Fermez-la et regardez autour de
vous. Bon, c’est peut-être trop tranquille ou encore trop mouvementé. Mais la
vie pullule d’anecdotes de motifs d’intérêt, pour peu qu’on s’y arrête. À commencer par soi-même. Oui, oui. Cette
abysse intérieur ou cet Everest, selon, qui guide chacun de nos pas, nos
pensées, nos choix.
Prenez, moi, Acadienne des Îles de la Madeleine, personnage anonyme dans
cette grande ville de Montréal. Immigrante reçue comme tous ces tunisiens,
brésiliens, chinois, indiens et j’en passe. Loin des miens encore aux Îles pour
la plupart.
Une Acadienne… à contre-temps. Qui continue d’aller à la
messe comme je le faisais de temps en
temps aux Îles. Car chez nous, nous n’avons pas peur d’afficher notre
foi. Croyez-le ou pas, l’église Saint-Pierre de Lavernière est encore remplie à ras
bord à la messe de Noël de 20h! Plein de gens debout à l’arrière, en haut dans
le jubé. «What a gang!!» comme on dirait chez nous. Cordés comme des harengs fumés dans les boîtes
de bois… Et ça grouille d’enfants. C’est presque aussi plein au Vendredi Saint, les enfants en moins. Étonnant
n’est-ce pas ? Peut-être qu’à cette messe, c’est parce que nous avons un peu le sentiment
«d’accompagner Jésus» dans ses moments difficiles. Comme un ami. Et entre ces
deux événements ? Ben…
On marie, on baptise, on enterre, on souligne le début de la pêche, on bénie les bateaux et les marins.
Nous avons, pour la
plupart je dirais, au moins conservé notre foi. Peut-être parce que, pour
emprunter une belle expression de tante Anne-Marie, sur cette «île en mer»,
nous sentons toute la fragilité de la vie. Nous nous inquiétons, chaque fois
qu’un parent part pour la «grand’terre»,
qu’il traverse en bateau ou en avion, qu’il roule des milliers de
kilomètres sur les autoroutes achalandées ou des chemins périlleux en hiver. Et
puis les Madelinots, ça voyage! On les retrouve partout sur la planète. Alors
ça fait du bien de les sentir «protégés». On prie pour ça en tout cas. Mais
surtout, chaque année, à la saison de la pêche. Pour nos marins sur une mer pas
toujours clémente…. Ou sur les glaces… celles qui restent.
Bref, vous voyez un peu la couleur de cette chronique que je
lance dans cet océan virtuel comme un message dans une bouteille…
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