pour fêter Noël avec ma famille dans mes Îles de la Madeleine. Le voyage est toujours incertain, à l'aller comme au retour. Encore plus aujourd'hui que les changements climatiques ont retardé les grandes tempêtes d'automne en décembre et augmenté les épisodes du terrible verglas. J'ai même peur de me rendre à l'aéroport en hiver, à 5 heures du matin, de la neige, des routes glacées, du trafic.

Mon père et grande soeur ont passé trois jours dans les aéroports de Gaspé, Québec et Montréal l'an dernier pour se rendre des Îles à Toronto. OUffff.

Et puis, cette année, aux Fêtes, mon neveu de 21 ans, étudiant et pêcheur, me dit en parlant de la pêche : « Tu sais, j'ai ma théorie sur la foi. Je crois que la plupart des Madelinots on est croyants parce qu'on vit souvent des situations dangereuses, sur la mer ou dans les airs. »

Les grands esprits se rencontrent... On ne peut pas vivre sur un archipel sans avoir conscience de la fragilité de la vie. Je croyais m'entendre. J'en ai fait mention dans l'une de mes premières chroniques. Parce que le moindre pas pour atteindre le continent ou la pêche dépend des conditions météo, de la qualité des véhicules, des équipements et leur entretien, de la vigilance des équipages... et de cet aura de prières au fond du cœur.

mercredi 6 janvier 2016

Nez Rouge

Au Québec, un monsieur Jean-Marie DeKoninck a créé un service de raccompagnement pour les joyeux fêtards du temps des Fêtes : L'Opération Nez Rouge. Des bénévoles reconduisent des personnes en état d'ébriété ainsi que leur véhicule. Quelque 1,5 million de dollars sont ainsi amassés chaque année depuis 1984, notamment en pourboires et remis à des organismes dédiés à la jeunesse et au sport. [Ceci, en plus de sauver des centaines de vies]... Au terme de sa 32e campagne, l’Opération Nez rouge aura raccompagné 81 612 automobilistes dans les 104 communautés canadiennes où le service était en place, dont 60 741 dans les 63 régions du Québec desservies.

J'ai moi-même utilisé ce service. À la fin d'un party de bureau à Québec, un mignon conducteur bénévole dépassant d'au moins une bonne tête la « boîte à beurre » de ma sœur, minuscule Renaud 5, nous a reconduit gentiment... plié en quatre. J'ai aussi participé une nuit en tant que bénévole. Oufff. Belle expérience mais quelque peu éreintante...

Et puis, cette année, mon neveu de 21 ans a mis de côté son goût de la fête et s'est porté volontaire pour raccompagner les nombreux fêtards des Îles, le 31 décembre. Pas facile de trouver des bénévoles à cette date. Sa mère aussi s'est intégrée à une autre équipe : « J'étais bien contente lorsque mon fils s'est fait raccompagné par le passé...  C'est à mon tour de redonner ».  Mon neveu, pas très « crapaud de bénitier », n'ayant pas assisté à la messe du Jour de l'An, m'a lancé : « Ben quoi ! À la messe y disent qu'y faut aider son prochain. Y en a qui y vont... mais ne le font pas. Moi je le fais... à Nez Rouge ! ». Somme toute il a raison. Quelle que soit leur religion, croyants ou non, ces milliers de bénévoles dont M. DeKoninck, donnent à la société, à leurs prochains. Tout à leur honneur !

Bonne année !