lundi 27 septembre 2021

Premier bonjour

 À qui dites-vous bonjour en vous levant ? À votre conjoint ou conjointe ? Vos enfants ? Le chien ?

Après les nécessités biologiques, je m'assois avec mon précieux café, l'ordinateur sur les genoux. J'aime lire les nouvelles en prenant mon café. Au travail il me faut toujours une période de transition entre ma vie personnelle et professionnelle. Un moment « atterrissage » où entrer dans mon rôle souvent intense. 

Chez moi, bien tranquille, en allumant l'ordi, il m'arrive parfois de prendre conscience que mon premier bonjour s'adresse à... un écran.

À ce moment, je fais l'effort de baisser le couvert du portable... et de saluer Dieu. Parfois en une petite prière sympa, celle de la sérénité par exemple, avant que le café refroidisse... Et puis je repars dans mes lectures... en souriant.

dimanche 12 septembre 2021

11 septembre 2001... à Terre-Neuve

À la télé hier soir, 11 septembre 2021, je suis tombée par hasard sur un documentaire très spécial, en anglais. Je le comprends assez bien, lorsque l'accent n'est pas trop fort, mais je ne regarde jamais ces émissions à la télévision. C'est trop laborieux. Pourtant, j'ai accroché sur une histoire inédite du 11 septembre 2001. 

Ce jour-là, tous les écrans radars du ciel américain se sont murés dans un étrange silence et la noirceur absolue. Les vols étaient annulés ou déroutés. Parmi eux, 38 avions internationaux ont été forcés de se poser à l'aéroport de Gander à Terre-Neuve-Labrador. La majorité de ces passagers ne savaient même pas où ils se trouvaient et encore moins ce qui se passait. 

Comme les avions étaient cloués au sol pour un délai indéterminé, les quelque 7000 passagers ont été pris en charge par les habitants de cette région. Les secours se sont organisés avec l'Armée du Salut, les églises, les écoles, les maisons et autres. Tous bénévoles, généreux tant pour la nourriture, les vêtements, les couvertures, leur temps, l'aide informatique pour communiquer avec les leurs, le covoiturage pour magasiner en ville, le transport de marchandises et autres. Même les 19 animaux de compagnie ont été secourus. Et ce, même si tous ces gens étaient conscients qu'il pouvait se cacher un terroriste ou une bombe dans leurs bagages à main... Un tel élan de solidarité qui a eu des échos jusqu'à Broadway!

L'un des habitants répond humblement à un passager reconnaissant : « Vous auriez fait pareil! » . Et l'autre  : « Non, justement. À New York, vous sonneriez à ma porte pour demander secours et j'appellerais la police! » On le comprend un peu, tout de même... mais il peut aussi être solidaire au cœur d'un organisme ou d'autres façons.

Il y eu aussi, la formation d'un couple qui s'est marié à cet endroit quelque temps plus tard. 

Le maire de Gander présent à ce moment : « Le premier jour, nous avons accueilli des réfugiés. Le troisième jour, ils étaient devenu des amis. Le cinquième jour, ils étaient de la famille. »  Il ajoute : « Nous leur avons offert de la nourriture, des vêtements, de l'abri. Mais bien plus, de l'amour. »

À voir pour se réchauffer le cœur cette journée-là et se réconcilier avec l'humanité : You are here : A come from away story.

 

 NB. J'ai rédigé ce billet hier soir. Ce matin, à la messe : «  Si quelqu'un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi  cela sert-il ? Supposons  qu'un frère ou une sœur n'ait pas de quoi s'habiller, ni de quoi manger tous les jours; si l'un de vous leur dit : « Allez en paix! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il? Ainsi donc, la foi, si elle n'est mise en œuvre, est bel et bien morte (...); moi c'est par les œuvres que je te montrerai la foi. » (Jacques (2, 14-18)

Je suis toujours extrêmement touchée lorsque Dieu me parle aussi clairement...

 


 

 



samedi 11 septembre 2021

11 septembre 2001... à Montréal

Vingt ans se sont écoulés depuis cette journée inimaginable. 

Je travaillais alors au 29e étage de la Tour de la Bourse de Montréal. Je suis partie chez-moi en après-midi, trop bouleversée de ce que j'ai vu en direct à la télé dans le bureau du patron. J'ai paniqué en voyant deux hommes en turban, sortir du métro au moment où j'y montais. J'ai eu peur, pendant plusieurs jours, que nous soyons ciblés par les terroristes qui n'auraient pas su que les activités boursières n'existent plus dans cet édifice. Il a d'ailleurs changé de nom depuis.

Pendant des années, toujours à cet endroit, j'ai pensé à ce que ce fut de regarder par la fenêtre et voir arriver un avion de ligne droit devant! En allant simplement à la salle de bain ou en prenant mon café du matin, je me disais qu'à ce moment précis, d'autres ont vécu un cauchemar éveillé... J'étais peut-être, moi aussi d'une certaine manière, en choc post-traumatique.

Pour contrer ce gouffre de haine et d'horreur, pour semer un peu de beauté et de joie dans notre tour, et créer des liens entre nous, j'ai monté une chorale au bureau. Elle est devenue, avec le temps, le Choeur de la Tour et ses alentours. D'une main à l'autre, elle a duré quinze ans. Nous avons égayé le hall d'entrée aux Fêtes et à l'été. Elle en a même motivé plus d'un à se rendre au bureau, les jours de pratique. J'ai connu des personnes engagées, d'une telle richesse, que je n'aurais jamais connu autrement. Et à notre façon, nous avons aidé les autres en rayonnant. Une personne m'a même confié qu'elle avait déjà prié en nous écoutant, au travers nos répertoires éclectiques, pendant nos chansons Gospel. 

Incroyable de découvrir qu'en toute chose, il y a du bon. Même en cela.