dimanche 25 septembre 2022

Bye Fiona!

L'ouragan Fion est passée. Un autre ouffff!!! Ma maison est épargnée. Cette fois-ci encore. Le vent a soufflé du nord. J'ai une forêt dans le dos. Grosso modo elle a épargné aussi ma famille. Un lampion de 36 heures plus tard. Un chapelet. Une demande spéciale à Dieu. Un dôme de protection. 

Mais pour cela, c'est nos pauvres voisins de la Nouvelle-Écosse qui ont écopé... dans tous les sens du mot! Un ouragan s'effrite en traversant la Grand'terre. 12 heures à se faire tabasser. Eux, au moins, ils peuvent s'évader en auto sur l'autoroute. Dommage pour les bâtiments ou les arbres. Pour leur « home ». Ouragan après ouragan. Mais ils peuvent se rendre ailleurs... Pour sauver leur vie... mais pas leur histoire.

Nous, on reste ici. Quatre kilomètres plus loin et c'est le golfe Saint-Laurent.

Et chaque pied, chaque mètre d'érosion, c'est la mer. Ça ne se reconstruit pas.

C'est ma famille. C'est ma terre. 

Merci mon Dieu. 

Quelques chalets. Encore dommage... et une partie du toit de notre belle église. Un signe ? Notre religion qui s'effrite ?

Tout est passé. Les mesures d'urgence sont levées.

La paix... mais pour combien de temps ?

 


jeudi 22 septembre 2022

Fiona et les trois petits cochons

Qui ne connaît pas l'histoire pour enfants Les trois petits cochons ? Juste au cas où... La petite maison de paille soufflée par le méchant loup... le premier petit cochon se réfugie chez son frère. La moyenne maison de bois est soufflée par le souffle un peu plus grand du méchant loup... les deux petits cochons se réfugient chez leur frère à la maison de brique. Cette fois-ci, le loup a beau s'époumonner, il ne réussit pas à la souffler.

On était habitué à des « queues » d'ouragan. Des restes bien mouillés qui traversaient bien plus au Sud. Bien voilà. Nous attendons, dans mes îles chéries, l'ouragan Fiona. Elle est classée présentement catégorie 4 dans les pauvres Antilles. Peut-être redescendra-t-elle à 1 ou 2 avec de la chance... une bonne grosse tempête tropicale avec de grosses, grosses vagues. À combien résiste une maison de paille, de bois ou même de brique sur un petit archipel ? À toujours repousser les limites... on risque de se ramasser tous à la quincaillerie le lendemain... dans le meilleur des cas. Ça va me prendre six mois pour recevoir ma fenêtre commandée en mai. Alors imaginez!

Il y a longtemps que j'ai une profonde empathie pour les insulaires d'ailleurs, de Porto Rico par exemple, dont l'île est « buffée » (polie) par les ouragans. Trois fois le 19 septembre! Sans doute un record Guiness dont ils se passeraient volontier!

Que reste-t-il le lendemain ? Où va-t-on acheter son pain ? « J'me r'vire de bord pu d'bord » comme on dit.

Et tout ça, à cause des bouleversements climatiques auxquels nous avons tous participé... mais on s'entend que 12 000 personnes de population, ce n'est pas nous les pires.Ni les pauvres habitants de cabanes de « pailles » sur le bord des côtes du Bengladesh ou ceux de la petite île inondée d'un groupe d'Inuit.

Plus la glace fond au Nord de la planète, plus l'air chaud du Sud monte. C'est physique. Plus l'air chaud monte, plus la glace fond. Est-ce qu'elle pourra se refaire un jour ? Car l'enjeu ne sont plus les pauvres ours polaires qui chassent le phoque sur une banquise qui s'effrite. Notre gros canaris des mines... L'enjeu, c'est notre minuscule archipel au milieu du golfe Saint-Laurent dont la porte sur l'Atlantique s'ouvre de plus en plus souvent sur les ouragans qui sont de plus en plus forts. E la pauvre Nouvelle-Écosse qui y goûte encore plus fort que nous. L'Est de Terre-Neuve aussi. Toute la Côte-Nord du Québec et parfois de la Gaspésie. Mais ce sont aussi tous les rescapés des milliers de tornades aux États-Unis, les cours d'eau qui débordent partout dans les terres. Les sécheresses et j'en passe car c'est trop déprimant.

L'enjeu nous touche tous, car tout est relié. 

La véritable guerre, le véritable ennemi de ce troisième millénaire, c'est ce que nous consommons.

... et tout ce qu'il me reste, à part ramasser les bébelles autour de la maison, est le petit souffle de prière pour un Dieu qui doit être à boutte de nous entendre, et découragé de notre surdité lorsqu'Il nous fait signe.