samedi 25 octobre 2014

20 La physique de la quête...



«A la fin, j’en suis venue à croire en quelque chose que j’appelle «la physique de la quête» : une force dans la nature régie par des lois aussi réelles que la loi de la gravitation. Le principe de la physique de la quête s’énonce à peu près ainsi : si vous êtes assez courageux pour abandonner tout ce qui vous est familier et rassurant, ce qui peut consister en n’importe quoi, de vieux ressentiments,  pour vous embarquer dans un voyage à la recherche de la vérité qui soit extérieure ou intérieure, et si vous êtes vraiment disposé à considérer tout ce qui peut se passer au cours de ce voyage comme un indice, et si vous acceptez de voir en la personne que vous rencontrez en chemin comme un professeur, si enfin vous êtes prêts par-dessus tout à affronter certaines réalités très cruelles de vous-mêmes et à leur pardonner, alors la vérité ne vous sera pas refusée.»

Elizabeth Gilbert
Mange, prie, aime.


dimanche 19 octobre 2014

19 De retour au monastère

De retour à la Malbaie. Danielle est absente. Je laisse un mot dans la porte. Elle me dira plus tard qu'elle «savait que je laisserais un mot».

Et maintenant... que vais-je faire ?... Je téléphone au monastère pour y dormir ce soir et demain si possible. Aucun problème... pourtant, on m'a dit plus tard que les visiteurs devaient mormalement réserver des mois d'avance...

J'ai une petite chambre, du côté des femmes. Les repas sont inclus, simples et bons. J'assiste aux offices, chantés par les huit moines assis à l'avant, quatre en face des quatre autres. C'est tellement beau à entendre ces voix d'hommes en parfaite harmonie. C'est impressionnant aussi de penser qu'ils ont tout quitté pour se retrouver là, à prier, méditer et chanter, dans les années 2000 rien de moins à la mode.À contre-courant. C'est, il me semble, en dehors de toute nature... alors ce doit être divin...

Je demande au Père John de bénir une poignée de médailles... que je distribuerai allégrement.

Aux repas, je discute avec une mère et sa fille qui viennent régulièrement ici en retraite. Elles tricotent et prient assiduement.

Je leur dis : «C'est incroyable comme voyage». Il s'est passé tant de choses. Elles me répondent : «Et il s'en passe encore» en pointant vers la fenêtre...

Comme dans un film... je me retourne et vois le bout d'un magnifique arc-en-ciel. Nous sortons l'admirer.Il a l'air si près... Je le prends en photo.




Comme un cadeau du bon Dieu pour clôturer ce voyage intérieur.








lundi 13 octobre 2014

Sur le chemin du retour 18... Forestville


Rendue à la hauteur de Forestville, j'ai une pensée pour la fille des Îles que l'on m'a rappelée lors de mon activité d'observation des baleines à Baie-Sainte-Catherine. Je n'aime pas «déranger» les gens. Alors j'hésite à téléphoner cette amie que je n'ai pas revue depuis au moins trente ans. Mais la seule offre que j'ais refusée (heureusement elles étaient toutes correctes) jusqu'ici est la barre de fruits séchés offerte par une autre touriste sur le bateau du capitaine Jomphe autour des Îles Mingan. Qui sait, peut-être aurions-nous partagé de belles discussions ?  J'ai pourtant pour mon dire... :  «Si tu refuses de petites choses... comment veux-tu recevoir de grandes choses ?»... Il faut aussi accorder aux autres le plaisir d'être généreux...

Et puis je me dis, toujours dans cet esprit d'ouverture dans mon périple, que je fais un essai. Au troisième coup de téléphone, au moment où je m'apprête à fermer la ligne, une voix joyeuse me répond et met fin à mon hésitation.

Elle est heureuse de mon appel et m'accueille à bras ouverts. Cette ouverture, cette générosité spontanée permet de joyeuses retrouvailles avec Lynda. Je rencontre son mari, ses enfants.  On m'invite à souper, à dormir. J'accepte. Un autre beau moment improvisé du voyage. Des énergies d'amour à emmagasiner.

L'accueil du pèlerin pour qui sait recevoir sans s'imposer, sans profiter plus qu'il n'en faut, avec respect. Un repos et un ressourcement pour continuer la route...


dimanche 12 octobre 2014

Sur la Côte 17... des naufrages

Je roule doucement sur la route, dans cette lumière qui me fait apprécier encore plus le paysage...


Pause historique au Centre national des naufrages du Saint-Laurent de Baie-Trinité, à 95 km à l’est de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. «À la fin de l’hiver 1994, M. Marc Tremblay, un plongeur amateur, découvre dans les eaux glacées de l’anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, des artefacts permettant de mettre à jour l’épave de la barque Elizabeth and Mary qui faisait partie de la flotte de l’amiral William Phips venu attaquer la ville de Québec en 1690. Cette découverte se révéla des plus importantes et des plus riches tant par la qualité de conservation des artéfacts que par la quantité de pièces retirées des eaux du Saint-Laurent.»Centre National des NaufragesCentre National des NaufragesPhoto Parc Canada


  Un attrait touristique incontournable...pour moi qui suis originaire des Îles de la Madeleine, archipel reconnu pour ses nombreux naufrages, plus de 500 autour des îles. À l'époque des grands voiliers, notamment, qui traversaient le golfe Saint-Laurent pour rejoindre l'Atlantique, chargés de bois, de grains, et autres,  dans les tempêtes et la brume, avant l'ajout des phares, les bateaux s'échouaient sur les hauts-fonds ou se brisaient sur les rochers. Chez nous comme ailleurs, on a porté secours. On a même accueilli les rescapés dont certains sont restés. Le Musée de la Mer y est un lieu à découvrir pour ses artefacts et pour l'histoire des Îles...

Mais ici, sur la Côte-Nord, dans cette institution que je ne connaissais pas, le montage multimédia me touche au plus haut point, tellement on s'y croirait. Tellement humain. Un secret bien gardé à découvrir..






dimanche 5 octobre 2014

Sur la Côte 16... Médiation

Sur le chemin du retour, j'arrête à nouveau à la boutique de produits du terroir et discute un peu avec le propriétaire. Lorsque je lui dit que je travaille dans le domaine des communications, il me regarde étonné et me dit : «justement, j'avais besoin de quelqu'un en communication». Il a l'air désemparé. Rien ne va plus avec l'un de ses fils qui compte repartir, lui qui devait travailler à la boutique cet été. Le père m'invite à souper et à discuter avec eux. Dans mon lâcher prise, j'accepte. Et pendant une très intense heure et demie, je sers d'arbitre entre le père et son fils, de «pont de communication». Le cadet est planté devant la télé.

Manque de ponctualité, d'engagement de l'aîné. Mais quand il dit à son père : «c'est parce que t'écoute pas pis t'es contrôlant.» celui-ci réplique en disant : «donne moi un exemple»... et la voix devant la télé de répondre : «J'peux t'en faire une liste!».  Le «figurant» a écouté toute la conversation. Fascinant ce moment surréaliste. Je me sens à la fois privilégiée et déplacée. Le père invite le plus jeune à se joindre à nous à la table. Puis, pour eux, je n'existe plus. Les quelques mots que j'emploie de temps en temps pour tenter de clarifier la communication semblent venir de leur inconscient. Tous ces non-dits qui sortent en même temps.

Bref, manque d'engagement de leur part, manque d'écoute et excès de contrôle du paternel... Étrange tout de même de me retrouver dans la même situation que moi tout à l'heure. Pendant que je suis là à écouter justement, je me revois avec le monsieur du Café... et j'ai un regret. Je ne voulais pas «entendre» ce qu'il me disait. Il n'était pas «prêt» à recevoir de visiteur. J'ai forcé sa porte. C'est dur d'admettre un tort. Encore plus dur de le réparer.

La vie est faite de petits moments qui s'ajoutent les uns aux autres. De petites et de grandes leçons. Comme autant de «tests» à passer. On en réussit, on en échoue. Il faut les reprendre...

Je me suis dit : «allons au bout de cette expérience spirituelle... » et je téléphone au Café pour m'excuser. Le monsieur en question est absent. Petit soulagement tout de même... je laisse le message d'excuse. Ce qu'il a dû être étonné !!

Je repars en paix avec moi-même...







mercredi 1 octobre 2014

Sur la Côte 15 ... le retour

 La route m'apparaît moins longue qu'à l'aller. Je «déguste» chaque petit moment.

J'arrête au village amérindien de Mingan saluer une amie de Danielle... comme par «hasard» c'est justement son anniversaire et elle est ravie de cette surprise par procuration...

Je visite aussi l'église amérindienne. Rien ne parait différent des petites chapelles québécoises à l'extérieur. À l'intérieur, cependant, l'autel et le chemin de croix, autant de rappels à la culture autochtone empreinte de rituels catholiques. Fusion de mes deux «mondes intérieurs»...





Et puis un saut au petit musée amérindien situé dans une vieille maison. Mon ancienne vie de muséologue refait surface. Je leur suggère de photocopier leurs photos originales et de conserver celles-ci dans un lieu plus sûr. J'aimerais rester et les aider à promouvoir la beauté de leur patrimoine... 

Mais je file vers le Sud...