Je discutais avec une amie dernièrement, à propos de mon malaise étrange sur la couleur turquoise. C'est pourtant une très belle couleur. La couleur des magnifiques eaux chaudes du Sud, entre autres. La couleur préférée de cadette.
Mais, devant cette couleur, mon cerveau a de la difficulté à se situer... est-ce bleu ou vert ? Comme les machines à boules des arcades, quand la boule fait du gauche à droite et du droite à gauche... dring a ling a ling.... dans un mouvement continu.
Mon amie met alors le doigt sur la ligne exacte entre les deux... en le nommant : « C'est ambigüe. En fait, t'as de la misère avec l'ambiguïté! » Et moi : « C'est exactement ça! » Tout d'un coup, j'ai compris quelque chose d'important de moi, de ma vie, de mes relations. Cet espèce d'entre-deux. Je suis ici ou je suis là. Je t'aime ou je t'aime pas. Je reste ou je reste pas. Je donne ceci ou je le garde... Que ça vienne de moi ou de l'autre. Tout ce qui pourrait être clarifié, modifié, amélioré, au moyen de la communication... qui brille pourtant souvent par son absence. Car en communiquant, on est confronté et il faut faire des choix parfois déchirants. Certains choisissent alors de ne pas parler, du tout. Ils naviguent à loisirs dans leurs ambiguïtés...
Me revient aussi, dans la Bible, ce passage où Jésus est en colère contre les « tièdes ». Pas solide sur leurs croyances, leurs convictions. Un peu de tout. Pas tout à fait chaud, pas tout à fait froid. Pas tout à fait engagé, pas tout à fait désisté. Pas tout à fait dans la lumière, pas tout à fait dans l'ombre.
Je le comprends mieux maintenant.
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