S'il est un moment triste et émouvant, dans la vie d'un chrétien, c'est ce rappel des derniers moments de Jésus. Cet homme qui a prôné la justice, la bonté, la compassion et l'amour du prochain, est fait prisonnier puis on le torture, méprise et questionne. Il est condamné sans réel procès, par ses pairs. En fait, c'est la peur et le mépris qui l'ont réellement condamné.
Son engagement profond pour nous éduquer à l'amour et à la foi est allé jusqu'au sacrifice. Jusqu'au bout il est resté lui-même.
C'est cela que nous nous remémorons le Vendredi Saint. C'est aussi pour cela que nous l'accompagnons comme un frère dont le destin tragique est tracé. Aux Îles, comme je le disais dans une chronique précédente, il y a presque autant de personnes à la messe du Vendredi Saint qu'à celle de Noël. Parce qu'«une peine partagée est à moitié soulagée»... enfin le souhaitons-nous. Parce que nous savons que nous y sommes un peu pour quelque chose... chaque fois que nous partons à la dérive... dans nos paroles et dans nos gestes. Parce qu'on veut être pardonné et aimé de Lui, malgré nos imperfections, comme ce voleur crucifié juste à ses côtés...
L'inconscience traverse le temps. Et parfois, confrontée à la bêtise humaine, qu'elle se situe au niveau environnementale, politique, économique, les comportements humains malsains et destructeurs, je regarde devant moi les gens avec les yeux du Christ, du haut de sa croix, qui trouve encore la force spirituelle de dire dans ce moment ultime : «Pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.»
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