Samedi 7 février... Cette fin de semaine tout va de travers. Je sens la pression pour les travaux de mon cours universitaire et à mon travail, et mon père que j'adore vient passer des examens de santé à Montréal...il sera chez moi... juste à ce moment...
Il fait froid en attendant l'autobus, en faisant partir l'auto. Faut déneiger. La route est longue. Mon cours est laborieux, beaucoup de textes en anglais... la recherche se fait pratiquement toute dans cette langue. Suis-je suffisamment intelligente, organisée, déterminée pour passer au travers une fois de plus ? À quoi tout ça me servira-t-il ? Je suis fatiguée, le moral à plat, je me sens moche, j'en veux à tout le monde...
C'est dimanche 8 février. Je vais à la charmante petite église de mon village. C'est la messe. Comme première lecture... c'est :
«Job prit la parole et dit :
« Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée,
il fait des journées de manœuvre.
Comme l’esclave qui désire un peu d’ombre,
comme le manœuvre qui attend sa paye,
depuis des mois je n’ai en partage que le néant,
je ne compte que des nuits de souffrance.
À peine couché, je me dis :
“Quand pourrai-je me lever ?”
Le soir n’en finit pas :
je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube.
Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand,
ils s’achèvent faute de fil.
Souviens-toi, Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle,
mes yeux ne verront plus le bonheur. »
(Jb 7, 1-4.6-7)
Quand même étonnant ce message aujourd'hui...!
Cette semaine je «suis Carmen la chiâleuse, qui ne trouve rien de beau, de bon. Qui n'en peut plus des efforts et du monde qui l'entoure. Les nouvelles sont mauvaises. Ma vie ne rime à rien. Je dis le fonds de ma pensée à Dieu... je lui en veux... ça fait don du bien. Ouffff.
et puis le psaume 146 (147a), 1.3, 4-5, 6-7
R/ Bénissons le Seigneur
qui guérit nos blessures !
ou : Alléluia !
«Il est bon de fêter notre Dieu,il est beau de chanter sa louange :il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures...»
A l'homélie, une petite sœur vient nous jaser de son expérience de quarante ans de mission en Bolivie. Elle a visité une mine de charbon. L'un des mineurs a réécrit le Notre Père... à sa façon. Le langage du peuple. Simple, direct. Toute sa vie à gagner durement le pain de sa famille... tenu par elle... et par Dieu. La messe terminée, je sors. La colère est tombée. Il neige doucement.
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