jeudi 8 août 2019

À contre-courant

Ce texte Si j'avais su... a été lu par un prêtre lors de funérailles cet automne. Je le trouvais beau (le texte), mais il arrivait « justement » au moment où je me posais la question : « Quand vais-je ramener mon père à la maison? ».

Question qui n'est pas banale. En fait, plutôt à contre-courant. Mon père était « placé » dans un centre pour personnes âgées. Mais il y était malheureux, trop éloigné de la maison, de la famille, de tout. Et sa santé nécessite constamment une « écoute active », fragile qu'il est, d'une heure à l'autre.

Lorsque Aînée m'a dit : « On devrait s'organiser pour le garder à la maison... pour ne pas avoir de regrets plus tard... pour en prendre soin. » Notre mère est « partie », du jour au lendemain. Si on avait su... J'y ai réfléchi longuement. Tout chambouler notre univers n'est pas très la mode aujourd'hui. Se consacrer à l'autre, sacrifier surtout sa liberté pour devenir proche-aidante. Au moins à tour de rôle.

Et puis, un jour, en regardant une vieille lampe à pétrole, je me suis rappelée lorsqu'on était enfant et que l'électricité manquait. Le feu de cette lampe brûlait doucement dans le corridor, nous rassurait. Papa veillait à tout. Il était notre sécurité. On ne manquait de rien. Aujourd'hui, c'est à nous de veiller sur lui, d'être sa sécurité.

Je suis partie, après la messe... le ramener à la maison.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire