samedi 24 février 2018

La puissance de la non-puissance 2 : l'ouverture des Jeux de Pyeonchang

Il faut dire que je ne suis pas une froussarde tout de même. J'ai affronté bien des difficultés dans ma vie. Je mène à bien mes dossiers. Ou plutôt, dirais-je, je les affronte malgré le stress.

Mais perfectionner la conscience et la maîtrise de soi en toutes situations est une autre histoire.

Et je dirais même plus, le faire avec élégance l'élève au niveau de l'art.

Tout récemment, nous en avons eu l'un des plus grands exemples : lors de l'ouverture des jeux olympiques d'hiver de Pyeonchang. Le président et sa femme, deux belles personnes sorties d'un conte on dirait, beaux « recto-verso », tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, serrant la main de la sœur de Kim Jong-un, dans un geste de paix. Ils ont fait le pari « de l'ouverture », le pari de l'amour humain.

Et cet esprit de paix et d'amour qui a imprégné toute la cérémonie d'ouverture des jeux, jusqu'à faire porter la flamme olympique par des athlètes du nord et du sud, ces chants et ces danses qui ont rayonné sur toute la planète...  On n'en connaît pas encore les fruits à long terme. Mais ils ont déjà  transcendé la peur et semé la lumière d'espoir dans nos flambeaux intérieurs.

... ils ont aussi donné ou redonné tout son sens à cet événement qui rassemble des athlètes de plusieurs pays, des dignitaires, mais aussi des milliards de téléspectateurs, en filtrant, au travers nos coutume et nos croyances, le substrat divin qui nous relie tous dans une communion de cœurs.


dimanche 11 février 2018

La puissance de la non-puissance

Assise aux côtés de Père Miguel, dans la petite enclave derrière l'autel, je me demande ce qu'il me répondra à tout ça.

Il me réfère à la Bible. Cette oubliée de ma vie en dehors de la messe. « Pour commencer ¨'doucement' à t'introduire, lis le passage de la passion de Jésus et de sa victoire sur le démon, sur la peur, sur la violence, sur la mort... et sa résurrection,  écrit par les quatre évangélistes. ». La puissance de la non-puissance. Le pouvoir de celui qui n'a rien que lui-même. Démuni devant son destin. Mais dont l'amour de chacun et du Père est transmis au travers les siècles.

Et ben. Je ne m'y attendais pas à celle-là. Et encore moins d'associer « doucement » à ce passage qui m'apparaît tout autre. Et puis, ne le lit-on pas à chaque année au Vendredi Saint ?

Mais comme ce prêtre est empreint de sagesse et inspiré, je me plierai à cet exercice.

« La Parole est vivante » m'avait-on dit. J'écouterai.

Si j'ai bien compris....

Le Vilain nous rejoint dans notre ego, nos colères, nos peurs, nos dépendances... bref dans nos plus grandes faiblesses. Il s'en nourrit quand nous perdons notre maîtrise de soi.

 Dieu sait que certaines situations sont venues « me chercher » cet automne. Une collègue découragée me disait dernièrement : « Ce sont toujours les mêmes qui doivent comprendre! ». Magnanime malgré tout, je lui ai répondu : « Probablement parce que les leçons de la vie reviennent nous confronter jusqu'à ce que nous ayons maîtriser cet aspect. »...   Mais Dieu sait encore à quel point elles nous font suer !

Et sans nous en rendre compte, ces exaspérations, ces confrontations avec la folie du moment, du contexte et de certaines personnes exacerbent nos mécanismes de défense... créant des moments assez intenses... 

« La nature a horreur du vide », me dit encore Père Miguel. « Lorsque Dieu n'est pas là, le démon s'installe ». Ainsi, pourrait-on dire, en l'absence d'amour, n'importe quel autre sentiment prend la place. Particulièrement lorsqu'on a peur.

Voilà pourquoi je suis venue le voir. Ma peur de la peur ressentie dans mes rêves. À en oublier de prier. Ma peur de laisser gagner le Vilain dans des situations impossibles.

La peur existe. Elle est naturelle, pour créer de l'adrénaline et nous sortir de certaines situations. Elle nous a protégé en fuyant le danger... elle a stimulé nos forces pour chasser... mais c'est le courage qui nous a permis d'affronter le mammouth, si gros et imposant fut-il. Ce qui nous a permis de survivre. Tout nous est nécessaire en ce monde... l'équilibre des forces du Yin et du Yan. Mais encore faut-il savoir quand et où.